Puissances


Ainur

« Puis­sants sont les Ainur, et Melkor est le plus puis­sant d’entre eux, mais qu’il sache, ainsi que tous les Ainur, que je suis Ilú­va­tar, ces thèmes que j’ai chan­tés, je vous les mon­tre­rai pour que vous puis­siez voir ce que vous avez fait. »
Le Sil­ma­ril­lion — Ainu­lin­dalë

Les Ainur furent créés par Ilú­va­tar avant toute autre chose. Ils par­ti­ci­pèrent avec lui à l’Ainulindalë ou Musique des Ainur, le Chant de la Créa­tion du « Monde Qui Est » : Eä. Les Ainur s’éprirent de la beauté d’Arda et cer­tains choi­sirent d’y demeu­rer. Nom­breux furent ceux qui des­cen­dirent et parmi eux, qua­torze devinrent les Valar, les Puis­sances tuté­laires d’Arda. Les autres Ainur de moindre puis­sance qui accom­pa­gnèrent les Valar devinrent les Maïar, leurs ser­vi­teurs.

Le quin­zième et plus doué de tous les Valar, Melkor, fut le pre­mier à tendre son esprit plein de désir vers cette créa­tion. Il voulut deve­nir Sei­gneur d’Arda et faire des Enfants d’Ilúvatar ses ser­vi­teurs. Mais ses ambi­tions furent contre­car­rées par les autres Valar, et son cœur se char­gea de Ténèbres et se tourna vers le Mal.

Les Ainur sont dotés de la Flamme Immor­telle. Ils pos­sèdent une vie propre et des dons par­ti­cu­liers. Chaque Ainu ne com­pre­nait que la part de l’esprit d’Ilúvatar dont il était issu. Melkor était le plus doué de tous les Ainur en puis­sance et en sagesse, il pos­sé­dait une part des talents de chacun. De l’avenir réservé aux Ainur nous savons peu de choses. Il est dit qu’à la Fin du Monde, les seconds Enfants d’Ilúvatar et les Ainur com­po­se­ront ensemble une Seconde Musique qui sur­pas­sera la pre­mière.

Valar

« Les Puis­sants », « Les Puis­sances d’Arda », « Les Gar­diens d’Arda », « Les Auto­ri­tés »

Les Valar sont les pre­miers des Ainur, assi­mi­lables aux pre­miers enfants d’Eru Ilú­va­tar. Ils sont ses pre­miers mes­sa­gers, les humains les assi­milent sou­vent à des dieux.

Origine des Valar

Les Valar font partie des Ainur, les Bénis, engen­drés par la pensée d’Ilúvatar, avant toutes autres choses. Ce sont les plus puis­sants et les plus grands des Ainur. Ils par­ti­ci­pèrent à la Grande Musique, y insuf­flant pro­fon­dé­ment leur pensée, mais ensuite, tandis que d’autres res­taient avec Ilú­va­tar au-delà du Monde, ils des­cen­dirent sur le Monde, ainsi que d’autres Ainur, les Maïar, dans lequel leurs pou­voirs sont conte­nus, et limi­tés, « et ils y res­te­raient éter­nel­le­ment, jusqu’à la fin, de sorte qu’ils en seraient la vie et qu’il serait leur vie même. En suite de quoi ils furent nommés les Valar, les Puis­sances du Monde » (Ainu­lin­dalë). Quand ils entrèrent dans le Monde com­mença le Temps. On peut éta­blir des liens de parenté entre eux, tout comme entre les Ainur, mais ce ne sont pas des liens comme nous les enten­dons, car tous furent engen­drés par la pensée d’Eru, et ce ne sont pas des êtres maté­riels ; ces liens sont la façon dont Eru Ilú­va­tar les ima­gi­nait. Il y avait sept Sei­gneurs des Valar, et Sept Reines des Valar, les Valier. 

Les Sept Valar sont : Manwë, Ulmo, Aulë, Mandos, Lórien, Oromë et Tulkas. 

On ne compte plus Melkor parmi les Valar. 

Les Sept Valier (les Reines d’Arda) sont : Varda (épouse de Manwë), Yavanna (épouse d’Aulë), Nienna, Estë (épouse de Lórien), Vairë (épouse de Mandos), Vána (épouse d’Oromë) et Nessa (épouse de Tulkas). 

« Ils étaient neuf des plus grands et des plus nobles, mais l’un fut retiré et ils res­tèrent huit, les Aratar, les Sei­gneurs d’Arda. »
Le Sil­ma­ril­lion — Vala­quenta

Les Aratar (les Exal­tés) étaient neuf, mais Melkor fut retiré de ce cercle, et ils ne sont plus que huit : Manwë et Varda, Ulmo, Yavanna et Aulë, Mandos, Nienna et Oromë. 

Construction du Monde & Demeure d’Almaren

Ce furent eux qui bâtirent la terre, prin­ci­pa­le­ment Manwë, Ulmo, Aulë et aussi Melkor. Melkor avait lancé son propre thème lors de la grande musique, dis­so­nant et opposé aux autres, et aussi convoi­tait-il le Monde pour lui seul, s’opposant aux autres Valar qui sou­hai­taient voir s’accomplir la Vision de la Grande Musique. C’est à ce moment que les Valar prirent forme phy­sique, sui­vant leur carac­tère, car ils n’en étaient pas obli­gés, pou­vant par­fai­te­ment demeu­rer invi­sibles, même pour les Elfes, mais Melkor prit une forme sinistre et impo­sante, majes­tueuse et ter­rible.

« Les Valar se mirent à prendre forme et cou­leur (…) cette forme venait de la connais­sance qu’ils avaient du Monde, visible, plutôt que du Monde lui-même, et ils n’en avaient pas besoin, sinon comme nous-mêmes d’un vête­ment, alors que nous pou­vons aller nus sans rien perdre de notre sub­stance. Ainsi les Valar peuvent mar­cher, sils le veulent, dénu­dés… »

Alors com­mença la pre­mière bataille, entre les Valar et Melkor. Tandis qu’ils construi­saient le monde, Melkor ten­tait de détruire leur ouvrage au fur et à mesure. Pen­dant long­temps il garda le dessus, jusqu’à ce que le Vala Tulkas vienne l’affronter et le mettre en fuite. La paix, pour un temps, était venue, et les Valar l’utilisèrent pour mettre en ordre le monde, les conti­nents, les mers, les plantes, les bêtes, bien qu’il n’eût nulle part la forme qu’ils dési­raient tout d’abord lui donner… Le monde était alors coupé en deux conti­nents, Aman, à l’Ouest, et les Terres du Milieu, Endor, à l’Est, sépa­rés par Bele­gaer, la Grande Mer. Les flammes étaient domp­tées, ou sous la terre, et il fallut de la lumière pour que se déve­loppe le monde. À là demande de Yavanna, Aulë porta au milieu des mers deux lampes qu’il avait fabri­quées, pour éclai­rer les Terres du Milieu, ce fut Varda qui les rem­plit et Manwë qui les alluma. Elles furent éle­vées sur d’immenses colonnes, plus hautes que toutes les mon­tagnes, l’une au nord, Illuin, et l’autre au sud, Ormal. La lumière inonda alors sans fin le Monde qui put vivre, mais qui atten­dait encore le Prin­temps de Yavanna. Les Valar firent alors leur pre­mière demeure, en Terre du Milieu, dans le Grand Lac, sur l’île d’Almaren, agréable à sou­hait, où ils firent une fête, et où Tulkas et Nessa se marièrent. Mais Melkor, tou­jours plus hai­neux à la vue de l’œuvre des Valar, bâtit sa for­te­resse Utumno dans le Nord, sous la terre, à l’abri de la lumière avec ses ser­vi­teurs qui s’étaient ral­liés à sa cause, et sa mal­fai­sance com­mença à se répandre peu à peu sur le monde. Les Valar com­men­cèrent à cher­cher sa demeure, mais lui, sûr de sa force, atta­qua le pre­mier et par sur­prise, détrui­sant les deux lampes, ce qui pro­vo­qua un grand cata­clysme, « et jamais Arda ne retrouva la forme que lui avaient donnée les Valar » (Quenta Sil­ma­ril­lion — Au Com­men­ce­ment des Jours).

Retraite à Valinor

Com­pre­nant que Melkor repré­sen­tait une grande menace, et impuis­sants à l’attaquer, de crainte entre autres de briser le Monde, les Valar aban­don­nèrent Alma­ren, qui fut détruit, et se reti­rèrent de l’autre côté de la Grande Mer, en Aman, et ils for­ti­fièrent leur demeure. Ils éle­vèrent les Pelori, les plus hautes mon­tagnes, comme muraille, et Manwë éta­blit son trône sur la plus haute, le Tani­que­til, et les Valar firent leur demeure for­ti­fiée à Vali­nor, abri­tée entre le rem­part des Pelori et la mer. Dans ce pays, ils appor­tèrent de belles choses qu’ils avaient conser­vées, et en firent d’autres, encore plus belles, et Vali­nor devint le lieu le plus magni­fique qu’ait porté Arda, où se trou­vait la cité des Valar, Vali­mar. Bien qu’ils puissent com­mu­ni­quer sans paroles, par télé­pa­thies, ils inven­tèrent un lan­gage, qu’on nomma plus tard Vala­rin, mais dont on ne sait que peu de choses, car il parais­sait peu agréable aux Elfes. Quand tout fut prêt, com­mença le chant de Yavanna, et les Valar l’écoutèrent, dans le Maha­naxar, le Cercle du Destin. Pous­sèrent alors les Deux Arbres de Lumière, Tel­pe­rion, l’arbre d’or, et Lau­re­lin, l’arbre d’argent, qui répan­dirent la lumière sur le monde. C’est alors que com­men­cèrent les Jours Heu­reux de Vali­nor, mais les Valar n’oubliaient pas le reste du monde. Pen­dant ce temps, notam­ment, Aulë œuvra les Nau­grim, les Nains, tant son désir de voir le monde se peu­pler était grand, mais il les laissa en repos, car ils ne devaient pas s’éveiller avant les Elfes, et Manwë et Yavanna « conçurent » les Aigles et les Gar­diens des Arbres, les Ono­drim.

Arrivée des Elfes, Grande Bataille & Captivité de Melkor

Durant de nom­breux siècles, les Valar res­tèrent à Vali­nor, heu­reux et pai­sibles. Seuls Yavanna et Oromë allaient encore sou­vent à l’extérieur, tandis que Melkor déve­lop­pait sa puis­sance, et fit une autre for­te­resse, Ang­band, diri­gée par son pre­mier lieu­te­nant, Sauron. Il arriva que s’approchait l’éveil des Pre­miers Nés, les Elfes, et ils s’inquiétèrent de ce que pour­rait faire Melkor, hési­tant à lui décla­rer la guerre. Fina­le­ment, ce fut Oromë, au cours d’une de ses che­vau­chées, qui les décou­vrit, près du lac Cui­vié­nen. Mais Melkor les avait trou­vés le pre­mier, et leur avait trans­mis la peur. Les Valar déci­dèrent alors qu’il fal­lait les pro­té­ger de Melkor, et Oromë resta avec eux, tandis que com­mença la Grande Bataille, entre Melkor et les Valar, qui déforma le nord-ouest des Terres du Milieu. Fina­le­ment, Tulkas rem­porta la vic­toire, et Melkor fut enchaîné avec Angai­nor, la chaîne conçue par Aulë. Mal­heu­reu­se­ment, les Valar négli­gèrent d’explorer toutes les cachettes de Melkor, et beau­coup de ses ser­vi­teurs se dis­si­mu­lèrent, Sauron, notam­ment, resta introu­vable. Melkor fut mis en prison dans le Fort de Mandos, pour de longs siècles. Alors les Valar hési­tèrent sur la conduite à adop­ter avec les Elfes. Cer­tains pen­saient, comme Ulmo, qu’ils devraient rester libres en Terre du Milieu, mais les autres, et ce furent eux qui l’emportèrent fina­le­ment, pré­fé­raient qu’ils viennent en Aman, crai­gnant les rudesses du monde exté­rieur, et dési­rant leur com­pa­gnie. Ce fut Mandos qui déclara alors : « Mal­heur à nous. »

Au début, les Elfes ne vou­laient pas les suivre, ayant été ter­ri­fiés par la colère des Valar lors de la guerre, mais Oromë prit trois ambas­sa­deurs parmi eux, Ingwë, Finwë et Elwë. Il leur fit voir Vali­nor, et la Lumière des Arbres, et ceux-ci furent enchan­tés. Les Elfes se sépa­rèrent alors en deux, ceux qui sui­virent Oromë, les Eldar, et ceux qui refu­sèrent l’appel des Valar, les Avari. C’était Oromë qui les gui­dait, leur fai­sant passer l’Anduin, et les Monts de Brume qu’avait érigé Melkor comme bar­rière, et arri­ver en Bele­riand. Ulmo, obéis­sant à l’avis géné­ral des Valar, uti­lisa une île pour leur faire passer la Grande Mer. Il déso­béit (un peu) en lais­sant les der­niers Teleri, qu’il connais­sait mieux, sur l’île, et ce fut celle de Tol Eressëa, I’Île Soli­taire. À Vali­nor, les Valar don­nèrent des terres aux Elfes, qui édi­fièrent beau­coup de belles choses. Manwë et Varda s’attachèrent aux Vanyar plus par­ti­cu­liè­re­ment, mais Aulë pré­fé­rait les Noldor, dans leur amour de construire de belles choses. Pen­dant ce temps, fina­le­ment, les Teleri de Tol Eressëa arri­vèrent aux aussi à Vali­nor, dans leur désir de la Lumière.

Melkor empri­sonné, et les Elfes réunis, œuvrant de belles choses, ce fut l’apogée de Vali­nor, et naquît Fëanor, le fils de Finwë. Peu après, Melkor se repen­tit, et fut libéré.

Discorde des Noldor

Fëanor, le plus habile des Elfes, fabri­qua alors les Sil­ma­rils, les plus splen­dides joyaux, qui ren­fer­maient la lumière des Arbres, consa­crés par Varda. Melkor fut jaloux, et les voulut pour lui. Il com­mença alors à semer ses men­songes et ses craintes dans le cœur des Elfes, sur­tout les Noldor qui étaient avides de savoir, tout en res­tant, en appa­rence, bien­veillant, et la dis­corde gagna la famille de Finwë, car Fëanor aimait peur ses demi-frères, Fin­gol­fin et Finar­fin, issus du second mariage de leur père, et la jalou­sie fit son appa­ri­tion dans la famille. Melkor leur apprit alors secrè­te­ment à faire des armes, et de quoi guer­royer. Fëanor par­lait de révolte contre les Valar, aspi­rant aux grands espaces des Terres du Milieu. Melkor s’éclipsa, et Fëanor fut condamné à douze ans d’exil par les Valar. Il construi­sit une for­te­resse au nord de Vali­nor, For­me­nos, et s’y ins­talla avec ses fils. Les Valar cher­chaient à rat­tra­per Melkor, qui avait dis­paru, et conti­nuait son œuvre mau­vaise. Ils orga­ni­sèrent une grande fête, pour récon­ci­lier les Elfes, et Fëanor fut convié, mais il vint seul et sans habits de fête, ni orne­ments. Néan­moins, il se récon­ci­lia avec Fin­gol­fin. C’est pen­dant cette fête que Melkor accom­plit son sinistre ouvrage, et, avec Ungo­liant, détrui­sit les Deux Arbres, et, pen­dant que tous se lamen­taient et réflé­chis­saient au moyen de leur rendre la vie, grâce aux Sil­ma­rils, tua Finwë et vola les trois joyaux de Fëanor. Celui-ci lui donna le nom de Mor­goth, le Noir Ennemi du Monde.

Il enflamma les Noldor, les pres­sant de le suivre, à la fois pour pour­suivre Mor­goth et reprendre les Sil­ma­rils, et échap­per aux Valar, qu’il consi­dé­rait plus comme des enne­mis. Et les Noldor le sui­virent, et il accom­plit son ter­rible ser­ment. Vint un mes­sa­ger de Manwë, qui pro­nonça un aver­tis­se­ment, mais la réponse de Fëanor l’obligea à s’incliner, réduit au silence. Ils par­tirent vers le nord, mais, devant tra­ver­ser la mer, vou­lurent convaincre les Teleri de leur donner leur navire, ou même de les suivre, à la conquête des Terres du Milieu. Les Teleri refu­sèrent, et sur­vint alors le Mas­sacre Fra­tri­cide d’Alqualondë, où les Noldor s’emparèrent de force des navires, tuant beau­coup de Teleri, avant de fuir. Vint un autre mes­sa­ger, plus funeste que le pre­mier, et cer­tains disent que c’était Mandos lui-même, et voici ses paroles :

« Vous pleu­re­rez des larmes sans nombre et les Valar for­ti­fie­ront Vali­nor pour vous enfer­mer dehors, afin que même l’écho de vos plaintes ne fran­chisse plus les mon­tagnes. La colère des Valar s’étend de l’Est à l’Ouest sur la maison de Fëanor, et elle tou­chera tous ceux qui les sui­vront. Leur Ser­ment les entraî­nera, les tra­hira ensuite et leur fera perdre jusqu’aux tré­sors qu’ils avaient juré de pour­suivre. Tout ce qui com­mence bien finira mal et la fin vien­dra des tra­hi­sons entre les frères et de la peur d’être trahi. Ils seront à jamais les Dépos­sé­dés.

Vous avez répandu injus­te­ment le sang de vos frères, vous avez souillé la terre d’Aman. Pour le sang vous ver­se­rez le sang et au-delà d’Aman vous mar­che­rez sous l’ombre de la Mort. Car si Eru ne vous a pas des­tiné à mourir de mala­die en ce monde, vous pouvez être tués et la mort s’abattra sur vous : par les armes, la souf­france et le mal­heur, et vos esprits errants devront alors se pré­sen­ter devant Mandos. Et là vous atten­drez long­temps, vous regret­te­rez vos corps perdus en implo­rant misé­ri­corde. Croyez-vous trou­ver de la pitié, croyez-vous que ceux que vous avez tué inter­cé­de­ront pour vous ? Et pour ceux qui n’atteindront pas le trône de Mandos et res­te­ront sur les Terres du Milieu, le monde devien­dra un far­deau qui les affai­blira, ils ne seront plus que les ombres d’un regret quand vien­dra la race plus jeune. Ainsi les Valar ont parlé. »

Et voici la réponse de Fëanor :

« Nous n’avons pas fait ce ser­ment à la légère et nous le tien­drons. On nous menace de grands maux, la tra­hi­son n’est pas le moindre, mais il n’est pas dit que nous aurons à souf­frir de la lâcheté ou de la peur des lâches. Alors je dis que nous allons conti­nuer et j’ajoute ces mots à la pro­phé­tie : les exploits que nous allons accom­plir seront chan­tés sur Arda jusqu’à la fin des temps. Beau­coup de Noldor, et Finar­fin le pre­mier, à la fois ter­ro­ri­sés par les paroles des Valar et hon­teux du Mas­sacre, reniant Fêanor, firent alors demi-tour, pour aller implo­rer le pardon des Valar, qui leur accor­dèrent, mais les autres conti­nuèrent leur route. De cela, il ne sera pas ques­tion ici. »

Le Soleil et la Lune et la Dis­pa­ri­tion de Vali­nor (titre du cha­pitre 12 du Quenta Sil­ma­ril­lion, cette his­toire n’étant dans les ver­sions pos­té­rieures, dans Home X par exemple, qu’un « mythe », le monde étant rond dès l’origine)

Les Valar res­tèrent long­temps dans les Cercles du Destin, les Vanyar à leurs côtés, et quand les mes­sa­gers rap­por­tèrent les paroles de Fëanor, Manwë pleura lon­gue­ment, avant de dire :

« Qu’il en soit ainsi ! Ces chants seront chè­re­ment payés, mais ils n’ont pas de prix, et c’est le seul pos­sible. Comme nous l’avait dit Eru, Eâ verra naître une beauté jusqu’alors impen­sée, et le mal appor­tera le bien. »

Ils ten­tèrent de soi­gner les Deux Arbres, et le chant de Yavanna et les pleurs de Nienna firent naître deux fruits, l’un de Tel­pe­rion, une grande fleur d’argent, l’autre de Lau­re­lin, un fruit d’or. Manwë les sanc­ti­fia, Aulë les œuvra, et Varda leur donna la force néces­saire pour tra­ver­ser Arda. Ils firent ces choses, car ils n’avaient pas aban­donné ceux des Terres du Milieu, et pour contra­rier Melkor. Arien, une Maia, fut choi­sie pour conduire le Soleil, Anar, et Tilion, pour conduire la Lune, sil. La Lune fut la pre­mière à partir, saluée par les Elfes des Terres du Milieu, et déran­geant Melkor et ses créa­tures, mais le Soleil l’épouvanta com­plé­ment. Au début le vol était irré­gu­lier, et les deux astres par­cou­raient sou­vent les cieux en même temps, mais fina­le­ment, il fut décidé qu’ils le feraient chacun à leur tour, Ulmo les fai­sant vite passer sous la terre sans être vu, pour réap­pa­raître à l’est le len­de­main. Mais Tilion est encore incer­tain, et il arrive que les deux astres se retrouvent ensemble, ou même que se pro­duise une éclipse, lorsqu’il s’approche trop d’Arien.

Crai­gnant la ruse de Mor­goth, les Valar for­ti­fièrent Vali­nor, éle­vant encore plus les Pelori, les gar­dant, orga­ni­sant une sur­veillance, et jetant les Îles Enchan­tées sur la Mer de la Brume, véri­table laby­rinthe infran­chis­sable, afin d’éviter une arri­vée depuis les mers, et jamais cette mer ne fut tra­ver­sée, à part par Eären­dil, « le plus grand marin de la légende ». Vali­nor était pro­té­gée, et fermée au monde exté­rieur, ce qu’on appelle Nur­talë Vali­no­reva, la Dis­pa­ri­tion de Vali­nor.

Premier Âge

Le Pre­mier Âge passa, les Valar étaient à l’abri à Vali­nor, et ils se dés­in­té­res­saient des affaires exté­rieures, lais­sant les Noldor et leurs alliés seuls contre Mor­goth en Terres du Milieu. Pour­tant ils n’abandonnaient pas com­plè­te­ment les Elfes exilés, en pen­sant aussi aux Humains, qui appa­rurent lors du pre­mier lever de soleil. Manwë envoya Tho­ron­dor et les Aigles, afin de sur­veiller Mor­goth, et d’aider les Noldor, et les Aigles devinrent les gar­diens de Gon­do­lin. Ulmo pen­sait aussi beau­coup aux Elfes et aux Hommes, et toutes les eaux lui appor­taient des nou­velles. Il voulut même les aider direc­te­ment, envoyant des songes à Turgon et Fingon, pour leur dire de se for­ti­fier, et ils se reti­rèrent dans les demeures de Gon­do­lin et Nar­go­thrond, et en appa­rais­sant à Tuor, dont il fit son mes­sa­ger, pour aller appor­ter sa parole au Roi Turgon et lui dire de se méfier de Mor­goth et de ne pas sur­es­ti­mer ses propres murs ; il envoya aussi plu­sieurs fois des mes­sa­gers auprès des deux rois. Ce fut lui aussi qui sauva Elwing de la noyade. Les Valar eurent aussi à juger du cas de Beren et Lúthien, qui atten­drit Mandos lui-même, et ils les ren­voyèrent en Terre du Milieu, à l’état de simples mor­tels, accom­plis­sant la volonté d’Ilúvatar.

Le Pre­mier Âge passa, et les souf­frances des Elfes et des Hommes en Terre du Milieu étaient grandes, et Mor­goth bien prêt d’arracher la vic­toire. Eären­dil Demi-Elfe, fils d’Idril et Tuor, tra­versa la Grande Mer et la Mer de Brume, pour aller implo­rer les Valar de leur par­don­ner, et de les aider. Eären­dil et son épouse Elwing furent « condam­nés » à rester à jamais à Vali­nor, et Eären­dil fut placé dans les cieux, dans son navire Vin­gi­lot, por­teur du Sil­ma­ril et mes­sa­ger des Valar. Fina­le­ment, les Valar atta­quèrent Mor­goth, et ce fut la Guerre de la Grande Colère, si ter­rible que le Bele­riand tout entier fut englouti. Il est tou­te­fois notable qu’ils ne par­ti­ci­passent pas direc­te­ment à cette guerre, envoyant leurs émis­saires. Ils se sai­sirent de lui, détrui­sirent ses légions, et le jetèrent hors du Monde, à jamais, par la Porte de la Nuit, enchaî­née à nou­veau avec Angai­nor, et ils par­don­nèrent aux Elfes qui s’étaient révol­tés.

Second Âge

Au début du Second Âge, les Valar firent sur­girent I’Île de Núme­nor, pour les Edain, les vaillants humains qui avaient com­battu Mor­goth, et ceux-ci devinrent les plus grands des Hommes. Tou­te­fois, il leur était inter­dit de navi­guer vers l’Ouest, vers Vali­nor, car si leur espé­rance de vie était ral­lon­gée, il res­tait des mor­tels. Pen­dant long­temps, ils s’en accom­mo­dèrent, mais bien­tôt ils envièrent les Elfes pour leur immor­ta­lité, et ne crai­gnaient les Valar que parce qu’ils étaient puis­sants. Ceux-ci leur envoyèrent des mes­sa­gers, qui cal­mèrent leur lan­gueur, pour un temps, mais l’Ombre gran­dis­sait à Núme­nor, et Sauron accrois­sait son pou­voir en Terre du Milieu. Celui-ci, cap­turé par Ar-Pha­razôn, der­nier Roi de Núme­nor, le per­suada fina­le­ment d’attaquer les Valar, ce qu’il fit, cau­sant la des­truc­tion de l’île bénie. Car les Valar lâchèrent leur pou­voir, et le Mael­strom qui s’ensuivit détrui­sit le Pays de l’Étoile, et la flotte du Roi, n’épargnant qu’Elendil le Fidèle et ceux qui le sui­vaient, qui par­tirent pour les Terres du Milieu. Aman­dil, père d’Elendil, était aupa­ra­vant parti en direc­tion de Vali­nor pour plai­der sa cause auprès des Valar, mais nul ne sait s’il y par­vint.

C’est aussi à ce moment-là que la Terre devint ronde, et que Vali­nor en fut placée au-dehors, acces­sible seule­ment par une Voie Droite.

Troisième Âge

Au Troi­sième Âge, les Valar se sont presque com­plè­te­ment effa­cés des affaires du Monde, obser­vant, mais n’agissant pas, tandis que beau­coup d’Elfes par­taient pour Vali­nor. L’envoi des Istari est leur seule action qui montre qu’ils agissent encore et se sou­cient des Terres du Milieu, les magi­ciens, mes­sa­gers venus porter leur bonne parole et mener la lutte contre Sauron.

Maïar

Les Maïar font partie des Ainur, tout comme les Valar, mais ils sont de puis­sance infé­rieure, engen­drés par la pensée d’Ilúvatar, et beau­coup des­cen­dirent avec eux dans le monde, et par­ti­ci­pèrent à sa créa­tion. On n’en connaît pas le nombre, mais il est fort pos­sible que ceux qui sont restés avec Ilú­va­tar à l’extérieur du monde soient plus nom­breux que ceux entrés en Arda. Beau­coup sont asso­ciés à l’un des Valar, dont ils sont les sui­vants, comme Ossê et Uinen, à Ulmo, mais cer­tains sont « indé­pen­dants ». Les Maïa d’Aulë semblent être faci­le­ment cor­rup­tibles, si l’on juge du nombre de ser­vi­teurs du mal qu’ils appor­tèrent au monde, ceci sûre­ment parce qu’ils sont natu­rel­le­ment orien­tés vers la créa­tion, la recherche, et cette envie peut dégé­né­rer en une volonté de pou­voir et de domi­na­tion. Sauron fut l’un des pre­miers à être cor­rompu par Melkor, ainsi que les esprits du feu, les ter­ribles Bal­rogs, et bien plus tard Sarou­mane. Évi­dem­ment, d’autres aussi tom­bèrent sous l’emprise du Noir Ennemi, atti­rés par sa gran­deur, des cadeaux sub­tils, la peur, ou des men­songes.

Par la suite leur his­toire se fond avec celle des Valar, si bien qu’il n’est pas néces­saire je pense de la décrire.

Signa­lons tou­te­fois Melian, qui fut la seule des Ainur à épou­ser un Enfant d’Ilúvatar, Thin­gol, et qui fut Reine de Doriath, et que lors de la Guerre de la Grande Colère, que lan­cèrent les Valar contre Mor­goth à la fin du Pre­mier Âge, aucun Vala ne par­ti­cipa ! Les seuls Ainur pré­sents étaient des Maïar, dont Eönwë, Hérault de Manwë.

Signa­lons aussi au Troi­sième Âge, les Istari qui furent envoyés par les Valar pour aider les peuples des Terres du Milieu contre Sauron, et qui étaient des Maïar.

Documents de la section


Docu­ments de la section

Auteur : J.R.R Tol­kien

Des­crip­tion de chacun des Valar, tels que pré­sen­tés dans le Sil­ma­ril­lion et les autres ouvrages du Pr. Tol­kien.

Auteur : J.R.R Tol­kien

Des­crip­tion de chacun des Maïar, tels que pré­sen­tés dans le Sil­ma­ril­lion et les autres ouvrages du Pr. Tol­kien.


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