Répertoire des Maïar


De nom­breux Maïar ne sont pas réper­to­riés ici, car la majo­rité d’entre eux ne sont pas au ser­vice des Valar.

Sauron

Q. Thau­ron (« l’Abominable »), S. Gor­thaur (« La Crainte Ter­rible »), « Le Sei­gneur des Anneaux », « Celui qui Régit les Anneaux », « Le Détesté », « Le Cruel ». Aussi appelé « L’œil Rouge » (qui était son emblème), ou plus sim­ple­ment « L’œil », « L’innommable », « Le Sans-nom », « Le Sei­gneur Téné­breux », « Le Sei­gneur Noir » ou « Le Prince Noir », « Le Maître de la Tour Sombre », ou tout sim­ple­ment « Lui » ou « Il », et, par Gollum, « La Main Noire ».

À l’origine un des plus puis­sants Maïar, ser­vant d’Aulë, les chants de ce peuple chantent encore sa gran­deur passée. Il rejoi­gnit rapi­de­ment Melkor, et depuis prit part à tous ses malé­fices, toutes ses four­be­ries. Il fut le plus grand des ser­vi­teurs de Mor­goth, son fidèle second.

Sauron

Avant le Pre­mier Age, pen­dant les Années des Arbres, Sauron diri­geait Ang­band, l’avant-poste de Melkor, qui était lui établi à Utumno. Il par­ti­cipa sûre­ment à la créa­tion des Orcs, peut-être même les créa-t-il lui-même, sur les sug­ges­tions de son maître. Après la Grande Bataille, et l’emprisonnement de Melkor, ce fut lui qui assura la « régence », atten­dant et pré­pa­rant le retour de son maître, car il n’avait pas été retrouvé, les Valar négli­geant de fouiller les der­niers recoins d’Angband. Pen­dant ce temps, il conti­nua cer­tai­ne­ment à « amé­lio­rer » la race des Orcs. Quand Mor­goth revint à Ang­band, il rede­vint son fidèle lieu­te­nant. Tou­te­fois, lorsque les humains s’éveillèrent, Mor­goth jugea l’évènement si impor­tant qu’il s’y rendit en per­sonne, et Sauron eut comme charge la conduite de la guerre pour un temps. Après, il est pos­sible qu’il se soit peut-être rendu lui-même auprès des humains, pour essayer de les cor­rompre (sous le nom du « Don­neur de Dons » anti­ci­pant ainsi son appa­rence en Ere­gion).

Deux ans après la Bataille de Dagor Bra­gol­lach (1A 455) c’est lui qui se rendit devant Minas Tirith, la for­te­resse d’Orodreth sur Tol Sirion, pour la faire tomber.

Sauron était devenu un sor­cier aux pou­voirs ter­ri­fiants, maître des ombres et des fan­tômes, dont l’infamie et la force cruelle défor­maient tout ce qu’il tou­chait et per­ver­tis­sait tous ceux qu’il gou­ver­nait. Sei­gneur des Loups-Garous, son règne était un sup­plice. Il prit d’assaut Minas Tirith grâce à un sombre nuage de ter­reur qu’il jeta sur les défen­seurs, et Oro­dreth dut s’enfuir à Nar­go­thrond. Sauron trans­forma le fort en tour de guet pour les armées de Mor­goth, cita­delle du mal­heur qui mena­çait le monde. La belle île de Tol Sidon devint un lieu maudit qu’on appela Tol-in-Gau­roth (« Pile des Loups-Garous »). Nulle créa­ture vivante ne pou­vait passer dans la vallée sans être vue de Sauron tapi en haut de sa tour.

Plus tard, il fut aussi chargé par Mor­goth de tuer Bara­hir et ses der­niers com­pa­gnons, à la tête d’une armée. Il cap­tura Gorlim, un de ses com­pa­gnons, en fai­sant appa­raître le spectre de sa femme, puis le fit mettre à mort après qu’il ait révélé où se trou­vaient les autres. Plus tard, lorsque le fils de Bara­hir, Beren, passa avec Finrod Fela­gund et ceux qui les sui­vaient, Sauron s’empara d’eux, et ce fut l’occasion du duel magique entre le ser­vi­teur de Mor­goth et le prince des Noldor. Sauron vaincu son adver­saire, et ils furent empri­son­nés dans ses geôles, et tous tués, sauf Beren, que Finrod sauva en se sacri­fiant.

Huan et Car­cha­roth © Ted Nas­mith

Plus tard arri­vèrent Lúthien et Huan pour déli­vrer Beren. Il envoya ses loups pour cap­tu­rer la prin­cesse Elfe, mais Huan les tua les uns après les autres, jusqu’à Drau­gluin, le plus grand et le plus fort, qui vint mourir à ses pieds. Il prit alors lui-même la forme d’un gigan­tesque loup, car il connais­sait le destin d’Huan, et ce fut le combat entre Huan et Sauron-le-Loup. Au cours du duel, il se chan­gea en ser­pent, puis reprit sa forme nor­male, mais fina­le­ment il fut vaincu, et soumis à Lúthien qui lui donna le choix entre lui lais­ser tout pou­voir sur l’île ou de rester à jamais sans prendre forme phy­sique. Il accepta de lui donner le contrôle de l’île, et s’enfuit jusqu’à Taur-nu-Fuin, sous la forme d’un grand vam­pire, un nuage qui cache­rait la Lune, lais­sant couler le sang qui s’échappait de sa gorge, et la forêt fut peu­plée d’horreur.

À la fin du Pre­mier Âge, et de la défaite de Mor­goth, il se rendit. Eönwë lui com­manda de se rendre en Aman pour être soumis au juge­ment des Valar, et même si cer­tains disent que son repen­tir était sin­cère, sur­tout devant la puis­sance de l’armée des Valar, il crai­gnait de devoir être leur pri­son­nier. Mais les liens qui l’unissaient au mal étaient trop forts. Croyant la Terre du Milieu à nou­veau aban­don­née, il se dressa à nou­veau, plein d’orgueil.

Il lui fallut du temps pour recons­truire sa puis­sance, et, crai­gnant Núme­nor, il entre­prit vers l’an 2A 1000 de se retran­cher en Mordor, et de construire Barad-dûr, la Tour Sombre. 

Anna­tar et Cele­brim­bor

Deux cents ans plus tard, Sauron tenta de séduire les Eldar, jugeant que les Elfes de l’Eriador étaient ses prin­ci­paux enne­mis, et que leur puis­sance pour­rait lui servir s’il arri­vait à les cor­rompre. Gil-Galad et Gala­driel refu­sèrent d’avoir affaire à lui, et il ne put aller en Lindon ni en Lori­nand. Mais il réus­sit à s’attirer les faveurs les for­ge­rons d’Eregion, Cele­brim­bor et les Gwaith-i-Mir­dain, avides de connais­sances dans les arts de la forge. Il choi­sit de leur donner son savoir, sous le nom d’Anna­tar (« le Sei­gneur des Dons »), et aussi d’Aulen­dil (« le Tout dévoué à Aulë ») ou Artame (« le Grand For­ge­ron »). À partir de 1500, ils for­gèrent ensemble les Anneaux de Pou­voirs.

En 1600, il forgea l’Anneau Unique, dans l’Orodruin, des­tiné à piéger ceux qui pos­sé­de­raient les autres anneaux, dans lequel il enferma une immense quan­tité de son pou­voir. Mais les Elfes eurent alors connais­sance de lui et de ses noirs des­seins. Il y eut la guerre en Eria­dor, et Sauron tua lui-même Cele­brim­bor, se fai­sant une ban­nière de son cadavre. Il était sur le point de vaincre les Eldar, lorsqu’arriva la flotte de Núme­nor, et il fut repoussé avec pertes. Sa haine pour les Numé­no­réens s’accrut alors, le Nord-Ouest et les côtes étaient en paix, mais il affer­mit sa puis­sance à l’Est.

Vers 2251 appa­rurent ses plus ter­ribles ser­vi­teurs, les Naz­gûls, esclaves des Neufs. Il son­geait à détruire Núme­nor, son prin­ci­pal ennemi, mais la puis­sance de l’île des Dune­dain était telle qu’il en était inca­pable. Aussi décida-t-il de faire par la ruse ce qu’il ne pou­vait faire par la force. Il se pro­clama Roi des Hommes, défia Núme­nor et ses colo­nies côtières. Ar-Pha­razôn débar­qua alors à Umbar, et Sauron dut s’incliner devant lui, et il fut emmené en cap­ti­vité à Núme­nor, en 3362. Pen­dant les années qui sui­virent, il sédui­sit len­te­ment le Roi, car il pou­vait encore prendre belle appa­rence, et, de pri­son­nier, il devint fina­le­ment conseiller, prô­nant la haine des Valar, la tyran­nie, et intro­dui­sant le culte de Melkor. En cela, il n’eut pas beau­coup de mal, car une grande partie de la popu­la­tion, ainsi que le Roi, était avec lui. Fina­le­ment, en 3319, il réus­sit à convaincre le Roi, qui était main­te­nant vieux, d’attaquer Vali­nor même, sachant très bien ainsi que les Dune­dain seraient détruits. Mais la réac­tion des Valar l’étonna et le ter­ro­risa, et la forme aimable sous laquelle il avait fait tel­le­ment de mal fut empor­tée avec la Sub­mer­sion de Núme­nor, et il ne put jamais la reprendre. 

Sauron en Mordor

Il retourna en Mordor, et prit une nou­velle image, telle qu’il était, de haine et de mal, et il se pré­para à la guerre, contre les nou­veaux Royaumes des Dune­dains et contre les Elfes. Il s’attaqua au Gondor, prit Minas Ithil, se pré­para à atta­quer Osgi­liath, mais fut vaincu par la Der­nière Alliance des Elfes et des Hommes, diri­gée par Gil-Galad et Elen­dil, à Dagor­lad. Puis ils firent le siège de sa for­te­resse Barad-dûr, qui dura sept ans. Il fut fina­le­ment vaincu, après avoir tué Gil-Galad et Elen­dil. Isil­dur, le fils d’Elendil, lui tran­cha le doigt qui por­tait l’Anneau, et le lui ôta. Il lui fallut long­temps pour rega­gner sa puis­sance et reprendre forme visible, et il partit loin dans l’Est.

Sauron Le Sei­gneur des Anneaux

Ainsi prit fin le Second Âge, et pen­dant long­temps la Terre du Milieu demeura en paix. Il fallut attendre plus d’un mil­lé­naire pour qu’apparaisse une Ombre dans Vert-Bois-le-Grand, qui fut rebap­ti­sée Mirk­wood, la Forêt Noire, et qu’arrivent les Istari, des­ti­nés à venir en aide aux peuples des Terres du Milieu et à com­battre Sauron. Cette Ombre, qui s’était retran­chée à Dol Guldur, était prise pour un Nazgûl. En 2060, alors que son pou­voir allait gran­dis­sant, Gan­dalf péné­tra dans la sinistre tour, et le poussa à fuir vers l’Est. C’est « la Paix Vigi­lante », les Naz­gûls occupent Dol Guldur. Durant tout ce début du Troi­sième Âge, il œuvra, avec les Naz­gûls, contre les Dune­dain et leurs alliés. Le Roi-Sor­cier détrui­sit peu à peu l’Arnor et le der­nier Roi d’Arthedain. Il poussa cer­tai­ne­ment les peuples du Sud et de l’Est à la guerre contre le Gondor, et fut aussi cer­tai­ne­ment à l’origine de la Grande Peste, en 3A 1636. 

Dol Guldur

En 2460, il revint à Dol Guldur (fin de la « Paix Vigi­lante »), et tous crai­gnaient le Nécro­man­cien qui occu­pait la tour. Il peupla la Moria de ses Ores, et s’efforça de recher­cher les Anneaux, sur­tout l’Unique. Il cap­tura Thrain, et lui prit le der­nier des Sept. En 2850, Gan­dalf péné­tra à nou­veau dans Dol Guldur, décou­vrant que c’était bien lui qui y vivait, et l’année sui­vante il pré­co­nisa de l’attaquer. Ceci n’eut pas lieu immé­dia­te­ment à cause des entre­prises de Sarou­mane, mais seule­ment en 2941. Sauron se retira en Mordor, mais ce n’était pas un grand pro­blème pour lui. Dix ans plus tard, il se déclara ouver­te­ment, et entre­prit de recons­truire Dol Guldur. C’est vers 3000 qu’il com­mença à piéger Sarou­mane avec le Palantír de Minas Ithil, qu’il détient, et que son pou­voir com­mença à s’agrandir. À la fin du Troi­sième Age, il atta­qua de toutes parts les Peuples Libres, au Gondor, au Rohan, en Lórien, à Mirk­wood, et dans le Val, mais il fut fina­le­ment détruit (voir la Guerre de l’Anneau pour plus d’informations).

Barad-dûr

Sa fin coïn­cide avec la fin de la Guerre de l’Anneau. Lorsque l’Anneau fut jeté au Feu d’Orodruin, ses pou­voirs dis­pa­rurent, Barad-dûr s’écroula, et il fut vaincu, car il avait placé dedans une grande partie de ses pou­voirs. Il aurait pu conqué­rir le monde même sans son Anneau, mais détruire celui-ci était le seul moyen de le vaincre. Il fut réduit à l’état d’un petit esprit méchant, mais inof­fen­sif, et inca­pable de recons­truire son essence char­nelle.

Les Balrogs

S. Balrog (plu­riel Bal­rogs, plu­riel cor­rect Belryg), Q. Vala­rauko (plu­riel Vala­rau­kar), « Démon de la Ter­reur », « Démon de Puis­sance ».

Glor­fin­del et le Balrog © John Howe

Les Bal­rogs étaient à l’origine des esprits du feu, des Maïar d’Aulë, qui furent atti­rés par Melkor très tôt, et qui devinrent ses démons de la peur. Jusqu’à la fin du pre­mier âge, ils furent les plus fidèles ser­vi­teurs de Melkor, et parmi les plus puis­sants, avec les Dra­gons.

Leur chef était Goth­mog, grand capi­taine d’Angband. Ils par­ti­ci­paient aux batailles, ser­vant d’officiers aux autres troupes, enca­drant les Orcs qui autre­ment res­taient dému­nis face aux Noldor. Ils étaient aussi des « sol­dats de choc », met­tant par exemple Ungo­liant en fuite après le vol des Sil­ma­rils. Ils furent la cause de beau­coup de morts et de souf­france en Terre du Milieu, prin­ci­pa­le­ment lors des grandes batailles du Pre­mier Âge. 

Ils furent presque tous tués lors de la Guerre de la Grande Colère, seuls quelques-uns s’échappèrent en se réfu­giant dans des cavernes et des lieux pro­fonds et sau­vages, comme celui qui chassa les Nains de la Moria et tua deux de leurs rois, et qu’on sur­nomma le Fléau de Durin. 

Gan­dalf et le Fléau de Durin © John Howe

On peut éta­blir une petite liste de leurs vic­times les plus illustres : Goth­mog blessa à mort Fëanor (avec d’autres Bal­rogs), tua Fingon (qui se fai­sait atta­quer par un autre Balrog par-der­rière), et tua Ecthe­lion tout en mou­rant avec lui. Glor­fin­del, le Sei­gneur Elfe de Gon­do­lin, tua un Balrog en le jetant dans un pré­ci­pice, mais fut entraîné avec lui. Durin VI et Náin 1er, Rois de Moria, furent vic­times de celui qu’on nomma le Fléau de Durin, avec quan­tité d’autres Nains et peut-être cer­tains membres de l’expédition de Ben. Enfin, Gan­dalf le Gris, par le même Fléau de Durin, après un combat au cours duquel ils s’entretuèrent, à la « Bataille du Pic ».

Outre la peur qu’ils ins­pirent, au combat, les Bal­rogs uti­li­saient aussi sou­vent un fouet à lanières de feu, ainsi que d’autres armes, épées de feu, haches enflam­mées, mas­sues. De par leur nature divine, ils maî­tri­saient aussi cer­tai­ne­ment de la « magie », pou­vant enflam­mer leurs corps, lancer des flammes, et d’autres pou­voirs liés au feu. Lors de Dagor Bra­gol­lach ils courent sur des fleuves de lave lancés par Mor­goth. Celui qui affronte Gan­dalf lance un contre-sort très puis­sant au sort de fer­me­ture du mage, et la porte vole en éclat, ainsi que, peu après, la salle entière. Les Bal­rogs devaient avoir une forme humaine, ou au moins huma­noïde, sinistre, et mena­çante, mais sûre­ment pas celle des monstres gigan­tesques et dotés d’ailes qu’on peut voir dans cer­taines repré­sen­ta­tions. S’ils pou­vaient voler, ceux que Glor­fin­del et Gan­dalf tuèrent auraient pu échap­per à la chute.

Voici la des­crip­tion du Balrog de la Moria :

Les rangs des Orques s’étaient ouverts, et ils recu­laient en masse, comme effrayés eux-mêmes. Quelque chose mon­tait der­rière eux. On ne pou­vait voir ce que c’était : cela res­sem­blait à une grande ombre, au milieu de laquelle se dres­sait une masse sombre, peut-être une forme d’Homme, mais plus grande ; et il parais­sait y rési­der un pou­voir et une ter­reur, qui allaient devant elle.

Elle arriva au bord du feu et la lumière dis­pa­rut comme si un nuage s’était penché dessus. Alors, d’un bond, elle sauta par-dessus la cre­vasse. Les flammes mon­tèrent en ron­flant pour l’accueillir et l’enlacer, et toute la fumée noire tour­noya dans l’air. Sa cri­nière flot­tante s’embrasa et flam­boya der­rière elle. De la main droite, elle tenait une lame sem­blable à une langue de feu per­çante, de la gauche un fouet à mul­tiples lanières.
— Aïe ! Aie ! gémit Lego­las. Un Balrog ! Un Balrog est arrivé !
Gimli écar­quilla les yeux :
— Le Fléau de Durin ! s’écria-t-il, et, lais­sant tomber sa hache, il se cou­vrit le visage.
— Un Balrog, mur­mura Gan­dalf. Je com­prends, main­te­nant.
Chan­ce­lant, il s’appuya lour­de­ment sur son bâton :
— Quelle mau­vaise for­tune ! Et je suis déjà fati­gué.

Le Fléau de Durin

Un Balrog qui échappa à la des­truc­tion d’Angband comme peut-être quelques autres, pen­dant la Guerre de la Grande Colère, et qui se réfu­gia sous les Monts de Brume, dans les pro­fondes mines de Moria. Mais il se peut très bien éga­le­ment qu’il soit le der­nier des Bal­rogs.

Gan­dalf et le Fléau de Durin © John Howe

Il resta caché, ou endormi, pen­dant plu­sieurs dizaines de siècles, jusqu’à ce qu’il soit réveillé, ou bien libéré, par les Nains en 1980 du Troi­sième Âge, qui creu­saient tou­jours plus pro­fon­dé­ment, à la recherche de mithril, ou peut-être réveillé par Sauron et l’agitation qu’il engen­drait chez les forces du mal. Il exter­mina une grande partie de leur peuple, et deux de leurs rois, Duan VI et Naïn 1er. Depuis il fut nommé Fléau de Duan, par les Nains. Même s’il accep­tait la pré­sence d’Orcs au ser­vice de Sauron, il ne lui fut pas soumis. Tout au plus tolé­rait-il leur pré­sence, comme celle des troupes d’un autre ser­vi­teur de son maître Mor­goth, qui plus est son plus grand ser­vi­teur, mais sans fran­che­ment recon­naître son auto­rité. En 3019 il tomba sur la Fra­ter­nité de l’Anneau, au pont de Khazad-dûm, le 15 jan­vier. Gan­dalf le fit tomber dans l’abîme après leur duel sur le pont, mais il fut emporté avec lui, le Balrog lui lan­çant son fouet autour de la jambe. Il fut pour­suivi par le magi­cien jusqu’au 23 jan­vier, au sommet du Zikar­zi­gil, et ter­rassé défi­ni­ti­ve­ment le 25, pré­ci­pité du haut de la mon­tagne.

— Un mal du Monde Ancien, m’a t’il paru, tel que je n’en ai jamais vu aupa­ra­vant, dit Ara­gorn. C’était en même temps une ombre et une flamme, puis­sante et ter­rible.
— C’était un Balrog de Mor­goth, dit Lego­las ; de tous les fléaux des Elfes, le plus mortel, hormis celui qui siège dans la Tour Sombre.
— En vérité, j’ai vu sur le pont ce qui hante nos pires cau­che­mars, le Fléau de Durin, dit Gimli d’une voix basse — et la peur se voyait dans ses yeux.

Gothmog

Le Prince des Balrog, et Grand Capi­taine d’Angband. Il blessa mor­tel­le­ment Fëanor, tua Fingon, et fut tué lors de la bataille de Gon­do­lin par Ecthe­lion de la Fon­taine, avant de le tuer lui aussi (dans cer­taines ver­sions il se noie dans une fon­taine avec Ecthe­lion qui l’entraîne au fond). À la bataille de Nir­naeth Arnoe­diad, il uti­li­sait une grande hache noire, et on a tout lieu de penser que c’était son arme habi­tuelle (dans les ver­sions les plus anciennes du Sil­ma­ril­lion, il est le propre fils de Mor­goth ! [cette hypo­thèse dis­pa­raît évi­dem­ment plus tard quand la nature des Valar devient plus pré­cise, et qu’il appa­raît évident qu’ils n’ont point d’enfants]). À la fin du Troi­sième, Age, le lieu­te­nant de Morgul qui diri­gea les troupes du Mordor contre Minas Tirith, porta son nom, assu­ré­ment en son hon­neur.

Goth­mog — Le Prince des Bal­rogs

À l’ouest de la bataille, Fingon et Turgon furent assaillis par une vague d’ennemis trois fois plus nom­breux que les forces qui leur res­taient. Goth­mog arriva, le Grand Capi­taine d’Angband, il s’enfonça comme un coin dans les armées des Elfes, encer­clant Fingon et reje­tant Turgon et Hurïn vers les marais de Serech. Puis il se tourna vers Fingon, et la ren­contre fut rude. À la fin Fingon se retrouva seul, tous ses gardes morts autour de lui, à com­battre avec Goth­mog. Alors un autre Balrog vint par-der­rière, lui lança comme une lanière de feu, et Goth­mog l’abattit d’un coup de sa hache noire. Une flamme noire jaillit du heaume de Fingon quand il s’ouvrit, et ainsi tomba le Grand Roi des Noldor. Ils écra­sèrent son corps dans la cendre avec leurs masses et ils pié­ti­nèrent dans son propre sang sa ban­nière bleue et argent.

Les Istari

Les Istari, les Mages, qui for­maient de l’Heren Ista­rion (Ordre des Mages) appa­rurent en Terres du Milieu après qu’un mil­lier d’années envi­ron se fussent écou­lés depuis le début du Troi­sième Âge, lorsque l’ombre offus­qua Vert-Bois-le-Grand, arri­vant aux Havres Gris, depuis Vali­nor. Ils avaient l’apparence de per­son­nages âgés, mais vigou­reux, et comme ils ne mour­raient pas, beau­coup d’hommes les prirent pour des Elfes. Ils étaient en réa­lité des Maïar envoyés par les Valar, peut-être à la demande d’Ilúvatar, en Terres du Milieu, pour contrer l’influence de Sauron. Ceci, Círdan le savait, et il ne le révéla qu’à Elrond et Gala­driel.

Les Istari

Ils devaient servir d’émissaires, cinq êtres de même nature que Sauron pour lutter contre lui, appor­ter l’union entre les dif­fé­rentes races, contre l’Ennemi, en éveillant toutes les bonnes volon­tés, et furent parmi les plus impor­tants membres du Conseil Blanc. Mais en aucun cas leurs pou­voirs ne devaient leur servir pour domi­ner, ou pour affron­ter Sauron direc­te­ment, mais plutôt en aidant ceux qui comp­taient le faire. 

Ils étaient cinq, Curumo et Aiwen­dil, Alatar et Pal­lando, et Olórin, qui était seul. Selon cer­tains textes, ceux-ci ce ne seraient que « cinq de leurs chefs » qui débar­quèrent dans le nord-ouest de la Terre du Milieu, ce qui vou­drait dire qu’il y en eût d’autres, dans d’autres régions, et cela est plau­sible lorsqu’on sait que le Sud et l’Est étaient sous la domi­na­tion de Sauron. Ces noms étaient leurs noms dans les Terres Immor­telles, mais on leur donna d’autres noms en Terres du Milieu : Curumo fut sur­nommé Sarou­mane ou Curu­nir, Aiwen­dil Rada­gast, et Olorin Gan­dalf, ou Mithran­dir, ou encore Thar­kûn ou Inca­nus. Alatar et Pal­lando se ren­dirent dans l’Orient avec Curumo et ne furent plus connus que comme les Mages Bleus, et on n’entendit plus parler d’eux.

Noms en Quenya Valar Asso­ciés Autres Noms
Aiwen­dil Yavanna Rada­gast le Brun
Alatar Oromë Mage Bleu
Curumo Aulë Sarou­mane, Curu­nir
Olorin Irmo (Manwë & Varda) Gan­dalf, Mithran­dir, Thar­kûn, Inca­nus
Pal­lando Oromë (Mandos & Nienna) Mage Bleu

En s’incarnant sur terre, ils prirent corps d’hommes, mais pas seule­ment leur appa­rence : ils deve­naient aussi sujets à la faim, à la fatigue et aux bles­sures des humains (on le voit par exemple quand Gan­dalf est blessé au bras à la Bataille des Cinq Armées), ainsi qu’à la cor­rup­tion. Ils pou­vaient faillir dans leur mis­sion et même s’écarter du chemin du bien et de la raison, mais n’étaient pas sujets aux années, et ils ne vieillis­saient pas, ou très peu et très len­te­ment. Le Royaume Bien­heu­reux leur han­tait encore l’esprit, comme une vision sous-jacente, mais pour y accé­der il leur fal­lait rem­plir leur mis­sion, et seul Olórin revint sur les terres immor­telles. Les autres faillirent dans leur mis­sion, Curumo se mit à servir le mal en fai­sant concur­rence à Sauron, et Aiwen­dil s’éprit tel­le­ment des ani­maux qu’il cessa de s’intéresser aux affaires d’Arda.

Chaque Istar était asso­cié à un Vala : Curumo était un Maïa d’Aulë, Aiwen­dil de Yavanna, Alatar d’Oromë, Pal­lando d’Oromë (mais choisi en fait par Mandos et Nienna), et Olórin d’Irmo (bien qu’il soit plus étroi­te­ment asso­cié à Manwë et Varda), et avait ses pou­voirs et capa­ci­tés propres. Alatar prit Pal­lando avec lui par amitié, et Curumo prit Aiwen­dil par obli­ga­tion, de l’épouse de son maître Aulë.

Lorsque mille ans peut-être se furent écou­lés, et que la pre­mière ombre offus­qua Vert-Bois-le Grand, les Istari ou Mages appa­rurent en Terre du Milieu. Plus tard, on a dit qu’ils venaient de l’Extrême-Occident, et qu’ils étaient mandés pour contrer le pou­voir de Sauron et pour unir tous ceux qui avaient la volonté de lui résis­ter ; mais il leur était inter­dit de l’affronter direc­te­ment, puis­sance contre puis­sance, ou de cher­cher à gou­ver­ner les Elfes ou les Hommes par la force ou la peur.

Aiwendil (Radagast)

Q. Aiwen­dil (« Ami des Oiseaux »), « Rada­gast le Brun ». 

« Car Rada­gast, le qua­trième, se prit d’amour pour toutes les bêtes et les oiseaux qui foi­son­naient en Terre du Milieu, et il renonça à la com­pa­gnie des Elfes et des Hommes, pas­sant ses jours parmi les créa­tures sau­vages. »
Contes et légendes inache­vés : le Troi­sième Âge — Les Istari

Rada­gast © Wang Yuxi

Rada­gast était l’un des cinq Istari connus. Il se nom­mait Aiwen­dil à Vali­nor, et en Terre du Milieu, on le sur­nomma Rada­gast, un nom au sens incer­tain. Il arriva aux Havres Gris vers 1000 3A, en qua­trième, après Sarou­mane et les deux Mages Bleus. Maïa au ser­vice de Yavanna, il aimait par-dessus tout les bêtes et c’est pour cela que l’on dit qu’il faillit à sa mis­sion. Sarou­mane le mépri­sait par­ti­cu­liè­re­ment, pro­ba­ble­ment parce que Yavanna incita son époux, Aulë, à obli­ger Sarou­mane à le prendre en sa com­pa­gnie, ce qui ne lui plut pas.

Rada­gast était vêtu de brun et demeu­rait géné­ra­le­ment dans sa demeure de Rhos­go­bel, en lisière de la Grand’Peur. On ne connaît pas le sort de Rada­gast après la Guerre de l’Anneau, et sa der­nière appa­ri­tion est au début de l’an 3018, où il fait part à Gan­dalf d’un mes­sage de Sarou­mane.

« Rada­gast est un digne Magi­cien, bien sûr, un maître des formes et des chan­ge­ments de teintes, et il a une grande connais­sance des herbes et des bêtes, et les oiseaux sont par­ti­cu­liè­re­ment ses amis. »
Le Sei­gneur des Anneaux — Livre II — Cha­pitre 2

Alatar (Mage Bleu)

Q. Alatar, Mori­neh­tar.

Alatar — Mage Bleu

« Des deux Mes­sa­gers Bleus, on ne sut pas grand-chose dans l’Ouest, et ils n’avaient point d’autres noms, hors Ithryn Luin, « Les Mages Bleus » ; car ils se ren­dirent à l’Est en com­pa­gnie de Curunír, mais jamais ne revinrent ; et à ce jour, on ignore s’ils res­tèrent dans l’Est pour accom­plir la mis­sion qui leur avait été confiée, ou bien s’ils trou­vèrent la mort, ou encore, comme le pen­sèrent cer­tains, s’ils suc­com­bèrent aux machi­na­tions de Sauron, et furent par lui réduits en ser­vi­tude. »

Contes et légendes inache­vées : le Troi­sième Âge — Les Istari

Un Maïa d’Oromë, volon­taire pour partir en Terres du Milieu com­battre Sauron, comme l’un des Istari. Il est pré­senté comme le deuxième des Istari. Il prit Pal­lando avec lui, par amitié. De ses actes en Terre du Milieu on ne sait que très peu de choses. Avec Pal­lando, il fut ensuite connu sous le nom des Ithryn Luin, « Les Mages Bleus ».

Curumo (Saroumane)

Q. Curumo (« Homme de Talent »), Curunír, « Sarou­mane le Blanc ».

« Le pre­mier qui arriva avait grande allure et noble main­tien, les che­veux de jais et la voix très suave, et tous, ils le tinrent, même les Eldar, comme le pre­mier de son Ordre. »
Contes et légendes inache­vées : le Troi­sième Âge — Les Istari


« Sarou­mane est un Magi­cien, répon­dit Syl­ve­barbe. Je ne connais pas l’histoire des Magi­ciens. Ils sont appa­rus après la venue des Grands Navires sur la Mer, mais je ne sau­rais abso­lu­ment pas dire s’ils vinrent ainsi. Sarou­mane était consi­déré comme grand parmi eux, je crois. Il cessa de vaga­bon­der de droite et de gauche et de s’occuper des affaires des Hommes et des Elfes il y a quelque temps — vous diriez il y a très long­temps, et il s’établit à Angre­nost, ou l’Isengard comme l’appellent les Hommes de Rohan. Il était très tran­quille au début, mais sa renom­mée com­mença de croître. Il fut choisi comme chef du Conseil Blanc, dit-on ; mais le résul­tat ne fut pas des meilleurs. Je me demande à pré­sent s’il ne se tour­nait pas déjà vers le mal. »
Le Sei­gneur des Anneaux — Livre III — Cha­pitre 4

Sarou­mane le Blanc

Un Maïa d’Aulë, qui fut volon­taire pour aller en Terre du Milieu comme l’un des Istari, il prit Aiwen­dil avec lui à la demande de Yavanna. Il fut ensuit connu sous le nom de Sarou­mane sur la Terre du Milieu, mais son destin fut sombre.

Les Eldar l’appelaient Curunír, les Hommes Sarou­mane le Blanc, et il se nom­mait Curumo lorsqu’il était Maia d’Aulë en Vali­nor. On ne lui connaît pas d’autres noms, quoiqu’il en eût peut-être d’autres lors de ses voyages à l’Est. Il était le chef de l’ordre des Istari, dont il fut le pre­mier à accos­ter aux Havres Gris. Les Elfes virent tout de suite qu’il devait être le plus grand de son ordre, car il avait grande allure, et un main­tien noble. Il avait les che­veux de jais, et une voix très suave, qui en ensor­cela plus d’un. Il était aussi chef du Conseil Blanc, même si Gala­driel aurait pré­féré voir Gan­dalf à cette place. Sarou­mane s’intéressait beau­coup aux Hommes et à leur his­toire ainsi qu’à la forge, très par­ti­cu­liè­re­ment aux Anneaux de Pou­voir, il en sut pro­ba­ble­ment presque autant que Sauron lui-même.

Il erra long­temps d’ouest en est et apprit beau­coup, mais, entre 2726 et 2798 3A, sous le règne de Fréaláf, roi de la Marche, il reçut la Clef d’Orthanc, qui devint sa demeure. En 2851, lors du Conseil Blanc durant lequel Gan­dalf annonça que le véri­table maître de Dol Guldur était Sauron et non un Nazgûl, Sarou­mane s’opposa for­te­ment à l’avis de Gan­dalf de s’attaquer à la for­te­resse du Nécro­man­cien et ceci dans le seul des­sein de voir l’Anneau Unique réap­pa­raître. Son avis l’emporta et il com­mença une enquête aux abords des Champs d’Iris. En 2939 3A, Sarou­mane décou­vrit que les ser­vi­teurs de Sauron fouillaient eux aussi le lieu, et il en conclut que Sauron avait appris que l’Anneau Unique était tombé à cet endroit du doigt d’Isildur. En 2953 3A, lors de la der­nière réunion du Conseil Blanc, Sarou­mane fei­gnit avoir décou­vert que l’Anneau avait coulé le long de l’Anduin puis avait dis­paru au fond de la Mer. Il se retira à Isen­gard dont il for­ti­fia les défenses. Jaloux de Gan­dalf, il l’espionna étroi­te­ment et nota l’intérêt qu’il por­tait à la Comté. Il com­mença alors à entre­te­nir des agents à Bree et dans le Quar­tier Sud.

Sarou­mane et le Palantír d’Orthanc

Autour de l’an 3000 3A, Sarou­mane osa uti­li­ser le Palantír d’Orthanc et se fit piéger par Sauron. À partir de ce moment, Sarou­mane agit en traître par rap­port au Conseil Blanc. Ses espions rap­por­tèrent que la Comté était étroi­te­ment sur­veillée et défen­due par les Rôdeurs. En 3018, Sarou­mane empri­sonna Gan­dalf au sommet d’Orthanc après lui avoir demandé de l’aider à trou­ver l’Anneau Unique pour pou­voir gou­ver­ner la Terre du Milieu et se révéla ainsi comme étant un traître. Gan­dalf s’échappa pour­tant grâce à Gwai­hir, sei­gneur des Aigles et des autres oiseaux.

En février 3019, Sarou­mane entra en guerre contre les Rohir­rims, enga­gea les batailles des Gués de l’Isen, et Erken­brand fut battu. C’est là le début de la Guerre de l’Anneau. Les Ents mar­chèrent sur l’Isengard, l’atteignirent dans la nuit du 2 au 3 mars et rava­gèrent la cita­delle, sous les yeux de Sarou­mane dont l’armée fut déci­mée lors de la Bataille du Gouffre de Helm. Le 5 mars, Gan­dalf et Théo­den arri­vèrent à Isen­gard. Gan­dalf chassa Sarou­mane de l’ordre des Istari et brisa son bâton. Sarou­mane s’enferma dans Orthanc, sur­veillé par Syl­ve­barbe. Mais il n’avait tou­jours pas perdu une de ses armes les plus puis­santes : sa voix.

Sarou­mane

Après quelques réflexions, Sarou­mane remit la Clef d’Orthanc à Syl­ve­barbe et se diri­gea vers la Comté, où les choses avaient bien changé depuis le départ de Frodo Sac­quet. Sarou­mane était le grand chef, mais uti­li­sait Lotho Sac­quet de Besace pour com­man­der la Comté. En novembre, Frodo, Sam­sa­gace Game­gie, Meria­doc Bran­de­bouc et Per­egrin Touque attei­gnirent Lèzeau et appe­lèrent les Hob­bits de la Comté à se révol­ter contre cette dic­ta­ture. Ils se bat­tirent contre les Hommes de Sarou­mane et rem­por­tèrent la bataille de Lézeau. Ils se ren­dirent ensuite à Cul-de-Sac pour chas­ser Lotho, mais ils y trou­vèrent Sarou­mane, sur­nommé Shar­coux.

Sarou­mane mourut de la main de son ser­vi­teur Gríma Langue-de-Ser­pent, d’un coup de poi­gnard. Au moment de sa mort, un nuage essaya de se diri­ger vers l’ouest, mais il fut repoussé par le vent, ce qui peut signi­fier que l’esprit de Sarou­mane ne put retour­ner à Vali­nor.

Sarou­mane — Shar­coux et Gríma Langue-​de-​Ser­pent

Olórin (Gandalf)

Q. Olórin « Elfe au bâton », Incá­nus, Láths­pell, Mithran­dir, Olórin, Thar­kûn. « Mai­son­grise », « Pèle­rin Gris », « Cor­beau de Tem­pête », « le Cava­lier Blanc » (pre­mière tra­duc­tion). « Gris­man­tel », « Pèle­rin Gris », « Cor­beau de Tour­mente », « le Cava­lier Blanc » (seconde tra­duc­tion).

« À la fin de la deuxième semaine de sep­tembre, une char­rette arri­vée par la route du Pont du Bran­di­vin tra­versa Bel­leau en plein jour. Un vieillard la condui­sait tout seul. Il por­tait un grand cha­peau bleu et pointu, une longue cape grise et un fou­lard argent. Il avait une longue barbe blanche et des sour­cils brous­sailleux qui dépas­saient en bor­dure de son cha­peau. »
Le Sei­gneur des Anneaux — Livre I — Cha­pitre 1

Gan­dalf « Pèle­rin Gris »

Un Maïa d’Irmo, « le plus sage des Maïar ». Il vivait en Lórien, et se ren­dait sou­vent aussi auprès de Nienna. Ainsi, il apprit la com­pas­sion. Il aimait beau­coup les Elfes, et sou­vent il pas­sait parmi eux, invi­sible, pour donner des visions magni­fiques et des éclairs de sagesse. Dans son nom on trouve la racine « olor » qui désigne le rêve (pas celui du dor­meur, mais la vision de quelque chose qui n’est pas phy­si­que­ment pré­sent).

Choisi pour être un des Istari, par Manwë (et Varda), il refusa dans un pre­mier temps, s’estimant trop faible et crai­gnant Sauron. « Raison de plus, affirme Manwë, pour qu’il parte », et il lui en donne l’ordre (suivent des mots illi­sibles où l’on croit lire le mot « troi­sième »). Mais à cela, Varda lève la tête et dit : « Non, pas en tant que troi­sième »; et Curumo ne manqua pas de s’en sou­ve­nir.

Gan­dalf entre à Dol Guldur

En 2063 3A, Gan­dalf se rendit à Dol Guldur, et il fit fuir Sauron dans l’est. Ainsi com­mença la période connue sous le nom de Paix Vigi­lante : les forces du Mordor res­tèrent rela­ti­ve­ment calmes pen­dant quatre siècles. Sauron revint à Dol Guldur en 2460 3A, plus puis­sant que jamais, et les Sages, inquiets, déci­dèrent de réunir un Conseil des­tiné à orga­ni­ser la lutte contre l’Ennemi. Gala­driel aurait aimé que Gan­dalf en soit le chef, mais celui-ci s’effaça au profit du pre­mier des Istari, Sarou­mane le Blanc.

En 2850, Gan­dalf revint à Dol Guldur afin de déter­mi­ner qui en était le maître. C’est à cette occa­sion que Thráin, qui se trou­vait enfermé dans les cachots de la for­te­resse depuis cinq années, lui remit la carte d’Erebor ainsi que la clé ouvrant la porte secrète de la Mon­tagne Soli­taire. Ces deux objets per­mirent à Gan­dalf d’organiser avec Thorin Lécu­de­chesne l’Expédition d’Erebor à laquelle Bilbo Bessac prit part, un peu malgré lui. C’est durant cette expé­di­tion que ce der­nier trouva l’Anneau Unique et c’est au terme de celle-ci que Bard tua Smaug. La mort du Dragon de la Mon­tagne Soli­taire était le but ultime de Gan­dalf et le nord-est de la Terre du Milieu fut ainsi libéré d’une menace sérieuse en cas de guerre contre Sauron.

Gan­dalf le Blanc

Ce n’est que très tard, en 3018 3A que Gan­dalf décou­vrit la vraie nature de l’anneau dont Frodo Bessac avait hérité de son oncle Bilbo. C’est ainsi que Frodo entama son long voyage vers Fen­de­val, tandis que Sarou­mane révé­lait sa dupli­cité en pié­geant Gan­dalf, le tenant captif au sommet d’Orthanc. Il put s’échapper grâce à Gwai­hir et assista ainsi au Conseil d’Elrond, où la déci­sion fut prise de tenter de détruire l’Anneau et ainsi fut formée la Fra­ter­nité de l’Anneau. Guidée par Gan­dalf, celle-ci prit la direc­tion du Mordor afin de détruire l’Unique en le jetant dans les flammes de l’Orodruin. Inca­pables de fran­chir le col du Caradh­ras, ils tra­ver­sèrent la Moria, où Gan­dalf com­bat­tit le Balrog et mourut, mais il fut ren­voyé par Eru avec de plus grands pou­voirs : il était désor­mais Gan­dalf le Blanc, des­tiné à rem­pla­cer Sarou­mane à la tête des Istari et de mener à bien sa tâche, ce qu’il réus­sit : la chute de Sauron, le 25 mars 3019 3A, cou­ronna les deux mil­lé­naires que passa Gan­dalf à lutter contre son influence, et jus­ti­fia la confiance qu’il avait placé dans le peuple hobbit.

Gan­dalf était consi­déré par la plu­part des gens de la Terre du Milieu comme un simple magi­cien : pour les Hob­bits, il n’était connu que pour ses feux d’artifice, quant aux Rohir­rims, ils le connais­saient sur­tout pour ses mau­vaises nou­velles. Malgré tout, ses efforts ont permis de contrer la menace que repré­sen­tait Sauron et de détruire l’Anneau Unique. Puisque sa tâche était accom­plie, il laissa la Terre du Milieu aux mains des Hommes et repar­tit pour Vali­nor à la fin du Troi­sième Âge, au sein de la Der­nière Che­vau­chée des Por­teurs des Anneaux.

Pallando (Mage Bleu)

Pal­lando — Mage Bleu

Un Maïa d’Oromë (mais qui rem­place ici Mandos et Nienna), il vint en Terre du Milieu avec Alatar, par amitié. Il partit avec lui dans l’Est, comme l’un des deux Mages Bleus.

Ithryn Luin signi­fie « Mages bleus » en Sin­da­rin. Ce nom fait réfé­rence à leurs robes de cou­leur bleu marine, de la même façon que Rada­gast est sur­nommé « le Brun », Sarou­mane « le Blanc » et Gan­dalf « le Gris », puis « le Blanc ».

Le Sei­gneur des anneaux ne les évoque que de façon indi­recte, lorsque Sarou­mane parle des « Baguettes des Cinq Magi­ciens ». Quelques années après la publi­ca­tion du Sei­gneur des anneaux, Tol­kien répond à une lec­trice dési­reuse de connaître la cou­leur des deux der­niers Mages en disant qu’il « ne sait vrai­ment rien de clair au sujet des deux autres », et qu’il « croit qu’ils sont partis en émis­saires vers des régions éloi­gnées, l’Est et le Sud… en mis­sion­naires des contrées « occu­pées par l’ennemi », si l’on peut dire ». Il indique éga­le­ment qu’il les « soup­çonne d’avoir fondé ou initié des cultes secrets et des tra­di­tions « magiques » qui ont per­duré après la chute de Sauron ».

Les autres Maïar

Arien

Arien

Une Maïa d’Aulë, un des esprits du feu qui ne furent pas cor­rom­pus par Mor­goth en deve­nant l’un des Bal­rogs. Elle s’occupait des fleurs de Vána en les arro­sant avec la rosée de Lau­re­lin. Comme elle était forte et ne crai­gnait pas la cha­leur, elle fut choi­sie pour diri­ger Anar, le Soleil.

Ses yeux brillaient d’un éclat insou­te­nable pour les Eldar, et en quit­tant Vali­nor elle aban­donna aussi le vête­ment de chair qu’elle avait choisi, à l’instar des Valar, et devint comme une flamme nue, ter­rible et splen­dide.


Eönwë

Eönwë

Un des plus grands Maïar des­cen­dus sur Arda, il est le Hérault de Manwë et son porte-ban­nière. C’est lui qui diri­gea les forces des Valar lors de la Guerre de la Grande Colère, et reprit les Sil­ma­rils à Mor­goth, à qui il dicta le juge­ment des Valar. 

Sa vaillance au combat est inéga­lée, et qui eut aussi à déci­der de lais­ser libres Maedh­ros et Maglor lorsqu’ils lui déro­bèrent les Sil­ma­rils. Après la guerre, il vint quelque temps parmi les Edains, pour les ensei­gner, leur donner la sagesse, et une vie plus longue qu’aux autres hommes.


Ilmarë

Ilmarë

« Les pre­miers des Maiar de Vali­nor dont les noms furent conser­vés dans l’histoire des jours anciens sont Ilmarë, la ser­vante de Varda, et Eönwë, héraut de Manwë et son porte-ban­nière, dont nul sur Arda ne sur­passe la vaillance au combat. »
Le Sil­ma­ril­lion — Vala­quenta

Maïa au ser­vice de la Valië Varda. Cer­tains pensent qu’elle est une des Maiar les plus puis­santes, comme Eönwë, héraut de Manwë.

Melian

Melian

Une Maïa de Vána et d’Estë, très sage, très belle, et chan­tant mer­veilleu­se­ment bien, qui vécut long­temps dans les jar­dins de Lórien à Vali­nor, s’occupant des fleurs d’Irmo, avant de partir pour les Terres du Milieu, et tous les ros­si­gnols la sui­vaient. Avant la créa­tion du Monde, elle était une sœur de Yavanna. Lorsqu’elle chan­tait à Vali­nor quand la Lumière des Deux Arbres se mêlait, les Valar s’approchaient, les oiseaux se tai­saient, et même les sources oubliaient de couler. Quand les Elfes s’éveillèrent, elle quitta Vali­nor pour les Terres du Milieu, ou elle prit la forme d’un des pre­miers Enfants d’Ilúvatar, en accep­tant aussi les incon­vé­nients et les entraves de la chair ter­restre.

Pen­dant le Grand Voyage vers Vali­nor, Elvvê Sin­gollo, qu’on appela plus tard Elu Thin­gol, errait sou­vent dans les vastes forêts, et il la ren­con­tra à Nan Elmoth, en train de chan­ter. Là ils devinrent ins­tan­ta­né­ment amou­reux l’un de l’autre, et elle fut la seule des Ainur à s’unir avec l’un des Enfants d’Ilúvatar. Ils fon­dèrent le royaume de Doriath, leurs sujets étaient les Elfes Sindar, qui ne par­tirent pas pour Vali­nor, et la Reine Melian était une des plus sages et des plus puis­santes enne­mies de Mor­goth en Terre du Milieu. Pour pro­té­ger son royaume, grâce à ses pou­voirs, elle entoura son royaume d’une bar­rière magique, l’Anneau de Melian, qui en inter­di­sait l’entrée à qui que ce soit contre sa volonté. De leur union naquit Lúthien Tinu­viel, la plus belle des Enfants d’Ilúvatar. Ils régnèrent long­temps ensemble, dans leur palais de Mene­groth, les Mille Cavernes, Melian fut une sage conseillère pour son époux, clair­voyante et de la race des Ainur, mais qui ne fut mal­heu­reu­se­ment pas tou­jours écou­tée, lors de l’histoire de Beren, ou du Nau­gla­mir. Gala­driel apprit long­temps les voies de la sagesse auprès d’elle.

Après le meurtre de Thin­gol, elle fut trans­for­mée, l’Anneau de Doriath dis­pa­rut, le royaume res­tait exposé à ses enne­mis, et elle quitta les Terres du Milieu pour se reti­rer dans les jar­dins de Lórien, et médi­ter sur sa peine, et à ce point-là cette his­toire ne parle plus d’elle.

Ossë

Ossë

Puis­sant Maïa d’Ulmo, époux de Uinen, son domaine est celui des eaux des côtes et des îles de la Terre du Milieu, la tem­pête est son élé­ment. Son nom sin­da­rin est Gaerys. Jadis il fut séduit par Melkor, qui lui pro­met­tait tous les pou­voirs d’Ulmo, et ainsi la vio­lence des mers fut telle que les terres faillirent être bri­sées. À la demande d’Aulë, Uinen réus­sit à le conduire devant Ulmo, il fut par­donné et reprit son ancienne allé­geance, sans plus ne jamais la trahir. Tou­te­fois le goût de la vio­lence ne l’a pas quitté, et il est tou­jours emporté, créant par­fois des tem­pêtes sans s’occuper d’Ulmo, s’opposant même par­fois à ses des­seins, mais obéis­sant aux autres Valar, comme par exemple quand Ulmo appa­rut à Tuor, qui le mit en garde contre la fureur d’Ossë. Il servit Ulmo pour déta­cher l’île qui servit au trans­port des Elfes jusqu’à Vali­nor lors du Grand Voyage. Plus tard à Núme­nor (qu’il fit surgir des flots) il fut vénéré gran­de­ment, par les grands navi­ga­teurs, qui cepen­dant le crai­gnaient. Si les marins peuvent l’aimer et le res­pec­ter, ils ne peuvent cepen­dant pas se fier à lui, car ses tem­pêtes sont impré­vi­sibles. Il est l’ami de Círdan, et des Elfes des Falas (qui migrèrent plus tard jusqu’aux Havres Gris). À Núme­nor il était cou­tume de poser à l’avant des navires une branche d’oialarê, en gage d’amitié avec Uinen et Ossë.

Salmar

« Salmar l’avait suivi sur Arda, lui qui a fabri­qué les trompes d’Ulmo, celles que nul ne peut oublier après les avoir enten­dues. »
Le Sil­ma­ril­lion — Quenta Sil­ma­ril­lion — Cha­pitre 1

Salmar était un Maia au ser­vice d’Ulmo, entré en Arda à la suite du Vala. Il aimait chan­ter et jouer des ins­tru­ments, et il est entre autre le créa­teur des Ulumúri, façon­nées à partir de conques, ins­tru­ment de pré­di­lec­tion d’Ulmo. Celles-ci avaient le pou­voir de faire à jamais se lan­guir de la mer qui­conque les enten­dait.

Tilion

Tilion

Un Maïa d’Oromë, aimant beau­coup l’argent et la lumière de Tel­pe­rion ainsi que ses Fleurs Argen­tées, qui fut un de ses grands archers, et qui fut ensuite chargé de conduire la Lune, Isil. 

Isil de Nacre est le nom que don­nèrent les Vanyar à la Lune, formée de la fleur de Tel­pe­rion enchâs­sée dans un vais­seau construit par Aulë et diri­gée par un Maia du nom de Tilion. Elle fut la pre­mière ter­mi­née, et donc la pre­mière à s’élancer dans le ciel de la Terre du Milieu. Lorsqu’elle appa­rut, de nom­breux êtres restés en som­meil s’éveillèrent, tandis que les ser­vi­teurs de Melkor furent pris de stu­peur. La Lune se leva au moment même où Fin­gol­fin posa le pied sur la Terre du Milieu et déploya ses ban­nières.

Il fut atta­qué par des ser­vi­teurs de Mor­goth lors des débuts de la Lune, mais il les repoussa avec succès. Attiré par Arien, il s’en approche sou­vent.

Uinen

Uinen

« La Dame de la Mer », Une Maïa d’Ulmo, l’épouse d’Ossë, c’est elle qui réus­sit à le sauver de la cor­rup­tion de Melkor, en le rame­nant devant Ulmo. Son domaine est celui des créa­tures et des plantes sous-marines, sa che­ve­lure s’étend sur toutes les eaux des mers. Elle fut véné­rée à Núme­nor au même titre qu’un Vala (et le fait qu’elle soit la seule à pou­voir rai­son­ner Ossë n’y est pas pour rien). Un îlot de Núme­nor, dans la baie de Ràm­mena, porte son nom, Tol Uinen, c’est elle qui le déposa là, le navire Eâmbar d’Aldarion y était mouillé la plu­part du temps. À Núme­nor il était cou­tume de poser à l’avant des navires une branche d’oialarê, en gage d’amitié avec Uinen et Ossë.



© Léo pour la Cour d’Obéron


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