Les Hommes du Cardolan
I.C.E. MERP - Le Royaume Perdu du Cardolan
Titre Original : The Lost Realm of Cardolan
Auteur : Jeff McKeage
Même à son apogée, le Cardolan ne fut jamais un puissant royaume et pourtant il abrita une grande diversité de populations à jamais rencontrée dans les Terres du Milieu. L’importance du commerce et ensuite le besoin de mercenaires attirèrent de partout les marchands et les aventuriers, même ceux du Rhûn et du Harad. Les Nains et les Hommes du Nord du Rhovanion vinrent en plus grand nombre pour les mêmes raisons, sans compter les Nordiques autochtones, les Eriadoriens. Les Dunlendings primitifs et civilisés formaient bien sûr le plus gros de la population ; de nombreux Hobbits s’y établirent mais pas autant qu’à la fin du royaume Dúnadan. Les Beffraen aborigènes peuplent toujours les Eryn Vorn alors que les Elfes continuent d’errer dans le pays. Les guerres contre l’Angmar y ont fait venir des Orques et des Trolls des Collines. Le Cardolan reste cependant un Royaume d’Humains de l’Ouesternesse ; la vie y est une profonde réflexion de leur société et de leur culture.
Les Eriadoriens

Les Eriadoriens du Cardolan sont des descendants des cousins des Edain, les Enedain ancestraux et les Dúnedain qui ne migrèrent pas au-delà des Ered Luin vers le Beleriand lors des Jours Anciens. Sans les fortes relations des Edain avec les Elfes, les Eriadoriens progressèrent beaucoup moins même s’ils développèrent une culture notable des terres boisées. Plus tard, ils tombèrent sous les coups de la puissance de l’impériale Núménor au cours d’une série de guerres amères lors du Deuxième Âge, un fait que peu d’Eriadoriens ont oublié.
De nombreux Eriadoriens du Cardolan ont été petit à petit submergés par le flot de la culture mais trois groupes distincts demeurent : les Hommes des Rivières du Baranduin, les Bateliers du Gwathló et les Eriadoriens des Pinnath Ceren. Ceux ayant fui le Cardolan oriental vers le Saralainn lors des années de trouble ayant suivi la chute du Royaume des Dúnedain y ont aussi pesé très fort sur la culture.
Apparence
Les Eriadoriens sont grands selon les critères humains mais pas chez les Dúnedain. La plupart des hommes mesurent environ 1,80 m et les femmes seulement une poignée de centimètres de moins. Le vêtement dominant est utilitaire ; les hommes préfèrent les pantalons en cuir ou en laine avec une tunique légère en laine. Les Bateliers et les Hommes des Rivières préfèrent manteaux et bottes en cuir imperméables lors du mauvais temps alors que ceux des Pinnath Ceren préfèrent les peaux, plus particulièrement les vêtements en peau d’ours.
Société
Le trait le plus remarquable des Eriadoriens est leur individualisme, ainsi que leur méfiance vis-à-vis des étrangers. Les Hommes des Rivières vivent dans de petits villages le long du Baranduin et des côtes. Les Bateliers et les Eriadoriens des Pinnath Ceren ont conservé un style de vie plus traditionnel basé sur la propriété libre. Une propriété libre est constituée d’une quarantaine de personnes, dont environ la moitié est formée par une famille d’Eriadoriens et ses proches appelée Tahaim. Les autres sont les Maris, des Eriadoriens dont la Tahaim a été détruite ou déshonorée et dont les services ont été employés ; quelques esclaves en font aussi partie.
Le centre de la propriété libre est la Bechuil (E. « Maison Principale ») qui, comme les autres bâtisses, est faite en briques renforcées de bois et de pierre. À l’arrière de la Bechuil se trouve la Cordra, une grande cour clôturée pour les animaux domestiques. Au fond de la Cordra se trouve une plateforme surélevée. La Bechuil est une forteresse miniature pouvant facilement résister à quelques Orques ou Trolls en raids. Seule la famille principale y vit, les autres membres habitent dans des bâtiments éparpillés dans un rayon de quatre cents mètres.
Le Teongar est le dirigeant absolu de la propriété libre, tout comme l’était son père avant lui. L’honneur de la Tahaim est le souci le plus important du Teongar ; si l’honneur est contesté, il doit déclarer une vendetta. Elle peut être souvent sanglante et longue, s’éternisant bien longtemps après l’offense. Même à l’apogée de leur pouvoir, les Dúnedain ne purent faire grand- chose pour faire cesser cette coutume désuète. Les Eriadoriens entretiennent une demeure se suffisant à elle-même et rencontrent généralement leurs voisins lors des foires ou lorsque de puissantes patrouilles sont requises pour la défense de tous. Néanmoins, d’après une coutume ancestrale, tout étranger venant en paix se verra offrir le gîte et le couvert, cette obligation n’étant valable que pour la nuit.
Parmi les Bateliers, chaque Tahaim possède sa propre barge pour naviguer sur le Gwathló. Du fait des vents contraires et des dangereux bancs de vase dans le chenal principal, les barges procurent le moyen le plus sûr de naviguer. Les tarifs sont raisonnables mais les affaires sont les affaires. Les Bateliers coopèrent pour maintenir une patrouille fluviale ; chaque Tahaim doit servir dans cette force régulièrement au cours de l’année. Seuls les hommes naviguent ; leurs femmes ont largement de quoi faire en s’occupant de leur demeure.
Les Clans du Saralainn
Alors que la majorité de la population du Cardolan est issue d’anciennes racines, les clans du Saralainn sont comparativement un phénomène nouveau. Après le déclin du Royaume, les gens furent nombreux à rechercher la sécurité offerte par la région du Minhiriath peu peuplée et aux plaines peu attirantes. Un grand nombre des gens du commun de la partie centrale du Cardolan et de nombreux Eriadoriens venus de l’Est arrivèrent avec peu de biens, si ce n’est leurs vêtements, et rejoignirent les tribus éparpillées. Des conflits étaient prévisibles mais les efforts infatigables d’un étrange mage du nom de Tharkûn (i.e. Gandalf le Gris) firent qu’ils coopérèrent et s’intégrèrent. En un siècle une nouvelle culture naquit, combinant l’artisanat des hommes des tribus, la diligence des gens du commun et la valeur et l’individualité des Hommes du Nord.
Apparence
Les gens des clans du Saralainn mesurent environ 1,70 m mais de nombreux hommes dépassent 1,80 m. Ils sont quelque peu basanés, étant issus d’une souche Dunéenne ancienne, mais beaucoup plus clairs que les gens des tribus avec lesquels ils partagent ces terres. Pour faire contraste à ces paysages mornes de cette « terre exaltée », ils portent des vêtements aux couleurs brillantes, une teinture jaune dérivée du Lus est la préférée. Les hommes portent des Trews (D. « Pantalons ») et une courte chemise sans manches. Ils mettent par-dessus cette dernière une espèce de long châle, utilisé également par les femmes sur leurs longues robes. Les hommes préfèrent se raser mais de longs favoris sont populaires. Presque tous les gens des clans parlent le dialecte Dunéen local et le langage septentrional.
Société
La population du Saralainn s’est organisée en neuf clans ; chacun est dirigé par un Cean (D. « Thane ») et est constitué d’une demi-douzaine de petits villages, qui sont déplacés lorsque la terre est épuisée, et de deux à trois Torran (D. « Tours »). Une Torr est une étrange place forte circulaire de deux à trois étages dans laquelle les vastes murs creux servent de résidence aux gens des clans alors que son centre sert de refuge aux moutons, moutons qui sont leur seule raison d’être. Les Torran sont efficaces contre les créatures maléfiques en raids au Saralainn depuis les hautes terres du sud et contre le vol de bétail qui est une passion irraisonnée chez les gens des clans.
Les gens des clans sont célèbres, même au Gondor, pour leur artisanat. Leur travail du bronze et de l’argent, décoré de formes animales complexes et entrelacées, se vend très cher mais pas autant que les déclamations de leurs bardes qui s’attirent même le respect des Elfes. Les gens des clans sont bagarreurs et généralement ignorent (et souvent mènent des intrigues contre) leurs Rois mais leurs constantes querelles internes se terminent rarement par des morts. Leurs célèbres guérisseurs ont souvent l’occasion d’exercer leurs talents.
Les gens du commun
Les gens du commun du Cardolan sont issus dans une grande majorité des Dunlendings qui ont migré en Eriador au début de Deuxième Âge. La plupart descendent du peuple Daen que les Núménoréens engagèrent comme mercenaires et encouragèrent à rester lors des guerres contre les Eriadoriens au cours du Deuxième Âge. Comme dans tout l’ouest, les gens du commun sont presque les seuls à être fermiers, pratiquent l’élevage et fournissent le gros des armées. Ils demeurent aussi les plus touchés lorsque les temps sont durs car ils sont au Cardolan depuis plus de deux cent cinquante ans. La population du Cardolan était jadis principalement rurale mais désormais la plupart d’entre eux préfèrent la protection apportée par les villages.
Apparence
Les gens du commun sont généralement petits, mesurant environ 1,65 m, leur teint est rougeaud et leurs cheveux et yeux sont noirs. Les vêtements qu’ils portent sont couleur terre, pantalons et tuniques pour les hommes, robe droite pour les femmes. Ils sont prudents envers les changements et les étrangers ; la plupart d’entre eux parle seulement le Septentrional.
Société
Les gens du commun du Cardolan constituent le gros des classes moyenne et inférieure du Cardolan. Dans Tharbad, ce sont les membres des guildes, les manœuvres et les pauvres (qui survivent grâce aux allocations du Gondor). Dans les villages, ce sont les riches paysans (qui possèdent souvent plus de richesse que leurs seigneurs en titre), les bergers et les fermiers qui se retrouvent vagabonds après une pauvre récolte.
Jadis, les gens du commun détenaient ensemble les terres du village mais le Roi Valandil divisa les terres pour favoriser l’élevage du mouton à grande échelle. Depuis ce temps, les plus rusés et les plus ambitieux ont profité aux dépens de leurs voisins, un processus qui s’est accéléré avec les troubles connus par le pays.
Les membres des Tribus
Les derniers d’une longue lignée à entrer au Cardolan furent ces tribus qui migrèrent après l’effondrement du Royaume de la Montagne des Daen Coentis au début du Troisième Âge. Ces Haredain (S. « Gens du Sud »), communément ainsi appelés au Cardolan, sont tombés dans une culture tribale guerrière semi- nomadique. Un grand nombre de tribus se sont massivement installées en Enedwaith ; certaines ont été admises au Cardolan, particulièrement au Saralainn et en En Eredoriath, et au Rhudaur. Les tribus d’Enedwaith sont plus enclines à mener des raids au nord. Celles d’Eriador sont peu contrôlées par leur seigneur, un tribut lui est quand même payé, et nombreuses sont-elles à vivre comme elles l’entendent. Elles connaissent le plus souvent le Dunael comme seul langage.
Apparence
Les tribus Dunéennes ressemblent pour beaucoup aux gens du commun du Cardolan, sauf en ce qui concerne la couleur de la peau qui est une à deux teintes plus foncée. La différence réside dans les effets vestimentaires car les gens des tribus préfèrent les longues chemises flottantes et les larges pantalons en peau ou en fourrure ; les femmes portent des vêtements similaires.
Société
Les gens des tribus vivent en villages semi-nomadiques de 80–180 membres, généralement regroupés en deux à trois familles nombreuses. Le village est fait de huttes en mottes de terre entourées par une haie de ronces. Ils vivent de la chasse et de l’agriculture, entièrement assurée par les femmes. Chaque village est dirigé par un chef héréditaire, le Cean ; quatre à vingt villages constituent une tribu dirigée par un chef élu, le Ceanaird. Les femmes creusent la terre pour y faire pousser de petites pommes de terre ; les hommes passent le plus clair de leur temps à boire, à chasser les troupeaux errants et à voler les moutons de leurs voisins.
Les Dúnedain du Cardolan
Les premiers marins Núménoréens débarquèrent sur les terres du Cardolan au septième siècle du Deuxième Âge ; leurs seigneurs maintinrent épisodiquement des garnisons à Lond Daer et à Tharbad sur une période de plusieurs millénaires. L’intérêt porté sur l’Eriador augmenta car les impérialistes désiraient les hauts arbres des anciennes forêts pour en faire les mâts de leurs vastes flottes et parce que les plus Fidèles aux Valar commençaient à fuir les ténèbres s’épaississant sur leur glorieuse île. Ces exilés de la première heure s’installèrent principalement sur les terres qui deviendront l’Arthedain ; Tharbad devint leur port principal et d’autres Núménoréens finirent par s’y établir.
Ces colons se répandirent lentement dans le Bassin du Gwathló, en dépit des guerres vicieuses menées contre les natifs Eriadoriens. Lorsque Elendil le Grand, ayant réussi à échapper à la Chute de Núménor avec les derniers Fidèles, arriva en Eriador, les Dúnedain — les « Hommes du Haut de l’Ouest » — du Cardolan furent plutôt satisfaits de faire partie du nouveau Royaume d’Amor. Les premières années de l’Amor furent très prospères, malgré les fortes pertes subies au cours de la Guerre de la Dernière Alliance des Hommes et des Elfes.
Cette prospérité déboucha sur des tensions lentes à augmenter entre Dúnedain d’Amor car ceux des terres méridionales avaient une attitude très similaire à leurs frères du Gondor, un matérialisme que désapprouvaient les Septentrionaux plutôt versés dans le mysticisme.
Bien que la Division de l’Arnor fut principalement le résultat de querelles entre Princes héritiers, les Seigneurs du Cardolan furent satisfaits. Ils prospérèrent pendant un temps mais les guerres intestines entre les Royaumes Frères et la lutte contre l’Angmar menèrent à la chute du royaume en 3A 1412. Depuis ce temps, les Dúnedain du Cardolan ont rapidement décliné, même si quelques-uns des anciens Hírdyr ont survécu et même si les Dúnedain ont conservé leur position dans la société (sauf au Royaume du Saralainn).
Apparence
Les Dúnedain du Cardolan n’ont jamais constitué plus qu’une petite minorité. À leur apogée avant le désastre de Cameth Brin en 3A 1217, ils étaient moins de deux mille de pure souche ; désormais, il en reste moins de dix pour cent. Principalement reconnaissables grâce à leur grande taille, les hommes mesurent 1,90 m à 2,10 m et les femmes 1,70 m à 1,90 m. La plupart des Dúnedain sont issus des quelques familles ayant constitué les colons d’origine, raison pour laquelle leurs inhabituels cheveux auburn et yeux verts sont plutôt dominants. Seuls ceux ayant du sang royal arborent des cheveux noir de jais et des yeux gris, caractéristiques principales des Dúnedain. Tous ont le teint clair et très peu ont une pilosité faciale.
La grande majorité des « Hommes du Haut » du Cardolan sont de sang mêlé. La coutume veut qu’ils soient appelés Tergíl (S. « Hommes du Haut ») plutôt que Dúnedain Inférieurs, terme trop méprisant. La plupart des Tergíl sont des descendants des marins et soldats Núménoréens s’étant mariés avec des natifs Eriadoriens. D’une manière générale, ils ont conservé la taille de leurs aïeux, les cheveux blonds de leurs aïeules et peuvent se laisser pousser d’épaisses moustaches, ce qu’ils font communément. Néanmoins, la plus forte distinction par rapport aux Hommes du Haut montre que les Tergíl vivent pendant un siècle alors que les Dúnedain vivent souvent pendant plus de cent cinquante ans.
Les Dúnedain de pure lignée préfèrent s’habiller comme les Núménoréens, avec des robes et des capes flottantes. Le rouge foncé et le bleu nuit sont les couleurs les plus populaires. Les effets vestimentaires des Tergíl dépendent de leur rang social ; ils peuvent se vêtir depuis les robes núménoréennes jusqu’aux peaux miteuses des Hommes des Collines, bien que armes et armures soient dominantes.
Société
La plupart des Dúnedain du Cardolan appartiennent à la petite noblesse ; ils entretiennent un style de vie qui rappelle celui de Núménor, tant dans le Bassin du Gwathló que le long du Baranduin méridional. Leur vie rurale et agricole est organisée autour de leurs grandes demeures en pierre, qui forment le centre de leur vaste domaine. Les villas sont généralement construites en marbre ou en albâtre au sommet d’une colline. Ce sont de grandes demeures à un étage avec une vaste cour jadis bordée d’élégants piliers mais aujourd’hui clôturée d’épais murs. Jadis, les hommes chassaient ou s’adonnaient à d’autres divertissements d’oisifs alors que les femmes s’occupaient de leur intérieur, ainsi que de leurs jardins potagers et de leurs plantes médicinales. Désormais, les Dúnedain restants sont des seigneurs de guerre locaux, dirigeant leurs gens et satisfaisant les besoins des villages créés sous la protection de leurs murs. Malgré ces demandes, les Dúnedain vivent encore confortablement et intellectuellement. Ils sont nombreux à parler le Sindarin et le Septentrional — dialecte du nord dérivé du Westron — et se débrouillent en Adûnaic et en Dunéen.
Les autres Dúnedain du Cardolan se divisent en trois branches — citadins, seigneurs et soldats de métier — qui ont grandement disparu. La plupart des Dúnedain de Tharbad qui tendent à être de bons artisans et négociants ont trouvé plus prudent de s’en aller au Gondor ou en Arthedain. Seules trois des sept grandes familles ayant reçu de vastes terres des Rois de Núménor ont encore leur château, leurs terres et leur autonomie. Ces terres devinrent des Hírdyr ou Terdyr (S. « Principautés ») au cours de leur longue histoire grâce à divers plans administratifs. Les guerriers de métier Dúnedain devinrent progressivement une petite noblesse dotée de terres, localisée dans le Bassin du Gwathló et en En Eredoriath. Ceux d’En Eredoriath ont pratiquement tous été chassés de leurs terres depuis la chute du royaume alors que ceux du bassin se sont soit intégrés à la population targil, soit ont renforcé leur position en celle de Requain (S. « Chevaliers ») avec terres. Les ancêtres des Tergíl furent pour la plupart des guerriers et leurs descendants ont maintenu cette orientation.
Les autres races du Cardolan
Les Hommes du Nord

Bon nombre des cousins d’antan des Eriadoriens se sont enfuis au-delà des Monts Brumeux afin de préserver leur liberté face à l’impérialisme de Núménor. Leurs descendants revinrent comme mercenaires des siècles plus tard pour combattre dans les guerres des Royaumes Frères. Ces cavaliers grands et blonds sont particulièrement appréciés par les Dúnedain ; ils furent encouragés à venir avec leur famille afin de s’établir durablement. Leurs cinq burhs, ces cités-forteresses situées au sommet d’une colline tant appréciée des Hommes du Nord, définissaient jadis la frontière militaire orientale du Cardolan. L’effondrement du Royaume et la rapide désintégration du Hirdor d’En Eredoriath conduisirent la plupart des mercenaires survivants à s’en retourner au Rhovanion. Daeron, vingtième Hir Feotar persuada beaucoup des siens à venir sur ses terres, ce qui lui procura un avantage décisif lors des guerres civiles qui suivirent la chute du Roi. Les Hommes du Nord de Feotar se révoltèrent cependant contre la cruauté sans nom de son petit-fils, Gaertil le Mauvais ; cela eut pour conséquence de créer une situation originale dans cette principauté : le peuple se gouverne sans seigneurs.
Les Hobbits
Dans les dernières années du Royaume, les Hobbits constituaient vingt pour cent de la population. C’est une race très pragmatique et la plupart d’entre eux sont partis vers des sites plus sûrs. Bree reconnut très brièvement la suzeraineté du Roi du Cardolan. Les nombreux Hobbits, ayant suivi Blanco et son frère Marcho vers ce territoire en Arthedain appelé la Comté par ses nouveaux habitants, vinrent des vallées fluviales du Rhudaur méridional et de l’Enedwaith septentrional.
Un bon nombre y réside toujours mais ce sont principalement les familles les plus « sauvages » qui n’ont pas acquis une certaine partie du vernis de la civilisation Dúnadan. Ces Hobbits vivent dans des Smials (K. « Terriers ») largement éparpillés ; ils ont peu confiance dans les Grandes Gens, qu’ils soient Humains ou Orques. Ils ne seront visibles que s’ils le désirent, sauf pour les Elfes ou pour les plus discrets des rangers Hommes des Collines. Peu d’entre eux résident encore près de Fennas Drúnin ou de Tharbad ; la plupart de ces derniers sont des Forts qui servent de guides dans les Marais du Vol-de-Cygnes ou bien qui servent les rares forgerons nains qui sont restés.
Les Beffraen
Les Beffraen sont très probablement les habitants d’origine du Cardolan. Ils descendent des anciens « Mebion Bron », les ancêtres des Hommes des Collines de l’Eriador oriental. Certains possèdent du sang Wose, étant dotés d’une vision de nuit et d’une qualité quelque peu enchantée. Les Beffraen ne vivent plus que dans la région des Eryn Vorn et dans les bois au sud de l’embouchure du Gwathló, alors que jadis ils peuplaient toutes les côtes du Cardolan. Ils entrèrent en conflit avec les Núménoréens avant les autres Eriadoriens et conservent une haine tenace envers tous les Dúnedain. Traditionnellement, les Beffraen attaquent tout étranger ; ils sont toujours une menace pour les marins rejetés sur les côtes par les tempêtes. Récemment, les chefs du Saralainn ont réussi à établir des contacts avec les Beffraen et instauré une certaine coopération limitée.
Les Beffraen sont des chasseurs, des pêcheurs et pratiquent la cueillette ; leur culture est à peine plus avancée que celle de l’âge de pierre (ils possèdent néanmoins de nombreuses armes capturées). Leurs groupes tribaux sont dirigés par un chef connu sous l’appellation de Klag mais on en connaît peu sur leur organisation ou leur langage. Ils sont adeptes dans le maniement de leurs petites embarcations en peau ; ils doivent exceller dans les voies de la forêt afin de pouvoir survivre aux terreurs des Eryn Vorn.
Les Elfes Errants
Vers le milieu du Troisième Âge, la plupart des Elfes Noldor s’en allèrent des Terres du Milieu vers les Terres Éternelles. De ceux qui restèrent, la plus grande partie résidait dans des régions proches du Cardolan : Rivendell et Lindon. Il n’est pas rare pour ces Noldor de s’aventurer au Mintyrnath sous la forme de « Compagnies Errantes ». Ces groupes sont constitués de un à douze Elfes. Ils connaissent parfaitement bien ces terres ainsi que des chemins ou lieux secrets. Les Compagnies sont au courant de la présence de toute autre créature proche ; s’ils ne désirent pas être importunés, tout ce qui pourra être remarqué sera l’écho lointain de leurs chants. Si les Elfes souhaitent activement éviter tout contact, ils ne seront absolument pas remarqués. Bien que paisibles en apparence, ces Compagnies sont bien équipées en armes et en magie, suffisamment en tout cas pour négocier tout événement imprévu sauf peut-être l’apparition du Roi-Sorcier en personne. Ils leur arrivent occasionnellement de se lier d’amitié avec des Humains mais les bénéfices de cette amitié seront plus spirituels que matériels.
Note au MJ : ces Elfes ne s’impliqueront pas activement dans les affaires des mortels, une telle décision étant du domaine de leur Seigneur. Ce qui pourra être offert sera une compagnie agréable, un lieu sûr où passer la nuit et peut-être un tout petit conseil car les Elfes ont « d’autres préoccupations ». Les Sindar et les Sylvains sont moins enclins à ce genre d’activités ; il peut y en avoir quelques-uns au sein d’une Compagnie. Ils seront plus probablement rencontrés en patrouille que Gaerdae, le Capitaine de Círdan en Harlindon, envoie quelquefois dans le Minhiriath. De telles patrouilles sont encore plus discrètes que les Compagnies Errantes. En général, les Elfes ne seront rencontrés que si l’on est autorisé à pénétrer sur leurs terres ou si les Armées Elfes sont en guerre.
La religion
Les Dúnedain du Cardolan, sans tenir compte de leur conviction, ne sont pas considérés comme de grands dévots. Au Cardolan, les Trois Grands Festivals sont bien observés mais il existe peu d’autres déploiements religieux. Étant donné la longue histoire des Dúnedain concernant leur contact intime avec les Elfes immortels, même ceux du Valinor, et leur expérience directe en regard de la Volonté Manifeste d’Eru lors de la Guerre de la Colère, le Don de Núménor et sa Chute, il n’est pas surprenant de constater qu’ils sont peu concernés par une célébration non déguisée. Les Dúnedain du Cardolan sont, quant à eux, très concernés par leurs ancêtres, comme on peut s’en rendre compte par les obélisques noirs situées à une place d’honneur dans leurs cours. Autrement, ils sont plus inclinés pour l’action et moins pour le mysticisme que ceux d’Arthedain. Ils savent que, en tant que premiers Enfants d’Eru, ils ont l’obligation de servir d’exemple aux autres Humains par les faits et le comportement, principalement pour rallier et mener tout Humain au combat contre les Ténèbres et les serviteurs de son vil instigateur.
Les Tergíl du Cardolan suivent une voie similaire mais moins noble. Leur préoccupation des ancêtres est souvent exprimée dans la recherche excessive de leur propre honneur et ils sont plutôt superstitieux, tout particulièrement lorsque la « chance » est concernée. Les Tergíl sont aussi enclins à honorer Eru par l’intermédiaire de ses Valar. Il est courant pour les hommes, surtout parmi la classe des combattants, de suivre un culte peu strict exaltant Tulkas, alors que leurs femmes portent leurs dévotions sur Nessa. Les Eriadoriens tendent vers une attitude qui peut être décrite comme irréligieuse. Ils reconnaissent qu’il existe d’autres puissances dans le monde mais que leurs buts sont au-delà de la connaissance humaine. Les Eriadoriens sont très superstitieux.
Les gens du commun et les membres des tribus du Cardolan sont généralement familiers des leçons des Dúnedain mais ils ont besoin d’un réconfort plus direct, particulièrement quand les temps sont difficiles. Ils cherchent à honorer le Père du Ciel (Manwë) et la Mère de la Terre (Elbereth) lors des Festivals et à l’époque des semailles et des récoltes avec des rites simples et émouvants. Quotidiennement, ils cherchent à apaiser les esprits bénéfiques et maléfiques grâce à des charmes et à des libations. Comme de nombreuses personnes du sud sont arrivées lors de la Grande Peste, plusieurs cultes associés aux « mystères sacrés » ont été créés et certains seigneurs pensent, à juste titre, que certains d’entre eux peuvent être la couverture de cultes peu recommandables. Les tribus Dunéennes ont d’étranges croyances, prétendant que leur ancienne culture a disparu à cause de la mort des « anciens dieux ». Leurs pratiques courantes sont primitives, animistes et shamaniques.
Fichiers
Pour les fichiers .markdown, préférer un clic droit et sélectionner
« Enregistrer le lien sous... »