Le Symposium

Organisation générale
« La Machine est une Hydre à sept têtes, et c’est là sa force autant que sa faiblesse. Un seul adversaire ne peut combattre les sept têtes à la fois, car il ne peut jamais savoir avec certitude d’où viendra la prochaine attaque. D’un autre côté, il arrive parfois que plusieurs têtes se disputent la même proie, et, tant que les têtes ne se sont pas accordées entre elles, le corps entier du monstre demeure inopérant… »
Extrait d’une conférence stratégique du Capitaine Nemo
La Machine n’est pas dirigée par une seule tête pensante, mais par sept brillants esprits, dont le génie n’a d’égale que la mégalomanie : chacun d’entre eux est un maître du monde en puissance, dont la folie des grandeurs s’accommode a priori assez mal de l’existence des six autres. Cette hostilité larvée peut prendre diverses formes : les plus arrogants, comme Edison ou Barrymore, tentent régulièrement d’imposer leur suprématie au sein de l’auguste assemblée ; d’autres, comme von Zeppelin ou Gregor, œuvrent apparemment dans le sens des intérêts du groupe, tout en menant dans l’ombre leurs propres machinations, destinées à déstabiliser l’influence d’un de leurs rivaux ou à consolider secrètement leurs propres forces en vue d’un éventuel affrontement final. Cette division des pouvoirs, combinée à la structure soigneusement cloisonnée de ses composantes, constitue, au premier abord, la grande force de la Machine, qui apparaît comme une puissance souterraine et tentaculaire, mais elle en est aussi la faille la plus profonde. Comme le pressentent les dirigeants du Club, la méfiance mutuelle qui règne entre les membres du Symposium alourdit considérablement leur coopération et limite fortement le partage ou la transmission d’informations cruciales, notamment celles qui concernent les activités du Club et de ses agents. Si l’un des membres du Symposium se trouve mis en échec sur son terrain, il préférera taire sa défaite plutôt que de la signaler à ses chers alliés, qui risqueraient alors de se liguer contre lui pour l’écarter peu à peu des décisions les plus importantes. A plus long terme, certains membres du Symposium pourraient fort bien décider de faire cavalier seul, voire se retourner contre ses anciens confrères. Chacun d’entre eux possède en effet ses propres plans, comme l’indiquent clairement leurs portraits détaillés.
Face à de telles dissensions, on peut s’interroger sur la pertinence dont firent preuve les Prométhéens lorsqu’ils sélectionnèrent les actuels membres du Symposium afin de servir leurs sinistres projets… Comment des êtres à la fois aussi avancés et aussi organisés ont-ils pu ne pas percevoir les faiblesses inhérentes à cette démarche, faiblesses qui peuvent pourtant sembler assez prévisibles ? La réponse est des plus simples : les Prométhéens, dont la structure sociale est assez proche de celle qui existe chez certains insectes (comme les fourmis), ignorent tout de la psychologie humaine, à commencer par tout ce qui touche à la notion d’individualité et donc d’individualisme. Des notions comme la jalousie, la vanité, l’égoïsme ou même la personnalité leur sont donc totalement étrangères, pour ne pas dire totalement inconcevable : à partir de là, il leur était pratiquement impossible d’anticiper les rivalités et les divisions qui règnent au sein du Symposium.
Pour les Prométhéens, les membres du Symposium ne sont que des exécutants chargés de faciliter la conquête de la planète en préparant le terrain. Contrairement à ce que les membres du Symposium pensent, les Prométhéens ne sont pas encore fixés sur le sort de l’humanité, et pourraient fort bien décider de l’exterminer jusqu’à son dernier spécimen, membres du Symposium compris. Quant à cette histoire d’immortalité, c’est un leurre imaginé par leurs envoyés sur Terre, forts des renseignements que leurs pouvoirs télépathiques leur ont permis de glaner sur les aspirations fondamentales des êtres humains…
Les membres du Symposium ne se réunissent pratiquement jamais au même endroit — tout particulièrement depuis qu’ils ont découvert l’existence d’une force adverse organisée. De manière générale, les sept ne communiquent entre eux que dans les situations de première importance, lorsque les impératifs de leurs divers Programmes ou les vicissitudes de la Guerre Secrète rendent indispensable une collaboration active au plut haut niveau de la Machine. Ils utilisent alors un moyen de communication secret, beaucoup plus avancé que le téléphone ou la simple transmission d’ondes électromagnétiques : le Télectroscope. Mise au point par Edison, cette extraordinaire invention permet de s’entretenir à distance avec un interlocuteur en recevant non seulement le son mais aussi l’image du correspondant — en temps réel (ou presque), exactement comme si la personne se tenait en face de l’émetteur. Chaque membre du Symposium possède dans ses quartiers généraux personnels une cabine de conférence télectroscopique à partir de laquelle il peut entrer en communication avec ses six homologues, chacun d’entre eux pouvant apparaître simultanément sur un écran différent. La transmission télectroscopique s’effectue par l’intermédiaire de la toile électromagnétique, grâce à une antenne spécialement conçue. Pour l’heure, seuls les membres du Symposium ont accès à ce formidable moyen de communication, mais certains d’entre eux ont en projet d’étendre le dispositif à leurs subordonnés immédiats, tout particulièrement au sein d’organisations secrètes comme les Hérauts du Progrès, l’Abteilung ou le Council Extraordinaire.
Professeur James H. Barrymore : l’Apôtre Illuminé
« Semblables à Moïse descendant du Mont Sacré chargé des Tables de la Loi, nous sommes chargés par les Puissances Supérieures d’apporter à l’Humanité entière les commandements d’un Age nouveau. Les Prométhéens nous offrent l’opportunité sublime de guider la race humaine vers son ultime destinée. Il ne nous appartient pas de remettre en question les décisions qu’Ils ont prises concernant le futur de notre monde, car ces décisions sont aussi incontestables et inéluctables que les mouvements de la grande horloge de l’univers… »
Extrait des carnets cryptés du Professeur James H. Barrymore

Premier être humain à être entré en contact avec les Prométhéens, le Professeur Barrymore est le fondateur du Symposium et le principal instigateur de la Machine. Pour lui, les Prométhéens sont les véritables dieux que l’humanité ignorante a attendus et espérés durant des millénaires : il est leur élu, leur prophète, leur serviteur le plus fidèle et sa destinée est de leur obéir aveuglément, afin d’accomplir leur suprême volonté – en récompense, ses maîtres ne manqueront pas de faire de lui un être immortel et omniscient…
Né en 1824, James Horatio Barrymore est le dernier descendant d’une glorieuse lignée d’hommes de guerre (son propre père était aux côtés de Nelson, à Trafalgar, comme en atteste son second prénom) ; destiné, comme ses aînés, à une brillante carrière militaire, le jeune James dut renoncer à la voie des armes en raison d’une vue déficiente et d’une claudication due à un malheureux accident survenu dans sa prime enfance. Hanté par ce qu’il percevait comme un terrible échec personnel, il se réfugia dans les études, se passionnant dès son plus jeune âge pour l’astronomie et émerveillant ses précepteurs par ses extraordinaires dispositions pour les mathématiques.
Entré à Cambridge à l’âge de 17 ans, il devint rapidement l’étudiant le plus brillant de sa promotion, s’attirant la jalousie de ses congénères et même de certains enseignants. Alors qu’il n’avait que 20 ans, il ridiculisa publiquement un éminent astronome en démontrant le caractère totalement erroné d’une de ses plus célèbres théories. Bientôt titulaire de la chaire de physique astronomique à Cambridge, James H. Barrymore devint très vite une grande figure du monde universitaire britannique, à la fois admiré et redouté, respecté et haï, adulé et jalousé. En 1874, il publia son œuvre maîtresse : « De la Dynamique des Astéroïdes », un traité d’une telle complexité qu’il fut purement et simplement ignoré par la plupart des grands savants de l’époque – une véritable humiliation pour Barrymore, dont l’esprit sombra alors dans un irréversible délire de persécution. Convaincu que le monde entier complotait contre lui pour étouffer son génie, il adopta avec certains de ses confrères et de ses étudiants un comportement de plus en plus étrange et de plus en plus embarrassant pour les autorités de l’université : le point de non-retour fut atteint en 1875, lorsque le Professeur tenta d’étrangler, en plein amphithéâtre, un étudiant qui avait eu le malheur de lui poser une question impertinente et malveillante. L’affaire fut promptement étouffée, mais il fut décidé en haut lieu que le professeur Barrymore prendrait sine die un congé d’une durée indéterminée afin de se consacrer exclusivement à ses recherches. Plus que jamais persuadé d’être victime d’un complot, Barrymore quitta Cambridge la honte aux joues et la rage au cœur, se retirant aux environs de Londres afin de se rapprocher de ses confrères de l’Institut Bainbridge qui, eux, ne l’avaient pas trahi… Le Professeur s’absorba alors dans l’étude des corps célestes, espérant faire la découverte capitale qui lui permettrait de graver son nom dans l’Histoire et de prendre sa revanche sur les esprits médiocres qui avaient ourdi sa perte. Lorsqu’un soir de 1877, il aperçut dans son télescope un mystérieux aérolithe, James H. Barrymore sut que sa destinée allait enfin prendre un tour décisif – il ne pouvait se douter à quel point il avait raison…
Rendu irrémédiablement dément par son long séjour dans la base prométhéenne du pôle sud, Barrymore voue aux entités venues de Mars une loyauté totale, digne des fanatiques religieux les plus zélés – mais, bien loin de se comporter comme un forcené exalté et frénétique, Barrymore dissimule sa folie sous un masque froid et ultra-rationnel : totalement imperméable au doute (ou à n’importe quel sentiment), il se flatte d’être parvenu, grâce à la bienveillante sagesse de ses mentors prométhéens, à un degré supérieur de la conscience, où les considérations humaines ordinaires n’ont plus la moindre signification. A ses yeux, il n’est que l’instrument de la volonté cosmique des Prométhéens et ce n’est qu’en servant leurs desseins qu’il pourra, lui aussi, devenir à son tour un pur esprit, définitivement débarrassé des contingences du corps et de la matière. Ses maîtres ne lui ont-ils pas promis de l’amener à cette sublime transcendance ? En attendant cette ineffable apothéose, sa mission est d’œuvrer de son mieux à la conduite d’intrigues bassement terrestres mais nécessaires à l’accomplissement de la Grande Vision, comme par exemple le déclenchement de la Grande Guerre ou le renversement de l’empire britannique. Pour Barrymore, toutes les réalisations et les menées du Symposium – y compris les préparatifs de sa propre prise de pouvoir en Angleterre grâce au Council Extraordinaire – ne sont que des étapes sur le long et difficile chemin de sa Transformation Cosmique, par laquelle il pourra enfin accéder aux secrets de l’Espace et du Temps. Des sept membres du Symposium, Barrymore est sans conteste le plus versé dans les arcanes de la science prométhéenne, mais, contrairement aux autres, il ne manifeste que peu d’intérêt pour ses applications technologiques immédiates, préférant confier ce genre de tâches aux Visionnaires de l’Institut Bainbridge pour se consacrer entièrement à la recherche théorique. Mathématicien et astronome de génie, le Professeur s’intéresse tout particulièrement à ce que les scientifiques les plus avant-gardistes de son époque baptisent la Quatrième Dimension. (Voir le Professeur, l’Espace et le Temps, ci-dessous) Personne au sein du Symposium n’a réellement pris conscience du degré de démence du Professeur : pour Edison et les autres, Barrymore est avant tout un homme de pouvoir, certes dérangé, mais dont les visées ne diffèrent pas fondamentalement des leurs – comme semblent le prouver les agissements des diverses organisations placées sous son contrôle. Les plans de Barrymore concernant la Grande Bretagne (voir le Council Extraordinaire) sont, dans leurs grandes lignes, connus de tous les autres membres du Symposium et aucun d’entre eux ne semble imaginer qu’ils ne constituent pas une fin en soi…
Paranoïaque au dernier degré, Barrymore se montre extrêmement méfiant à l’égard des autres membres du Symposium, à l’exception du docteur Gregor, qu’il considère comme un loyal et fidèle serviteur de la cause prométhéenne, et du Russe Krylenkov, qui est à ses yeux le seul à pouvoir concevoir la véritable dimension de leur suprême objectif. Son principal rival au sein du Symposium est évidemment Edison, qu’il soupçonne (avec raison) de vouloir le supplanter dans l’esprit des Prométhéens. Barrymore fait également montre d’une défiance croissante envers Béthancourt, qu’il a pourtant lui-même choisi et parrainé, et qui semble se rapprocher de plus en plus de l’inventeur américain. A ses yeux, Zeppelin et Nakamura ne sont que de vulgaires pions, dont la présence au Symposium n’est justifiée que par la seule nécessité de mettre sur pied la Grande Guerre – une fois le conflit enclenché, il sera préférable de se débarrasser d’eux – ce que les Prométhéens, dans leur infinie sagesse, ont déjà compris depuis le début. Mais le mépris ou la méfiance dont Barrymore fait preuve à l’égard de la plupart de ses confrères n’est rien au regard de la haine qu’il voue au professeur Terranova : non content d’avoir trahi le Symposium, les Prométhéens et la confiance que Barrymore lui-même avait placée en lui, Terranova porte en outre la lourde responsabilité d’avoir introduit dans leurs rangs le détestable Edison. Pour Barrymore, il ne fait aucun doute que le Traître est le véritable supérieur du Club, Machine rivale créée dans le seul but de contrecarrer les projets de ses anciens alliés. Retrouver Terranova est devenu pour Barrymore une véritable obsession, et le Professeur compte bien châtier de ses propres mains celui qui eut l’impudence de défier les futurs maîtres de la Terre…
Professeur Barrymore
Atouts : Esprit Analytique, Esprit Visionnaire, Expert (astronomie, mathématique), Fin Stratège, Formation Scientifique (sciences physiques), Grande Fortune, Mémoire Étonnante, Patience Extrême, Technologie Avancée, Vaste Érudition, Volonté de Fer.
La base secrète du Professeur Barrymore
Entre deux voyages d’un point à l’autre du globe à travers le réseau tellurique atlante, le Professeur aime à se retrancher dans ses quartiers secrets : les sous-sols d’une usine abandonnée de Londres, située sur les docks de la Tamise, dans les environs de l’Ile aux Chiens. L’endroit sert également de caserne centrale à ses redoutables Silence Men et abrite également le pied-à-terre londonien du Colonel Thursdyke, une de ses âmes damnées. Les appartements privés du Professeur, beaucoup plus luxueux et confortables que les quartiers de ses sinistres gardes, sont séparés du reste du bâtiment par une énorme porte de chambre-forte, qui ne peut être actionnée que de l’intérieur ; ils sont également reliés à un hangar souterrain contenant une capsule submersible que Barrymore et Thursdyke utilisent parfois pour se déplacer en toute discrétion sous la surface de la Tamise — et qui leur fournirait, le cas échéant, un excellent moyen d’évasion…
De Barrymore à Moriarty
« N’est-il pas l’auteur de « La Dynamique d’un Astéroïde », livre qui atteint aux cîmes de la pure mathématique et dont on assure qu’il échappe à toute réfutation ? »
Sherlock Holmes, à propos du Professeur Moriarty, in « La Vallée de la Peur », d’Arthur Conan Doyle
Les amateurs des exploits du célèbre Sherlock Holmes ne manqueront pas d’observer certaines similitudes troublantes entre le personnage de Barrymore et l’ennemi juré du grand détective imaginé par Conan Doyle, le sinistre Professeur Moriarty. Cette ressemblance n’a rien de fortuit, l’un étant directement inspiré de l’autre. Dans le monde d’Uchronia, Arthur Conan Doyle est membre du Club, au même titre qu’un jeune journaliste nommé Herbert George Wells. En 1890, Doyle a déjà écrit de nombreuses aventures de Sherlock Holmes mais n’a pas encore « créé » le diabolique Moriarty, dont le public ne fera la connaissance qu’en décembre 1893, dans le fameux récit du « Dernier Problème » qui mettra provisoirement un terme aux exploits de l’illustre détective, précipité avec son adversaire dans les Chutes de Reichenbach…
Le Professeur, l’espace et le temps
« Depuis un certain temps, je me suis occupé de cette géométrie à Quatre Dimensions. J’ai obtenu quelques résultats curieux. »
Herbert George Wells, « La Machine à Explorer le Temps »
La Quatrième Dimension n’est que l’autre nom de cet Espace-Temps dont les savants atlantes parvinrent, jadis, à percer les secrets. Les Prométhéens, quant à eux, ne possèdent en la matière que des connaissances très théoriques, mais certaines de leurs informations sur la technologie employée par le Club les a amenés à se demander si les Invisibles n’avaient pas accès, d’une façon ou d’une autre, à quelques fragments de l’ancien savoir hérité de Mu, soupçon qu’ils se sont bien gardés de transmettre à leurs serviteurs humains, exception faite du fidèle Barrymore, mis dans la confidence en vertu de son génie scientifique et de sa loyauté sans faille. Après avoir transmis au Professeur leurs connaissances concernant les Anciens, les Atlantes et la Guerre Diluvienne, les Prométhéens chargèrent « leur plus brillant sujet humain » de mener des recherches sur les vestiges atlantes, recherches qui pourraient bien s’avérer capitales pour la poursuite de la Guerre Secrète.
Ces recherches furent couronnées de succès en 1888, lorsqu’une expédition de l’Institut Bainbridge découvrit en Colombie un Portail atlante à peu près intact. Avec l’aide des Prométhéens et grâce à ses prodigieuses capacités d’analyse mathématique, le Professeur put décrypter les mystérieuses instructions gravées à la surface du portail, ce qui lui permit, après quelques mois de patientes recherches, de réactiver une portion du réseau de téléportation mis en place par les Atlantes en des temps aujourd’hui oubliés. Grâce à cette découverte, le Professeur peut « sauter mathématiquement » en un instant de l’une à l’autre des Portes suivantes : Stonehenge (Angleterre), Carnac (Bretagne), Tenochtitlan (aujourd’hui Mexico), Nazca (Pérou), l’Île de Pâques et un point perdu dans l’immensité du désert australien. Toujours sous la tutelle des Prométhéens, Barrymore a entrepris de percer les mystères d’Ayers Rock, qu’il sait être le réceptacle de secrets antédiluviens mais dont il ignore encore la véritable nature…
En exhumant ainsi d’anciens secrets atlantes, Barrymore viole sans le savoir le domaine réservé des Adeptes, ces mages héritiers du savoir perdu d’Atlantis : les plus puissants d’entre eux l’ont d’ores et déjà repéré et identifié, mais attendent d’en apprendre plus sur les mystérieuses puissances qu’il sert pour passer à l’action ou pour prendre contact avec lui…
Thomas Edison : le Brillant Imposteur
« Hell, there are no rules here — we’re trying to accomplish something ! »
Thomas Edison (le vrai !)
En 1890, Thomas Edison est déjà une véritable célébrité. Des millions d’Américains le considèrent comme une sorte de magicien des temps modernes, apportant le Progrès dans tous les foyers, mais aussi comme un modèle de réussite, vivante incarnation des valeurs de la jeune nation. La vieille Europe elle-même reconnaît son génie, à commencer par la France, qui le fait commandeur de la Légion d’honneur en 1889. Mais derrière cette façade idéale se cache un individu opportuniste et calculateur, prêt à toutes les manipulations pour satisfaire ses ambitions démesurées…

Âgé d’une quarantaine d’années (il est né en 1847), Edison est de loin le membre le plus jeune du Symposium. Brillant inventeur autodidacte, Thomas Edison se rend célèbre dès l’âge de 17 ans avec son fameux télégraphe duplex, avant de devenir l’ingénieur de plusieurs sociétés télégraphiques et de fonder sa propre société en 1876. Il enchaîne alors les découvertes et les innovations : le phonographe (1877), la lampe électrique à incandescence (1878) ou encore le récepteur téléphonique électro-chimique (1880). Au début des années 1880, il s’intéresse de près à l’émission thermo-ionique, qui constitue la base de ce que nous appellerions l’électronique : ces travaux attirent l’attention du professeur Terranova, qui devient bientôt le mentor secret de l’inventeur prodige, avant de le parrainer dans les rangs du Symposium, en 1882. Fasciné par les extraordinaires possibilités de la science prométhéenne, Edison se montre alors un de leurs serviteurs les plus zélés, certain que les entités venues de Mars lui permettront de réaliser un rêve qu’il caresse depuis toujours : devenir le plus grand inventeur de toute l’Histoire de l’Humanité, éclipser Archimède et Léonard de Vinci, régner en maître incontesté sur la marche du progrès scientifique et technique. Usant de sa notoriété, de ses relations et de sa fortune déjà considérable, il met rapidement sur pied les Hérauts du Progrès, une des plus importantes composantes de la Machine, et la Ligue des Inventeurs, plus spécialement chargée de servir ses ambitions personnelles d’hégémonie technologique.
Lorsque les Prométhéens clarifient leurs intentions à l’égard de l’espèce humaine, Edison n’est guère surpris : plus pragmatique que ses collègues, il a très tôt compris que ces créatures ne pouvaient être motivées par leur seul altruisme et que leurs discours sur la destinée cosmique de l’humanité cachaient des plans sans doute moins généreux. L’idée que les Prométhéens cherchent à devenir les maîtres de la Terre est présente dans son esprit depuis ses premiers contacts avec eux et, bien loin de le tourmenter, cette perspective conforte sa certitude d’être du côté des plus forts – le seul qui compte, l’Histoire étant toujours écrite par les vainqueurs. Mais il n’en abandonne pas toute prudence, bien au contraire : à partir de cette date, tous ses agissements suivront un double plan d’action. D’un côté, il continuera à servir les desseins des Prométhéens comme le fidèle disciple qu’il a toujours été – ou feint d’être. De l’autre, il oeuvrera en secret aux moyens éventuels de se retourner contre eux, au cas où la situation rendrait nécessaire un tel revirement. Il s’assure ainsi deux destinées possibles, toutes deux aussi glorieuses l’une que l’autre : maître du monde ou sauveur de l’humanité.
En 1888, il inaugure à West Orange (près de New York) une gigantesque « usine à inventions » capable d’assurer toutes les étapes de la réalisation de n’importe quel appareil ou artefact technologique, depuis sa conception initiale jusqu’à sa production en série. Bien vite, le complexe de West Orange devient le noyau central d’un véritable consortium techno-industriel, le premier du genre. Les ambitions d’Edison ne connaissent en effet aucune limite : il veut devenir l’architecte, le bâtisseur et l’ingénieur du futur de l’humanité. Pour mener à bien ses projets colossaux, il sollicite l’aide des richissimes entrepreneurs de la Venture Society, qui deviendront bientôt à leur insu les principaux associés financiers de la Machine, sous couvert de mirifiques projets destinés à « bâtir le monde de demain ». Devenu une véritable figure publique, Edison partage pour l’instant l’essentiel de son temps entre les trois lieux symboliques de sa réussite : New York (siège de la Venture Society et de la Ligue des Inventeurs), l’usine à inventions de West Orange et sa ville futuriste d’Electricity, en Arizona. A terme, il envisage de se retirer dans la ville-citadelle de New Century, et de ne plus intervenir dans la vie publique que par l’intermédiaire de ses nombreux associés, collaborateurs et autres hommes de paille.
Au sein du Symposium, Edison tente de s’imposer comme seul et unique chef, disputant ainsi les prérogatives et l’autorité de Barrymore, qui se considère comme le fondateur du groupe et comme son dirigeant naturel. Les raisons pour lesquelles Edison cherche à diminuer l’influence de Barrymore au sein de la Machine sont multiples : en premier lieu, il s’agit tout simplement d’une question d’ambition et de pouvoir personnel, mais Edison redoute également que Barrymore, qui l’a toujours détesté, ne finisse par voir clair dans son double-jeu et ne le trahisse auprès des Prométhéens. Barrymore manifestant des signes de plus en plus évidents d’aliénation mentale, Edison n’a guère de mal à apparaître aux yeux des autres membres comme un leader responsable et rationnel : ainsi Béthancourt s’est-il finalement rangé à ses côtés, à la grande fureur du Professeur. C’est avec l’aide du maître des Nouveaux Bâtisseurs et de son ingénieur-en-chef Gustave Eiffel qu’Edison va réaliser une extraordinaire prouesse technologique : l’installation, en 1886, d’un transmetteur d’ondes dans l’armature de la statue de la Liberté new-yorkaise, permettant ainsi une liaison radiophonique directe avec les Prométhéens de Mars. En disposant ainsi d’un contact permanent avec la planète rouge, Edison coupe l’herbe sous le pied de Barrymore et détrône le Professeur en tant qu’interlocuteur privilégié des futurs maîtres de la Terre.
Sur le plan technologique, le principal domaine de recherches d’Edison reste les communications. Après être passé du télégraphe à la radiophonie grâce aux connaissances des Prométhéens, il a mis au point le Visiographe, appareil permettant l’enregistrement et la diffusion à distance d’images mobiles, et grâce auquel les membres du Symposium peuvent tenir de véritables conférences visiographiques. Assisté d’une véritable armada d’ingénieurs membre de la Ligue des Inventeurs ou des Hérauts du Progrès, il se consacre également à la mise au point des armes de la prochaine guerre, ayant récemment mis la dernière main aux plans de plusieurs engins militaires des plus destructeurs, parmi lesquels on trouve le submersible Pursuivant, le cuirassé Hyperion et la mitrailleuse modifiée Thunderstorm : toutes ces machines infernales seront bientôt fabriquées en série par Edison Industries, prêtes à être livrées en état de marche aux gouvernements les plus belliqueux.
Totalement égocentrique, Edison n’a que mépris pour ses associés du Symposium (et pour la plupart des êtres humains en général) : il considère Barrymore et Gregor comme des fous dangereux, Béthancourt et Zeppelin comme des imbéciles prétentieux aisément manipulables, Nakamura comme un serviteur tout dévoué. Seul Krylenkov trouve quelque crédit à ses yeux, en vertu de son prodigieux génie inventif mais, loin de l’admirer, Edison le jalouse et tente secrètement de s’approprier les résultats de ses derniers travaux sur la mécanique kubernétique. La disparition de Terranova constitue, avec l’existence du Club, un des principaux sujets d’inquiétude d’Edison : il redoute de voir son ancien mentor refaire surface et révéler à la face du monde l’existence et les secrets du Symposium – ce qui mettrait gravement en péril les rêves de gloire et de puissance de l’inventeur américain. Plus que n’importe quel autre membre du Symposium, Edison est fermement convaincu que le Club et l’Academia Mecanica sont les deux principales composantes d’une « Machine rivale » créée et dirigée par Terranova lui-même pour contrecarrer leurs desseins : fort de cette certitude erronée, il consacre donc une grande partie de ses ressources à espionner en pure perte les activités de l’inoffensive Academia…
Thomas Edison
Atouts : Esprit Analytique, Esprit Visionnaire, Expert (électricité), Figure Publique, Immense Fortune (via ses relations), Mécanicien, Sens des Affaires, Talents de Bricoleur, Technologie Avancée, Personnalité Magnétique, Volonté de Fer.
L’Atout Figure Publique représente l’extraordinaire notoriété d’Edison, véritable légende vivante.
Charles-André Béthancourt : le Bâtisseur d’Empires
Génie de la spéculation boursière et empereur de l’industrie, Charles-André Béthancourt est en quelque sorte le ministre des finances du Symposium, ainsi que son principal ambassadeur dans le monde des affaires et de la politique. Son influence personnelle s’étend à travers tout l’empire colonial français, et sa fortune colossale lui a permis de nouer de fort précieuses relations dans les milieux les plus divers, de la banque à l’armée, en passant par les salons mondains et les cercles maçonniques. Profondément avide, doté d’une ambition sans limite, Béthancourt est animé par une insatiable soif de richesse et de puissance, qui le pousse à vouloir toujours plus qu’il ne possède déjà. A ses yeux, la Machine représente surtout un moyen d’accroître son pouvoir personnel à l’échelle de la planète entière.

Né en 1830 dans une famille de la grande bourgeoisie parisienne propriétaire de plusieurs mines de charbon dans le Nord de la France, Charles-André Béthancourt se découvre très jeune un talent certain (et une véritable passion) pour les jeux et les intrigues de la Bourse. Profitant de la fièvre de spéculation qui s’empare de Paris après l’accession au pouvoir de Napoléon III, Béthancourt amasse en quelques années une fortune considérable, multipliant les opérations financières audacieuses et les investissements lucratifs. Ecrasant ses concurrents avec un acharnement méthodique, acculant nombre de ses ennemis à la banqueroute ou au suicide, Béthancourt gagne rapidement une réputation d’affairiste sans pitié, mais peu lui importe, car il est désormais à la tête d’un véritable empire – banque, métaux, chemin de fer, presse, armement, grands travaux, matières premières issues des colonies. Doté d’une intuition particulièrement aiguisée, il anticipe la chute du Second Empire et, loin de tomber en disgrâce, noue les amitiés qui lui permettront de devenir un des hommes les plus puissants de la Troisième République.
En 1881, le Professeur Barrymore décida que le Symposium devait accueillir en son sein un génie de la finance, afin de doter rapidement la Machine de ressources économiques à l’échelle de ses titanesques projets ; il importait également à l’Anglais de consolider sa position face à Edison, déjà très introduit dans le monde des affaires américain, en parrainant un nouveau membre capable d’exercer son influence au niveau international. Ainsi Charles-André Béthancourt fut-il intronisé au sein du Symposium. Passé le choc initial de la Grande Révélation, le Français trouva rapidement ses marques au sein de ce petit groupe d’apprentis maîtres du monde, auquel il apporta ses exceptionnelles compétences de stratège et d’administrateur. Grâce à ses relations et à ses conseils avisés, la Machine put aisément pénétrer dans les antichambres du pouvoir politique et financier ; mieux encore, c’est lui qui organisa la prospection secrète de Vulcanium aux quatre coins du globe, assurant à ses associés scientifiques une main-mise presque totale sur le fabuleux minerai…
Aujourd’hui, neuf ans plus tard, Béthancourt est devenu un des hommes les plus riches du monde et attend avec impatience le déclenchement de la Grande Guerre, cette guerre qui le rendra encore plus riche et encore plus puissant. Dans son esprit assoiffé de pouvoir et de grandeur, un nouveau projet a commencé à prendre forme, un projet qui lui permettrait enfin de réaliser son ultime ambition : entrer dans l’Histoire et devenir aussi illustre que Napoléon Ier, Charlemagne ou Alexandre le Grand… Voici le scénario chimérique de son irrésistible ascension : une fois la Grande Guerre terminée et la planète envahie par les colons Prométhéens, la France ne sera plus qu’un champ de ruines, peuplée d’hommes et de femmes déboussolés, prêts à tout pour reconstruire leur nation agonisante… C’est alors qu’il émergera du chaos pour rassembler les Français meurtris et découragés, avant de les mener vers une nouvelle ère de puissance et de gloire, sous le règne de l’Empereur Charles-André Béthancourt. Entièrement dévoué à sa cause, le BRIC assurera l’exécution technique du coup d’état et formera le noyau dur de la future armée impériale ; quant aux Nouveaux Bâtisseurs, ils présideront à la reconstruction du pays et d’une capitale futuriste tout entière vouée au culte du nouvel empereur, sauveur de la nation et garant de la pax prometheana… car les entités venues de Mars font évidemment partie de ce grandiose avenir. En homme d’affaires réaliste et pragmatique, le Français n’entretient évidemment aucune illusion sur leur sagesse cosmique ou leurs motivations supérieures : pour lui, l’alliance entre le Symposium et les Prométhéens est basée sur les mêmes principes que n’importe quelle association commerciale et obéit avant tout à la loi des intérêts mutuels – une vision de la situation qui peut sembler, a priori, plus sensée que celle d’un Barrymore ou d’un Zeppelin mais qui se trouve gravement altérée par l’incroyable orgueil de Béthancourt et par son incapacité à appréhender les particularités de la psychologie prométhéenne, où les notions d’individu et de profit personnel n’ont presque aucune validité. Fermement convaincu de sa propre supériorité sur le commun des mortels, le financier ne peut imaginer un seul instant que les Prométhéens le considèrent comme un simple pion sur leur échiquier, et non comme une pièce-maîtresse, un associé indispensable et irremplaçable. Fort de cette certitude et de ses succès passés, il n’a aucun doute sur sa capacité à négocier avec les Prométhéens afin, le moment venu, d’obtenir tout ce qu’il exigera d’eux…
Au sein du Symposium, Béthancourt occupe une place à part, seul membre totalement étranger au monde des sciences et des techniques ; pour cette raison, ses associés le considèrent davantage comme un partenaire économique, plutôt que comme un de leurs pairs… et donc de leurs rivaux. Le Français entretient donc d’excellentes relations d’affaires avec les six autres — tout particulièrement avec Edison, dont le côté self-made man ne pouvait que le séduire. Au grand dam de Barrymore – qui comptait bien garder Béthancourt sous sa coupe – Edison est parvenu à impliquer le financier dans plusieurs de ses projets les plus ambitieux, notamment la construction de Titania, cité souterraine destinée à accueillir l’élite de l’humanité durant la Grande Guerre et l’Invasion prométhéenne. Loin de se considérer comme un membre de second plan, Béthancourt se voit au contraire comme le pivot central du Symposium, l’indispensable pourvoyeur de fonds sans qui rien ne serait possible… Sur un plan strictement personnel, Béthancourt se méfie particulièrement de Gregor, à cause de sa démence manifeste – plus flagrante que la folie de Barrymore. Quant au Club, Béthancourt considère cette organisation comme un dangereux « ramassis d’imbéciles idéalistes qui n’ont rien compris au sens de l’Histoire » (dixit) et dont la stupide obstination pourrait bien compromettre la bonne marche des entreprises de la Machine, si le problème qu’ils représentent n’est pas rapidement (et définitivement) résolu. Sur un plan plus pratique, le financier estime toutefois que la lutte contre les Invisibles et leurs agents n’est pas de son ressort et concerne en priorité les autres membres du Symposium, tout particulièrement Zeppelin et Barrymore, plus aptes selon lui à traiter ce genre de situation. De plus, comme il aime à le rappeler, on ne peut être à la fois au four et au moulin, et ses activités d’administrateur principal du Symposium mobilisent d’ores et déjà l’essentiel de son temps et de son énergie, sans parler de la gestion directe de différents ‘grands projets’ en rapport avec les Nouveaux Architectes ou le Stahl Kartell. Ce n’est que récemment, à la demande expresse de ses associés, que Béthancourt a finalement accepté, après bien des discussions, d’impliquer le BRIC dans les aléas de la Guerre Secrète.
Charles-André Béthancourt
Atouts : Entregent, Expert (finance internationale), Esprit Visionnaire, Fin Stratège, Immense Fortune, Meneur d’Hommes, Patience Extrême, Personnalité Magnétique, Sens des Affaires, Volonté de Fer.
Docteur Gregor : le Faiseur de Monstres
« Vous oubliez tout ce qu’un habile vivisecteur peut faire avec des êtres vivants… »
Herbert George Wells, « L’Ile du Docteur Moreau »
Tout à la fois aliéniste, chimiste, chirurgien et généticien, le docteur Gregor est sans doute le membre le plus excentrique du Symposium – et aussi celui dont la personnalité se rapproche le plus de l’archétype du savant fou tel que le conçoivent les auteurs de romans d’anticipation scientifique. A bien des égards, Gregor évoque le docteur Jekyll imaginé par Stevenson en 1887 et préfigure de façon saisissante ce sinistre docteur Moreau dont Herbert George Wells contera un jour l’histoire.

Né en 1844 à Prague dans une famille de la grande bourgeoisie, Karl Arminius Gregor se passionne dès son plus jeune âge pour la médecine et les sciences. Adolescent, il se consacre entièrement à ses études et intègre dès 1861 l’Université de Médecine de Prague ; élève particulièrement studieux, il est vite remarqué par ses professeurs pour sa constance et sa rigueur mais peu aimé de ses condisciples, qui le trouvent froid et peu sociable. Méthodique et précis, Karl Arminius se destine à l’art de la chirurgie. En marge de ses études, il se passionne également pour les nouvelles découvertes scientifiques de l’époque en matière de physiologie, de chimie et d’histoire naturelle – à commencer par les théories sur l’évolution des espèces de Darwin – mais aussi pour tout ce qui touche à l’aliénisme et à la pathologie des maladies mentales, encore très mal connues. Après avoir obtenu ses diplômes avec brio, le jeune docteur Gregor devient rapidement un des chirurgiens les plus remarqués de Prague, tout en poursuivant ses recherches personnelles, qui prennent bientôt la forme d’une véritable obsession : comprendre et maîtriser le fonctionnement du cerveau humain. Ses théories sont complexes et s’appuient sur une multitude de concepts pseudo-scientifiques, mais peuvent être globalement résumées par l’axiome suivant : tous les dérèglements de l’esprit humain – troubles du comportement et de la mémoire, mais aussi toutes les formes de folie connues – résultent d’anomalies dans la conformation du cerveau, anomalies qu’il est parfois possible de corriger par une application judicieuse de la chirurgie. Il a bientôt l’occasion de mettre ses théories en pratique grâce à la complaisance de confrères aliénistes, qui lui permettent d’exercer son art sur de malheureux déments dont personne ne se soucie. Gregor jouit néanmoins d’une excellente réputation dans la haute-société, et compte bientôt parmi ses relations de hauts dignitaires de l’administration impériale, dont il sait cultiver les faveurs avec une rare habileté. Sa personnalité semble s’être littéralement dédoublée : d’un côté, il y a le bon docteur Gregor, altruiste et généreux, adulé par des aristocrates ignares pour son sublime dévouement ; de l’autre, il y a un être froid et sans âme, totalement dénué de compassion, capable d’effectuer des trépanations sans anesthésie ou d’injecter des tissus cérébraux animaux dans le cerveau d’un patient par simple curiosité scientifique…
En 1882, il est nommé à la tête du plus important asile d’aliénés de Prague, un rêve qu’il caressait depuis plusieurs années. Il dispose à présent d’un vivier inépuisable de sujets humains : sous sa direction, l’asile se transforme en une véritable antichambre de l’enfer, où tous les patients dépourvus de fortune ou de relations servent de cobayes à d’épouvantables expériences. En 1884, il publie un premier et volumineux ouvrage, Mécanique Naturelle du Cerveau Humain, où il expose ses théories, assorties d’un compte-rendu détaillé de ses expériences les plus intéressantes, et entame une série de conférences à travers l’Europe – apparitions qui lui attireront l’hostilité et le mépris de la plupart des sommités occidentales en matière d’aliénisme : à Paris, il se heurte avec virulence aux disciples de Charcot ; à Londres, il est publiquement ridiculisé par l’illustre Sir William Gull, médecin personnel de Sa Majesté la Reine Victoria. Humilié, Gregor regagne son asile de Prague la rage au cœur, reprenant ses expériences avec un acharnement redoublé. C’est pourtant la publicité engendrée par cette malheureuse expérience qui va amener Barrymore à s’intéresser à lui, pour finalement le recruter au sein du Symposium, à la demande des Prométhéens (voir Histoire du Symposium). Ceux-ci inculquent à leur nouveau disciple d’extraordinaires connaissances en matière de biologie moléculaire et lui révèlent l’existence du mystérieux Fluide vital, source de leur subsistance et de nombreux phénomènes inexpliqués. Fort de cet enseignement, il met au point son terrifiant sérum protéïque, qui lui permet de pratiquer des greffes humain/animal sans le moindre risque de rejet et d’altérer progressivement les composantes génétiques du sujet. Son asile se transforme alors en véritable fabrique de monstres ; en quelques mois, Gregor donne naissance à une armada d’êtres hybrides, certains terrifiants, d’autres pathétiques et grotesques, reflets de l’imagination malade de leur créateur : hommes-chiens, hommes-rats, femmes-reptiles, hommes à deux têtes… Ses créations les plus réussies trouvent parfois une place dans la foire aux monstres du Pandemonium, tandis que les autres sont condamnées à une existence de cauchemar, errant comme des âmes en peine dans les sous-sols de sa clinique. Mais ces épouvantables travaux ne sont pour lui qu’un passe-temps, un violon d’Ingres qui ne saurait prendre le pas sur la grande mission que ses supérieurs lui ont confiée : annihiler la relative résistance de l’esprit humain aux pouvoirs des Prométhéens, afin de transformer l’humanité en réserve de bétail psychique… Après avoir essuyé plusieurs échecs plus ou moins catastrophiques, le docteur a l’occasion de pratiquer ses expériences sur des individus censément dotés de dons médiumniques : il en découle une série de découvertes proprement cauchemardesques… Ses observations lui apprennent que les authentiques médiums possèdent non seulement un Fluide extrêmement riche mais qu’ils semblent dépourvus de cette barrière psychique qu’il avait crue commune à tous les êtres humains. Il conçoit ensuite un Extracteur capable de drainer le Fluide médiumnique : en nourrissant de ce Fluide son mentor prométhéen, le docteur constate que cette substance agit sur l’entité à la manière d’une drogue psychotrope particulièrement puissante et addictive… A chaque nouvelle dose, la créature autorise son pourvoyeur humain à prélever un échantillon de ses tissus cérébraux. C’est le mélange de ces cellules et du sérum protéïque qui donne naissance aux monstrueux Céphaloïdes, qui représentent une étape décisive dans sa recherche d’une compatibilité psychique entre l’espèce humaine et ses futurs maîtres… A terme, le docteur envisage d’amorcer sa propre métamorphose en Céphaloïde, lorsqu’il aura résolu divers petits problèmes inhérents au processus de transformation, à commencer par la faible durée de vie de ses créations suprêmes…
Irrémédiablement dément, en proie à un véritable délire faustien, Gregor considère les Prométhéens comme des entités supérieures, gardiennes de connaissances insondables et grâce auxquelles il a enfin pu dépasser les frontières du savoir humain : comme Barrymore, il aspire plus ou moins à une forme de transcendance ou de transmutation qui lui permettrait de se rapprocher encore un peu plus de ses guides suprêmes. Il n’a que mépris pour la plupart de ses confrères du Symposium, à l’exception de Krylenkov, dont il ne peut que reconnaître le génie scientifique, et de Barrymore, son parrain au sein de l’assemblée secrète, envers qui il manifeste une déférence presque obséquieuse. Au sein de la Machine, Gregor occupe une place à part : comparé à ses autres dirigeants, il ne manifeste que peu d’intérêt pour la poursuite de la Guerre Secrète ou pour l’extension de l’influence occulte du Symposium, laissant volontiers ses chers associés s’occuper de ces basses intrigues politiques afin de poursuivre en toute quiétude son opus magnum…
Docteur Gregor
Atouts : Adepte du Magnétisme, Compétences Médicales, Esprit Visionnaire, Expert (chirurgie, biologie cellulaire), Formation Scientifique (sciences naturelles), Sang-froid Exceptionnel, Personnalité Magnétique, Technologie Avancée, Volonté de Fer.
L’éminence grise du Docteur
Afin de guider le Docteur dans ses recherches sur les facultés psychiques de leur race (et sur leur possible compatibilité avec l’esprit humain), les Prométhéens ont accordé à Gregor un privilège unique, qui n’est pas sans susciter la jalousie du Professeur Barrymore : ils lui ont adjoint l’un d’entre eux. Ce monstrueux mentor, que Gregor a affectueusement surnommé son éminence grise, est entreposé dans un caisson saturé de vapeurs de Vulcanium, au sous-sol de la clinique du docteur. Le caisson est muni d’un ingénieux système de conception prométhéenne permettant de retranscrire sous forme de signaux télégraphiques les ondes cérébrales émises par la créature, qui peut ainsi communiquer en toute liberté avec son disciple humain. Avec le temps, une étrange relation d’accoutumance mutuelle semble s’être instaurée entre Gregor et son éminence grise : celle-ci est désormais totalement dépendante des doses de Fluide médiumnique que lui administre régulièrement le Docteur ; de son côté, ce dernier a constaté qu’il se sentait de plus en plus proche de l’entité et qu’il était même parfois capable de percevoir ses pensées sans l’intermédiaire du décodeur télégraphique…
La méthode du Docteur Gregor
Avec l’aide de son éminence grise, Gregor travaille actuellement à la mise au point d’une méthode capable de rendre les humains totalement vulnérables aux facultés psychiques des Prométhéens, afin de faciliter l’asservissement de l’espèce humaine par ses futurs maîtres. L’opération est des plus délicates, puisqu’elle doit à la fois annihiler la volonté du sujet et préserver toute la richesse de son Fluide psychique. Pour le moment, il a obtenu quelques succès très encourageants sur plusieurs sujets, en combinant chirurgie du cerveau, traitements chimiques et séances de léthographe, mais le processus est encore trop incertain, trop complexe et surtout trop long à mettre en œuvre pour l’application massive à laquelle il est destiné. A terme, le Docteur espère aboutir à une méthode aussi simple et pratique qu’une vulgaire injection.
Comte Ferdinand von Zeppelin : le Seigneur des Airs
Ancien militaire, inventeur et industriel, Zeppelin est l’ homme de guerre du Symposium. C’est un conquérant dans l’âme, convaincu d’appartenir à la race des seigneurs et bien décidé à étendre l’empire germanique à travers les cinq continents, grâce à l’armada de dirigeables de guerre qui sortira bientôt de ses chantiers ultra-secrets. Pour lui, la Machine, le Symposium et les Prométhéens eux-mêmes ne sont que des instruments au service de la cause suprême : la grandeur de l’Allemagne, sur terre, dans les airs et – pourquoi pas – dans tout l’univers.

En 1890, le Comte Ferdinand von Zeppelin à 52 ans. A la tête d’une vaste fortune personnelle, il vient à peine de quitter l’armée allemande – où il a conservé de nombreux et puissants amis — pour se consacrer entièrement à ses recherches aéronautiques, qu’il poursuit déjà depuis de nombreuses années. Telle est, en tous les cas, la version officielle des faits. En réalité, les recherches aéronautiques du Comte ont pris un tour spectaculaire depuis qu’il a rejoint les rangs du Symposium, voici bientôt six ans. Les grands dirigeables dont il rêvait, ces majestueux et imposants navires des airs capables de porter la guerre sur le sol de l’ennemi en survolant ses armées subjuguées, sont désormais une réalité – même si leur existence demeure, pour quelque temps encore, un secret bien gardé. Le plus puissant d’entre eux, l’Eroberer (le « Conquérant »), est opérationnel depuis 1885 : véritable citadelle volante, le vaisseau amiral de la future Sturmwaffe est propulsé par un puissant moteur au Vulcanium et doté d’armes incroyablement destructrices, conçues par les ingénieurs des Conquérants de l’Air, la principale organisation secrète dirigée par le Comte.
Lorsqu’il n’est pas aux commandes de l’Eroberer, dont il compte bien faire son quartier général volant, Zeppelin vit en grand seigneur dans son château de Köenigsberg, protégé par un important contingent d’agents de l’Abteilung, branche des services secrets militaires dont les chefs lui sont tout dévoués. Dans un premier temps, la plupart des autres membres du Symposium avaient une nette tendance à considérer Zeppelin comme un être fruste et prosaïque, doté d’un tempérament belliqueux et de motivations bassement terrestres. A leurs yeux, la présence du Comte au sein d’une assemblée de visionnaires se justifiait seulement par la nécessité d’œuvrer au déclenchement et au déroulement de la Grande Guerre – notamment en favorisant la création du Stahl Kartell, consortium secret d’industriels de l’armement français et allemands. Il est vrai que, comparé au génie d’un Barrymore, d’un Krylenkov ou d’un Edison, le cerveau de Zeppelin pouvait paraître quelque peu limité dans sa vision du monde, uniquement préoccupé par deux idées fixes (la conquête du ciel et la conquête du monde) et incapable d’envisager les implications philosophiques supérieures de la tâche du Symposium. Ses collègues auraient sans doute continué à le traiter en exécutant privilégié (c’est à dire en membre de second ordre) s’il n’avait été le premier d’entre eux à découvrir l’existence du Club, grâce aux précieux renseignements recueillis par les hommes de l’Abteilung. Ebahis par les informations que le Comte portait à leur connaissance, Edison, Barrymore et consorts révisèrent rapidement leur jugement sur leur collègue germanique qui, sous ses allures tudesques, se révélait soudain un indispensable allié, seul capable de mettre sur pied une stratégie efficace de lutte contre le mystérieux ennemi.
Au sein du Symposium, Zeppelin ne fait confiance à personne ; méfiant et rancunier, il n’a pas oublié le mépris dont ses chers collègues firent preuve à son encontre lors de son intronisation. A ses yeux, sa collaboration avec les autres chefs de la Machine n’est qu’une étape nécessaire à l’accomplissement de sa glorieuse destinée : établir la domination absolue de sa mère patrie sur le reste du monde. Sur un plan plus personnel, ses opinions sur ses collègues reflètent généralement sa mentalité despotique, raciste et intolérante : pour lui, Edison est « un Américain vulgaire et arrogant (sûrement un Juif) », Béthancourt « un Français lâche et décadent (sûrement un pédéraste) », Gregor « un Bohémien abâtardi et malsain (sûrement un autre Juif) », Barrymore « un Anglais prétentieux et maniéré (sûrement un autre pédéraste) », Krylenkov « un Slave hypocrite et geignard (sûrement Juif et pédéraste) » et Nakamura « un Oriental fourbe et orgueilleux (certainement pas Juif, mais sans doute pédéraste) ». Sa vision des Prométhéens doit beaucoup aux vieux mythes germaniques : pour Zeppelin, les seigneurs de Mars forment une race de dieux mystérieux et terribles, auxquels il convient de se soumettre pour l’instant, mais contre lesquels il faudra se retourner le moment venu, afin de pouvoir prendre leur place. Contrairement à ce que pensent Edison ou Barrymore, Zeppelin a parfaitement réalisé que les Prométhéens comptaient véritablement envahir et coloniser la Terre une fois la Grande Guerre terminée – projet évidemment incompatible avec les rêves d’hégémonie germanique du Comte…
Pour Zeppelin, la Machine est avant tout un formidable moyen de conférer à l’Allemagne une suprématie militaire mondiale, et le Symposium n’est qu’un ramassis d’intellectuels dégénérés avec lesquels il est pour l’instant indispensable de s’allier mais qu’il faudra naturellement éliminer une fois la planète conquise. Quant aux Prométhéens, Zeppelin compte régler le problème qu’ils représentent grâce à une arme aussi secrète qu’absolue sur laquelle ses meilleurs ingénieurs travaillent depuis maintenant deux ans, à l’insu de tous les autres membres du Symposium. Le principe de cette arme est simple : un énorme canon analogue à celui utilisé par les Prométhéens pour envoyer leurs vaisseaux-obus sur Terre, mais capable de tirer sur Mars un obus explosif suffisamment puissant pour détruire la planète – rien de moins. Pour le moment, la chose, baptisée Götterdammerung, n’en est qu’au stade de projet et sa conception se heurte à d’innombrables obstacles techniques ou théoriques, mais les chercheurs du Comte ont encore près de dix ans devant eux…
En attendant ce moderne Crépuscule des Dieux, le Comte œuvre avec constance à l’avènement de la future guerre mondiale, sur le plan technique – en concevant les plans des armes de demain — comme sur le plan politique – grâce à l’influence occulte du Stahl Kartell et aux agissements secrets de l’Abteilung. Récemment, Zeppelin a dirigé les efforts de certains de ses meilleurs ingénieurs vers l’armée de terre (« la piétaille » selon ses propres termes), dans le cadre du projet Eisen Staffel, mené avec la bénédiction de l’état-major allemand. Le Comte prend très au sérieux la menace que le Club fait peser sur sa future guerre, et considère la lutte contre le Club comme une priorité absolue – tâche dont il s’est, pour le moment, acquitté avec une redoutable efficacité. Les succès de l’Abteilung font de Zeppelin le membre du Symposium le mieux renseigné sur les agissements du Club en Europe – informations qu’il se garde évidemment bien de partager avec ses chers confrères, même (ou surtout ?) lorsqu’elles pourraient leur éviter de cuisants revers.
Comte Ferdinand von Zeppelin
Atouts : Aristocrate, Esprit Visionnaire, Expert (aéronautique), Fin Stratège, Figure Publique, Grande Fortune, Mécanicien, Meneur d’Hommes, Sang-froid Exceptionnel, Technologie Avancée, Volonté de Fer.
L’Atout Figure Publique représente l’extraordinaire mélange de notoriété, de prestige et d’influence du Comte, un des plus célèbres et plus puissants personnages de l’empire germanique.
Le Comte et l’écrivain

Zeppelin sait fort bien que Jules Verne ne joue aucun rôle direct dans la Guerre Secrète, mais il ne peut s’empêcher de voir en lui un ennemi personnel ainsi que l’inspirateur inconscient du Club (n’est-il pas, après tout, le créateur de Nemo et du Nautilus ?).
En fait, la haine toute particulière qu’il voue à l’écrivain français a pour cause principale la vision souvent peu flatteuse que Verne a donnée de l’Allemagne et des Allemands dans certaines de ses œuvres, notamment dans « Les Cinq Cents Millions de la Bégum » qui met en scène un inventeur germanique particulièrement caricatural, sous les traits duquel Zeppelin se serait reconnu… Le Comte se sent également attaqué, sans doute à juste titre, en tant que pionnier de la conquête des airs, lorsque, dans « Robur le Conquérant » (1887), Verne fait dire à son principal protagoniste que seuls « des esprits mal équilibrés s’entêtent à croire à la direction des ballons » et « s’imaginent qu’un moteur quelconque, électrique ou autre, peut être appliqué à leurs prétentieuses baudruches… » Ajoutons à cela l’inconcevable admiration du Kaiser lui-même pour l’œuvre du romancier français, et l’on comprendra sans doute mieux la rancœur du Comte pour l’auteur des Voyages Extraordinaires.
La « branche orientale » du Symposium
Dirigeants de la « branche orientale » du Symposium, le Russe Krylenkov et le Japonais Nakamura seront présentés en détail dans un prochain supplément, avec une étude minutieuse de leur sphère d’influence et des différents rouages de la Machine placés sous leur contrôle. En attendant ce portrait complet, voici un bref aperçu de leur biographie et de leur personnalité.
Professeur Sergei Krylenkov : le Génie aux deux Visages
Né en 1824, ce mathématicien de génie est sans nul doute le plus brillant scientifique russe de son époque – et probablement de tous les temps. L’extrême complexité et la nature très abstraite de ses recherches échappent évidemment à la compréhension du grand public, mais celui que l’on surnomme parfois « le Maître » jouit d’une notoriété internationale dans le milieu des joueurs d’échecs – d’aucuns le disent tout simplement invincible.

Choisi par Barrymore pour être un des membres fondateurs du Symposium, Krylenkov perçut rapidement l’extraordinaire potentiel de la science prométhéenne et fut, avec Terranova, un des pionniers de la recherche kubernétique. Reclus dans son laboratoire secret de Sibérie orientale, il semble consacrer tout son temps à ses travaux, dont le but suprême est de créer une véritable machine pensante, capable d’égaler voire de supplanter les plus brillants cerveaux humains. A première vue, Krylenkov paraît être le membre du Symposium le moins actif sur le plan des conspirations politiques et des manipulations occultes… mais c’est un être complexe, qui, sous des dehors de savant visionnaire entièrement voué à la cause de la Science, cache une immense soif de pouvoir. Krylenkov a à son service une petit armada de techniciens, d’assistants et de savants moins brillants, qui lui vouent un véritable culte… mais il possède également de puissantes relations au sein du gouvernement russe, notamment dans les rangs de l’Okhrana, la sinistre police secrète du Tsar, pour qui il fait parfois office de maître-cryptographe et de conseiller scientifique.
Sergei Krylenkov
Atouts : Esprit Analytique, Esprit Visionnaire, Expert (kubernétique, cryptologie), Fin Stratège, Formation Scientifique (mathématicien), Grande Fortune, Mécanicien, Mémoire Étonnante, Patience Extrême, Personnalité Magnétique, Sang-froid Exceptionnel, Sens de l’Observation, Technologie Avancée, Volonté de Fer.
Professeur Tadashi Nakamura : l’Artisan des Conquêtes
Fidèle serviteur de l’Empire du Soleil Levant, ce brillant ingénieur naval est un pur produit de de la fameuse ère meiji, amorcée en 1868 et destinée à permettre au Japon de rattraper en quelques années son retard industriel et technologique sur les autres grandes nations – notamment dans le domaine militaire.

Le génie technique de Nakamura et ses talents d’inventeur n’ont d’égal que son fanatisme et sa détermination : fermement persuadé que les Japonais sont « l’unique race divine sur Terre », il considère la Machine, le Symposium et même les Prométhéens comme de simples instruments de la destinée de son peuple, appelé à régner sans partage sur la totalité du globe. A court terme, il espère pouvoir doter le Japon d’une flotte militaire invincible, dont les premiers cuirassés et submersibles sont d’ores et déjà en construction sur une base secrète de l’île d’Hokkaido. Comme on peut s’en douter, Nakamura est étroitement lié à l’armée et aux services secrets de son pays ; il possède également son propre réseau d’agents de renseignement et semble entretenir d’excellents rapports avec le Yakuza, la haute pègre japonaise. Fort de son accès à la science prométhéenne, Nakamura étudie actuellement la possibilité de commander aux éléments, c’est à dire de déclencher à volonté toutes sortes de phénomènes sismiques et climatiques : tremblements de terre, cyclones et autres raz de marée dévastateurs…
Tadashi Nakamura
Atouts : Esprit Analytique, Esprit Visionnaire, Expert (technologie militaire), Fin Stratège, Formation Scientifique (sciences physiques), Grande Fortune, Mécanicien, Meneur d’Hommes, Patience Extrême, Sang-froid Exceptionnel, Technologie Avancée, Volonté de Fer.
Fichiers
Pour les fichiers .markdown, préférer un clic droit et sélectionner
« Enregistrer le lien sous... »