07 · Sous un ciel d'orage

Pré­sen­ta­tion : L’université de Lond Ernil abrite de nom­breux zélotes de la Main Noire, Edra­hil y a fait ses études et son doyen a en projet de sacri­fier une délé­ga­tion d’elfes au roi de l’orage.

Loca­li­sa­tion : Lond Ernil

Mise en place des joueurs : Enquête sur Ana­rhen et sur le signe du chat. Mico­nur et Edra­hil ont un lien avec l’université de Lond Ernil et Un cer­tain Doyen.

Les portes

L’entrée de Lond Ernil est com­man­dée par une lourde porte agré­men­tée de for­ti­fi­ca­tions. Lond Ernil est une ville for­ti­fiée regrou­pant dans ces murs une impor­tante gar­ni­son mili­taire. Cepen­dant il y a bien long­temps que la cité n’a pas eu à souf­frir d’attaque. Chaque arri­vant est prié d’annoncer sa pro­fes­sion ainsi que les rai­sons de sa visite et sa durée. Il est leur est conseillé si besoin est l’une des auberges, très bien tenues, de la ville de la porte où se retrouvent la plu­part des visi­teurs. C’est un bon moyen, en buvant un rafraî­chis­se­ment, de s’informer sur la situa­tion du royaume ou d’avoir quelques pre­mières infor­ma­tions sur Lond Ernil.

En par­cou­rant la ville, les PJ pour­ront se rendre compte de la richesse et de la diver­sité de la ville. Le quar­tier du châ­teau com­porte de nom­breux hôtels par­ti­cu­liers à l’architecture númenó­réenne. Les mar­chés du Port Neuf regorgent de mar­chan­dises. Il est pos­sible de trou­ver pra­ti­que­ment n’importe quel bien, par contre les prix pra­ti­qués ne sont pas tou­jours très bon marché et le mar­chan­dage peu usité.

Depuis un bon point de vue, par exemple les falaises, on peut dis­cer­ner une île face au port près des terres avec une tour blanche. En deman­dant des ren­sei­gne­ments, il leur est dit que l’île se nomme Edhel­lond et que, comme son nom l’indique, elle abrite une com­mu­nauté elfique. Il paraît éga­le­ment que le Prince a quelques dif­fé­rents avec Edhel­lond.

La bibliothèque de l’université

Si les PJ se posent encore la ques­tion sur la signi­fi­ca­tion des mots en Adû­naic sur les objets dis­sé­mi­nés par Beru­thiel, il sera facile de trou­ver quelqu’un qui sait que c’est de l’Adûnaic et presque aussi facile de trou­ver quelqu’un qui le parle. Cela est vrai éga­le­ment dans la plu­part des grandes villes du Gondor. Pour ce qui est des déno­mi­na­tions Quenya des dits objets, ils sont moins impor­tants mais il est pos­sible de trou­ver un tra­duc­teur à l’université. L’accès est régle­menté, il faut mon­trer patte blanche et les ser­vices de la biblio­thèque sont payants.

En revanche le signe du chat ne semble pas évo­quer quoique ce soit aux gens. Encore une fois il leur sera conseillé de se ren­sei­gner à l’université. C’est à la biblio­thèque que les PJ trou­ve­ront enfin quelque chose. Si aucun ren­sei­gne­ment n’existe sur un éven­tuel blason ou marque avec un chat, on peut trou­ver en cher­chant long­temps une légende se rap­por­tant à une reine du Gondor nommée Beru­thiel qui pos­sé­dait des chats plein de malice avec les­quels elle avait des liens empa­thiques. Il en est sorti un pro­verbe popu­laire : Il y fait tel­le­ment sombre que même les chats de la reine Beru­thiel n’y ver­raient rien ! Aucune infor­ma­tion sup­plé­men­taire sur la reine ou ses chats ne peut être déni­chée. Même le Livre des Rois qui recense tous les monarques et leurs reines du Gondor ne men­tionne nulle part Beru­thiel. A noter que selon le Livre, seul le roi Taran­non ne semble avoir épousé de reine.

L’employé de la biblio­thèque assis­tant les PJ dans leurs recherches finit par leur dire que ce chat lui dit quelque chose. Si les PJ consentent à lui mon­trer le signe, il recon­naît l’insigne que por­tait un cama­rade de pro­mo­tion quand il était encore étu­diant les années pré­cé­dentes (des soucis finan­ciers de sa famille l’ont empê­ché de finir ses études et il a du se conten­ter de ce tra­vail d’assistant). Il se rap­pelle qu’il se nom­mait Edra­hil et venait d’une sei­gneu­rie du Lame­don. En fait il se sou­vient sur­tout de sa fian­cée, une très belle jeune femme, Iriel de Mir­mi­horn, un domaine proche de Lond Ernil. Avec beau­coup de chance et de per­sé­vé­rance, les PJ peuvent faire ce même genre de ren­contre en écu­mant les tavernes où se retrouvent les étu­diants de l’université.

D’étranges inscriptions

Au détour d’une ruelle, les PJ finissent par tomber sur une ins­crip­tion à la pein­ture noire sur un mur : « Une nou­velle ère arrive pour le Gondor». Elle est signée d’une main noire faite par l’application d’une main enduite de pein­ture. On peut leur indi­quer que d’autres ins­crip­tions de ce type se trouvent dans la ville. Les PJ peuvent éga­le­ment en voir d’autres au gré de leurs péré­gri­na­tions dans Lond Ernil. Cer­taines disent : « Gloire au Roi de l’Orage » ou encore « Du sang neuf pour le trône !». En pous­sant l’enquête, ils peuvent apprendre que la plu­part se trouvent dans la vieille ville. Située en contre­bas du quar­tier du châ­teau dévolu à la haute société, il abrite les familles pauvres et les dés­œu­vrés mais éga­le­ment les artistes en herbe ou des étu­diants de l’université. Les avis sont divers sur les auteurs des graf­fi­tis. Cela va du « facé­ties d’étudiants » à « actes d’une secte dan­ge­reuse». Ce qui est sûr c’est que depuis les pre­mières ins­crip­tions, il y a plu­sieurs mois, le prince Hel­da­rion n’a engagé aucune opé­ra­tion pour mettre un terme à ces agis­se­ments.

Il est dif­fi­cile d’en savoir plus sur ce phé­no­mène. Si cer­taines per­sonnes nomment les cou­pables des graf­fi­tis « les mains noires » ou « la main noire», per­sonne, en revanche, n’a jamais entendu parler d’un quel­conque Roi de l’Orage. Il est pos­sible d’attraper ces per­son­nages en fai­sant des gardes noc­turnes de pré­fé­rence dans la vieille ville. Cela reste long et fas­ti­dieux. Il est éga­le­ment pos­sible d’en savoir plus en se mêlant aux agapes estu­dian­tines. Un jeune homme com­plè­te­ment saoul pourra leur avouer qu’une rumeur court parmi les étu­diants qu’un nou­veau mes­sage serait ins­crit cette nuit même sur la grande Halle aux Mar­chan­dises au Port Neuf. Il s’en suit pro­ba­ble­ment une planque jusqu’à l’arrivée de cinq ou six sil­houettes armées de pin­ceaux et de brocs de pein­ture, puis une course-pour­suite dans la ville. Il est évident que les peintres ama­teurs ont un avan­tage sur les PJ car ils connaissent bien mieux la ville et ses ruelles étroites.

Si la pour­suite dure un peu, il est pos­sible que la garde soit aler­tée. Selon le degré de nui­sance, les PJ seront seule­ment mis en garde ou conduits au guet de la cité situé aux portes. Il leur est alors demandé leurs noms, leurs dates d’arrivée et la raison de leur venue. Il est pos­sible qu’ils soient expul­sés s’ils avaient, à leur arri­vée à Lond Ernil, invo­qué un motif mani­fes­te­ment faux. Dans tous les cas, les mys­té­rieux graf­fi­teurs ne sont pas inquié­tés par la garde.

Dans le cas où les PJ ont réussi à attra­per l’un d’entre eux, celui-ci refuse de parler. A force de per­sua­sion ou en le mal­trai­tant (atten­tion aux points de déses­poir), il finit par avouer qu’il est étu­diant à l’université. Il sait qu’un mou­ve­ment fron­deur envers la cou­ronne gon­do­rienne, la Main Noire, est très pré­sent à l’université et que cer­tains élèves en font partie. Tou­te­fois il ne se rap­pelle pas d’où vient cette his­toire de Roi de l’Orage ni ce qu’il est exac­te­ment.

La Main Noire se manifeste

Lond Ernil abrite de nom­breux membres émi­nents de La Main Noire. La plu­part sont des sei­gneurs locaux et des pro­vinces envi­ron­nantes. Parmi eux se trouvent éga­le­ment des diri­geants de l’université, dont son Doyen, Fantur Sar­ma­tan. Leur tâche pre­mière au sein du mou­ve­ment, en plus d’apporter des fonds, est de déve­lop­per ses rami­fi­ca­tions en ral­liant d’autres per­sonnes influentes du royaume à la fronde contre Cyria­her. Cela permet éga­le­ment de créer un réseau d’informateurs hauts placés et de pou­voir ral­lier des troupes mili­taires en cas de conflit ouvert avec le roi. A cela s’ajoute le culte du Roi de l’Orage dont l’avènement pro­phé­tisé doit les aider à ren­ver­ser le roi. De plus le Roi de l’Orage a pro­di­gué de nom­breux savoirs et pou­voirs à ses fidèles sous formes d’anneaux magiques (les anneaux noirs) et de manus­crits éso­té­riques.

Le chef cha­ris­ma­tique à Lond Ernil de la Main Noire et le doyen de l’université. Il est com­plè­te­ment aveu­glé par sa soif de connais­sance et est per­suadé que grâce à leurs nou­veaux pou­voirs et en s’appuyant sur les anciennes familles nobles, ils pour­ront faire ren­trer le Gondor dans une nou­velle ère et mettre au pas défi­ni­ti­ve­ment tous les peuples humains de la Terre du Milieu. L’université est un ter­rain de chasse pri­vi­lé­gié pour recueillir de nou­veaux adeptes. Il exploite la naï­veté de ses jeunes élèves pour répandre la nou­velle de l’arrivée du Roi de l’Orage et dis­cré­di­ter le roi actuel et il a trouvé son inté­rêt à en lais­ser cer­tains peindre sur les murs de la ville ces fameuses ins­crip­tions.

Les PJ peuvent repré­sen­ter une menace pour leur entre­prise. Il est pro­bable que ceux-ci se montrent impru­dents. S’ils posent des ques­tions à propos du Roi de l’Orage à des membres de la Main Noire ou s’ils fouinent trop du côté de l’université, ils seront repé­rés. Ils seront alors suivis dis­crè­te­ment pour connaître leurs iden­ti­tés, leurs inten­tions et leurs moti­va­tions. S’il semble que les PJ puissent être dan­ge­reux, il sera décidé de les empê­cher de nuire. Lond Ernil est une cité pai­sible et la Main Noire ne veut pas ris­quer d’attirer l’attention sur elle en com­met­tant un meurtre sur la per­sonne des PJ. Les PJ com­men­ce­ront par rece­voir des lettres de menace les invi­tant à quit­ter la ville. S’ils n’obtempèrent pas, des sub­stances illi­cites seront intro­duites dans leurs bagages et ils seront dénon­cés à la garde, bien sûr per­sonne n’a rien vu. Les PJ sont alors expul­sés de la ville. Si les PJ sont vrai­ment enva­his­sants ou semblent déte­nir des infor­ma­tions impor­tantes, ils seront cap­tu­rés de la façon la plus dis­crète pos­sible, avec l’usage de la magie ou de poi­sons, et emme­nés dans une villa à proxi­mité du port à Lond Ernil pour être inter­ro­gés voire tués. A ce stade, il faut espé­rer que les PJ seront capables de s’évader…

Une délégation elfique

Cette partie n’est dis­po­nible que si le Prince aux Chats a été joué. Si ce n’est pas le cas, il faut faire en sorte que les joueurs com­prennent qu’ils doivent se faire oublier à Lond Ernil et les lancer sur d’autres scé­na­rios.

Les rela­tions entre le prince du Bel­fa­las et le havre elfique d’Edhellond se sont dégra­dées depuis quelques temps. En effet de nom­breux navires Gon­do­riens violent l’antique traité passé entre les elfes et les Dúne­dain en mouillant à proxi­mité de l’île d’Edhellond. Le prince ne sem­blant pas se pré­oc­cu­per des requêtes du havre, une délé­ga­tion d’elfes s’est pré­sen­tée devant le prince pour expri­mer for­te­ment leur mécon­ten­te­ment. Le prince, pro­fon­dé­ment outré par tant d’impudence, a décidé de délé­guer l’affaire à un de ses conseillers. Celui-ci, affidé à la Main Noire, les a livrés au doyen qui a d’autres pro­jets pour ces elfes…

Depuis ce matin le temps est à l’orage, le vent souffle vio­lem­ment sur le quai et les nuées s’amoncellent au-dessus de Lond Ernil. Les PJ ont dû rapi­de­ment com­prendre que le doyen à qui était des­ti­née la mis­sive de Mico­nur était celui de l’université de Lond Ernil. Une rapide enquête dans les rues du quar­tier du châ­teau ou parmi le per­son­nel de l’université per­mettent d’apprendre l’adresse de l’habitation du Doyen. Malgré tous leurs talents et leur diplo­ma­tie, il sera dif­fi­cile de per­sua­der le per­son­nel de maison de les lais­ser ren­trer. Tout au plus peuvent-ils apprendre que Fantur ne ren­trera pas chez lui ce soir. Les PJ ont plu­sieurs solu­tions pour récu­pé­rer des infor­ma­tions : retrou­ver la trace du doyen et le prendre en fila­ture ou s’infiltrer chez lui.

S’introduire chez Fantur n’est pas chose aisée, le quar­tier est très tran­quille et la pré­sence des PJ de nuit peut vite sem­bler louche. La maison elle-même pré­sente des dan­gers. Plu­sieurs gardes y sont de fac­tion, il est facile de s’y perdre et la plu­part des portes sont ver­rouillées. Les seules choses inté­res­santes se trouvent dans le bureau per­son­nel du doyen. Celui-ci éga­le­ment est ver­rouillé (mal­aisé) et contient divers docu­ments sur les acti­vi­tés de la Main Noire : cor­rup­tion de dif­fé­rents per­son­nages impor­tants, cam­pagnes de dif­fa­ma­tion du roi ou pros­pec­tion d’or en Anfa­las (si les PJ n’ont pas joué tout ce qui brille…) Cer­tains peuvent faire réfé­rence aux PJ s’ils ont déjà été remuants. Un autre docu­ment fait état d’une opé­ra­tion menée pro­chai­ne­ment par Nei­than au Mir­mi­horn. Le plus mys­té­rieux est une note posée sur le bureau par­lant d’un rituel qu’il mènera le soir même dans une demeure près du phare du port mili­taire.

Suivre Fantur est éga­le­ment dif­fi­cile. Il se trouve à l’université et n’en sor­tira que tard pour se rendre dans la Ville Blanche à bord d’un car­rosse. L’orage s’annonce et une pluie abon­dante se déverse dans les ruelles de la ville tandis que le ton­nerre gronde. L’accès à la Ville Blanche est régle­menté et sur­veillé par des sol­dats à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. Fantur est conduit devant un grand bâti­ment près du phare.

Le doyen a prévu de sacri­fier les elfes en com­pa­gnie d’autres membres émi­nents de la Main Noire lors d’un rituel à la gloire du Roi de l’Orage. Le bâti­ment est gardé par des adeptes. Il est prévu que les six elfes de la délé­ga­tion soient égor­gés et leur sang bu par les par­ti­ci­pants. Fantur fait avant toute chose un long dis­cours sur l’imminence de leur avè­ne­ment et de la chute du faible roi grâce à l’aide du Roi de l’Orage et grâce à Nei­than… Aux PJ de ren­trer en action s’ils le dési­rent alors que la tem­pête est à son apogée. La pluie s’abat en trombe, le bruit du ton­nerre est assour­dis­sant et les éclairs illu­minent la scène régu­liè­re­ment. Quoiqu’il en soit, ils ne seront pas de taille à affron­ter les cultistes. Tout au plus peuvent-ils essayer de sauver les elfes et de s’enfuir en bateau malgré la tem­pête, soit seuls soit avec les elfes. Dans ce der­nier cas, ils se retrou­ve­ront à Edhel­lond où ils pour­ront être soi­gnés et récom­pen­sés par un . Les elfes seront éga­le­ment capables de tra­duire les noms des objets mar­qués en pos­ses­sion des joueurs.

Le maître arma­teur d’Edhellond, inquiet du sort de la délé­ga­tion, a envoyé un elfe pour mener l’enquête. Il s’agit d’un Noldo doté de grands pou­voirs nommé Kenwë Hel­ca­rindo. Celui-ci peut surgir à n’importe quel moment pour tirer les PJ de l’embarras (chez Fantur, lors d’un contrôle dans la rue ou lors du rituel). Il peut éga­le­ment appa­raître alors que les PJ sont aux aguets, chez Fantur par exemple, ce qui peut créer une situa­tion cocasse.

Le coquillage nacré

En col­lant l’oreille à son embou­chure, on peut entendre la mer mugir et s’abattre sur les rivages de la Terre du Milieu. Test d’empathie marine pour rega­gner des points de com­mu­nion.

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