Les Hommes du Cardolan


I.C.E. MERP - Le Royaume Perdu du Cardolan
Titre Original : The Lost Realm of Cardolan
Auteur : Jeff McKeage


Même à son apogée, le Car­do­lan ne fut jamais un puis­sant royaume et pour­tant il abrita une grande diver­sité de popu­la­tions à jamais ren­con­trée dans les Terres du Milieu. L’importance du com­merce et ensuite le besoin de mer­ce­naires atti­rèrent de par­tout les mar­chands et les aven­tu­riers, même ceux du Rhûn et du Harad. Les Nains et les Hommes du Nord du Rho­va­nion vinrent en plus grand nombre pour les mêmes rai­sons, sans comp­ter les Nor­diques autoch­tones, les Eria­do­riens. Les Dun­len­dings pri­mi­tifs et civi­li­sés for­maient bien sûr le plus gros de la popu­la­tion ; de nom­breux Hob­bits s’y éta­blirent mais pas autant qu’à la fin du royaume Dúna­dan. Les Bef­fraen abo­ri­gènes peuplent tou­jours les Eryn Vorn alors que les Elfes conti­nuent d’errer dans le pays. Les guerres contre l’Angmar y ont fait venir des Orques et des Trolls des Col­lines. Le Car­do­lan reste cepen­dant un Royaume d’Humains de l’Ouesternesse ; la vie y est une pro­fonde réflexion de leur société et de leur culture.

Les Eriadoriens

Echo­rion Hir Girith­lin

Les Eria­do­riens du Car­do­lan sont des des­cen­dants des cou­sins des Edain, les Ene­dain ances­traux et les Dúne­dain qui ne migrèrent pas au-delà des Ered Luin vers le Bele­riand lors des Jours Anciens. Sans les fortes rela­tions des Edain avec les Elfes, les Eria­do­riens pro­gres­sèrent beau­coup moins même s’ils déve­lop­pèrent une culture notable des terres boi­sées. Plus tard, ils tom­bèrent sous les coups de la puis­sance de l’impériale Númé­nor au cours d’une série de guerres amères lors du Deuxième Âge, un fait que peu d’Eriadoriens ont oublié.

De nom­breux Eria­do­riens du Car­do­lan ont été petit à petit sub­mer­gés par le flot de la culture mais trois groupes dis­tincts demeurent : les Hommes des Rivières du Baran­duin, les Bate­liers du Gwathló et les Eria­do­riens des Pin­nath Ceren. Ceux ayant fui le Car­do­lan orien­tal vers le Sara­lainn lors des années de trouble ayant suivi la chute du Royaume des Dúne­dain y ont aussi pesé très fort sur la culture.

Apparence

Les Eria­do­riens sont grands selon les cri­tères humains mais pas chez les Dúne­dain. La plu­part des hommes mesurent envi­ron 1,80 m et les femmes seule­ment une poi­gnée de cen­ti­mètres de moins. Le vête­ment domi­nant est uti­li­taire ; les hommes pré­fèrent les pan­ta­lons en cuir ou en laine avec une tunique légère en laine. Les Bate­liers et les Hommes des Rivières pré­fèrent man­teaux et bottes en cuir imper­méables lors du mau­vais temps alors que ceux des Pin­nath Ceren pré­fèrent les peaux, plus par­ti­cu­liè­re­ment les vête­ments en peau d’ours.

Société

Le trait le plus remar­quable des Eria­do­riens est leur indi­vi­dua­lisme, ainsi que leur méfiance vis-à-vis des étran­gers. Les Hommes des Rivières vivent dans de petits vil­lages le long du Baran­duin et des côtes. Les Bate­liers et les Eria­do­riens des Pin­nath Ceren ont conservé un style de vie plus tra­di­tion­nel basé sur la pro­priété libre. Une pro­priété libre est consti­tuée d’une qua­ran­taine de per­sonnes, dont envi­ron la moitié est formée par une famille d’Eriadoriens et ses proches appe­lée Tahaim. Les autres sont les Maris, des Eria­do­riens dont la Tahaim a été détruite ou désho­no­rée et dont les ser­vices ont été employés ; quelques esclaves en font aussi partie.

Le centre de la pro­priété libre est la Bechuil (E. « Maison Prin­ci­pale ») qui, comme les autres bâtisses, est faite en briques ren­for­cées de bois et de pierre. À l’arrière de la Bechuil se trouve la Cordra, une grande cour clô­tu­rée pour les ani­maux domes­tiques. Au fond de la Cordra se trouve une pla­te­forme sur­éle­vée. La Bechuil est une for­te­resse minia­ture pou­vant faci­le­ment résis­ter à quelques Orques ou Trolls en raids. Seule la famille prin­ci­pale y vit, les autres membres habitent dans des bâti­ments épar­pillés dans un rayon de quatre cents mètres.

Le Teon­gar est le diri­geant absolu de la pro­priété libre, tout comme l’était son père avant lui. L’honneur de la Tahaim est le souci le plus impor­tant du Teon­gar ; si l’honneur est contesté, il doit décla­rer une ven­detta. Elle peut être sou­vent san­glante et longue, s’éternisant bien long­temps après l’offense. Même à l’apogée de leur pou­voir, les Dúne­dain ne purent faire grand- chose pour faire cesser cette cou­tume désuète. Les Eria­do­riens entre­tiennent une demeure se suf­fi­sant à elle-même et ren­contrent géné­ra­le­ment leurs voi­sins lors des foires ou lorsque de puis­santes patrouilles sont requises pour la défense de tous. Néan­moins, d’après une cou­tume ances­trale, tout étran­ger venant en paix se verra offrir le gîte et le cou­vert, cette obli­ga­tion n’étant valable que pour la nuit.

Parmi les Bate­liers, chaque Tahaim pos­sède sa propre barge pour navi­guer sur le Gwathló. Du fait des vents contraires et des dan­ge­reux bancs de vase dans le chenal prin­ci­pal, les barges pro­curent le moyen le plus sûr de navi­guer. Les tarifs sont rai­son­nables mais les affaires sont les affaires. Les Bate­liers coopèrent pour main­te­nir une patrouille flu­viale ; chaque Tahaim doit servir dans cette force régu­liè­re­ment au cours de l’année. Seuls les hommes naviguent ; leurs femmes ont lar­ge­ment de quoi faire en s’occupant de leur demeure.

Les Clans du Saralainn

Alors que la majo­rité de la popu­la­tion du Car­do­lan est issue d’anciennes racines, les clans du Sara­lainn sont com­pa­ra­ti­ve­ment un phé­no­mène nou­veau. Après le déclin du Royaume, les gens furent nom­breux à recher­cher la sécu­rité offerte par la région du Min­hi­riath peu peu­plée et aux plaines peu atti­rantes. Un grand nombre des gens du commun de la partie cen­trale du Car­do­lan et de nom­breux Eria­do­riens venus de l’Est arri­vèrent avec peu de biens, si ce n’est leurs vête­ments, et rejoi­gnirent les tribus épar­pillées. Des conflits étaient pré­vi­sibles mais les efforts infa­ti­gables d’un étrange mage du nom de Thar­kûn (i.e. Gan­dalf le Gris) firent qu’ils coopé­rèrent et s’intégrèrent. En un siècle une nou­velle culture naquit, com­bi­nant l’artisanat des hommes des tribus, la dili­gence des gens du commun et la valeur et l’individualité des Hommes du Nord.

Apparence

Les gens des clans du Sara­lainn mesurent envi­ron 1,70 m mais de nom­breux hommes dépassent 1,80 m. Ils sont quelque peu basa­nés, étant issus d’une souche Dunéenne ancienne, mais beau­coup plus clairs que les gens des tribus avec les­quels ils par­tagent ces terres. Pour faire contraste à ces pay­sages mornes de cette « terre exal­tée », ils portent des vête­ments aux cou­leurs brillantes, une tein­ture jaune déri­vée du Lus est la pré­fé­rée. Les hommes portent des Trews (D. « Pan­ta­lons ») et une courte che­mise sans manches. Ils mettent par-dessus cette der­nière une espèce de long châle, uti­lisé éga­le­ment par les femmes sur leurs longues robes. Les hommes pré­fèrent se raser mais de longs favo­ris sont popu­laires. Presque tous les gens des clans parlent le dia­lecte Dunéen local et le lan­gage sep­ten­trio­nal.

Société

La popu­la­tion du Sara­lainn s’est orga­ni­sée en neuf clans ; chacun est dirigé par un Cean (D. « Thane ») et est consti­tué d’une demi-dou­zaine de petits vil­lages, qui sont dépla­cés lorsque la terre est épui­sée, et de deux à trois Torran (D. « Tours »). Une Torr est une étrange place forte cir­cu­laire de deux à trois étages dans laquelle les vastes murs creux servent de rési­dence aux gens des clans alors que son centre sert de refuge aux mou­tons, mou­tons qui sont leur seule raison d’être. Les Torran sont effi­caces contre les créa­tures malé­fiques en raids au Sara­lainn depuis les hautes terres du sud et contre le vol de bétail qui est une pas­sion irrai­son­née chez les gens des clans.

Les gens des clans sont célèbres, même au Gondor, pour leur arti­sa­nat. Leur tra­vail du bronze et de l’argent, décoré de formes ani­males com­plexes et entre­la­cées, se vend très cher mais pas autant que les décla­ma­tions de leurs bardes qui s’attirent même le res­pect des Elfes. Les gens des clans sont bagar­reurs et géné­ra­le­ment ignorent (et sou­vent mènent des intrigues contre) leurs Rois mais leurs constantes que­relles internes se ter­minent rare­ment par des morts. Leurs célèbres gué­ris­seurs ont sou­vent l’occasion d’exercer leurs talents.

Les gens du commun

Les gens du commun du Car­do­lan sont issus dans une grande majo­rité des Dun­len­dings qui ont migré en Eria­dor au début de Deuxième Âge. La plu­part des­cendent du peuple Daen que les Númé­no­réens enga­gèrent comme mer­ce­naires et encou­ra­gèrent à rester lors des guerres contre les Eria­do­riens au cours du Deuxième Âge. Comme dans tout l’ouest, les gens du commun sont presque les seuls à être fer­miers, pra­tiquent l’élevage et four­nissent le gros des armées. Ils demeurent aussi les plus tou­chés lorsque les temps sont durs car ils sont au Car­do­lan depuis plus de deux cent cin­quante ans. La popu­la­tion du Car­do­lan était jadis prin­ci­pa­le­ment rurale mais désor­mais la plu­part d’entre eux pré­fèrent la pro­tec­tion appor­tée par les vil­lages.

Apparence

Les gens du commun sont géné­ra­le­ment petits, mesu­rant envi­ron 1,65 m, leur teint est rou­geaud et leurs che­veux et yeux sont noirs. Les vête­ments qu’ils portent sont cou­leur terre, pan­ta­lons et tuniques pour les hommes, robe droite pour les femmes. Ils sont pru­dents envers les chan­ge­ments et les étran­gers ; la plu­part d’entre eux parle seule­ment le Sep­ten­trio­nal.

Société

Les gens du commun du Car­do­lan consti­tuent le gros des classes moyenne et infé­rieure du Car­do­lan. Dans Thar­bad, ce sont les membres des guildes, les manœuvres et les pauvres (qui sur­vivent grâce aux allo­ca­tions du Gondor). Dans les vil­lages, ce sont les riches pay­sans (qui pos­sèdent sou­vent plus de richesse que leurs sei­gneurs en titre), les ber­gers et les fer­miers qui se retrouvent vaga­bonds après une pauvre récolte.

Jadis, les gens du commun déte­naient ensemble les terres du vil­lage mais le Roi Valan­dil divisa les terres pour favo­ri­ser l’élevage du mouton à grande échelle. Depuis ce temps, les plus rusés et les plus ambi­tieux ont pro­fité aux dépens de leurs voi­sins, un pro­ces­sus qui s’est accé­léré avec les troubles connus par le pays.

Les membres des Tribus

Les der­niers d’une longue lignée à entrer au Car­do­lan furent ces tribus qui migrèrent après l’effondrement du Royaume de la Mon­tagne des Daen Coen­tis au début du Troi­sième Âge. Ces Hare­dain (S. « Gens du Sud »), com­mu­né­ment ainsi appe­lés au Car­do­lan, sont tombés dans une culture tri­bale guer­rière semi- noma­dique. Un grand nombre de tribus se sont mas­si­ve­ment ins­tal­lées en Ened­waith ; cer­taines ont été admises au Car­do­lan, par­ti­cu­liè­re­ment au Sara­lainn et en En Ere­do­riath, et au Rhu­daur. Les tribus d’Enedwaith sont plus enclines à mener des raids au nord. Celles d’Eriador sont peu contrô­lées par leur sei­gneur, un tribut lui est quand même payé, et nom­breuses sont-elles à vivre comme elles l’entendent. Elles connaissent le plus sou­vent le Dunael comme seul lan­gage.

Apparence

Les tribus Dunéennes res­semblent pour beau­coup aux gens du commun du Car­do­lan, sauf en ce qui concerne la cou­leur de la peau qui est une à deux teintes plus foncée. La dif­fé­rence réside dans les effets ves­ti­men­taires car les gens des tribus pré­fèrent les longues che­mises flot­tantes et les larges pan­ta­lons en peau ou en four­rure ; les femmes portent des vête­ments simi­laires.

Société

Les gens des tribus vivent en vil­lages semi-noma­diques de 80–180 membres, géné­ra­le­ment regrou­pés en deux à trois familles nom­breuses. Le vil­lage est fait de huttes en mottes de terre entou­rées par une haie de ronces. Ils vivent de la chasse et de l’agriculture, entiè­re­ment assu­rée par les femmes. Chaque vil­lage est dirigé par un chef héré­di­taire, le Cean ; quatre à vingt vil­lages consti­tuent une tribu diri­gée par un chef élu, le Cea­naird. Les femmes creusent la terre pour y faire pous­ser de petites pommes de terre ; les hommes passent le plus clair de leur temps à boire, à chas­ser les trou­peaux errants et à voler les mou­tons de leurs voi­sins.

Les Dúnedain du Cardolan

Les pre­miers marins Númé­no­réens débar­quèrent sur les terres du Car­do­lan au sep­tième siècle du Deuxième Âge ; leurs sei­gneurs main­tinrent épi­so­di­que­ment des gar­ni­sons à Lond Daer et à Thar­bad sur une période de plu­sieurs mil­lé­naires. L’intérêt porté sur l’Eriador aug­menta car les impé­ria­listes dési­raient les hauts arbres des anciennes forêts pour en faire les mâts de leurs vastes flottes et parce que les plus Fidèles aux Valar com­men­çaient à fuir les ténèbres s’épaississant sur leur glo­rieuse île. Ces exilés de la pre­mière heure s’installèrent prin­ci­pa­le­ment sur les terres qui devien­dront l’Arthedain ; Thar­bad devint leur port prin­ci­pal et d’autres Númé­no­réens finirent par s’y éta­blir.

Ces colons se répan­dirent len­te­ment dans le Bassin du Gwathló, en dépit des guerres vicieuses menées contre les natifs Eria­do­riens. Lorsque Elen­dil le Grand, ayant réussi à échap­per à la Chute de Númé­nor avec les der­niers Fidèles, arriva en Eria­dor, les Dúne­dain — les « Hommes du Haut de l’Ouest » — du Car­do­lan furent plutôt satis­faits de faire partie du nou­veau Royaume d’Amor. Les pre­mières années de l’Amor furent très pros­pères, malgré les fortes pertes subies au cours de la Guerre de la Der­nière Alliance des Hommes et des Elfes.

Cette pros­pé­rité débou­cha sur des ten­sions lentes à aug­men­ter entre Dúne­dain d’Amor car ceux des terres méri­dio­nales avaient une atti­tude très simi­laire à leurs frères du Gondor, un maté­ria­lisme que désap­prou­vaient les Sep­ten­trio­naux plutôt versés dans le mys­ti­cisme.

Bien que la Divi­sion de l’Arnor fut prin­ci­pa­le­ment le résul­tat de que­relles entre Princes héri­tiers, les Sei­gneurs du Car­do­lan furent satis­faits. Ils pros­pé­rèrent pen­dant un temps mais les guerres intes­tines entre les Royaumes Frères et la lutte contre l’Angmar menèrent à la chute du royaume en 3A 1412. Depuis ce temps, les Dúne­dain du Car­do­lan ont rapi­de­ment décliné, même si quelques-uns des anciens Hírdyr ont sur­vécu et même si les Dúne­dain ont conservé leur posi­tion dans la société (sauf au Royaume du Sara­lainn).

Apparence

Les Dúne­dain du Car­do­lan n’ont jamais consti­tué plus qu’une petite mino­rité. À leur apogée avant le désastre de Cameth Brin en 3A 1217, ils étaient moins de deux mille de pure souche ; désor­mais, il en reste moins de dix pour cent. Prin­ci­pa­le­ment recon­nais­sables grâce à leur grande taille, les hommes mesurent 1,90 m à 2,10 m et les femmes 1,70 m à 1,90 m. La plu­part des Dúne­dain sont issus des quelques familles ayant consti­tué les colons d’origine, raison pour laquelle leurs inha­bi­tuels che­veux auburn et yeux verts sont plutôt domi­nants. Seuls ceux ayant du sang royal arborent des che­veux noir de jais et des yeux gris, carac­té­ris­tiques prin­ci­pales des Dúne­dain. Tous ont le teint clair et très peu ont une pilo­sité faciale.

La grande majo­rité des « Hommes du Haut » du Car­do­lan sont de sang mêlé. La cou­tume veut qu’ils soient appe­lés Tergíl (S. « Hommes du Haut ») plutôt que Dúne­dain Infé­rieurs, terme trop mépri­sant. La plu­part des Tergíl sont des des­cen­dants des marins et sol­dats Númé­no­réens s’étant mariés avec des natifs Eria­do­riens. D’une manière géné­rale, ils ont conservé la taille de leurs aïeux, les che­veux blonds de leurs aïeules et peuvent se lais­ser pous­ser d’épaisses mous­taches, ce qu’ils font com­mu­né­ment. Néan­moins, la plus forte dis­tinc­tion par rap­port aux Hommes du Haut montre que les Tergíl vivent pen­dant un siècle alors que les Dúne­dain vivent sou­vent pen­dant plus de cent cin­quante ans.

Les Dúne­dain de pure lignée pré­fèrent s’habiller comme les Númé­no­réens, avec des robes et des capes flot­tantes. Le rouge foncé et le bleu nuit sont les cou­leurs les plus popu­laires. Les effets ves­ti­men­taires des Tergíl dépendent de leur rang social ; ils peuvent se vêtir depuis les robes númé­no­réennes jusqu’aux peaux miteuses des Hommes des Col­lines, bien que armes et armures soient domi­nantes.

Société

La plu­part des Dúne­dain du Car­do­lan appar­tiennent à la petite noblesse ; ils entre­tiennent un style de vie qui rap­pelle celui de Númé­nor, tant dans le Bassin du Gwathló que le long du Baran­duin méri­dio­nal. Leur vie rurale et agri­cole est orga­ni­sée autour de leurs grandes demeures en pierre, qui forment le centre de leur vaste domaine. Les villas sont géné­ra­le­ment construites en marbre ou en albâtre au sommet d’une col­line. Ce sont de grandes demeures à un étage avec une vaste cour jadis bordée d’élégants piliers mais aujourd’hui clô­tu­rée d’épais murs. Jadis, les hommes chas­saient ou s’adonnaient à d’autres diver­tis­se­ments d’oisifs alors que les femmes s’occupaient de leur inté­rieur, ainsi que de leurs jar­dins pota­gers et de leurs plantes médi­ci­nales. Désor­mais, les Dúne­dain res­tants sont des sei­gneurs de guerre locaux, diri­geant leurs gens et satis­fai­sant les besoins des vil­lages créés sous la pro­tec­tion de leurs murs. Malgré ces demandes, les Dúne­dain vivent encore confor­ta­ble­ment et intel­lec­tuel­le­ment. Ils sont nom­breux à parler le Sin­da­rin et le Sep­ten­trio­nal — dia­lecte du nord dérivé du Wes­tron — et se débrouillent en Adû­naic et en Dunéen.

Les autres Dúne­dain du Car­do­lan se divisent en trois branches — cita­dins, sei­gneurs et sol­dats de métier — qui ont gran­de­ment dis­paru. La plu­part des Dúne­dain de Thar­bad qui tendent à être de bons arti­sans et négo­ciants ont trouvé plus pru­dent de s’en aller au Gondor ou en Arthe­dain. Seules trois des sept grandes familles ayant reçu de vastes terres des Rois de Númé­nor ont encore leur châ­teau, leurs terres et leur auto­no­mie. Ces terres devinrent des Hírdyr ou Terdyr (S. « Prin­ci­pau­tés ») au cours de leur longue his­toire grâce à divers plans admi­nis­tra­tifs. Les guer­riers de métier Dúne­dain devinrent pro­gres­si­ve­ment une petite noblesse dotée de terres, loca­li­sée dans le Bassin du Gwathló et en En Ere­do­riath. Ceux d’En Ere­do­riath ont pra­ti­que­ment tous été chas­sés de leurs terres depuis la chute du royaume alors que ceux du bassin se sont soit inté­grés à la popu­la­tion targil, soit ont ren­forcé leur posi­tion en celle de Requain (S. « Che­va­liers ») avec terres. Les ancêtres des Tergíl furent pour la plu­part des guer­riers et leurs des­cen­dants ont main­tenu cette orien­ta­tion.

Les autres races du Cardolan

Les Hommes du Nord

Mer­ce­naire Nor­dique

Bon nombre des cou­sins d’antan des Eria­do­riens se sont enfuis au-delà des Monts Bru­meux afin de pré­ser­ver leur liberté face à l’impérialisme de Númé­nor. Leurs des­cen­dants revinrent comme mer­ce­naires des siècles plus tard pour com­battre dans les guerres des Royaumes Frères. Ces cava­liers grands et blonds sont par­ti­cu­liè­re­ment appré­ciés par les Dúne­dain ; ils furent encou­ra­gés à venir avec leur famille afin de s’établir dura­ble­ment. Leurs cinq burhs, ces cités-for­te­resses situées au sommet d’une col­line tant appré­ciée des Hommes du Nord, défi­nis­saient jadis la fron­tière mili­taire orien­tale du Car­do­lan. L’effondrement du Royaume et la rapide dés­in­té­gra­tion du Hirdor d’En Ere­do­riath condui­sirent la plu­part des mer­ce­naires sur­vi­vants à s’en retour­ner au Rho­va­nion. Daeron, ving­tième Hir Feotar per­suada beau­coup des siens à venir sur ses terres, ce qui lui pro­cura un avan­tage déci­sif lors des guerres civiles qui sui­virent la chute du Roi. Les Hommes du Nord de Feotar se révol­tèrent cepen­dant contre la cruauté sans nom de son petit-fils, Gaer­til le Mau­vais ; cela eut pour consé­quence de créer une situa­tion ori­gi­nale dans cette prin­ci­pauté : le peuple se gou­verne sans sei­gneurs.

Les Hobbits

Dans les der­nières années du Royaume, les Hob­bits consti­tuaient vingt pour cent de la popu­la­tion. C’est une race très prag­ma­tique et la plu­part d’entre eux sont partis vers des sites plus sûrs. Bree recon­nut très briè­ve­ment la suze­rai­neté du Roi du Car­do­lan. Les nom­breux Hob­bits, ayant suivi Blanco et son frère Marcho vers ce ter­ri­toire en Arthe­dain appelé la Comté par ses nou­veaux habi­tants, vinrent des val­lées flu­viales du Rhu­daur méri­dio­nal et de l’Enedwaith sep­ten­trio­nal.

Un bon nombre y réside tou­jours mais ce sont prin­ci­pa­le­ment les familles les plus « sau­vages » qui n’ont pas acquis une cer­taine partie du vernis de la civi­li­sa­tion Dúna­dan. Ces Hob­bits vivent dans des Smials (K. « Ter­riers ») lar­ge­ment épar­pillés ; ils ont peu confiance dans les Grandes Gens, qu’ils soient Humains ou Orques. Ils ne seront visibles que s’ils le dési­rent, sauf pour les Elfes ou pour les plus dis­crets des ran­gers Hommes des Col­lines. Peu d’entre eux résident encore près de Fennas Drúnin ou de Thar­bad ; la plu­part de ces der­niers sont des Forts qui servent de guides dans les Marais du Vol-de-Cygnes ou bien qui servent les rares for­ge­rons nains qui sont restés.

Les Beffraen

Les Bef­fraen sont très pro­ba­ble­ment les habi­tants d’origine du Car­do­lan. Ils des­cendent des anciens « Mebion Bron », les ancêtres des Hommes des Col­lines de l’Eriador orien­tal. Cer­tains pos­sèdent du sang Wose, étant dotés d’une vision de nuit et d’une qua­lité quelque peu enchan­tée. Les Bef­fraen ne vivent plus que dans la région des Eryn Vorn et dans les bois au sud de l’embouchure du Gwathló, alors que jadis ils peu­plaient toutes les côtes du Car­do­lan. Ils entrèrent en conflit avec les Númé­no­réens avant les autres Eria­do­riens et conservent une haine tenace envers tous les Dúne­dain. Tra­di­tion­nel­le­ment, les Bef­fraen attaquent tout étran­ger ; ils sont tou­jours une menace pour les marins reje­tés sur les côtes par les tem­pêtes. Récem­ment, les chefs du Sara­lainn ont réussi à éta­blir des contacts avec les Bef­fraen et ins­tauré une cer­taine coopé­ra­tion limi­tée.

Les Bef­fraen sont des chas­seurs, des pêcheurs et pra­tiquent la cueillette ; leur culture est à peine plus avan­cée que celle de l’âge de pierre (ils pos­sèdent néan­moins de nom­breuses armes cap­tu­rées). Leurs groupes tri­baux sont diri­gés par un chef connu sous l’appellation de Klag mais on en connaît peu sur leur orga­ni­sa­tion ou leur lan­gage. Ils sont adeptes dans le manie­ment de leurs petites embar­ca­tions en peau ; ils doivent excel­ler dans les voies de la forêt afin de pou­voir sur­vivre aux ter­reurs des Eryn Vorn.

Les Elfes Errants

Vers le milieu du Troi­sième Âge, la plu­part des Elfes Noldor s’en allèrent des Terres du Milieu vers les Terres Éter­nelles. De ceux qui res­tèrent, la plus grande partie rési­dait dans des régions proches du Car­do­lan : Riven­dell et Lindon. Il n’est pas rare pour ces Noldor de s’aventurer au Min­tyr­nath sous la forme de « Com­pa­gnies Errantes ». Ces groupes sont consti­tués de un à douze Elfes. Ils connaissent par­fai­te­ment bien ces terres ainsi que des che­mins ou lieux secrets. Les Com­pa­gnies sont au cou­rant de la pré­sence de toute autre créa­ture proche ; s’ils ne dési­rent pas être impor­tu­nés, tout ce qui pourra être remar­qué sera l’écho loin­tain de leurs chants. Si les Elfes sou­haitent acti­ve­ment éviter tout contact, ils ne seront abso­lu­ment pas remar­qués. Bien que pai­sibles en appa­rence, ces Com­pa­gnies sont bien équi­pées en armes et en magie, suf­fi­sam­ment en tout cas pour négo­cier tout évé­ne­ment imprévu sauf peut-être l’apparition du Roi-Sor­cier en per­sonne. Ils leur arrivent occa­sion­nel­le­ment de se lier d’amitié avec des Humains mais les béné­fices de cette amitié seront plus spi­ri­tuels que maté­riels.

Note au MJ : ces Elfes ne s’impliqueront pas acti­ve­ment dans les affaires des mor­tels, une telle déci­sion étant du domaine de leur Sei­gneur. Ce qui pourra être offert sera une com­pa­gnie agréable, un lieu sûr où passer la nuit et peut-être un tout petit conseil car les Elfes ont « d’autres pré­oc­cu­pa­tions ». Les Sindar et les Syl­vains sont moins enclins à ce genre d’activités ; il peut y en avoir quelques-uns au sein d’une Com­pa­gnie. Ils seront plus pro­ba­ble­ment ren­con­trés en patrouille que Gaer­dae, le Capi­taine de Círdan en Har­lin­don, envoie quel­que­fois dans le Min­hi­riath. De telles patrouilles sont encore plus dis­crètes que les Com­pa­gnies Errantes. En géné­ral, les Elfes ne seront ren­con­trés que si l’on est auto­risé à péné­trer sur leurs terres ou si les Armées Elfes sont en guerre.

La religion

Les Dúne­dain du Car­do­lan, sans tenir compte de leur convic­tion, ne sont pas consi­dé­rés comme de grands dévots. Au Car­do­lan, les Trois Grands Fes­ti­vals sont bien obser­vés mais il existe peu d’autres déploie­ments reli­gieux. Étant donné la longue his­toire des Dúne­dain concer­nant leur contact intime avec les Elfes immor­tels, même ceux du Vali­nor, et leur expé­rience directe en regard de la Volonté Mani­feste d’Eru lors de la Guerre de la Colère, le Don de Númé­nor et sa Chute, il n’est pas sur­pre­nant de consta­ter qu’ils sont peu concer­nés par une célé­bra­tion non dégui­sée. Les Dúne­dain du Car­do­lan sont, quant à eux, très concer­nés par leurs ancêtres, comme on peut s’en rendre compte par les obé­lisques noirs situées à une place d’honneur dans leurs cours. Autre­ment, ils sont plus incli­nés pour l’action et moins pour le mys­ti­cisme que ceux d’Arthedain. Ils savent que, en tant que pre­miers Enfants d’Eru, ils ont l’obligation de servir d’exemple aux autres Humains par les faits et le com­por­te­ment, prin­ci­pa­le­ment pour ral­lier et mener tout Humain au combat contre les Ténèbres et les ser­vi­teurs de son vil ins­ti­ga­teur.

Les Tergíl du Car­do­lan suivent une voie simi­laire mais moins noble. Leur pré­oc­cu­pa­tion des ancêtres est sou­vent expri­mée dans la recherche exces­sive de leur propre hon­neur et ils sont plutôt super­sti­tieux, tout par­ti­cu­liè­re­ment lorsque la « chance » est concer­née. Les Tergíl sont aussi enclins à hono­rer Eru par l’intermédiaire de ses Valar. Il est cou­rant pour les hommes, sur­tout parmi la classe des com­bat­tants, de suivre un culte peu strict exal­tant Tulkas, alors que leurs femmes portent leurs dévo­tions sur Nessa. Les Eria­do­riens tendent vers une atti­tude qui peut être décrite comme irré­li­gieuse. Ils recon­naissent qu’il existe d’autres puis­sances dans le monde mais que leurs buts sont au-delà de la connais­sance humaine. Les Eria­do­riens sont très super­sti­tieux.

Les gens du commun et les membres des tribus du Car­do­lan sont géné­ra­le­ment fami­liers des leçons des Dúne­dain mais ils ont besoin d’un récon­fort plus direct, par­ti­cu­liè­re­ment quand les temps sont dif­fi­ciles. Ils cherchent à hono­rer le Père du Ciel (Manwë) et la Mère de la Terre (Elbe­reth) lors des Fes­ti­vals et à l’époque des semailles et des récoltes avec des rites simples et émou­vants. Quo­ti­dien­ne­ment, ils cherchent à apai­ser les esprits béné­fiques et malé­fiques grâce à des charmes et à des liba­tions. Comme de nom­breuses per­sonnes du sud sont arri­vées lors de la Grande Peste, plu­sieurs cultes asso­ciés aux « mys­tères sacrés » ont été créés et cer­tains sei­gneurs pensent, à juste titre, que cer­tains d’entre eux peuvent être la cou­ver­ture de cultes peu recom­man­dables. Les tribus Dunéennes ont d’étranges croyances, pré­ten­dant que leur ancienne culture a dis­paru à cause de la mort des « anciens dieux ». Leurs pra­tiques cou­rantes sont pri­mi­tives, ani­mistes et sha­ma­niques.


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