Les principes de la magie

La magie est de l’énergie

La magie est la mana, et la mana est une forme d’énergie. Elle baigne et imprègne l’univers entier. Malgré son omni­pré­sence, la mana elle-même est dif­fi­cile à per­ce­voir, sauf pour les indi­vi­dus qui pos­sèdent le don inné ou qui sont spé­cia­le­ment entrai­nés pour la res­sen­tir. Ses mani­fes­ta­tions évi­dentes sont tou­te­fois aisé­ment obser­vables.

Les théo­ri­ciens de la magie spé­culent sur le fait qu’il y ait deux uni­vers super­po­sés l’un sur l’autre – un uni­vers ordi­naire et un uni­vers magique. Ils affirment que la mana s’infiltre au tra­vers des inter­stices infi­ni­té­si­maux du cosmos, cir­cu­lant éter­nel­le­ment entre les mondes magiques et ordi­naires. De même que la matière ordi­naire ne peut être créée de rien ou tota­le­ment détruite, mais peut juste chan­ger de forme, il en est ainsi de la mana. On peut la foca­li­ser, la former tem­po­rai­re­ment et la libé­rer, mais la quan­tité totale de mana dans l’univers ne change pas.

Les éru­dits en Arts Éso­té­riques nomment cette éner­gie le « Feu Éter­nel », le pou­voir dont s’est servi Eru Ilú­va­tar pour forger le monde. Le mage Istar Gan­dalf se pré­sente comme un des Ser­vi­teurs du Feu Éter­nel lors de son affron­te­ment avec le Balrog de la Moria. Son statut est par­ti­cu­lier, puisqu’il est un Maia magi­cien, membre de l’Heren Ista­rion, lit­té­ra­le­ment « Ordre des Mages » et l’on peut penser que sa connexion avec la mana de la Terre du Milieu est par­ti­cu­liè­re­ment directe.

La magie et les Plans

On uti­lise fré­quem­ment le terme de « Plans » pour défi­nir les dif­fé­rentes strates qui entourent et infusent le monde des mor­tels pour le connec­ter à des mondes spi­ri­tuels, supé­rieurs ou infé­rieurs. L’univers, Ilmen, et tout ce qui le com­pose (êtres vivants, plantes, roches et pla­nètes) forme ce que nous appel­le­rons le Plan Maté­riel, aussi appelé le Plan Ordi­naire. Tous les Plans sont plus ou moins impré­gnés de mana.

Le Plan des Esprits

Le Plan des Esprits, ou Plan de l’Éther, est paral­lèle au Plan Maté­riel, il le touche et l’infuse en tout endroit. Les sha­mans savent s’y pro­je­ter et cer­tains esprits pour­raient y vivre. Il s’agit d’un uni­vers gris coton­neux, sans réelle sub­stance, où la vision est limi­tée car il appa­rait comme un léger brouillard. 

Le Plan des Esprits est le seul Plan qui soit en connexion, en contact direct, avec le Plan Maté­riel. Il faut donc le « tra­ver­ser » pour atteindre les autres Plans. L’Éther Pro­fond cache en effet des « portes » vers le Plan Astral. C’est par ce moyen que l’on peut se diri­ger vers tous les autres plans.

Le Plan Astral

Le Plan Astral est un uni­vers infini com­posé de matière magique et d’esprits purs. De cou­leur chan­geante et lumi­neuse, il peut paraitre bleu ou gris à cer­tains endroits, d’un noir d’encre à d’autres, ou balayé de lumières chan­geantes dignes des plus majes­tueuses aurores boréales ailleurs.

À cer­tains endroits, des « portes » relient le Plan Astral et les autres Plans, comme le Plan des Esprits ou les Plans Élé­men­taires. Il s’agit de sortes de puits mul­ti­co­lores, dont seuls les plus éru­dits savent dis­tin­guer les sub­tiles fluc­tua­tions de lumi­no­sité. Les nuances de cou­leurs indiquent la des­ti­na­tion atteinte en tra­ver­sant la porte.

Les Plans Élémentaires

Il existe quatre Plans Élé­men­taires majeurs com­po­sés chacun d’un élé­ment pri­mor­dial : l’eau, l’air, la terre et le feu. On y accède exclu­si­ve­ment par le Plan Astral.

Cer­tains théo­ri­ciens pensent que les sources élé­men­taires majeures du plan maté­riel, comme un volcan pour le feu ou cer­tains fonds marins pour l’eau, seraient en fait des accès « rapides » vers les Plans Élé­men­taires.

Ces Plans Élé­men­taires sont des uni­vers chao­tiques et incroyables : sur le Plan Élé­men­taire du Feu, tout n’est que flammes, lave en fusion et explo­sions. Les créa­tures qui y vivent sont immu­ni­sées à ces condi­tions très par­ti­cu­lières. Le Plan Élé­men­taire de l’Eau n’est que tun­nels sous-marins, baleines géantes et iles flot­tant sur des océans infi­nis, et l’air y est de moins en moins pré­sent. Sur le Plan Élé­men­taire de la Terre, il tombe des pluies de rochers, et se dépla­cer dans le Plan de l’Air sans ailes semble impen­sable.

Les Demi-Plans

Au cœur du Plan Astral, cer­taines portes donnent sur des uni­vers étranges et incroyables, incon­nus de la plu­part et sans réelle rela­tion avec les créa­tures du Plan Maté­riel. Ce ne sont ni des Plans Élé­men­taires, ni des Plans Maté­riels à part entière, mais des Plans Paral­lèles vivant leur propre exis­tence. Cer­tains sont qua­si­ment infi­nis, alors que d’autres ne sont pas plus grands qu’un châ­teau. Cer­tains de ces Plans sont habi­tés, d’autres res­tent vides à tout jamais.

Les Ainur (seuls 14 des Ainur, les Valar, ont choisi de se consa­crer exclu­si­ve­ment au sort d’Arda) ont établi leurs demeures per­son­nelles dans des Demi-Plans qu’ils ont ima­giné à leur image. Cer­tains habitent dans leurs domaines, d’autres n’y mettent jamais les pieds, ayant entre­pris des voyages éter­nels d’exploration et de décou­verte. C’est dans un de ces Demi-Plans, une prison créée par Eru et dont les accès sont scel­lés, que Melkor a été enfermé.

La magie et les éléments

Nous savons que le monde a été forgé par Eru Ilú­va­tar à partir du « Feu Éter­nel », l’essence pri­male. Les éru­dits pensent qu’il existe une force com­mune réunis­sant les élé­ments, l’Essence Élé­men­taire. Elle se mani­feste au tra­vers des quatre élé­ments fon­da­men­taux, les Essences Élé­men­taires de l’Air, de la Terre, du Feu et de l’eau. Sur les Plans Élé­men­taires, elles sont la forme pré­do­mi­nante de la matière.

D’une cer­taine façon, le Feu Éter­nel et les Essences Élé­men­taires reflètent et étayent la matière ordi­naire, en lui four­nis­sant une base magique. Ils sont consi­dé­rés comme une sorte de mani­fes­ta­tion phy­sique de la mana, et une forte concen­tra­tion de ces essences pour­rait être res­pon­sable du fait que cer­tains maté­riaux soient plus appro­priés pour foca­li­ser ou rete­nir la mana.

Des par­celles de « Feu Éter­nel », l’essence pri­male, ou du moins est-ce ainsi que les théo­ri­ciens le nomme, peuvent être trou­vées dans des frag­ments de météo­rites. De même, des par­celles d’Essences Élé­men­taires peuvent être trou­vées dans cer­tains endroits spé­ci­fiques du Plan Maté­riel, tels que de l’eau des pro­fon­deurs abys­sales, du feu au cœur des vol­cans, cer­tains filons de métaux pré­cieux et l’air au centre des tor­nades. Cer­tains sorts élé­men­taires créent des par­celles d’Essences Élé­men­taires sur le Plan Ordi­naire.

L’Arantèle de mana

L’univers est impré­gné de quan­ti­tés infimes de mana. Aux fon­de­ments de ce tissu magique se trouve un réseau com­plexe de cou­rants magiques plus puis­sants, connu sous le nom « Aran­tèle de Mana ». Au tra­vers de méca­nismes incon­nus, peut-être liés à des concen­tra­tions d’Essences Élé­men­taires dans le sol, la mana est cana­li­sée, conden­sée et foca­li­sée dans des lignes de force magique qui irra­dient de l’énergie magique vers l’extérieur. Ces lignes d’énergie magique dense aug­mentent les quan­ti­tés infimes de mana aux alen­tours, allant jusqu’à en impré­gner cer­taines créa­tures.

A plus grande échelle, ces lignes sont appe­lées des « Lignes de Force » et leurs loca­li­sa­tions sont très recher­chées par les pra­ti­quants de la Haute Magie qui sont capables d’utiliser direc­te­ment les grandes quan­ti­tés de mana qui cir­culent dans le réseau des Lignes de Force. Un « Point Nexus » défi­nit les points de croi­se­ment des Lignes de Force. Les Points Nexus les plus puis­sants se trouvent à des endroits où se rejoignent trois, quatre ou plus Lignes de Force. Une uti­li­sa­tion trop intense de la mana d’une Ligne de Force peut tem­po­rai­re­ment épui­ser la Ligne, rédui­sant son flux de mana et pou­vant même aller jusqu’à la créa­tion d’une zone de dépri­va­tion totale de magie, jusqu’à ce que le cycle normal de recons­ti­tu­tion de la mana res­tore la Ligne à son état ini­tial.

De plus, l’Arantèle n’est pas sta­tique. C’est une struc­ture en per­pé­tuelle évo­lu­tion et muta­tion. La mana est chao­tique. La mana est aléa­toire. Au fil du temps, les plus grandes Lignes de Force peuvent se dépla­cer. Les pra­ti­quants de la magie altèrent la réa­lité grâce à la mana, et simul­ta­né­ment, leurs actions créent des réac­tions dans la mana, modi­fiant sa struc­ture et son flux de manière impré­vi­sible.

Tout ceci permet de penser que l’implantation de la Lórien, de l’Eregion, d’Orodruin (le Mont du Destin), des Havres Gris au Lindon ou même de la Moria ne sont pas uni­que­ment dus à des situa­tions géo­gra­phiques de choix.

La magie est imprévisible

La magie est dif­fi­cile à contrô­ler et à uti­li­ser, et elle peut être aléa­toire.

Ceci est dû au fait que presque tous les pra­ti­quants sont limi­tés par leurs corps et leurs esprits ordi­naires. Étant ori­gi­naires du Plan Ordi­naire, les jeteurs de sorts mor­tels ne peuvent jamais avoir un contrôle ou une connais­sance par­faits de la mana. Sa nature pro­fon­dé­ment chao­tique est, à un niveau méta­phy­sique pro­fond, étran­gère à la vie et à l’intelligence.

L’autre raison de ce manque de fia­bi­lité vient de l’omniprésence et l’interconnexion des flux de mana en géné­ral et de l’Arantèle en par­ti­cu­lier. Des acti­vi­tés magiques à un endroit peuvent n’utiliser que de petites quan­ti­tés de mana, mais le simple fait de la foca­li­ser, la mettre en forme et la libé­rer per­turbe la mana alen­tour et dérange les rami­fi­ca­tions de l’Arantèle les plus proches. Cette per­tur­ba­tion peut se pro­pa­ger par les Lignes de Force, comme un l’effet des ondes à la sur­face d’une mare quand on y laisse tomber une pierre. De la même manière, l’incantation de sorts à un autre endroit du « réseau » peut géné­rer des fluc­tua­tions dans l’Arantèle, qui affec­te­raient la mana locale, ren­dant plus facile ou com­plexe son contrôle.

Même sans inter­fé­rence des mages mani­pu­lant la mana, l’Arantèle est tou­jours en mou­ve­ment, pro­dui­sant des varia­tions « natu­relles » qui pour­raient affec­ter l’incantation la mieux réus­sie.

Reconstitution de la mana

À chaque fois que la mana est « consom­mée », elle est « recons­ti­tuée » : la mana ne dis­pa­rait pas. Pour les gens du commun, cela pour­rait sug­gé­rer que l’utilisation de la mana, et par exten­sion, toutes les pra­tiques magiques, serait une sorte de mou­ve­ment per­pé­tuel. Ceci n’est pas le cas. La confu­sion vient de l’utilisation habi­tuelle du mot « uti­li­ser », et de son asso­cia­tion avec « consom­mer ». La mana n’est pas « uti­li­sée » dans ce sens. Les dif­fé­rents arts de la magie sont de simples tech­niques per­met­tant de mani­pu­ler tem­po­rai­re­ment la mana pour alté­rer la réa­lité. Une fois que le pro­ces­sus est ter­miné, la mana retourne à son état chao­tique.

Main­te­nant, si la mana est recons­ti­tuée en per­ma­nence, com­ment se fait-il qu’une Ligne de Force puisse être tem­po­rai­re­ment vidée ? L’explication des plus éru­dits serait que chaque par­celle de mana (ou thaum, pour uti­li­ser le terme précis uti­lisé par les plus avant-gar­distes), ne peut se trou­ver qu’à un endroit à un moment donné. Un rituel magique extrê­me­ment puis­sant « tirant » de la mana d’une Ligne de Force pour­rait pro­ba­ble­ment « aspi­rer » le moindre thaum de mana pour former la matrice, ne lais­sant plus que des rési­dus de mana dans la Ligne. 

Les limites de la magie

La magie est extrê­me­ment puis­sante, mais il y a des limites à ce que l’on peut accom­plir grâce à elle. 

La magie ne peut pas créer ou détruire de la mana. Il existe des sorts qui désor­ga­nisent les matrices d’autres sorts, mais ils ne font que dis­per­ser et dis­si­per pré­ma­tu­ré­ment la mana dans l’environnement. Ils ne détruisent donc pas la mana. De la même façon, il n’est pas pos­sible d’utiliser la magie en tirant de la mana d’un autre Plan, pour la faire par­ve­nir en quan­tité plus impor­tante sur le Plan Ordi­naire. Les par­celles d’énergie magique ne sup­portent pas bien le trans­fert entre les dif­fé­rentes dimen­sions de l’existence. Il est tou­te­fois pos­sible de voya­ger entre les Plans, et il existe peu d’autres moyens de le faire en dehors de l’utilisation de la magie.

Les lois de la nature dominent l’univers ordi­naire. Les lois et pro­ces­sus de la phy­sique, de la chimie et de la bio­lo­gie sou­tiennent la réa­lité de son exis­tence au niveau macro­sco­pique et micro­sco­pique. Elles infusent la réa­lité avec une forme d’inertie, une résis­tance au chan­ge­ment. Une fois que la réa­lité a été modi­fiée, et que le sort est ter­miné, les lois de la nature reprennent leur supré­ma­tie. Par exemple, s’il dis­pose de com­bus­tible et d’oxygène, un feu créé par la magie conti­nuera à brûler ; si les condi­tions natu­relles de la com­bus­tion ne sont pas pré­sentes, le feu s’éteindra.

Théo­ri­que­ment, s’il était pos­sible de foca­li­ser en un seul endroit suf­fi­sam­ment de mana, la réa­lité d’un monde entier pour­rait être modi­fiée de manière per­ma­nente. Pra­ti­que­ment, les mor­tels, les objets et les endroits ne peuvent pas conte­nir autant de mana. Les plus grands uti­li­sa­teurs de magie ne peuvent exploi­ter qu’une quan­tité finie de mana à un ins­tant donné. Essayer de foca­li­ser de la mana au-delà de cette limite pour­rait entrai­ner des risques de dom­mages per­ma­nents ou même la mort par com­bus­tion interne.

Si l’on conti­nue dans les conjec­tures, le fac­teur limi­tant pour la majo­rité des jeteurs de sorts serait le manque de connais­sance de matrices de telles puis­sances. Il fau­drait sans doute des dizaines d’années pour ne serait-ce qu’imaginer et théo­ri­ser de telles incan­ta­tions.

Magie, compétence, connaissance et fabrication

La magie n’est pas un sub­sti­tut à la com­pé­tence, au savoir ou à la capa­cité à fabri­quer des objets. Un jeteur de sorts cor­rect peut trans­for­mer l’oreille d’une truie en sacoche de soie, pour autant qu’il sache à quoi une telle sacoche res­semble. Plus concrè­te­ment, un arti­san adepte de la magie pour­rait uti­li­ser la magie pour forger une arme ou une armure, puri­fier le mine­rai, chauf­fer et refroi­dir les métaux, etc. Néan­moins, la qua­lité finale et la dura­bi­lité de l’arme ne dépen­draient que de la com­pé­tence de fabri­cant d’armes de l’artisan.

Bien que la magie ne puisse pas rem­pla­cer le talent et l’entrainement, elle peut aider à amé­lio­rer l’existant. Les sorts peuvent rendre leurs cibles plus rapides, plus fortes, plus judi­cieuses, etc. en aug­men­tant les capa­ci­tés natu­relles du corps. Le savoir peut être acquis en alté­rant les sens d’un indi­vidu, en acqué­rant le savoir des autres, ou en lisant dans la mémoire d’autres per­sonnes, endroits ou objets.

Les mages-savants les plus puis­sants com­binent le plus sou­vent les arcanes magiques avec de grandes com­pé­tences en arti­sa­nat, connais­sances et légendes.

Magie et croyance

La magie n’est pas une croyance. La magie est réelle, comme le feu, l’électricité et la gra­vité. Le fait de croire ou pas en la magie n’a aucune impor­tance pour la cible d’un sort. Un indi­vidu qui de ne croit pas en l’existence des éclairs sera néan­moins blessé, voire tué, s’il est frappé par un éclair. Il est pos­sible de déve­lop­per sa résis­tance aux effets magiques, mais ceci n’a rien à voir avec la croyance ou non en la magie. 

Inver­se­ment, croire en la magie est essen­tiel pour être capable de l’utiliser. Si une per­sonne ne croit pas en la magie, l’étude de la magie devient un exer­cice pure­ment intel­lec­tuel.

Dans un uni­vers de fan­tasy, l’existence de la magie est consi­dé­rée comme un fait, même si la plu­part des gens n’en ont qu’entendu parler sans en avoir d’expérience per­son­nelle.


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