Les Rohirrim
I.C.E. MERP - Les Cavaliers du Rohan
Titre Original : Riders of Rohan
Auteurs : Christian Gehman, Peter C. Fenlon Jr.
Les Rohirrim
Les Rohirrim sont grands et beaux ; la plupart d’entre eux ont des cheveux blonds légèrement paille et des yeux bleus ou gris. Les hommes, aussi bien que les femmes, sont forts, souples et très beaux — et même superbes la plupart du temps. Leur peau claire et leurs traits anguleux leur confèrent une qualité d’enchantement, comme s’ils étaient une partie du pays et non pas uniquement des visiteurs mortels. Cette aura est magnifiée par leurs manières sérieuses, voire austères. Seuls l’écarlate qui teintent leurs joues ou une lueur dans leurs yeux trahissent le feu qui vit derrière leurs masques sereins. Ils demeurent une noble race d’Hommes du Nord, née d’un style de vie sans concession.
« Dans les ces années tardives de l’indomptable Troisième Âge, les hommes du mal et du bien se battaient pour conquérir des royaumes, parmi eux il y avait Eorl, Seigneur des Éothéod. Son temps vint en 3A 2510 lorsqu’il répondit à l’appel du Gondor et mena son peuple vers le Sud pour tuer les hordes des Balchoth. Intendant du Gondor reconnaissant, Cirion offrit aux Éothéod victorieux la totalité du Calenardhon, une province désolée et dangereuse du Gondor septentrional. Mais là où les autres ne voyaient que d’effrayantes terres désertes, Eorl voyait une terre comme celles de ces ancêtres. Le Seigneur-Cavalier fit son serment à Cirion et mena son peuple dans ces pâturages balayés par les vents, où ils plantèrent leurs cœurs et élevèrent leurs troupeaux. Les Elfes Sindar appelèrent le nouveau royaume le Rohan, le Pays des Chevaux. Le peuple d’Eorl l’appela la Riddermark. »
— d’après le Livre Brisé de Galmód, Sweorsun, env. 3A 2900
Vêtements
Les hommes portent des pantalons et des chaussures hautes ou des bottes pour se protéger des herbes ; le pollen et les graines, ainsi que le frottement continuel, peuvent provoquer des éruptions cutanées. De même des bêtes ou des racines cachées peuvent immobiliser une jambe non protégée. Des chemises à manches longues en coton et des justaucorps en laine préviennent des changements imprévisibles de climat, bien qu’un habillement lourd ne soit que rarement de mise. Quand cela se produit, les Rohirrim adoptent des capes en laines et des surcots. Leurs capes sont en général gris charbon, bleu nuit, vert forêt ou noires.
Les femmes préfèrent les vêtements gris léger et parfois portent des capes richement brodées en bleu clair ou en vert pâle. Des tuniques décorées recouvrent leurs chemises et leurs pantalons quand elles montent à cheval mais elles les changent en général contre des robes en coton ou en laine quand elles sont à la maison.
La plupart des Rohirrim ont un bouclier et une armure d’un certain type. La cotte de mailles est universellement répandue et même l’homme moyen possède une chemise de mailles quelque part chez lui. Les guerriers utilisent des hauberts de mailles ou des ensembles de mailles. Les cavaliers aiment voyager légèrement et préfèrent la liberté de leurs mouvements au confinement d’une armure. C’est ainsi que peu d’entre eux portent leur équipement de bataille en temps normal. Cependant, la plupart des Rohirrim considèrent qu’emporter une lance et un arc, ainsi qu’un poignard de bonne taille et une épée large est une chose qui va de soi.
L’économie
L’économie Rohirric est vivante, en dépit du fait que le troc règne encore dans la plupart des zones rurales. Le commerce est animé et tout le monde y travaille. Le long de la Grande Route Ouest (S. « Tarmen-i-Numen »), le commerce est parmi l’un des plus denses de l’Endor occidental, en dépit de la chute d’Amor et des états qui lui ont succédé en Eriador. Les liens avec le Gondor demeurent étroits et la position stratégique du Rohan en fait une voie naturelle de commerce entre la vallée de l’Anduin., le Gondor et le Rhovanion à l’Est et le Minhiriath, la Marche Occidentale et les villes Eriadoriennes affaiblies, mais toujours présentes, à l’Ouest
Le Rohan utilise la monnaie du Gondor et, dans de rares cas, les pièces de Dol Amroth et d’Arnor. Les Cavaliers ne maintiennent pas de monnaie active, bien que les victoires et les couronnements soit fréquemment commémorés par l’émission spéciale de Pening Rohirric en argent. Portant le Cheval Courant du Rohan au recto, et l’inscription en Certar de la célébration au verso, cette pièce de sept grammes est l’équivalent d’une pièce d’argent du Gondor. Les Penings, comme toutes les bonnes monnaies, ont une valeur si on s’en sert mais les Rohirrim préfèrent de loin les biens à l’argent, à moins qu’ils ne décident de voyager. Les Cavaliers sont un peuple pragmatique.
Culture, Élevage, Chasse
Les manoirs, les hameaux de fermes et les fermes abritent à peu près la moitié des 103 000 habitants du Rohan. La richesse de la noire couche arable des plaines du Rohan encourage la culture sur une échelle bien plus grande dans le ValOuest et le ValEst. L’avoine, le seigle, l’orge, le blé, les baies et le foin sont les principales cultures.
Le foin est coupé en automne et est mis en meule pour être entreposé pour l’hiver, même si ces hivers sont tels que les Rohirrim n’ont pas besoin du foin la plupart des années. Les Cavaliers ont appris la nécessité d’avoir du fourrage en réserve pour l’hiver dans la Contrée Septentrionale. Ils font attention à conserver des stocks en cas de famine dans les saisons froides et déficitaires qui saisissent le pays de temps à autre, en particulier à l’époque où l’Ombre se développe. Entassé autour d’un trou creusé dans le sol, le foin stocké peut s’élever jusqu’à une hauteur de sept mètres vingt Le dessus du tas est fait d’une balle de foin roulée, étroitement serrée par des cordes. Des sangles, séparées et se croisant, aident le tas à garder sa forme.
Généralement, les troupeaux du Rohan se nourrissent d’herbe. Les bovins et les moutons sont abondants — le mouton plutôt dans les Emnets et le Wold et les bovins plutôt dans le ValOuest Les cultures vivrières complètent un régime fait de poisson, de volaille et de viande. Bien que les Rohirrim puissent vivre facilement de la chasse la plupart des années, leurs graines nourrissent leurs troupeaux et complètent leur régime. L’avoine et le seigle des basses terres donnent une fine saveur au pain alors que l’orge des hautes terres est un ingrédient essentiel de leur ale et fait de bonnes soupes.
Mais la plus grande partie des grandes prairies est réservée aux chevaux. Le Rohan a de la place pour de nombreux chevaux et les troupeaux équins ont connu une dramatique augmentation depuis 3A 2510. Les femmes, une fois de plus, prennent une place importante dans la monte, l’entraînement et le soin apporté aux chevaux, comme elles le faisaient au Rhovanion. Bien que les Rohirrim possèdent tous une maison ou un hall dans les montagnes, ils éprouvent un réel plaisir à suivre les troupeaux de chevaux — mais ils retournent à l’abri de leurs installations en période de guerre ou de mauvais temps.
Le cœur du Rohan est loin des frontières du royaume et est relativement en sécurité par rapport aux hasards de la guerre, en comparaison de la vulnérable Contrée Septentrionale. Ce n’est donc pas une surprise si les principaux passe-temps sont l’équitation, les course de chevaux et la chasse. Les compétences dans les armes sont aussi estimées, bien sûr, et nombre de jeunes hommes servent dans la cavalerie du Gondor.
La Société
Le cycle de vie Rohirric ressemble de beaucoup à celui de leurs ancêtres. Une faible population urbaine fournit une activité constante dans les villages, qui sont des centres de commerce, pendant que la majorité des familles se déplacent avec leurs troupeaux dans un circuit de pâturages de longue haleine ou, dans certains cas, les dirigent à partir de résidences seigneuriales éparpillées dans toute la campagne. Dans les périodes difficiles ou à l’occasion de fêtes, ces gens se dirigent vers leurs maisons dans les villes et les villages, multipliant la population urbaine de trois à dix fois. Les Rohirrim abandonnent aussi les pâturages lorsqu’il y a un déclenchement d’hostilités mais, à la différence des Éothraim et des Éothéod, ils ne cherchent pas abri dans des villes fortifiées ou des forts sur des collines (Rh. « Buhrs » ou « Burgs »). La sécurité des cavaliers est assurée par de meilleures défenses.
Les vallées des montagnes du Rohan offrent des refuges bien protégés, forteresses naturelles que les Rohirrim utilisent pour faire retraite dans les périodes les plus difficiles. L’ancienne Dunharrow, près d’Edoras, et le Gouffre de Helm, dans le ValOuest, sont les plus grands de ces bastions montagneux, fournissant des abris accessibles à la majeure partie de la population en temps de guerre. De nombreuses combes plus petites tout le long des Montagnes Blanches permettent une défense plus délocalisée mais la plupart ne sont que des pâturages fortifiés et ne peuvent accueillir que peu de Cavaliers. Néanmoins, toute la population des régions les plus peuplées du Rohan, le ValEst et le ValOuest, peut trouver refuge dans ces lieux souvent étonnants des hautes terres.
Villages et Fermes
Avec la présence de refuges naturels, les villes de la Marche sont libres de servir leur but inhérent Le commerce et le confort prévalent dans les villages de la Riddermark. Les murs des villes permettent de se défendre contre les bandits ou un assaut surprise, pas plus. La terre est une donnée moins vitale et donc le placement des murs n’est plus une affaire importante. Les Rohirrim peuvent donc tout à fait construire leurs maisons un petit peu à l’écart de celle de leurs voisins ; ils le font souvent, laissant ainsi des enclos pour les animaux préférés à l’intérieur même du village.
Peuple conservateur, les Cavaliers aiment garder les vieilles traditions. Les villes sont toujours conçues en terrasses sur des buttes ou des élévations, toujours au-dessus d’un cours d’eau, et organisées selon la forme circulaire adoptée par les Éothéod. Le hall du chef se trouve au sommet de la colline avec une vue sur toute la région environnante. Un fossé et un mur de terre couronné d’un rempart en pierre entourent le site. En dépit de la nature moins impressionnante des murs et de la construction d’une facture moins grossière, un village Rohirric présente une surprenante ressemblance avec ceux du peuple d’Eorl.
Architecture
Les Montagnes Blanches et les Monts Brumeux produisent une grande quantité de bois et sont une source apparemment intarissable de bonnes pierres de taille. Les gens aisés vivent dans des maisons en pierre avec de confortables intérieurs en bois, appréciant la résistance et la bonne isolation. Les maisons à moitié en bois équarri, à moitié en pierres liées au mortier sont aussi très courantes. Les habitations pauvres, en particulier les grandes granges, sont construites en rondins. Les toits pentus, en bois, en pierre ou en chaume sont la norme ; toutes les maisons ont des volets en bois de part et d’autre de leurs petites fenêtres. Les maisons modernes Rohirric ont invariablement des cheminées en pierre et des foyers intérieurs, bien que les grandes structures de type hall et les centres de cérémonies traditionnels rappellent les anciennes formes, à savoir un trou dans le toit pour laisser partir la fumée. Les anciennes caractéristiques architecturales apparaissent dans la forme des colonnes, le dessin des toits et partout dans le décor.
Vie et Liens Familiaux
Les groupes familiaux restent forts mais la famille au sens large, et non le clan, constitue l’élément de base de la société Rohirric. Comme les affiliations tribales se sont estompées ou ont disparues dans les vallées de l’Anduin, les liens claniques se perdent dans le Rohan. Les fonctions de la tribu et du clan sont amalgamées dans le nouveau système de commandement militaire utilisé par la nation. Cependant, les maisons d’un même quartier tendent à être celles de personnes très proches. Plusieurs familles apparentées peuvent travailler dans un manoir et les quartiers des villages ressemblent souvent aux zones claniques des villages ancestraux.
Une famille Rohirric est régit selon les règles patrilinéaires ; le mâle valide le plus âgé est le maître ; la descendance est tracée à partir de la lignée masculine. L’épouse rejoint la maison de son mari, devenant une composante de sa nombreuse famille. La propriété, cependant, est individuelle, qu’elle soit le fait d’un homme ou d’une femme. Les femmes ont le droit de vote, peuvent parler au Thing ou à l’Assemblée et divorcer unilatéralement de leur mari.
Le Rohir ne peut vivre seul, à moins qu’il y soit forcé. Les familles restent ensemble, la famille étendue constituant le noyau. Les aînés restent dans la maison de leurs pères, avec leur propre progéniture, s’ils en ont une. Les cadets partent de la maison à la naissance de leur premier enfant. Les femmes, bien sûr, quittent la maison pour se marier.
Les rites de passage se font aux âges de 6, 12, 18, 36 et 72 ans. À six ans, l’enfant commence à apprendre les compétences de base en matière de survie et ses centres d’intérêts sont testés. L’entraînement militaire commence à douze ans. Un Rohir atteint le jeune adulte à 18 ans et devient un adulte véritable à 36. Soixante-douze ans est l’âge minimum pour être un ancien.
Amis et Ennemis
Du fait qu’ils vivent sur un territoire central et fermé, les Cavaliers ont de nombreux voisins : les Gondoriens à l’Est et au Nord, les Dunlendings à l’Ouest, les forces de Saroumane au Nord- Ouest, les Ents de la Forêt de Fangorn et les Elles de la Lórien au Nord, les Woses dans les régions sauvages des forêts épaisses et des montagnes reculées. Certains sont des amis, d’autres des ennemis.
Les Eriadoriens et les Hommes du Nord
Les hommes de la Riddermark comptent peu de véritables alliés mais ceux qu’ils embrassent sont de vrais et bons amis. Gon- doriens, Hommes du Nord du Rhovanion et divers Eriadoriens (comme les Hommes de Tharbad et de Bree) viennent à l’esprit puisque ces peuples sont des partenaires commerciaux qui partagent un héritage commun ou injurient les mêmes ennemis. Pour ce qui est des Hommes du Nord du Pays Sauvage, les Rohirrim traitent avec leurs frères de sang et de culture. Les Eriadoriens, bien que peu nombreux, sont intéressés par le Rohan pour des biens pour la plupart non essentiels et empruntent la Grande Route Ouest (la même que le Chemin Vert et l’Ancienne Route Sud) pour apporter leurs propres marchandises aux marchés du Gondor.
Les Gondoriens
Pour les Cavaliers, aucun engagement n’est plus important que l’alliance avec le Gondor. La passion sous-jacente lors du Serment d’Eorl est toujours vive. Les Tours de Guet perchées au sommet des contreforts les plus élevés des Montagnes Blanches s’étendent sur toutes les hauteurs d’Anórien, formant une ligne de signalisation entre Alburg a l’Est du Rohan et la capitale du Gondor, Minas Tirith. Ces sept sites sont espacés les uns des au- très d’une quarantaine de kilomètres et situés sur une ligne parallèle distante de 8 à 32 kilomètres par rapport a la Grande Route Ouest. Garnis de sentinelles Gondoriennes, elles peuvent transmettre une demande de secours très rapidement.
La défense des deux royaumes étant réciproque, les appels au secours peuvent cependant sc faire dans un sens ou dans l’autre. Au cas où le Rohan est assailli, les feux sont allumés d’Ouest en Est d’une Tour de Guet a l’autre, alertant le Royaume Méridional et priant les troupes stationnées près du Rauros, de Cair Andros ou de Minas Tirith de venir. (Tlansce cas, la première flamme serait allumée a Halifirien puis à Calenhad, Minrimmon, Erelas, Nardol, Eilenach et enfin Amon Dîn.)
Le commerce entre le Gondor et le Rohan est florissant. Les Rohirrim troquent des chevaux, du bœuf salé, du mouton fumé, des pierres précieuses, des métaux bruts, de la laine, de la bière et du miel à destination de l’Est contre du vin, du coton, des objets en métal (y compris des armes), des épices et d’autres produits finis variés, fabriqués ou distribués par le Royaume Méridional.
Les Elfes de la Lórien
Les Elfes de la Lórien, quoique retirés et distants par rapport aux relations humaines en général, entretiennent des rapports limités mais amicaux avec le Rohan. Ceci est principalement dû a la proximité. La Riddermark est séparée de la Lórien par une petite étendue de terrain seulement, à savoir les champs au Nord de la Clairechaux et au Sud du Bois des Elfes. Peu d’hommes traversent ces étendues d’herbe ondulées mais ceux qui le font sont des chasseurs amicaux ou des envoyés devant informer les Elfes sur les projets et besoins des Rohirrim. Le long de l’Anduin, par contre, les marchandises transportées par bateau entre le Rohan et les Hommes du Nord passent toujours a côté de la ville Elfique de Caras Galadon. La plupart des bateaux ne s’arrêtent pas en route mais certains s’amarrent aux digues des Elfes qui font face à la Clairechaux, juste au-dessous de sa jonction avec la Grande Rivière. Un nombre modeste de marchandises effectuant le trajet y sont données aux Elfes en échange de superbes produits des artisans de la Forêt d’Or. Généralement cependant, Elfes et Rohirrim gardent leur distance et laissent leur voisin faire comme bon il leur semble.
Les Ents de la Forêt de Fangorn
Les Elfes ne sont pas le seul peuple distant occupant le territoire en bordure de la frontière de la Riddermark ; les Ents (R. « Géants » ; S. « Onodrim” ou « Enyd ») et les Huorns de la Forêt de Fangorn évitent pratiquement tout contact avec les Hommes du Rohan. Se servant des limites redoutablement épaisses de leur forêt ancienne comme d’un refuge et d’une protection contre les Hommes, les Pasteurs des Arbres et leurs ouailles se tiennent à l’écart des Cavaliers. Le peuple Rohirric croit qu’un fantôme garde les frondaisons de la Forêt de Fangorn et n’osent pas entrer dans la forêt noire a moins d’être particulièrement audacieux. Les chasseurs et les aventuriers curieux empruntent les anciens sentiers de la Forêt mais même ces hommes limitent leurs visites aux heures diurnes et ils restent près de la lisière méridionale. Après tout, le nom Rohirric désignant les Pasteurs des Arbres signifie « Géants » et il y a peu d’idiots parmi les Cavaliers. Les Rohirrim évitent de traverser les domaines des Ents, du moins le croient-ils. En fait, les Cavaliers ne remarquent pas les Onodrim. Les rares Ents et Huorns actifs vivent au plus profond de la Forêt alors que leurs frères moins enthousiastes apparaissent à tous comme des arbres, sauf aux yeux des plus habitués.
Les Servants de la Main Blanche
Les agents de Saroumane traitent les Ents avec peu de respect. Après 3A 2975, les Hommes et Semi-orgues d’Isengard se déplacent régulièrement vers le Nord-Est le long des Monts Brumeux pour débiter des arbres. Dans leurs efforts à servir la Main Blanche, ces intrus harcèlent la Forêt de Fangorn, ne pouvant se passer des nobles Olvar. Lentement, ils se sont attirés la haine éternelle des Ents et ont attisés la colère de Fangorn et de ses compatriotes.
Les servants de Saroumane contrarient les Rohirrim. Suspectés d’avoir des liens avec les Hommes de Dun, anciens ennemis de la Riddermark, et de conspirer pour la chute du Rohan, la seule présence de ces forces de la Main Blanche enfonce une épine dans le pied de la plupart des cavaliers. Seules les traîtrises des espions de Saroumane (par exemple Grima Langue-de-Serpent) et la force impressionnante d’Isengard protègent le pays d’une guerre immédiate. Au lieu de cela, la tension monte tout au long de la difficile frontière informelle qui traverse l’entrée de la vallée d’Isengard (Nan Curunír) et qui sépare le Rohan de son ennemi le plus proche.
Les Dunlendings
Non loin de l’Ouest et du Nord d’Isengard, dans les contreforts Sud-Ouest des Monts Brumeux, se trouve le Pays de Dun. C’est là, parmi les sommets pierreux et les vallées rocailleuses d’Eriador, que vivent les derniers Dunlendings (Dn « Daen Lintis »). Ils sont les plus anciens et les plus nombreux ennemis des Rohirrim. Treize tribus pauvres Dunéennes forment une société désunie, souvent animée de conflits internes. Leurs clans parlent la même langue, ont le même héritage ainsi que le même but unique : détruire la Riddermark.

Les éleveurs, les chasseurs et les cueilleurs du Pays de Dun sont apparentes aux Hommes des clans de Dun vivant dans les régions sauvages et reculées des Montagnes Blanches. Ils ont également des liens de sang avec les fermiers non Rohirric de la Marche Occidentale du Rohan. Ce sont des hommes que les Dunlendings appellent la « famille oppressée ». Les liens sont nombreux car les Hommes de Dun ont dominé autrefois les Montagnes Blanches et ont habité dans les prairies élevées et les contreforts de ce qui est maintenant le Rohan.
Conquis ou décimés par les Gondoriens, la majorité des Dunlendings a fui dans l’Eriador. Certains se sont dispersés au Nord, d’autres ont trouvé asile dans le Pays de Dun. Ces montagnards bourrus et rudes rebâtirent leur société mais beaucoup n’oublieront jamais leurs terres ancestrales. Les Dunlendings du Pays de Dun intériorisent leur haine et développent un désir éternel de revanche et de renouveau. Les incursions hors du Pays de Dun ont testé constamment l’esprit des hommes vivant dans l’Ouest du Calenardhon et, en fait, ont augmenté avec l’arrivée des Cavaliers en 3A 2510. Avec la conquête par les Rohirrim de la Marche Occidentale peu de temps après, les tensions se transforment presque en conflits de grande envergure. Cependant, la guerre véritable attendra presque deux cents ans.
Le prélude au cataclysme se déroule en 3A 2710 lorsque les Hommes de Dun prennent d’assaut la forteresse alors déserte d’Isengard ; ce n’est qu’à partir de la rébellion des Hommes de Dun de 2758–59 que les Dunlendings s’affirment comme un peuple uni pour prendre d’assaut la Riddermark et restaurer leur ancienne suprématie. Dirigés par Wulf, un Semi-Dunéen exilé de la Marche Occidentale, les treize tribus Dunlendings passent la Percée du Rohan au cœur même de l’impitoyable Long Hiver.
Les Rohirrim les affrontent aux Gués de l’Isen mais sont écrasés dans la neige profonde et les hommes de Dun continuent d’avancer. Nombre de leurs frères se révoltent. À l’Est, les Cavaliers se retirent vers Dunharrow, tandis que le Roi Helm et le peuple de l’Ouest trouvent refuge au Fort Cor. Helm décède, tout comme ses deux fils, mais le Royaume du Rohan est sauvé par son neveu Freálál Ce dernier extermine Wulf et met en déroute les forces Dunlendings juste après avoir occupé Edoras.
La défaite de Wulf subsiste dans les esprits des Cavaliers et des Dunlendings. Les Rohirrim et les Hommes de Dun meurent en nombre égal pendant la guerre courte mais brutale ; des centaines d’Hommes de Dun sont massacrées au cours de l’effort entrepris pendant des décennies par les Cavaliers pour reconquérir la Marche Occidentale. Les hostilités ne cessent jamais ; le conflit ne fait que glisser du champ de bataille vers les esprits des deux peuples. Cette animosité fait encore rage maintenant car les Hommes de Dun considèrent les Rohirrim comme des ennemis mortels habitant sur des terres Dunéennes sacrées. À ce jour, aucun adversaire du Rohan n’est plus exalté ni déterminé.
Les Easterlings
Bien que les Dunlendings représentent une menace plus importante, les Easterlings sont des ennemis plus anciens. Les tribus Easterlings ont harassé les Rohirrim et leurs ancêtres Éothéod et Éothraim depuis le début du Troisième Age. C’est la migration de la Confédération Balchoth des Easterlings qui mène à la Bataille du Champ du Celebrant et à l’installation du Rohan. Les Easterlings tuent Eorl dans le Wold et menacent les frontières de l’Emnet Est au cours des siècles suivants. Tout comme une saga sans fin, l’histoire Rohirric dénombre périodiquement des attaques effectuées par ces divers peuples : des Hommes qui frappent en traversant la Grande Rivière à partir de leurs foyers dans les vastes terres sauvages du Rhovanion méridional.
Cette menace continue de peser sur les frontières de la Riddermark, particulièrement dans le Nord-Est. Les tribus Magriags et Asdriags habitent dans les plaines au-delà des Collines de la Désolation, tandis que le reste des Balchoth — les groupes tribaux Manvul et Hurgung — occupent toujours le territoire au Sud de Mirkwood. Heureusement, ces peuples attendent leur heure pour agir, préférant ne pas diminuer leurs forces en attaquant par des colonnes désunies ; il se peut néanmoins que leur patience s’amenuise et que le Rohan, alors, soit à nouveau confronté au spectre de vagues Easterlings, en quête de nouveaux pâturages.
Les Orques des Monts Brumeux
Quelques tribus Orques indépendantes habitent dans les hauteurs au Sud de la Moria car la plupart sont tombées sous le charme de Saroumane ou se sont déplacées vers le Nord au cours de ces dernières décennies. De ceux qui sont maintenant dans les Monts Brumeux, seuls les Orques communs (S. « Yrch ») de la tribu des Barz-Thrûgrim (Or. « Meurtriers de la Nuit ») présentent un réel danger. Lointains descendants des Orques survivants ayant combattu Eorl et Cirion au Parth Celebrant, ils rôdent dans les vallées de l’Est entre les sources du Cours d’Argent et du Bain-des-Ents. Leur repaire est taillé dans les Cavernes de la Douleur (S. « Ngwalmagryd »), au-dessus des sources donnant naissance à la Clairechaux. De cette cachette aux nombreuses cavités, ils partent souvent en raid dans les pâturages de la plaine au Nord du Wold, perturbant les Rohirrim de l’Emnet Est. Certains même dressent des camps temporaires dans des grottes des Collines de la Désolation.
Les Orques de Saroumane et les Semi-Orques représentent une menace encore plus abominable. Le Magicien Blanc utilise ses Lavons pour déclencher la panique dans les cœurs des Cavaliers se trouvant à proximité d’Isengard, dans l’espoir de rabrouer le moral de ses voisins ennemis. La nuit, les pâturages du Nord- Ouest de l’Emnet Ouest ne sont pas sûrs car des dizaines d’Orques parcourent les prairies en quête de viande fraîche et de butin. La plupart de ces brigands sont de véritables Orques, occasionnellement dirigés par un solide Uruk Haï mais certains sont des Semi-Orques.
Les Semi-Orques

En tant que résultat de la haine de Saroumane, les Semi-Orques (ou, pour les Cavaliers les Orques-Hommes) sont des descendants de la race créée par le Seigneur des Anneaux. Ils ont des liens étroits avec les Uruk Haï mais présentent des caractéristiques humaines. En fait, certains passent pour des Hommes Noirs bien que la majorité d’entre eux soient trop laids et violents pour pouvoir se donner une telle apparence. Toutefois, ils irritent les Rohirrim car, contrairement aux Orques en général, les Semi- Orques font des raids de jour comme de nuit et utilisent des tactiques rusées pour éviter les représailles des Rohirrim.
Quelques groupes de Semi-Orques un peu plus indépendants vivent dans les vallées de l’éperon rocailleux qui s’étend des Monts Brumeux entre Isengard et la Forêt de Fangorn. Dirigés par le Seigneur de Guerre Dûrbuhûk, ces groupes se déplacent vers l’Est, jusqu’au Bain-des-Ents, et il leur arrive même de tendre des embuscades à des voyageurs sur la route au Nord de la Rivière du Gouffre.
Les Drúedain
Les Rohirrim considèrent les hommes sauvages Drúedain (ou « Woses » ; Wo. « Drûgs »), comme de petites créatures trapues et peintes, à peine supérieures aux bêtes. Pour cette raison, les Cavaliers chassent les Drûgs pour le sport car les Woses sont les proies animales disponibles les plus vives. Aucune bête n’est plus rusée qu’un Drûg, sauf un Grand Dragon.
Malheureusement, les Rohirrim ont mal compris ces hommes particuliers. Pour les Cavaliers, les Drûgs ne sont pas des adversaires mais un simple jeu d’habileté et le meurtre d’un Wose est assimilé à une prise grandiose d’un cerf. Le fait que les Woses répondent souvent en abattant férocement des Cavaliers ne facilite pas l’amour entre les deux races ; pour les Hommes du Rohan, le risque de la mort est un fait commun à tous les bons sports.
Pour les Drûgs, cependant, les Rohirrim sont des ennemis sans merci, étrangement revêtus de mailles, qui coupent les arbres et qui massacrent les autres créatures juste parce qu’elles ne sont pas de leur espèce. Les Drûgs sont peu nombreux et la perte de l’un de leur frère les attriste d’une façon inconnue de la plupart des hommes. Les Drûgs ne peuvent arrêter les Cavaliers, ils ne peuvent que se retirer dans des cachettes reculées.
Alors qu’ils possédaient jadis les forêts des contreforts des Montagnes Blanches et des vallées de ces mêmes montagnes, les Drúedain se terrent maintenant dans le dense pays sylvestre de Tawar-in-Drúedain d’Anórien ou dans le Bois de Firien à la frontière du Rohan et du Gondor. D’autres vivent dans des zones boisées en altitude, ou dans les forêts de la Marche Occidentale, là où les Rohirrim chassent rarement. (D’autres plus nombreux vivent encore dans les lointaines régions inexplorés d’Andrast et de l’Eriador méridional). Ils construisent des maisons arboricoles et des fogous souterrains, ces derniers étant des maisons tapissées de pierre et recouvertes de terre faites de chambres et de tunnels taillés dans le paysage. Protégés par des cercles de statues en pierre criant de vérité, les hommes Púkel de la légende, les Drûgs restent entre eux, espérant qu’un jour les Cavaliers apprendront à contenir leurs divertissements.
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