5·1 Le Rohan

Cirion fait don aux Éothéod de toutes les terres du Gondor au Nord des Montagnes Blanches, à part la Vallée d’Angrenost et la Province Royale d’Anórien. C’est une vaste étendue de plaines — plus ou moins — bordées par l’Anduin à l’Est, par la rivière Isen (Angren) à l’Ouest, par les Montagnes Blanches au Sud et par les lisières de la Forêt de Fangorn et par la rivière Clairechaux au Nord. La Rivière Limite et le delta du Bain-des-Ents séparent le Rohan de l’Anórien. Toutes les forteresses et tours de gardes Gondoriennes situées à l’intérieur de ce territoire passent aux Éothéod et, de ces forteresses, le Fort Cor (S. « Ostiras ») est la plus grande. La gigantesque forteresse d’Angrenost (S. « Isengard »), dont la tour d’Orthanc contient un Palantír, reste la propriété du Gondor.
Il y a peu d’habitants dans le pays, la plupart étant des soldats Gondoriens. La population du Calenardhon, d’environ 35 000 en 3A 1600, a décru après la Grande Peste, atteignant finalement un si faible niveau que l’on peut dire, non sans raison, que tout peuple digne de ce nom a déserté cette région. Les bandits et hors la loi se sont taillés quelques fiefs, bien sûr, mais la plupart du temps les Éothéod ne trouvent que peu de gens pour défier leur autorité sur leur nouveau royaume.
La Terre du Rohan
Le Rohan (S. « Rochand », « Rochan » ou « Rohan ») est un territoire magnifique et est un des joyaux de la couronne du Gondor. Les vastes pâturages ondulant sont les plus riches de l’Ouest des Terres du Milieu ; les collines vertes sont dominées par les pics dressés vers le ciel des Montagnes Blanches, qui s’élèvent subitement de la haute plaine.
Les Basses Terres et les Combes
En regardant le Rohan à partir du Rhovanion à l’Est, comme les Éothéod le firent, le royaume commence sur la rive Ouest du large Anduin, aux Bas-Fonds, et s’étend à travers les coteaux semi-arides aux plis escarpés, connu sous le nom de Wold. Là, le pays, bien que vert, est désolé et le très ras gazon élastique ainsi que l’absence d’arbre indique un manque d’eau. Dans le Wold, la pluie passe trop facilement à travers la roche calcaire poreuse sous les collines. Mais ces coteaux constituent des pâturages d’une incomparable qualité pour les moutons.
Les collines du Wold se situent dans l’Emnet Est du Rohan et sont moins escarpés au Sud-Est vers les gués du Bain-des-Ents. Les crêtes finissent par laisser la place à des champs d’herbe haute. Ces prairies séparent le Wold sec des falaises exposées aux éléments des Collines de la Désolation, ces sommets bruns situés juste au Nord du delta du Bain-des-Ents qui veillent sur l’Anduin. Du fait qu’elles s’étendent en s’élevant vers le Sud- Ouest, les plaines de l’Emnet Est forment un vaste tapis d’herbe se terminant aux berges du Bain-des-Ents (S. « Onodló »).
Tout au bout du Bain-des-Ents, au Sud de l’Emnet Est, se trouve le ValEst. L’herbe y est haute et grasse et les pâturages sont arrosés par de nombreux cours d’eau venant des Montagnes Blanches (S. « Ered Nimrais »). Plus loin vers le Sud, pouvant à première vue être pris pour des nuages bas, les sommets couverts de neige apparaissent comme des barrières brillantes. Ils forment un gigantesque mur Est-Ouest qui surplombe tout à coup la forêt de sapins dans la partie la plus au Sud du ValEst.
À l’Ouest du Bain-des-Ents et de l’Emnet Est se trouve l’Emnet Ouest. Cette vaste surface d’herbes hautes est bordée par la dense Forêt de Fangorn au Nord, les Monts Brumeux à l’Ouest et la Rivière du Gouffre au Sud. Son herbe haute vert foncé est l’une des plus belles du Rohan. 11 en est de même pour l’herbe luxuriante du ValOuest, juste au Sud de l’Emnet Ouest Seules les plaines de la Marche Occidentale offrent des pâturages plus riches.
Le ValOuest s’étend le long des flancs Nord des Montagnes Blanches et à l’Ouest du ValEst Ses grands espaces montent jusqu’aux falaises escarpées pour former de petites vallées profondes qui se dessinent entre les sommets des montagnes. Les cours d’eau proviennent de hautes cascades et coupent par ces petites vallées avant de disparaître en descendant vers le Nord par les prairies du ValOuest
À l’Ouest du ValOuest s’élèvent, près de la Percée du Rohan, les magnifiques sommets de Thrihyrne, une triple corne qui forme le massif le plus haut des Montagnes Blanches. Noir comme jais là où il n’est pas recouvert par les neiges éternelles, le Thrihyrne écrase ses voisins et enracine le côté Sud de la Percée. Au-dessous de lui, plus à l’Est, se trouvent la Combe Profonde et la citadelle bien charpentée de Fort Cor.
La frontière la plus orientale du ValOuest est tracée par la rivière Limesneige, dont l’eau d’un froid très vif coule depuis Harrowdale. Au-dessus de la vallée se trouve les trois sommets les plus hauts des montagnes blanches du Centre-Est, le Raidecorne couleur sable, l’Irensaga en dents de scie et le Monthanté gris anthracite. Cette triade surplombe les hauts champs bénis de Dunhart, surplombant l’Harrowdale, non loin de là. La capitale du Rohan, Edoras, se trouve sur une saillie de l’Irensaga juste au Nord de Dunhart. C’est la ville la plus à l’Ouest du ValEst et sert à garder l’entrée d’Harrowdale.
La route pavée Est-Ouest, venant d’Edoras, longe les Montagnes Blanches. A l’Est, elle passe par les mines de la ville de Calmirië. De là, elle descend, en serpentant à travers les pâturages et les contreforts du ValEst, vers les terres Boisées d’Anórien, jusqu’à Minas Tirith. À l’Ouest, elle traverse la Limesneige et poursuit son cours à travers la Percée du Rohan et au-delà de la Marche Occidentale.
La Marche Occidentale est la région la plus occidentale du Rohan, se situant au Sud et à l’Ouest de la Percée du Rohan. Ses frontières sont définies par les rivières Angren et Adorn. Très peu habitée et très souvent menacée par les Dunlandais, elle demeure un endroit étrange. Aucune terre n’a de meilleure herbe et aucun royaume ne fournit de meilleurs chevaux. Sauvage, balayée par le vent et superbe, ce fief frontalier incarne toute la splendeur et le courage qu’est le Rohan.
Les Montagnes Blanches
Les Montagnes Blanches s’élèvent à pic à partir des vertes prairies luxuriantes et ondulées du Rohan. Leurs sommets pointus, particulièrement dans le « nœud contourné » derrière le Fort Cor, s’élèvent plus haut que tous ceux de la partie occidentale des Terres du Milieu, à l’exception des plus hautes aiguilles des Monts Brumeux. Les pics les plus hauts — y compris le Thrihyme, le Beirgealga, le Heaheall, le Raidecorne, le Monthanté et l’Irensaga — sont toujours couverts de neige. La chaîne doit son nom à une grande abondance de neige et de roches claires car, bien que les sommets élevés contiennent une grande quantité de roches éruptives sombres, les Montagnes Blanches sont constituées principalement de calcaire et de marbre.
Sculptées par l’érosion au cours de la dernière ère glaciaire, de magnifiques vallées alpines, comme la Combe Profonde et l’Harrowdale, prennent naissance à partir des plaines ondulées et se faufilent entre les pics puissants comme des fiords verts. Des torrents brillants, alimentés par la fonte des neiges et par des sources jaillissant doucement, dévalent des falaises à pic pour atteindre les vallées en dessous. Les pentes douces et les contreforts des Montagnes Blanches sont couverts de forêts dans de nombreux endroits et forment d’excellentes réserves de chasse.
Il y a de nombreuses grottes et cavernes dans les Montagnes Blanches. La plupart d’entre elles sont des petits renfoncements mais certaines sont des complexes magnifiques qui, en serpentant, s’enfoncent profondément dans le calcaire humide. Les plus grandes de ces grottes sont les Cavernes Étincelantes d’Aglarond, dont l’entrée se trouve à l’extrémité de la Combe Profonde derrière le Fort Cor. Tout comme les Chemins des Morts, situés derrière Dunhart, elles ont été creusées par une rivière souterraine passant par une fissure profonde sous les hauteurs. Le cours des Chemins, néanmoins, traverse aussi une faille de granite à la moitié environ du long parcours vers le Sud (qui joint Dunhart du Rohan au Lamedon du Gondor). Gemmes et métaux précieux abondent dans ces grottes, particulièrement dans leur partie occidentale ; cependant, les dépôts ne sont nulle part aussi riches que dans les Cavernes d’Aglarond.
Les cols des Montagnes Blanches offrent peu de voies sûres pour les personnes se déplaçant vers le Sud et le Gondor. Entre les pics, la pente est douce et les cols sont traîtres, en particulier sur les abrupts versants septentrionaux. Là où il y a du trafic à travers les Montagnes, les routes coupent par les grottes (par exemple Dunhart ou le Tunnel de l’Escalier Redoutable) au lieu de faire des détours par les sinistres cols en altitude.
Même en ayant le pied sûr, il est extrêmement risqué de traverser les Ered Nimrais, en particulier dans les régions des grands pics, et ce, quelle que soit la saison. Les avalanches sont choses communes et le climat est rude. L’hiver apporte des blizzards capricieux et des températures en dessous de –20°. Même les montagnards confirmés considèrent ce genre de voyages comme très difficiles, non seulement en raison des risques physiques et climatiques, mais aussi car les habitants Dunlandais des montagnes sont hostiles aux Rohirrim et s’irritent de l’autorité des Rois du Gondor.
Le plus grand col du Rohan — et en fait de tout l’Ouest des Terres du Milieu — est la stratégique Percée du Rohan. Avec ses 64 km de large et seulement 1110 mètres de haut en son centre, elle sert de porte herbeuse entre la pointe Sud des Monts Brumeux et la pointe Nord-Ouest des Montagnes Blanches. Elle relie la Marche Occidentale au reste du Rohan et permet de passer de manière sûre entre l’Eriador et les territoires de l’Est D’une beauté surprenante, la Percée offre une des vues les plus magnifiques de l’Endor.
Cours d’eau
Les principales voies navigables du Rohan sont bien réparties et au moins une rivière importante dessert presque toutes les communautés Rohirric. L’Isen et l’Adorn irriguent la Marche Occidentale et se déversent dans la Grande Mer à l’Ouest. Au Nord, la rivière Clairechaux sépare l’Emnet Est de la Lórien. Le Bain- des-Ents traverse en serpentant l’intérieur des terres du Rohan, séparant les Emnets tandis que ses affluents majeurs — la Rivière du Gouffre et la Limesneige — constituent les artères principales du Sud.
L’Isen est un large cours d’eau provenant des Monts Brumeux. C’est aux Gués de l’Isen qu’on le traverse le mieux car il y coule sur des grosses pierres et des saillies régulières de roche. En descendant l’inclinaison abrupte de la Percée du Rohan en direction du Sud-Ouest, il définit la frontière Nord de la Marche Occidentale. Son principal affluent, l’Adorn, est quelque peu plus petit mais offre les mêmes caractéristiques. Les deux sont réputés pour la pêche et en particulier pour leurs réserves de saumons.
Naissant dans les profondeurs de la Forêt de Fangorn, le Bain-des-Ents est le principal fleuve du Rohan. Lorsqu’il sort de la forêt dans les plaines Nord de la Riddermark, c’est un petit cours d’eau rapide aux rives très découpées. Quelque peu grossi par l’eau souterraine sortant du Wold, le Bain-des-Ents part rapidement à travers les plaines du Rohan, vers le Sud, jusqu’à ce qu’il passe sur une large plaque de roche aux Gués du Bain-des-Ents. Là, il est suffisamment peu profond pour qu’un homme puisse le franchir à pied. Après les Gués, le Bain-des-Ents est revigoré par les nombreux torrents descendant des Montagnes Blanches, s’élargissant un peu plus à chaque kilomètre. La rivière est navigable par canots et par bateaux à faible tirant d’eau (R. « Cnearras ») entre les Gués et la Forêt de Fangorn et par des embarcations plus grandes entre les Gués et l’Anduin.
Au Sud, à Harrowdale, la Limesneige descend des Montagnes Blanches, ayant un puissant débit toute l’année, tirant une grande partie de sa capacité des sources, de la fonte des neiges et des glaciers dans les vallées des hautes montagnes. Aussi transparente que du cristal et très froide, la Limesneige peut facilement être passé à gué par des hommes à cheval, sur pratiquement tout le long de son cours, sauf pendant les crues de printemps. Ses eaux bouillonnantes sont pleines de grosses truites brunes.
La vive et froide Limesneige se jette dans le Bain-des-Ents, là où cette grande rivière s’oriente vers le Sud-Est, longeant les contreforts du ValEst et de l’Anórien. À l’Est du confluent avec la Limesneige, le delta du Bain-des-Ents commence. Ici, le fleuve arrête son cours régulier et prend de multiples routes dans les marais des basses terres, qui caractérisent la berge Ouest de l’Anduin. La Rivière limite, qui coule vers le Nord-Est, le long de la frontière orientale du Rohan, rejoint le Bain-des-Ents dans le Sud du delta. De là, les nombreux canaux rejoignent la Grande Rivière juste à l’Est du Rohan, sur une étendue de 80 kilomètres.
Climat
En général, le Rohan bénéficie d’un temps doux et agréable, bien que relativement imprévisible. Les étés sont agréablement chauds et les hivers, presque toujours cléments. C’est un pays plaisant, bien que pas assez doux pour adoucir la fierté de ses habitants.
L’hiver est une période fraîche et humide. Malgré l’altitude et les chutes de neige fréquentes, la hauteur de neige est rarement élevée et elle fond rapidement. Commençant en Narwain, le premier mois après Yule, les vents froids en provenance d’Eriador se dirigent vers l’Est à travers la Percée du Rohan. L’hiver rigoureux saisit le pays pour les huit semaines suivantes. C’est une période pendant laquelle les familles Rohirric se retranchent dans leur foyer mais la vie à l’extérieur ne s’arrête pas pour autant. Le climat du Rohan n’est que fort rarement rude.
Bien sûr, dans les Montagnes Blanches, les températures sont plus froides et les hivers plus rudes. Mais, d’un autre côté, elles retiennent les tempêtes venant du Sud et les amoindrissent. Au Rohan, la plupart des pires tempêtes viennent des vents dominants en provenance de l’Ouest ou du Nord-Ouest. L’air de l’Est tend à être sec tandis que les rares brises venant du Sud sont toujours apaisantes. Même au cours des hivers les plus froids, un vent sec et chaud, le foehn, souffle par moment vers le Nord provenant de la baie de Belfalas et traverse les montagnes, faisant fondre la neige et augmentant les risques d’avalanches. Si la couche de neige peut être épaisse en plaine, il peut arriver qu’elle fonde tout à coup, inondant les prairies avoisinantes.
L’Est et le Nord du Rohan, et en particulier le Wold, sont très ventés, bien que relativement secs. Bien qu’étant plus bas en altitude, ces régions sont toujours fraîches et sont sujettes, pour la plus grande partie des précipitations qu’elles reçoivent, aux agréables averses occasionnelles de la vallée de l’Anduin. La Marche Occidentale n’est pas protégée par les montagnes et reçoit plus de précipitations que toute autre région du Rohan, à l’exception de la Percée. Souvent perturbés par des tempêtes imprévisibles, qui, partant de la Grande Mer ou du Cap d’Andrast, se dirigent vers l’intérieur des terres, les agriculteurs et les éleveurs de la Marche Occidentale forment un peuple prudent qui, dans certains cas, doit utiliser les dons des astronomes.
Les sources et chutes d’eau du Rohan sont magnifiques. Des variations de gris et de bleu, de rouge et d’orange, de mauve et de rose colorent le ciel. Les fleurs sauvages paradent dans les champs exposés au vent Des pluies soudaines balaient la terre, pour seulement quelques minutes d’agitation, s’éloignant ensuite vers l’Est en laissant un silence inquiétant et faisant resplendir des arcs-en-ciel dans leur sillage.
Dans les montagnes, automne et printemps signifient des journées chaudes et des nuits d’un froid vif et glacé. Les nuits d’été sont également fraîches mais les vallées sont agréables et vivifiantes quelle que soit l’heure.
Écologie
Du fait de son abondance en plantes et en animaux, le Rohan est un pays idéal pour les Cavaliers. L’élevage, la pêche et la chasse y sont les mieux pratiqués de tout l’Endor.
Flore
Les prairies du Rohan sont bien arrosées et fertiles, grâce à une multitude de ruisseaux venant des Montagnes Blanches. Dans des champs situés entre 240 m et 1050 m au-dessus du niveau de la mer, les pâturages sont les plus riches de tout l’Ouest des Terres du Milieu. L’épaisse couche arable noire est épaisse de plus de six mètres dans certains endroits du ValOuest et est partout exceptionnelle, sauf dans le Wold. Les pâturages ondulants du Rohan montent directement jusqu’à la limite des Montagnes Blanches avec cependant par endroits quelques contreforts. Les distances peuvent être trompeuses et les montagnes que l’on peut voir de tout le ValOuest sont souvent beaucoup plus éloignées qu’elles ne le semblent Cette confusion due à la distance ainsi que l’ondulation perpétuellement identique de ce paysage d’un vert luxuriant provoquent fréquemment une impression de rêve, de paix et d’absence de temps, pouvant engourdir la vigilance des voyageurs.
Les prés du ValEst sont pratiquement aussi riches que ceux du ValOuest Une chaîne étroite de contreforts y séparent les montagnes de la plaine. C’est la région la plus densément boisée du Rohan, le site du Bois de Firien et de la Forêt de la Limesneige. À l’Est, se trouvent les collines boisées plus rudes d’Anórien, alors qu’au Nord les Emnets sont relativement peu boisés. L’Emnet Ouest et l’Emnet Est forment une transition progressive allant des pâturages extrêmement luxuriants proches des montagnes jusqu’aux coteaux stériles du Wold.
Bien que vert, le Wold est dépourvu d’arbres. Ces pentes relativement tortueuses sont couvertes de bruyères et d’herbe courte. Ses crêtes désordonnées et concentriques ont encore moins de flore que n’en ont les landes. La roche sous-jacente est tellement perméable que l’eau s’y écoule et apporte des éléments nutritifs précieux dans le sol « affamé ». Seules les plantes vigoureuses prennent racine dans ce sol pauvre en minéraux ; une grande partie de la terre arable du Wold a été rongée par l’action des racines. C’est pour cela que l’herbe dans le Wold est courte et souple et qu’elle devient brune par manque de pluie. Elle convient aux moutons et ne peut servir à grand-chose d’autre.
Faune
Les Rohirrim chassent le sanglier sauvage pour le sport. C’est une passion dangereuse car les individus ayant atteint l’âge adulte font entre 90 cm et 1,20 m au garrot et exhibent des broches de 20 à 30 cm. Bêtes irascibles, vicieuses et féroces, ils se tapissent dans des fourrés, des bois ou des taillis denses de hautes herbes, à la recherche de tubercules ou d’autre nourriture. S’ils sont surpris, ils ne s’enfuient que rarement, préférant charger subitement et affronter leurs ennemis. Un sanglier sauvage est une réelle adversité pour un homme ; nombre d’entre eux ont tué des chasseurs, y compris des rois. Même les laies sont dangereuses, étant tenaces et pleines de ruse. Des bêtes exceptionnellement grandes peuvent terroriser une région entière car ils n’ont pratiquement pas peur de l’homme ; ils aiment labourer les campements laissés sans garde. Ils ne sont calmes qu’en hiver. Le printemps les pousse hors de leurs abris.
Les autres prédateurs du Rohan sont moins nombreux. Les chats des prairies, jadis les plus grands chasseurs du Calenardhon, ont connu un sérieux déclin en raison de la disparition de leur principale proie, le kine sauvage. Ces félins sont maintenant extrêmement rares et, en raison de leur caractère farouche, ne sont que rarement visibles. Mais les signes de leur présence abondent, à l’image de leurs feulements à glacer le sang, qui provoquent la débandade parmi les troupeaux de chevaux.
La population de loups gris a aussi décliné depuis l’arrivée des Rohirrim. Bien qu’ils soient toujours communs dans les montagnes, ces canidés nocturnes sont virtuellement absents des basses terres. Leurs incursions se produisent lors des hivers rigoureux, quand de grandes meutes sauvages sortent des combes ou traversent la Clairechaux gelée à la recherche de viande.
Trois espèces d’ours vivent dans les Montagnes Blanches : les ours noirs, les ours bruns et les ours bleus. Une pléthore de torrents remplis de truites et un ravitaillement généreux en dépôts de miel souterrain (abeilles terrestres) font de ces hauteurs autour du Rohan une demeure accueillante pour ces animaux. La variété noire est rarement dangereuse pour l’homme à moins d’être provoquée mais leurs cousins bleus et bruns sont beaucoup moins passifs.
Les ours bruns sont de grandes créatures terrifiantes qui atteignent parfois des tailles supérieures à 3 m. Ils attaquent souvent parce qu’ils sont simplement de mauvaise humeur, en particulier au cours des chaudes journées d’été pendant la saison des amours. Heureusement, ils ne sont pas très nombreux. Les ours bruns sont rencontrés en général par des chasseurs de trésors explorant des cavernes dans les montagnes ou par des hommes en expédition pour recueillir des herbes dans les vallées des Montagnes Blanches.
Les ours bleus sont encore plus rares et reclus. Sinistres bêtes argentées et bleu gris, elles chassent l’homme comme n’importe quelle autre proie. Ils possèdent un sens inné (analogue à un sort de Présence permanent) qui leur permet de percevoir toute créature vivante dans un rayon de quinze mètres, sans tenir compte des obstacles visuels, olfactifs ou auditifs. Ce pouvoir est exceptionnel, leur donnant la possibilité de garder leurs territoires avec une efficacité étonnante. En raison de leur habitat reculé, ils ne posent, cependant, que peu de problèmes.
L’unique serpent venimeux du Rohan, l’aspic vert est un habitant des prairies. Il est particulièrement commun dans le peu élevé secteur Sud de l’Emnet Est. Les aspics verts vivent dans des terriers communs, pris en général à des rongeurs ou à des lapins après que les serpents aient mangé les anciens habitants ; ils passent la plupart de leurs heures actives à l’extérieur, se dorant au soleil sur les flancs des collines. Jusqu’à cinquante serpents peuvent occuper le même flanc de colline ensoleillé. C’est une vision qui n’est pas sans intérêt car les aspics les plus grands font la longueur d’un bras humain.
Le corps gonflé de l’aspic vert, au lent mouvement, s’effile en une queue et un cou fins. Ses glandes à venin sont situées derrière les yeux et sont protubérantes quand elles sont pleines. Ces serpents redoutables dégagent une odeur fétide, ressemblant à celle des fraises pourries. Cela peut être un leurre ou un avertissement Les bêtes assez vives pour les craindre s’écartent de la direction de l’odeur, qui peut se sentir jusqu’à trente mètres.
Les chevaux, par exemple, s’emballent invariablement quand ils ont vent de ces redoutables serpents. Ils ont une bonne raison : la morsure d’un aspic vert, bien que rarement fatale, cause une intense douleur fulgurante dans le membre ou la partie du corps affectée (qui vire rapidement au vert jaune et au pourpre). Les tissus proches de la blessure, s’ils ne sont pas traités, deviennent fréquemment gangrénés et s’escarrifient, mettant l’os à nu. Dans certains cas, la totalité du membre en dessous de la morsure se détache. Une victime d’un aspic vert subit une forte fièvre et des hallucinations, même si le traitement approprié est administré et est atteinte d’une incapacité totale pendant au moins trois jours.
Les autres habitants du Rohan sont moins dangereux. Des nids d’abeilles terrestres sont fréquents dans le sol des vallées et dans les hautes prairies. Les renards rouges et renards blancs chassent les rongeurs de la même région. Des myriades d’oiseaux, notamment le délicieux tétras et le pugnace faisan vert, sont natifs du Rohan, tandis que beaucoup d’espèces migratrices habitent les cours d’eau et les marécages de la région.
Bien sûr, les faucons et autres rapaces abondent au Rohan. Ils nichent souvent dans les falaises des Montagnes Blanches. En plus des espèces indigènes, de nombreux faucons migrateurs descendent du Nord le long des Monts Brumeux et peuvent être vus chaque printemps et chaque été dans le ciel au-dessus des Gués de l’Isen.
Les aigles se perchent sur des falaises à pic dans les Montagnes Blanches et les Monts Brumeux. Occasionnellement, un des grands aigles — énormes oiseaux qui possèdent une intelligence au moins équivalente à celle des hommes et capables de porter un homme adulte — peut être vu planant depuis les hauteurs qui surplombent l’Emnet Ouest. Considérés comme des oiseaux sacrés, ils ne sont jamais molestés, même s’ils prennent un mouton ou occasionnellement du petit bétail.
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