Prononciation des mots et des noms

(Appendice « E » du Seigneur des Anneaux. J.R.R. Tolkien. Traduction Daniel Lauzon)
Les éléments du langage commun, d’occidentalien, ou du parler commun, ont été entièrement traduits par des équivalents anglais1. Tous les noms et les vocables hobbits doivent donc être prononcés à l’avenant : ainsi, par exemple, le g de Bolgeurre se prononce comme dans nageur, et mathom rime avec l’anglais fathom.
Consonnes
- C
- a toujours la valeur de k, même devant e et i : celeb « argent » se prononce keleb.
- CH
- sert uniquement à représenter le son entendu dans bach (en allemand ou en gallois), non celui de l’anglais church. Sauf à la fin des mots et devant t, ce son s’était adouci dans le parler du Gondor, prenant la valeur d’un h ; ce changement se reflète dans l’orthographe de quelques noms, dont Rohan, Rohirrim (Imrahil est un nom númenóréen)2.
- DH
- représente le th voisé (doux) de l’anglais these clothes. Il dérive habituellement de d, comme dans le sindarin galadh « arbre », cf. le quenya alda ; mais découle parfois de la rencontre de n+r, comme dans Caradhras « Cornerouge », de caran-rass.
- F
- représente f, sauf en finale, où il fait entendre le son v (comme dans l’anglais of) : Nindalf, Fladrif.
- G
- est toujours dur, comme dans l’anglais give : gil « étoile », dans Gildor, Gilraen, Osgiliath, se prononce comme dans le français guilde.
- H
- employé seul, sans autre consonne, a le son de h dans l’anglais house. La combinaison ht, en quenya, fait entendre le même son que cht dans l’allemand echt, acht : dans Telumehtar « Orion », par exemple. Voir aussi CH, DH, L, R, TH, W et Y.
- I
- en position initiale, devant une autre voyelle, a le son consonantique de y dans l’anglais you, en sindarin seulement : cf. Ioreth, Iarwain. Voir Y.
- K
- est employé dans les noms qui ne sont pas d’origine elfique, et est l’équivalent de c ; kh fait donc entendre le même son que ch dans les noms Grishnákh (langue orque) ou Adûnakhôr (langue adûnaïque, c’est-à-dire númenóréenne). Concernant la langue naine (le khuzdul), voir la note ci-dessous.
- L
- représente plus ou moins le son du l initial en anglais, comme dans let. Ce son était toutefois « palatalisé », dans une certaine mesure, entre e ou i et une consonne, ou en finale après e et i. (Les Eldar auraient probablement transcrit les mots anglais bell et fill « beol » et « fiol ».) LH représente ce même son lorsque sourd (le plus souvent dérivé de sl– en position initiale). En quenya (archaïque), ce son s’écrivait hl, mais au Troisième Âge, il se prononçait le plus souvent comme l.
- NG
- représente ng dans l’anglais finger, sauf en finale, où il se prononce comme dans le mot swing. Ce son se rencontrait également en quenya, toujours en position initiale, mais on l’a transcrit n (comme dans Noldo) conformément à la prononciation du Troisième Âge.
- PH
- a le même son que f. Il apparaît : (a) quand le son f se fait entendre à la fin d’un mot, comme dans alph « cygne » ; (b) quand le son f est proche ou dérivé d’un p, comme dans i-Pheriannath « les Demi-Hommes » (perian) ; (c) au milieu de quelques mots où il représente un ff long (issu de pp) comme dans Ephel « clôture extérieure » ; et (d) en adûnaïque et en occidentalien, comme dans Ar-Pharazôn (pharaz « or »).
- QU
- est utilisé pour transcrire le son cw, très fréquent en quenya mais absent en sindarin.
- R
- représente un r roulé, quelle que soit sa position ; ce son ne se perdait pas devant une consonne (comme c’est le cas dans l’anglais part). Les Orques, de même que certains Nains, employaient semble-t-il le r grasseyé, un son que les Eldar trouvaient déplaisant. RH représente un r sourd (le plus souvent dérivé d’un sr– initial plus ancien). Ce son s’écrivait hr en quenya. Cf. L.
- S
- est toujours sourd, comme dans le français sol, lys ; le son z était inconnu en quenya et en sindarin contemporains. SH, dans les langues naine, orque et occidentalienne, représente un son semblable à sh en anglais et ch en français.
- TH
- représente le son sourd du th anglais dans thin cloth. En quenya parlé, il avait pris la valeur d’un s, conservant toutefois une graphie différente ; cf. le quenya Isil, en sindarin Ithil, « Lune ».
- TY
- représente un son qui se rapproche sans doute du t dans l’anglais tune. Il dérivait principalement de c ou de la rencontre de t+y. Les locuteurs du parler commun lui substituaient généralement le son tch du français, très fréquent en occidentalien. Cf. HY sous la rubrique Y.
- V
- se prononce comme le v français mais n’apparaît jamais en finale. Voir F.
- W
- se prononce comme le w français. HW représente un w sourd, comme dans l’anglais white (prononciation du Nord). Ce son n’était pas inusité en quenya en position initiale, mais on n’en trouve, semble-t-il, aucun exemple dans ces pages. Le v et le w sont tous deux employés pour transcrire le quenya, et ce, même si l’orthographe de cette langue est ici assimilée à celle du latin ; car les deux sons s’y rencontraient et étaient d’origine différente.
- Y
- en quenya, représente la consonne y de l’anglais you. En sindarin, y est plutôt une voyelle (voir ci-dessous). HY est à y ce que HW est à w, et représente un son que l’on entend souvent dans l’anglais hew, huge ; le h du quenya eht, iht fait entendre le même son. Les locuteurs de l’occidentalien lui substituaient souvent le son sh de l’anglais (c’est-à-dire ch en français), plutôt commun dans cette langue. Cf. TY ci-dessus. HY était le plus souvent dérivé de sy– et khy– ; dans les deux cas, les mots apparentés en sindarin conservent le h initial, comme dans le quenya Hyarmen « sud », Harad en sindarin.
Notons que les consonnes redoublées, tels tt, ll, ss, nn, représentent des consonnes longues, dites « doubles ». À la fin des mots de plus d’une syllabe, elles étaient généralement raccourcies, comme dans Rohan, de Rochann (anciennement Rochand).
En sindarin, les combinaisons ng, nd et mb, particulièrement à l’honneur dans les langues eldarines à un certain moment, subirent différents changements par la suite. mb devint partout m, conservant toutefois sa longueur afin de marquer l’accent tonique (voir plus bas), d’où la graphie mm lorsque celui-ci n’est pas implicite3. ng demeura inchangé sauf en positions initiale et finale, où il fut remplacé par la consonne nasale simple (entendu dans le mot swing). nd devint le plus souvent nn, comme dans Ennor « Terre du Milieu », quenya Endóre ; mais à la fin de monosyllabes accentués, nd demeura intact, comme dans le mot thond « racine » (cf. Morthond « Sourcenoire »), ainsi que devant r, cf. Andros « longue-écume ». Ce nd figure aussi dans des noms hérités d’une période plus ancienne, dont Nargothrond, Gondolin et Beleriand. Au Troisième Âge, la finale nd des longs mots s’était réduite à n, par l’intermédiaire de nn, comme dans les noms Ithilien, Rohan, Anórien.
Voyelles
Pour les voyelles, on a employé les lettres i, e, a, o, u et (en sindarin uniquement) y. Autant qu’il est possible d’en juger, les sons représentés par ces lettres (autres que y) étaient ceux que nous connaissons4, même si de nombreuses variétés locales échappent sans doute à notre regard5. C’est-à-dire que les sons de i, e, a, o et u avaient à peu près la même valeur que ceux du français machine, relais, pâle, côte et putsch, indépendamment de la longueur.
En sindarin, les voyelles longues e, a et o avaient la même valeur que les brèves, ayant été dérivées de celles-ci en des temps comparativement récents (les anciens é, á, ó s’étaient déjà transformés). En quenya, les é et ó longs, correctement prononcés, comme chez les Eldar, étaient plus nerveux et plus « fermés » que les voyelles brèves.
Parmi les langues de l’époque, seul le sindarin comportait le u « modifié » ou antérieur, plus ou moins celui du français lune. Il découle en partie d’une modification de o et u, en partie des anciennes diphtongues eu, iu. On s’est servi de y pour représenter ce son (à l’instar de l’ancien anglais), comme dans lŷg « serpent », quenya leuca ; ou emyn, pluriel de amon « colline ». Au Gondor, ce y prenait généralement la valeur d’un i.
Les voyelles longues sont indiquées le plus souvent par l’accent aigu, comme dans certaines variétés d’écriture fëanorienne. En sindarin, les voyelles longues des monosyllabes accentués portent l’accent circonflexe, car celles-ci avaient tendance à être particulièrement prolongées6 ; ainsi, nous obtenons dûn, mais Dúnadan. L’emploi de l’accent circonflexe dans les autres langues, tels l’adûnaïque ou le parler des Nains, ne possède aucune signification particulière, ayant pour seule fonction de distinguer ces parlers étrangers des langues eldarines (comme pour le k en lieu et place de c).
En finale, le e n’est jamais muet, ni le signe d’une finale allongée comme en anglais. Pour marquer la prononciation de ce e final, on l’a souvent (mais pas systématiquement) écrit ë.
Les groupes er, ir, ur (en fin de mot ou devant une consonne) ne doivent pas être prononcés comme l’anglais fern, fir, fur, mais comme le français aire, ire, oure.
En quenya, ui, oi, ai et iu, eu, au sont des diphtongues (c’est-à-dire qu’ils se prononcent en une seule syllabe). Toutes les autres paires de voyelles sont dissyllabiques. Cette prononciation est souvent dénotée ëa (Eä ), ëo, oë.
En sindarin, les diphtongues s’écrivent ae, ai, ei, oe, ui et au. Les autres groupes ne sont pas des diphtongues. En finale, la graphie aw au lieu de au, inspirée de l’anglais, n’est du reste pas inusitée dans l’orthographe fëanorienne.
Toutes ces diphtongues étaient « descendantes »7, c’est-à-dire accentuées sur le premier élément, et composées de voyelles simples plus ou moins fusionnées. Ainsi, ai, ei, oi, ui doivent se prononcer, respectivement, comme l’anglais rye (non comme le digramme français ai), grey, boy (non comme le digramme oi), ruin ; de même, au (aw) comme l’anglais loud, how (non comme le digramme français au ou l’anglais law).
Rien ne correspond, en anglais ou en français, aux diphtongues ae, oe, eu ; ae et oe peuvent éventuellement se prononcer ai, oi.
L’accent tonique
La position de l’« accent tonique » n’est pas indiquée puisque, dans les langues eldarines dont il est ici question, la seule forme du mot suffit à déterminer la place de l’accent. Dans les mots de deux syllabes, il tombe presque toujours sur la première. Si le mot est plus long, l’accent tombe sur la pénultième (l’avant-dernière), lorsqu’il s’agit d’une voyelle longue, d’une diphtongue ou d’une voyelle suivie de deux consonnes (ou plus). Si la pénultième consiste en une voyelle brève suivie d’une seule (voire d’aucune) consonne, ce qui n’est pas rare, l’accent tombe sur la syllabe précédente (l’antépénultième). Les mots des langues eldarines épousent volontiers cette dernière forme, surtout en quenya.
Dans les exemples suivants, la voyelle accentuée est indiquée par une capitale : isIldur, Orome, erEssëa, fËanor, ancAlima, elentÁri, dEnethor, periAnnath, ecthElion, pelArgir, silIvren. Des mots comme elentÁri « reine des étoiles » sont rares en quenya quand la voyelle est é, á, ó, sauf s’il s’agit de composés (ce qui est ici le cas) ; ils sont plus fréquents avec í, ú : andÚne « coucher du soleil, ouest » en est un exemple. Ils n’existent pas en sindarin, sauf dans des composés. Notons que les digrammes dh, th, ch du sindarin sont des consonnes simples, représentées par une seule lettre dans les caractères d’origine.
Note
Dans les noms qui ne sont pas d’origine eldarine, les lettres ont exactement la même valeur, sauf indication contraire ci-dessus, à l’exception de la langue naine. Dans cette langue, où les sons représentés ci-dessus par th et ch (kh) étaient inconnus, th et kh dénotent des consonnes aspirées, i.e. t ou k suivis d’un h, plus ou moins comme dans l’anglais backhand, outhouse.
Lorsque z apparaît, la prononciation est celle du français ou de l’anglais. gh dans le noir parler et dans la langue orque représente une « spirante postérieure » (celle-ci est à g ce que dh est à d ), comme dans ghâsh et agh.
On a donné aux noms « extérieurs » des Nains (ceux dont ils se servent, notamment, dans leur commerce avec les Hommes) des formes nordiques, mais la prononciation est celle que l’on vient de décrire.
C’est aussi le cas des noms de lieux et de personnes du Rohan (lorsque ceux-ci ne sont pas modernisés), à ceci près que éa et éo sont des diphtongues, que l’on peut rapprocher du son ea dans l’anglais bear, et du eo que l’on entend dans Theobald ; y a le son du u « antérieur » (celui du français). Les formes modernisées (francisées) sont facilement reconnaissables et se prononcent comme en français. Il s’agit surtout de noms de lieux, par exemple Dunhart (au lieu de Dúnharg) ; certains noms (comme Scadufax) présentent une graphie modernisée qu’il convient de prononcer à l’anglaise.
L’écriture
Tous les caractères et les modes d’écriture en usage au Troisième Âge étaient d’origine eldarine et dataient déjà, à l’époque, d’une haute antiquité. Ils s’étaient alors développés en alphabets complets, mais les plus anciens modes, où seules les consonnes étaient représentées par des lettres proprement dites, demeuraient tout de même usités.
Les alphabets étaient de deux principales variétés, aux origines distinctes : les Tengwar ou Tîw, que l’on appellera ici « lettres » ; et les Certar ou Cirth, que l’on nommera « runes ». Les Tengwar avaient été conçues pour l’écriture au pinceau ou à la plume, les formes carrées de certaines inscriptions étant dérivées des formes écrites. Les Certar étaient conçues et principalement utilisées pour les inscriptions par grattage ou ciselure.
L’écriture tengwar était la plus ancienne, car c’était l’invention des Noldor, les plus doués en la matière parmi les peuples des Eldar ; et elle avait vu le jour longtemps avant leur exil. Les toutes premières lettres eldarines, les Tengwar de Rúmil, ne servirent jamais en Terre du Milieu. De nouvelles lettres, les Tengwar de Feänor, bien qu’inspirées des premières, réinventèrent pratiquement le mode d’écriture. Elles furent diffusées en Terre du Milieu par les Noldor en exil, qui les transmirent aux Edain et aux Númenóréens. Au Troisième Âge, leur usage recouvrait plus ou moins tout l’espace linguistique du parler commun.
Les Cirth sont une invention des Sindar du Beleriand. Elles ne servirent longtemps qu’à graver des noms et de brèves inscriptions sur le bois ou la pierre, d’où leurs formes anguleuses, très semblables aux runes de notre époque, malgré quelques variations de détail et des attributions entièrement différentes quant à la valeur des signes. Elles se répandirent à l’est sous une forme ancienne, moins complexe, au cours du Deuxième Âge, et furent ainsi transmises à de nombreux peuples (aux Hommes, aux Nains, et même aux Orques) qui tous les adaptèrent à leurs besoins, selon leur habileté propre ou à défaut. L’une de ces formes simples était encore en usage chez les Hommes du Val, et les Rohirrim en avaient une autre du même genre.
Mais au Beleriand, dès avant la fin du Premier Âge, les Cirth furent remaniées et plus amplement développées. Leur forme la plus riche et la mieux ordonnée était connue sous le nom d’Alphabet de Daeron, car le folklore des Elfes en attribuait l’invention à Daeron, le ménestrel et maître en tradition du roi Thingol du Doriath. Chez les Eldar, l’Alphabet de Daeron ne donna jamais de véritables formes cursives, les Elfes ayant généralisé, pour l’écriture, l’emploi des lettres feänoriennes. De fait, une bonne partie des Elfes de l’Ouest finirent par délaisser complètement l’usage des runes. En pays Eregion, toutefois, on se servait encore de l’Alphabet de Daeron, lequel se répandit alors en Moria, où il devint l’alphabet de prédilection des Nains. Ils n’en abandonnèrent jamais l’usage et l’apportèrent avec eux dans le Nord. Ainsi, bien des années plus tard, il prenait encore couramment le nom d’Angerthas Moria, les Longs Alignements de Runes de la Moria. Comme dans leurs modes d’expression orale, les Nains se servaient de toutes écritures d’usage courant, et nombre d’entre eux savaient tracer les lettres fëanoriennes avec art ; mais s’agissant de leur propre langue, ils s’en tenaient aux Cirth, qu’ils adaptèrent à l’écriture cursive.
Les lettres Fëanoriennes
Le tableau présenté ici donne, en calligraphie soignée, toutes les lettres couramment utilisées dans les Terres de l’Ouest, au Troisième Âge. L’arrangement choisi est celui qui, à l’époque, était le plus commun, et reflète l’ordre dans lequel on avait coutume de réciter les lettres.
Les Tengwar

Ces lettres, à l’origine, ne constituaient pas un « alphabet », une série de caractères désordonnés et indépendants ayant chacun sa valeur propre, récités selon un ordre traditionnel indépendamment de leur forme ou de leur fonction8. Il s’agissait en fait d’un ensemble de signes consonantiques, cohérents par la forme et le style, pouvant être adaptés à loisir ou au besoin pour représenter les consonnes de diverses langues, entendues (ou inventées) par les Eldar. Ces lettres ne possédaient aucune valeur fixe ; mais il y avait entre elles certains rapports qui se dégagèrent graduellement.
L’ensemble était composé de 24 lettres primaires, 1 à 24, ordonnées en quatre témar (séries) possédant six tyeller (degrés) chacune. Il comportait également des « lettres supplémentaires », dont les numéros 25 à 36 constituent des exemples. Parmi celles-ci, seules 27 et 29 constituent des lettres indépendantes ; les autres sont des variantes des lettres primaires. Il y avait aussi un certain nombre de tehtar (signes) aux usages variés. Ceux-ci ne figurent pas sur le tableau9.
Chacune des lettres primaires était formée d’un telco (queue) et d’un lúva (arc). Les formes des numéros 1 à 4 étaient considérées comme normales. La queue pouvait être relevée (9 à 16) ou raccourcie (17 à 24.) L’arc était soit ouvert (séries I et III), soit fermé (séries II et IV) ; dans un cas comme dans l’autre, il pouvait également être doublé (numéros 5 à 8, par exemple).
La liberté d’application de ces lettres primaires, reconnue en théorie, était quelque peu limitée par les usages du Troisième Âge, voulant que la série I s’appliquât généralement aux dentales (la série des t, tincotéma), et la série II aux labiales (la série des p, parmatéma). Les séries III et IV connaissaient diverses applications selon les besoins des différentes langues.
Dans les langues comme l’occidentalien, où se rencontraient beaucoup de sons consonantiques10 comme « tch », « dj », « ch », la série III était le plus souvent associée à ceux-ci ; auquel cas, IV représentait la série normale des k (calmatéma). En quenya, où la calmatéma était doublée d’une série palatale (tyelpetéma) et d’une série labialisée (quessetéma), les palatales étaient représentées par un diacritique fëanorien (habituellement deux points souscrits) servant à dénoter le y « postposé », tandis que la série IV représentait kw.
En sus de ces attributions plus générales, les rapports suivants étaient aussi communément établis. Les lettres normales, au degré 1, représentaient les « occlusives sourdes » : t, p, k, etc. Le redoublement de l’arc était une indication de « voisement » : si 1, 2, 3, 4 valent t, p, ch, k (ou t, p, k, kw), alors 5, 6, 7, 8 valent d, b, j, g (ou d, b, g, gw). La queue relevée marquait l’ouverture de la consonne, qui devenait ainsi une « spirante » : en reprenant les valeurs ci-dessus pour le degré 1, le degré 3 (9–12) vaut th, f, sh, ch (ou th, f, kh, khw/hw) et le degré 4 (13–16) vaut dh, v, zh, gh (ou dh, v, gh, ghw/w).
Le système fëanorien, dans sa forme d’origine, comportait un degré supplémentaire obtenu par un allongement de la queue au-dessus et en dessous de la ligne. Ces lettres représentaient le plus souvent des consonnes aspirées (t+h, p+h, k+h, etc.), mais dénotaient aussi au besoin d’autres variations consonantiques. Ce degré n’était pas utile pour les langues du Troisième Âge transcrites selon ce système ; mais les formes supplémentaires servaient couramment de variantes (plus faciles à distinguer du degré 1) pour les degrés 3 et 4.
Le degré 5 (17–20) était d’ordinaire réservé aux consonnes nasales, aussi les signes 17 et 18 étaient-ils le plus souvent utilisés pour n et m. Suivant le principe énoncé ci-dessus, le degré 6 aurait dû représenter les nasales sourdes ; mais lesdits sons (que l’on entend par exemple dans le gallois nh ou l’ancien anglais hn) étant fort peu courants dans les langues concernées, le degré 6 représentait le plus souvent les consonnes les plus faibles (ou semi-vocaliques) de chaque série. De toutes les lettres primaires, ces lettres avaient la plus petite et la plus simple des formes. Ainsi, 21 désignait souvent le r faible (non roulé), un son propre au quenya d’origine, considéré dans le système de cette langue comme la plus faible consonne de la tincotéma ; 22 était largement utilisé pour w ; et quand la série III était désignée comme série palatale, 23 représentait généralement le y consonantique11.
Dans la mesure où certaines consonnes du degré 4 avaient tendance à s’affaiblir, leur prononciation finit par se rapprocher ou par se confondre avec les consonnes du degré 6 (telles que décrites plus haut). Ainsi, une bonne partie de ces dernières finit par perdre toute fonction claire dans les langues eldarines ; et ce fut à partir de ces lettres que furent tirées, pour une large part, celles employées dans l’expression des voyelles.
Note
L’orthographe standard du quenya ne se conformait pas aux attributions de lettres décrites ci-dessus. Le degré 2 représentait nd, mb, ng, ngw, tous plutôt fréquents, puisque b, g et gw ne se rencontraient que dans ces combinaisons, tandis que rd et ld se voyaient attribuer les lettres 26 et 28. (Pour lv, mais non lw, de nombreux locuteurs, en particulier les Elfes, employaient lb : on se servait des lettres 27+6, car lmb était inconnu.) De même, le degré 4 représentait les combinaisons extrêmement fréquentes nt, mp, nk, nqu, car le quenya ne possédait pas les sons dh, gh, ghw, et exprimait le v à l’aide de la lettre 22. Voir les noms des lettres quenya, ici.
Les lettres supplémentaires. La 27 était universellement utilisée pour l. La 25 (à l’origine, une modification de 21) représentait le r pleinement roulé. Les lettres 26 et 28 étaient des modifications de ces dernières : généralement, elles représentaient le r (rh) et le l (lh) sourds, respectivement. En quenya, toutefois, elles exprimaient rd et ld. La 29 était mise pour s et la 31 (à double boucle) pour z, dans les langues qui possédaient ce son. Les formes inversées, 30 et 32, bien que disponibles pour d’autres usages, servaient le plus souvent de simples variantes pour 29 et 31, par souci de commodité d’écriture : accompagnées de tehtar suscrits, par exemple, elles remplaçaient volontiers les formes normales.
La 33 était, à l’origine, une modification servant à représenter une variante (plus faible) de 11 ; au Troisième Âge, elle exprimait le plus souvent le son h. La 34, d’usage plutôt restreint, dénotait surtout le w (hw) sourd. Les lettres 35 et 36, lorsqu’elles représentaient des consonnes, valaient le plus souvent y et w, respectivement.
Les voyelles étaient, dans de nombreux modes, représentées par les tehtar, généralement placés au-dessus d’une lettre consonantique. Dans les langues comme le quenya, où la plupart des mots se terminaient par une voyelle, le tehta se plaçait au-dessus de la consonne précédente ; dans celles comme le sindarin, où les mots s’achevaient le plus souvent sur une consonne, le tehta s’écrivait au-dessus de la consonne suivante. En l’absence de consonne à l’endroit requis, le tehta se plaçait au-dessus du « support court », qui prenait couramment la forme d’un i sans point. Les tehtar eux-mêmes, employés pour marquer les voyelles dans différentes langues, étaient de nombreuses formes. Les plus communes, servant généralement à exprimer (diverses variétés de) e, i, a, o et u, se retrouvent dans les exemples fournis. Les trois points, très souvent mis pour a dans l’écriture soignée, pouvaient prendre d’autres formes dans des styles plus rapides, dont une, fort usitée, s’apparentant à un accent circonflexe12. Le point suscrit et l’« accent aigu » représentaient souvent i et e (mais e et i dans certains modes). Les boucles représentaient o et u. Dans l’inscription de l’Anneau, la boucle ouverte à droite est mise pour u ; mais sur la page de titre, le même signe est mis pour o, et la boucle ouverte à gauche représente u. On accordait la préférence au signe ouvert à droite, et son application dépendait de la langue concernée : dans le noir parler, o était plutôt rare.
On indiquait généralement les voyelles longues en plaçant le tehta sur le « support long », qui prenait couramment la forme d’un j sans point. On pouvait aussi doubler les tehtar pour obtenir le même résultat. Toutefois, cette méthode ne s’appliquait guère qu’aux boucles, et quelquefois à l’« accent ». Le double point suscrit dénotait plus souvent le y « postposé ».
L’inscription de la Porte Ouest illustre un mode d’« écriture au long » où les voyelles sont exprimées par des lettres entières. Toutes les lettres vocaliques usitées en sindarin y sont représentées. Notons l’usage de la lettre 30 pour dénoter le y vocalique, et l’emploi du tehta marquant le y « postposé », placé au-dessus de la lettre vocalique pour exprimer les diphtongues. Dans ce mode, le w « postposé » (servant à exprimer le son au, aw) était représenté à l’aide de la boucle dénotant u ou d’une modification de celle-ci : ~. Mais les diphtongues étaient souvent écrites au long, comme dans la transcription. Les voyelles longues étaient généralement indiquées par l’« accent aigu », en l’occurrence appelé andaith « marque de longueur ».
Il existait, outre les tehtar déjà mentionnés, plusieurs autres signes dont la principale fonction était d’abréger l’écriture, le plus souvent en exprimant les combinaisons de consonnes les plus courantes sans qu’il soit besoin de les écrire au long. Par exemple, on employait couramment un tiret suscrit (ou une marque semblable au tilde espagnol) pour signifier que la consonne au-dessous était précédée de la nasale de même série (comme nt, mp ou nk) ; le même signe, placé en dessous, dénotait toutefois, dans la plupart des cas, une consonne longue ou double. Un crochet pointé vers le bas, rattaché à l’arc principal (comme dans hobbits, dernier mot de la page de titre), servait à indiquer le s « postposé », surtout dans les combinaisons ts, ps, ks (x), très fréquentes en quenya.
Il n’existait bien sûr aucun « mode » pour transcrire l’anglais. À partir du système fëanorien, on pourrait en inventer un qui soit phonétiquement adéquat. Le court exemple de la page de titre ne prétend pas en faire la démonstration. Il s’agit plutôt d’un échantillon de ce qu’aurait pu produire un homme du Gondor, hésitant entre les valeurs des lettres propres à son mode d’écriture, et l’orthographe traditionnelle de l’anglais. Notons que le point souscrit (lequel servait notamment à représenter les voyelles affaiblies) est mis ici pour le and non accentué, mais dénote également le e muet en finale du mot here ; the, of et of the sont représentés par des abréviations (long dh, long v, et trait souscrit dans le dernier cas).
Les noms des lettres. Dans tous les modes, chaque lettre ou signe portait un nom ; et ces noms étaient conçus pour décrire les attributions phonétiques propres à chacun des modes. Mais il fut bien souvent jugé souhaitable, surtout quand il s’agissait de décrire l’attribution des lettres dans d’autres modes, de disposer d’un nom spécifique à chacune des formes de lettres. Pour ce faire, on employait généralement les « noms complets » du quenya, même lorsqu’ils renvoyaient à des usages propres au quenya. Chaque « nom complet » consistait en un mot quenya où apparaissait la lettre en question. Celle-ci, dans la mesure du possible, venait en début de mot ; mais dans le cas de sons ou de combinaisons inusités en début de mot, ceux-ci venaient immédiatement après une voyelle initiale. Les noms des lettres du tableau allaient comme suit : (1) tinco métal, parma livre, calma lampe, quesse plume ; (2) ando porte, umbar sort, anga fer, ungwe toile d’araignée ; (3) thúle (súle) esprit, formen nord, harma trésor (ou aha fureur), hwesta brise ; (4) anto bouche, ampa crochet, anca mâchoires, unque un creux ; (5) númen ouest, malta or, noldo (anciennement ngoldo) un membre du peuple des Noldor, nwalme (anciennement ngwalme) tourment ; (6) óre cœur (esprit intime), vala puissance angélique, anna don, vilya air, ciel (anciennement wilya) ; rómen est, arda région, lambe langue, alda arbre ; silme lumière des étoiles, silme nuquerna (s renversé), áre lumière du soleil (ou esse nom), áre nuquerna ; hyarmen sud, hwesta sindarinwa, yanta pont, úre chaleur. Les variantes reflètent des changements survenus a posteriori dans le parler quenya des Exilés. Ainsi, la lettre 11 se nommait harma à l’époque où elle représentait la spirante ch indépendamment de sa position ; lorsqu’elle prit la valeur du h soufflé en position initiale13 (mais non en position médiane), le nom aha fut inventé. áre se nommait initialement áze, mais ce z vint à se confondre avec 21, et áre prit alors en quenya la valeur de ss, fort usité dans cette langue, et fut rebaptisé esse. Le nom hwesta sindarinwa ou « hw gris-elfique » vient du fait que, en quenya, 12 avait la valeur de hw ; il n’était donc pas nécessaire de représenter chw et hw par deux signes distincts. Les noms de lettres les plus connus et les plus usités étaient 17 n, 33 hy, 25 r, 10 f : númen, hyarmen, rómen, formen = ouest, sud, est, nord (cf. le sindarin dûn ou annûn, harad, rhûn ou amrûn, forod). Ces lettres représentaient généralement les points cardinaux O, S, E et N, même dans les langues où leurs noms étaient tout à fait différents. Dans les Terres de l’Ouest, on les nommait dans cet ordre, en commençant par l’ouest et en lui faisant face ; hyarmen et formen signifiaient d’ailleurs « région de gauche » et « région de droite » (contrairement à la coutume en usage dans bien des langues des Hommes).
Les Cirth
À l’origine, le Certhas Daeron fut conçu pour représenter les sons du sindarin, et ceux-là seulement. Les cirth les plus anciens étaient les nos 1, 2, 5, 6 ; 8, 9, 12 ; 18, 19, 22 ; 29, 31 ; 35, 36 ; 39, 42, 46, 50 ; et une certh qui prenait alternativement les formes 13 et 15. L’attribution des valeurs n’avait rien de systématique. Les nos 39, 42, 46 et 50 étaient des voyelles et le demeurèrent dans toutes les évolutions ultérieures. Les nos 13 et 15 étaient mis pour h ou s, selon que le no 35 représentait s ou h. Ce flottement dans l’attribution des valeurs pour s et h se maintint dans les agencements ultérieurs. Pour tous les caractères composés d’une « tige » et d’une « branche », soit 1 à 31, la branche, si elle ne partait que d’un côté, se plaçait généralement du côté droit. L’inverse n’était pas rare, mais dépourvu de signification phonétique.
La forme plus étendue et plus élaborée de ce certhas était, dans son incarnation la plus ancienne, connue sous le nom d’Angerthas Daeron, les ajouts à l’alphabet primitif, de même que sa réorganisation, étant attribués à Daeron. Mais les principaux ajouts, soit l’introduction de deux nouvelles séries 13 à 17 et 23 à 28, sont fort probablement attribuables aux Noldor d’Eregion, puisqu’ils avaient pour but de représenter des sons inconnus en sindarin.
Les Angerthas

Valeurs

Dans ce réagencement de l’Angerthas, on remarque les principes suivants (manifestement inspirés du système fëanorien) : (1) un trait ajouté à une branche exprimait le « voisement » ; (2) l’inversion de la certh marquait l’ouverture de la consonne, qui devenait une « spirante » ; (3) l’extension de la branche des deux côtés de la tige exprimait le voisement et la nasalité. Ces principes étaient systématiquement observés, sauf en un point. Un signe était requis, en sindarin (archaïque), pour dénoter le m spirant (ou v nasal), et l’inversion du signe attribué à m était la meilleure façon d’obtenir cela. C’est pourquoi l’on assigna la valeur de m au no 6 (réversible), le no 5 (non réversible) étant alors mis pour hw.
Le no 36, dont la valeur théorique était z, représentait, dans l’orthographe du quenya et du sindarin, le son ss : cf. la lettre fëanorienne 31. Le no 39 pouvait dénoter i ou y (consonne) ; les nos 34 et 35 étaient mis indifféremment pour s ; et la combinaison nd, plutôt courante, était représentée par le no 38, bien que cette forme n’eût aucun lien apparent avec les autres signes attribués aux dentales.
Dans la Table des Valeurs, celles de gauche, lorsque séparées par un tiret, représentent les valeurs de l’Angerthas, première forme. À droite du tiret sont données les valeurs de l’Angerthas Moria en usage chez les Nains14. Les Nains de la Moria, on le voit, introduisirent un certain nombre de changements non systématiques portant sur la valeur des cirth, et ils en ajoutèrent de nouveaux : 37, 40, 41, 53, 55, 56. Le glissement de valeur tenait essentiellement à deux causes : (1) la réassignation des valeurs des nos 34, 35 et 54, devenues respectivement h, ’ (le coup de glotte entendu en khuzdul, en début de mot avec voyelle initiale) et s ; (2) la mise au rancart des nos 13 et 16, auxquels les Nains substituèrent 29 et 30. Notons également l’emploi de 12, mis pour r, qui en résulte, l’invention de 53 pour n (et la confusion de ce signe avec le 22) ; l’utilisation de 17 pour z, à rapprocher de 54 qui vaut s, d’où l’utilisation de 36 pour ŋ et l’apparition d’une nouvelle certh pour représenter ng. Deux autres nouvelles certh, 55 et 56, avaient pour origine 46 (forme divisée en deux), et représentaient des voyelles comme celles que l’on entend dans l’anglais butter, courantes en langue naine et en occidentalien. Faibles ou évanescentes, ces voyelles étaient souvent indiquées par un simple trait sans tige. Cet Angerthas Moria apparaît dans l’inscription relevée sur la tombe de Balin.
Les Nains d’Erebor remanièrent à leur tour ce système, ce qui donna un nouveau mode, le mode d’Erebor, représenté dans le Livre de Mazarbul. Ses principales caractéristiques se résumaient ainsi : 43 mis pour z, 17 mis pour ks (x), et invention de deux nouveaux cirth, 57 et 58, mis pour ps et ts. Ils redonnèrent également à 14 et à 16 les valeurs j et zh ; mais ils utilisaient 29 et 30 pour g et gh, ou comme simples variantes de 19 et 21. Sauf pour les cirth spécifiques à Erebor, nos 57–58, la table ne rend pas compte de ces particularités.
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Dans la présente traduction, tous les noms en anglais moderne ont été rendus par des équivalents français. En outre, les exemples et les explications de ce guide de prononciation ont parfois été adaptés afin de les rendre plus accessibles au lecteur de langue française. (N.d.T.) ↩
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Communément appelé Menelvagor en sindarin (I 113), en quenya Menelmacar. ↩
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Ce qui est le cas dans l’expression galadhremmin ennorath (I 305) « la Terre du Milieu enchevêtrée d’arbres ». Remmirath (I 113) est composé de rem « réseau », quenya rembe, + mîr « joyau ». ↩
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Le u est celui de l’anglais, prononcé « ou ». De même, dans tous les mots et les noms qui ne sont pas des traductions françaises du parler commun (i.e. Saruman, Morannon, Thorin, mais non Fendeval, Montauvent), les combinaisons AN, EN, IN (et OIN), ON (ainsi que IM, OM, etc.), n’ont pas la valeur de voyelles nasales comme en français, mais se prononcent séparément. AN se prononce « anne », EN se prononce « ènne », et ainsi de suite. Pour plus de détails, voir Le Hobbit, p. 7. (N.d.T.) ↩
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La diphtongaison des voyelles longues é et ó, mise en évidence par certaines graphies, telles ei et ou (ou leur équivalent dans les caractères de l’époque), paraît assez fréquente en occidentalien et dans la prononciation des noms quenya par les locuteurs de ce parler commun. Cette prononciation était toutefois considérée comme incorrecte ou régionale. Dans le rustique Comté, elle était évidemment très courante. Ainsi, ceux qui prononcerait yéni únótime, « les longues années sans nombre », comme on aurait tendance à le faire en anglais (c’est-à-dire, plus ou moins, « yaïni ounôou-taïmi ») ne se fourvoieraient guère davantage que Bilbo, Meriadoc ou Peregrin. Frodo était réputé pour « son aptitude à reproduire les sons étrangers ». ↩
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Il en va de même pour Annûn « coucher du soleil », apparenté à dûn « ouest », et pour Amrûn « lever du soleil », apparenté à rhûn « est ». ↩
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À l’origine. Mais iu, en quenya du Troisième Âge, était d’ordinaire une diphtongue ascendante, comme yu dans l’anglais yule. ↩
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Dans notre alphabet, seul le rapport entre P et B eût semblé intelligible aux Eldar ; et le fait qu’ils ne soient pas nommés ensemble, ni avec F, M ou V, leur eût paru absurde. ↩
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Bon nombre d’entre eux apparaissent dans les exemples de la page de titre, et dans l’inscription de la page I 75, transcrite à la page I 325. Ces signes indiquaient avant tout les voyelles, considérées en quenya comme des modificateurs de la consonne associée ; mais ils servaient aussi de notation abrégée pour les combinaisons de consonnes les plus courantes. ↩
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Dans ce cas-ci, les sons sont représentés de même manière que dans le mode de transcription décrit plus haut, à ceci près que ch représente le son de l’anglais church (« tch ») ; j a la même valeur que le j anglais (« dj »), et zh représente le son entendu dans l’anglais azure et occasion (semblable au j français). ↩
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Sur l’inscription de la Porte Ouest de la Moria, on trouve l’exemple d’un mode, employé pour la transcription du sindarin, dans lequel le degré 6 représente les nasales simples, mais où le degré 5 représente les nasales doubles (ou longues), très fréquentes en sindarin, 17 valant nn, mais 21, n. ↩
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En quenya, où a était une voyelle très fréquente, le signe vocalique était souvent entièrement omis. Ainsi, calma « lampe » pouvait s’écrire clm. Il n’y avait d’autre lecture possible que calma, car cl en quenya ne figurait jamais en début de mot, et m n’apparaissait jamais en finale. On aurait pu lire calama, mais pareil mot n’existait pas. ↩
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Pour le h soufflé, le quenya employait à l’origine une simple queue relevée, sans arc, appelée halla « élancé ». Placée devant une consonne, elle imprimait à cette consonne un caractère sourd et soufflé ; le r et le l sourds étaient généralement exprimés de cette manière et se transcrivent hr, hl. Plus tard, 33 vint à représenter le h seul, et le son hy (l’ancienne valeur de cette lettre) s’exprima désormais en ajoutant le tehta du y « postposé ». ↩
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Les valeurs entre parenthèses ne sont usitées que pour l’elfique ; l’astérisque dénote les cirth utilisés exclusivement par les Nains. ↩
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