Eä, l’univers


L’Ainulindalë, la Musique des Ainur

Eä est le nom de l’Univers dans l’œuvre de J.R.R. Tol­kien, conçu par Eru Ilú­va­tar à tra­vers l’Ainulindalë, la Musique des Ainur, qui donne son nom à la pre­mière partie du Sil­ma­ril­lion. C’est le mot qu’Ilúvatar a pro­noncé à la créa­tion de monde, la réa­li­sa­tion de la vision des Ainur. Eä est « le Monde qui est », par oppo­si­tion au Monde qui n’est pas.

Génèse, les Premiers Âges

Arda est la Terre créée par l’Ainulindalë.

Aux Pre­miers Âges, Arda était plate et Vaiya (Q. « Ekkaia », W. « l’Océan Enve­lop­pant »« la Mer Encer­clante »« l’Espace ») entou­rait le monde. Vaiya cou­lait tout autour du monde, for­mant une mer en-des­sous et le ciel au-dessus. Arda était décrite comme flot­tant sur Vaiya, comme un navire sur une mer. Ulmo le Sei­gneur des eaux demeu­rait en Vaiya, sous les racines d’Arda. Vaiya est décrite comme extrê­me­ment froide : là où ses eaux ren­contrent les eaux de Bele­gaer, dans le nord-ouest de la Terre du Milieu, se forme un gouffre de glace, le Hel­ca­raxë. Vaiya ne pou­vait sou­te­nir aucun navire à l’exception des bateaux d’Ulmo : les navires des Núme­no­réens qui ont essayé d’y navi­guer ont coulé. Le Soleil tra­ver­sait Vaiya au cours de sa révo­lu­tion.

La forme d’Arda a changé à plu­sieurs reprises, entre autres à cause des guerres contre Melkor. Après qu’Arda soit deve­nue ronde, Vaiya a dis­paru.

Arda ne com­pre­nait qu’un seul conti­nent où habi­taient les Valar. Melkor s’établit secrè­te­ment au nord, où il entre­prit de creu­ser le sol pour construire une immense for­te­resse loin sous la terre, sous des mon­tagnes noires où les rayons d’Illuin étaient faibles et glacés. Cette for­te­resse fut appe­lée Utumno. 

L’un des pre­miers bou­le­ver­se­ments d’Arda fut l’assaut de Melkor contre les deux Lampes, Illuin et Ormal, créant océans et mon­tagnes. Les Valar se réfu­gièrent donc en Aman, der­rière les Pelóri, les plus hautes mon­tagnes d’Arda, à l’ouest de la Grande Mer, aban­don­nant la Terre du Milieu.

Ce qui motiva les Valar à faire la guerre à Melkor fut l’éveil des Elfes. Là encore, la géo­gra­phie d’Arda chan­gea, don­nant à la Terre du Milieu, le conti­nent cen­tral, la forme qu’on connaît à la fin des Années des Arbres et au cours du Pre­mier Âge. À la fin de cet âge, la guerre de la Grande Colère modi­fia encore une fois le relief d’Arda : le Bele­riand, région de l’ouest de la Terre du Milieu, fut sub­mergé.

Au com­men­ce­ment du Second Âge, la grande île de Núme­nor émer­gea au milieu de la mer et fut offerte aux Hommes qui avaient com­battu aux côtés des Elfes contre Melkor. La fin de cet âge fut l’ultime chan­ge­ment d’Arda. Sa cause fut l’invasion d’Aman par les Númenó­réens, entraî­nés par leur orgueil et sour­noi­se­ment mani­pu­lés par Sauron. Eru Ilú­va­tar englou­tit alors Núme­nor sous les eaux et le conti­nent d’Aman fut retiré des Cercles du Monde, main­te­nant uni­que­ment acces­sible pour les bateaux elfiques. Arda prit alors une forme sphé­rique.

Eä, l’univers créé par J.R.R. Tol­kien

(Q. « Que cela soit »)

Eä est le nom de l’Univers dans l’œuvre de J.R.R. Tol­kien, conçu par Eru Ilú­va­tar à tra­vers l’Ainulindalë, la Musique des Ainur. C’est le mot qu’Ilúvatar a pro­noncé à la créa­tion de monde, la réa­li­sa­tion de la vision des Ainur. Eä est le Monde qui est, par oppo­si­tion au Monde qui n’est pas. 

Eä englobe l’univers dans sa glo­ba­lité, on y trouve :

Les Salles Intemporelles

La demeure d’Eru Ilú­va­tar située en dehors du temps. Les Salles Intem­po­relles existent en dehors des limites de l’univers et n’ont pas une forme phy­sique. Cer­tains ont émis l’hypothèse qu’elles sont la des­ti­na­tion finale des âmes des Hommes ; cepen­dant, il est plus pro­bable que ce soit seule­ment un pas­sage tem­po­raire et inter­mé­diaire avant une pos­sible res­tau­ra­tion d’Arda.

Le Vide

(Q. « Avakúma »« Kúma », W. « les Ténèbres Exté­rieures »« Les Ténèbres Aînées »« Les Ténèbres Éter­nelles »)

Une région inha­bi­tée dans le néant en dehors d’Arda pou­vant être atteinte par les Portes de la Nuit. Aucun pou­voir ne peut être uti­lisé dans le Vide. Melkor a été jeté dans Le Vide après la Guerre de la Grande Colère, mais la légende prédit son retour dans le monde avant sa fin. Il existe une cer­taine confu­sion entre ce Vide et les vastes espaces qui entourent Arda mais qui font partie d’Eä, et le Vide qui a pré­cédé la créa­tion d’Eä, comme un état de Non-être.

Ilmen

(W. « Le Sys­tème Solaire »)

Une région d’air pur péné­tré de lumière. Les étoiles et les autres corps célestes se trouvent dans cette région. Tol­kien a pro­ba­ble­ment tiré son nom d’ilma, le mot fin­nois pour l’air. La Lune passe dans Ilmen.

Arda

Le monde, la terre sur laquelle se déroule les évè­ne­ments des écrits du Pr. Tol­kien.

Constellations et étoiles

Plu­sieurs constel­la­tions sont men­tion­nées dans Le Sei­gneur des anneaux et Le Sil­ma­ril­lion, mais les équi­va­lences avec les astres réels ne sont géné­ra­le­ment pas don­nées par Tol­kien. Cepen­dant, l’étymologie des noms permet quelques hypo­thèses.

Anarríma était l’une des étoiles pla­cées dans les cieux par Varda. En quenya, Anarríma signi­fie « la Bor­dure du Soleil ». Nous igno­rons à quelle étoile ou constel­la­tion elle cor­res­pon­dait.

En quenya, Menel­ma­car signi­fie « le Bret­teur des cieux », elle est aussi appelé Telu­meh­tar et Menel­va­gor en sin­da­rin. Il s’agit de la constel­la­tion d’Orion. Varda créa cette constel­la­tion pour annon­cer aux Ainur comme aux Enfants d’Ilúvatar qu’une bataille se tien­dra à la fin des temps, avant qu’Eru ne dévoile enfin les secrets d’Arda.

Soronúmë était un groupe d’étoiles pla­cées dans les cieux par Varda. En quenya, Soronúmë signi­fiait « l’Aigle de l’Ouest », et cor­res­pon­dait cer­tai­ne­ment à la constel­la­tion de l’Aigle.

Remir­rath (W. « Réseau d’Étoiles »), peut-être la Voie lactée ou les Pléiades.

Telu­men­dil était un groupe d’étoiles pla­cées dans les cieux par Varda. En quenya, Telu­men­dil signi­fiait « l’Amoureux de la Voûte Céleste », et cor­res­pon­dait cer­tai­ne­ment à la constel­la­tion d’Hercule.

Vala­circa était le nom d’une des constel­la­tions que créa Varda avec la rosée de Tel­pe­rion. Elle plaça « la Fau­cille des Valar » très au nord, près d’Utumno, place forte de Melkor, pour lui rap­pe­ler que les Valar ne l’avaient pas oublié et vien­draient le défier tôt ou tard. On appelle aujourd’hui cette constel­la­tion la Grande Ourse, ou le Cha­riot. Selon Bilbo le Hobbit, il semble que les Hob­bits uti­li­saient éga­le­ment le nom de Cha­riot pour dési­gner cette constel­la­tion.

En quenya, Wil­wa­rin signi­fie « Papillon ». Cette constel­la­tion fut placée dans les cieux par Varda et cor­res­pond à Cas­sio­pée.

Le système solaire

Les Eldar ont éga­le­ment donné des noms en quenya aux pla­nètes du sys­tème solaire, qu’ils peuvent toutes voir à l’œil nu, y com­pris Uranus et Nep­tune, car leur vision est supé­rieure à celle des Hommes.


Nom Tra­duc­tion Cor­res­pon­dance
Anar (ou Ancale, Aryante, Ur, Úr, Úr-Anar, Vása) le Soleil (sauf Vása = la Dévo­reuse) Soleil
Elemmírë Joyau d’étoile Mer­cure
Eären­dil Amou­reux de la Mer Vénus
Arda (Imbar ou Ambar) Terre (Arda = Royaume) Terre
Isil (ou Ithil, Rana, Rána) Éclat argenté Lune
Carnil Étoile rouge Mars
Alca­rin­quë Glo­rieuse Jupi­ter
Lumbar Nébu­leux Saturne
Luinil Étoile bleue Uranus
Nénar Humide Nep­tune

La Terre du Milieu

Le terme « Terre du Milieu », au sens strict, désigne le conti­nent d’Endor, situé à l’est de la Bele­gaer, la Grande Mer de l’ouest. Les cartes les plus cou­rantes de la Terre du Milieu ne repré­sentent en géné­ral que la partie nord-ouest d’Arda.

Les seules cartes de la main de Tol­kien repré­sen­tant Arda dans son ensemble sont des cro­quis dif­fi­ciles à déchif­frer datant des années 1930, qui ont été publiées par son fils Chris­to­pher dans « La For­ma­tion de la Terre du Milieu », qua­trième tome de l’Histoire de la Terre du Milieu. L’une d’entre elles pré­sente des res­sem­blances claires avec la géo­gra­phie ter­restre : on y voit, au sud du Bele­riand, un vaste conti­nent qui rap­pelle l’Afrique, puis, en remon­tant vers le nord-est, deux pénin­sules qui évoquent l’Arabie et l’Inde, les mys­té­rieuses « Terres Sombres » (Móre­norë) recou­vrant l’Antarctique et l’Australie. Ce cro­quis a été uti­lisé par la géo­graphe Karen Wynn Fons­tad pour ses cartes géné­rales de la Terre du Milieu aux Pre­mier et Second Âges, mais il entre en contra­dic­tion avec plu­sieurs textes plus tar­difs de Tol­kien, notam­ment en ce qui concerne la ques­tion de la mer de Rhûn.

Nous pré­sen­tons ci-des­sous une « vue d’esprit » des dif­fé­rents conti­nents d’Arda, des­ti­née à four­nir aux Maîtres de Jeu créa­tifs des lieux fan­tas­tiques pour leurs futures aven­tures. Nous l’utiliserons comme base pour la suite, évo­quant une énième trans­for­ma­tion géo­gra­phique à l’aube du Qua­trième Âge à ceux qui rétor­que­raient, avec raison, que Tol­kien n’a jamais rien écrit de tout cela.

Les continents d’Arda

Endor

(Q. « Endórë »« Endor »« le Royaume », S. « Ennor », W. « la Terre du Milieu »)

Le conti­nent prin­ci­pa­le­ment décrit dans cet ouvrage.

Mórenorë

Le nom en Quenya « Móre­norë » (W. « les Terres Sombres ») est uti­lisé dans le jeu de rôles « Middle Earth Role Playing » de Iron Crown Enter­prises pour dési­gner un conti­nent au sud des terres connues. Lorsque le Pr. Tol­kien men­tionne ce lieu dans « The His­tory of Middle-Earth », il uti­lise « Hyar­me­nor » (W. , « les Terres Aus­trales »« les Terres du Sud »).

Les habi­tants ori­gi­naux de la Móre­norë seraient une race connue comme les « Anciens » et ils com­po­se­raient encore la grande majo­rité de la popu­la­tion des terres inté­rieures. Seuls quelques endroits sur les côtes Nord du conti­nent ont été visi­tés, puis colon­ni­sés, par des étran­gers. La plu­part d’entre eux étaient des bannis, d’anciens prion­niers ou des esclaves en fuite. Ils ont fondé de petites villes et de minus­cules royaumes, cer­tains essayant de conser­ver quelques traces de leurs anciennes cultures, d’autres som­brant dans la bar­ba­rie et le chaos.

A l’apogée de leur puis­sance, les Numé­no­réens Noirs de l’Harad occi­den­tal ou même du Gondor avaient connais­sance de la Móre­norë, et cer­tains avaient des rela­tions ténues avec les colon­nies côtières. Après le déclin des Royaumes en exil, la Móre­norë tomba dans l’oubli. Ce n’est qu’à l’aube du Qua­trième Âge que les contacts auraient été renoués, sans que l’on connaisse réel­le­ment la situa­tion au coeur des Terres Aus­trales.

Kalormë

(W. « la Terre du Soleil »« le Royaume du Soleil »)

La Terre du Soleil est un ter­ri­toire apa­rem­ment vierge à l’Est de la Terre du Milieu, là où se lève le soleil chaque matin. Dans les âges anciens, on y trou­vait les Murailles du Soleil, les Pelóri, la chaine de mon­tagnes d’Aman. (A ne pas confondre avec le Pays du Soleil Levant, un autre nom pour les terres de l’Est d’Endor).

Durant le Second Âge, entre l’Akallabêth et la Der­nière Alliance, ces terres furent (re)découvertes par de grands marins Dúne­dain, à la recherche de l’Ile de Menel­tarma. Ils furent sur­pris de voir que ces terres res­sem­blaient aux ter­ri­toires connus, et qu’elles n’étaient plus habi­tées par les Ainur. Comme on pou­vait aussi atteindre ce conti­nent par l’Ouest, le concept d’une terre deve­nue ronde est alors apparu dans les cercles très fermés de l’intelligentsia gon­do­rienne.

Taur Moredain

Conti­nent non décrit, laissé ouvert pour chaque MJ.

Harad Noir

Conti­nent non décrit, laissé ouvert pour chaque MJ.

Note

Si les thèmes de conti­nents « incon­nus » ou « perdus » vous mettent, au pre­mier abord, mal à l’aise, rap­pe­lez-vous que les Amé­riques n’ont été (re)découvertes par les marins euro­péens qu’au XVème siècle. Nous savons aujourd’hui que cer­taines sagas nor­diques men­tionnent la décou­verte et la colon­ni­sa­tion par les vikings de nou­velles terres à l’ouest (sans doute au Groen­land ou au Canada) aux alen­tours de l’an 1 000.

Rap­pe­lons, pour com­plé­ter ce point, que les côtes de l’Australie n’ont été com­plè­te­ment car­to­gra­phiées qu’à partir du XVIIème, soit à la même période que l’exploration du centre de l’Afrique…

Nous pou­vons donc rele­ver dans notre propre his­toire la foca­li­sa­tion des écrits et savoirs anciens sur cer­taines zones, cer­tains conti­nents, alors que d’autres ont été pen­dant long­temps igno­rés. Ce qui ne signi­fie pas qu’il ne s’y passa rien de notable, voire que cer­tains évè­ne­ments de l’Est loin­tain influen­cèrent direc­te­ment les pays de l’Ouest (Visi­goths, Attila le Hun, Maures en Espagne, etc.)


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