5·1 Le Rohan


Cirion fait don aux Éothéod de toutes les terres du Gondor au Nord des Mon­tagnes Blanches, à part la Vallée d’Angrenost et la Pro­vince Royale d’Anórien. C’est une vaste éten­due de plaines — plus ou moins — bor­dées par l’Anduin à l’Est, par la rivière Isen (Angren) à l’Ouest, par les Mon­tagnes Blanches au Sud et par les lisières de la Forêt de Fan­gorn et par la rivière Clai­re­chaux au Nord. La Rivière Limite et le delta du Bain-des-Ents séparent le Rohan de l’Anórien. Toutes les for­te­resses et tours de gardes Gon­do­riennes situées à l’intérieur de ce ter­ri­toire passent aux Éothéod et, de ces for­te­resses, le Fort Cor (S. « Osti­ras ») est la plus grande. La gigan­tesque for­te­resse d’Angrenost (S. « Isen­gard »), dont la tour d’Orthanc contient un Palantír, reste la pro­priété du Gondor.

Il y a peu d’habitants dans le pays, la plu­part étant des sol­dats Gon­do­riens. La popu­la­tion du Cale­nard­hon, d’environ 35 000 en 3A 1600, a décru après la Grande Peste, attei­gnant fina­le­ment un si faible niveau que l’on peut dire, non sans raison, que tout peuple digne de ce nom a déserté cette région. Les ban­dits et hors la loi se sont taillés quelques fiefs, bien sûr, mais la plu­part du temps les Éothéod ne trouvent que peu de gens pour défier leur auto­rité sur leur nou­veau royaume.

La Terre du Rohan

Le Rohan (S. « Rochand », « Rochan » ou « Rohan ») est un ter­ri­toire magni­fique et est un des joyaux de la cou­ronne du Gondor. Les vastes pâtu­rages ondu­lant sont les plus riches de l’Ouest des Terres du Milieu ; les col­lines vertes sont domi­nées par les pics dres­sés vers le ciel des Mon­tagnes Blanches, qui s’élèvent subi­te­ment de la haute plaine.

Les Basses Terres et les Combes

En regar­dant le Rohan à partir du Rho­va­nion à l’Est, comme les Éothéod le firent, le royaume com­mence sur la rive Ouest du large Anduin, aux Bas-Fonds, et s’étend à tra­vers les coteaux semi-arides aux plis escar­pés, connu sous le nom de Wold. Là, le pays, bien que vert, est désolé et le très ras gazon élas­tique ainsi que l’absence d’arbre indique un manque d’eau. Dans le Wold, la pluie passe trop faci­le­ment à tra­vers la roche cal­caire poreuse sous les col­lines. Mais ces coteaux consti­tuent des pâtu­rages d’une incom­pa­rable qua­lité pour les mou­tons.

Les col­lines du Wold se situent dans l’Emnet Est du Rohan et sont moins escar­pés au Sud-Est vers les gués du Bain-des-Ents. Les crêtes finissent par lais­ser la place à des champs d’herbe haute. Ces prai­ries séparent le Wold sec des falaises expo­sées aux élé­ments des Col­lines de la Déso­la­tion, ces som­mets bruns situés juste au Nord du delta du Bain-des-Ents qui veillent sur l’Anduin. Du fait qu’elles s’étendent en s’élevant vers le Sud- Ouest, les plaines de l’Emnet Est forment un vaste tapis d’herbe se ter­mi­nant aux berges du Bain-des-Ents (S. « Onodló »).

Tout au bout du Bain-des-Ents, au Sud de l’Emnet Est, se trouve le ValEst. L’herbe y est haute et grasse et les pâtu­rages sont arro­sés par de nom­breux cours d’eau venant des Mon­tagnes Blanches (S. « Ered Nim­rais »). Plus loin vers le Sud, pou­vant à pre­mière vue être pris pour des nuages bas, les som­mets cou­verts de neige appa­raissent comme des bar­rières brillantes. Ils forment un gigan­tesque mur Est-Ouest qui sur­plombe tout à coup la forêt de sapins dans la partie la plus au Sud du ValEst.

À l’Ouest du Bain-des-Ents et de l’Emnet Est se trouve l’Emnet Ouest. Cette vaste sur­face d’herbes hautes est bordée par la dense Forêt de Fan­gorn au Nord, les Monts Bru­meux à l’Ouest et la Rivière du Gouffre au Sud. Son herbe haute vert foncé est l’une des plus belles du Rohan. 11 en est de même pour l’herbe luxu­riante du ValOuest, juste au Sud de l’Emnet Ouest Seules les plaines de la Marche Occi­den­tale offrent des pâtu­rages plus riches.

Le ValOuest s’étend le long des flancs Nord des Mon­tagnes Blanches et à l’Ouest du ValEst Ses grands espaces montent jusqu’aux falaises escar­pées pour former de petites val­lées pro­fondes qui se des­sinent entre les som­mets des mon­tagnes. Les cours d’eau pro­viennent de hautes cas­cades et coupent par ces petites val­lées avant de dis­pa­raître en des­cen­dant vers le Nord par les prai­ries du ValOuest

À l’Ouest du ValOuest s’élèvent, près de la Percée du Rohan, les magni­fiques som­mets de Thri­hyrne, une triple corne qui forme le massif le plus haut des Mon­tagnes Blanches. Noir comme jais là où il n’est pas recou­vert par les neiges éter­nelles, le Thri­hyrne écrase ses voi­sins et enra­cine le côté Sud de la Percée. Au-des­sous de lui, plus à l’Est, se trouvent la Combe Pro­fonde et la cita­delle bien char­pen­tée de Fort Cor.

La fron­tière la plus orien­tale du ValOuest est tracée par la rivière Limes­neige, dont l’eau d’un froid très vif coule depuis Har­row­dale. Au-dessus de la vallée se trouve les trois som­mets les plus hauts des mon­tagnes blanches du Centre-Est, le Rai­de­corne cou­leur sable, l’Irensaga en dents de scie et le Mon­thanté gris anthra­cite. Cette triade sur­plombe les hauts champs bénis de Dun­hart, sur­plom­bant l’Harrowdale, non loin de là. La capi­tale du Rohan, Edoras, se trouve sur une saillie de l’Irensaga juste au Nord de Dun­hart. C’est la ville la plus à l’Ouest du ValEst et sert à garder l’entrée d’Harrowdale.

La route pavée Est-Ouest, venant d’Edoras, longe les Mon­tagnes Blanches. A l’Est, elle passe par les mines de la ville de Cal­mi­rië. De là, elle des­cend, en ser­pen­tant à tra­vers les pâtu­rages et les contre­forts du ValEst, vers les terres Boi­sées d’Anórien, jusqu’à Minas Tirith. À l’Ouest, elle tra­verse la Limes­neige et pour­suit son cours à tra­vers la Percée du Rohan et au-delà de la Marche Occi­den­tale.

La Marche Occi­den­tale est la région la plus occi­den­tale du Rohan, se situant au Sud et à l’Ouest de la Percée du Rohan. Ses fron­tières sont défi­nies par les rivières Angren et Adorn. Très peu habi­tée et très sou­vent mena­cée par les Dun­lan­dais, elle demeure un endroit étrange. Aucune terre n’a de meilleure herbe et aucun royaume ne four­nit de meilleurs che­vaux. Sau­vage, balayée par le vent et superbe, ce fief fron­ta­lier incarne toute la splen­deur et le cou­rage qu’est le Rohan.

Les Montagnes Blanches

Les Mon­tagnes Blanches s’élèvent à pic à partir des vertes prai­ries luxu­riantes et ondu­lées du Rohan. Leurs som­mets poin­tus, par­ti­cu­liè­re­ment dans le « nœud contourné » der­rière le Fort Cor, s’élèvent plus haut que tous ceux de la partie occi­den­tale des Terres du Milieu, à l’exception des plus hautes aiguilles des Monts Bru­meux. Les pics les plus hauts — y com­pris le Thri­hyme, le Beir­gealga, le Hea­heall, le Rai­de­corne, le Mon­thanté et l’Irensaga — sont tou­jours cou­verts de neige. La chaîne doit son nom à une grande abon­dance de neige et de roches claires car, bien que les som­mets élevés contiennent une grande quan­tité de roches érup­tives sombres, les Mon­tagnes Blanches sont consti­tuées prin­ci­pa­le­ment de cal­caire et de marbre.

Sculp­tées par l’érosion au cours de la der­nière ère gla­ciaire, de magni­fiques val­lées alpines, comme la Combe Pro­fonde et l’Harrowdale, prennent nais­sance à partir des plaines ondu­lées et se fau­filent entre les pics puis­sants comme des fiords verts. Des tor­rents brillants, ali­men­tés par la fonte des neiges et par des sources jaillis­sant dou­ce­ment, dévalent des falaises à pic pour atteindre les val­lées en des­sous. Les pentes douces et les contre­forts des Mon­tagnes Blanches sont cou­verts de forêts dans de nom­breux endroits et forment d’excellentes réserves de chasse.

Il y a de nom­breuses grottes et cavernes dans les Mon­tagnes Blanches. La plu­part d’entre elles sont des petits ren­fon­ce­ments mais cer­taines sont des com­plexes magni­fiques qui, en ser­pen­tant, s’enfoncent pro­fon­dé­ment dans le cal­caire humide. Les plus grandes de ces grottes sont les Cavernes Étin­ce­lantes d’Aglarond, dont l’entrée se trouve à l’extrémité de la Combe Pro­fonde der­rière le Fort Cor. Tout comme les Che­mins des Morts, situés der­rière Dun­hart, elles ont été creu­sées par une rivière sou­ter­raine pas­sant par une fis­sure pro­fonde sous les hau­teurs. Le cours des Che­mins, néan­moins, tra­verse aussi une faille de gra­nite à la moitié envi­ron du long par­cours vers le Sud (qui joint Dun­hart du Rohan au Lame­don du Gondor). Gemmes et métaux pré­cieux abondent dans ces grottes, par­ti­cu­liè­re­ment dans leur partie occi­den­tale ; cepen­dant, les dépôts ne sont nulle part aussi riches que dans les Cavernes d’Aglarond.

Les cols des Mon­tagnes Blanches offrent peu de voies sûres pour les per­sonnes se dépla­çant vers le Sud et le Gondor. Entre les pics, la pente est douce et les cols sont traîtres, en par­ti­cu­lier sur les abrupts ver­sants sep­ten­trio­naux. Là où il y a du trafic à tra­vers les Mon­tagnes, les routes coupent par les grottes (par exemple Dun­hart ou le Tunnel de l’Escalier Redou­table) au lieu de faire des détours par les sinistres cols en alti­tude.

Même en ayant le pied sûr, il est extrê­me­ment risqué de tra­ver­ser les Ered Nim­rais, en par­ti­cu­lier dans les régions des grands pics, et ce, quelle que soit la saison. Les ava­lanches sont choses com­munes et le climat est rude. L’hiver apporte des bliz­zards capri­cieux et des tem­pé­ra­tures en des­sous de –20°. Même les mon­ta­gnards confir­més consi­dèrent ce genre de voyages comme très dif­fi­ciles, non seule­ment en raison des risques phy­siques et cli­ma­tiques, mais aussi car les habi­tants Dun­lan­dais des mon­tagnes sont hos­tiles aux Rohir­rim et s’irritent de l’autorité des Rois du Gondor.

Le plus grand col du Rohan — et en fait de tout l’Ouest des Terres du Milieu — est la stra­té­gique Percée du Rohan. Avec ses 64 km de large et seule­ment 1110 mètres de haut en son centre, elle sert de porte her­beuse entre la pointe Sud des Monts Bru­meux et la pointe Nord-Ouest des Mon­tagnes Blanches. Elle relie la Marche Occi­den­tale au reste du Rohan et permet de passer de manière sûre entre l’Eriador et les ter­ri­toires de l’Est D’une beauté sur­pre­nante, la Percée offre une des vues les plus magni­fiques de l’Endor.

Cours d’eau

Les prin­ci­pales voies navi­gables du Rohan sont bien répar­ties et au moins une rivière impor­tante des­sert presque toutes les com­mu­nau­tés Rohir­ric. L’Isen et l’Adorn irriguent la Marche Occi­den­tale et se déversent dans la Grande Mer à l’Ouest. Au Nord, la rivière Clai­re­chaux sépare l’Emnet Est de la Lórien. Le Bain- des-Ents tra­verse en ser­pen­tant l’intérieur des terres du Rohan, sépa­rant les Emnets tandis que ses affluents majeurs — la Rivière du Gouffre et la Limes­neige — consti­tuent les artères prin­ci­pales du Sud.

L’Isen est un large cours d’eau pro­ve­nant des Monts Bru­meux. C’est aux Gués de l’Isen qu’on le tra­verse le mieux car il y coule sur des grosses pierres et des saillies régu­lières de roche. En des­cen­dant l’inclinaison abrupte de la Percée du Rohan en direc­tion du Sud-Ouest, il défi­nit la fron­tière Nord de la Marche Occi­den­tale. Son prin­ci­pal affluent, l’Adorn, est quelque peu plus petit mais offre les mêmes carac­té­ris­tiques. Les deux sont répu­tés pour la pêche et en par­ti­cu­lier pour leurs réserves de sau­mons.

Nais­sant dans les pro­fon­deurs de la Forêt de Fan­gorn, le Bain-des-Ents est le prin­ci­pal fleuve du Rohan. Lorsqu’il sort de la forêt dans les plaines Nord de la Rid­der­mark, c’est un petit cours d’eau rapide aux rives très décou­pées. Quelque peu grossi par l’eau sou­ter­raine sor­tant du Wold, le Bain-des-Ents part rapi­de­ment à tra­vers les plaines du Rohan, vers le Sud, jusqu’à ce qu’il passe sur une large plaque de roche aux Gués du Bain-des-Ents. Là, il est suf­fi­sam­ment peu pro­fond pour qu’un homme puisse le fran­chir à pied. Après les Gués, le Bain-des-Ents est revi­goré par les nom­breux tor­rents des­cen­dant des Mon­tagnes Blanches, s’élargissant un peu plus à chaque kilo­mètre. La rivière est navi­gable par canots et par bateaux à faible tirant d’eau (R. « Cnear­ras ») entre les Gués et la Forêt de Fan­gorn et par des embar­ca­tions plus grandes entre les Gués et l’Anduin.

Au Sud, à Har­row­dale, la Limes­neige des­cend des Mon­tagnes Blanches, ayant un puis­sant débit toute l’année, tirant une grande partie de sa capa­cité des sources, de la fonte des neiges et des gla­ciers dans les val­lées des hautes mon­tagnes. Aussi trans­pa­rente que du cris­tal et très froide, la Limes­neige peut faci­le­ment être passé à gué par des hommes à cheval, sur pra­ti­que­ment tout le long de son cours, sauf pen­dant les crues de prin­temps. Ses eaux bouillon­nantes sont pleines de grosses truites brunes.

La vive et froide Limes­neige se jette dans le Bain-des-Ents, là où cette grande rivière s’oriente vers le Sud-Est, lon­geant les contre­forts du ValEst et de l’Anórien. À l’Est du confluent avec la Limes­neige, le delta du Bain-des-Ents com­mence. Ici, le fleuve arrête son cours régu­lier et prend de mul­tiples routes dans les marais des basses terres, qui carac­té­risent la berge Ouest de l’Anduin. La Rivière limite, qui coule vers le Nord-Est, le long de la fron­tière orien­tale du Rohan, rejoint le Bain-des-Ents dans le Sud du delta. De là, les nom­breux canaux rejoignent la Grande Rivière juste à l’Est du Rohan, sur une éten­due de 80 kilo­mètres.

Climat

En géné­ral, le Rohan béné­fi­cie d’un temps doux et agréable, bien que rela­ti­ve­ment impré­vi­sible. Les étés sont agréa­ble­ment chauds et les hivers, presque tou­jours clé­ments. C’est un pays plai­sant, bien que pas assez doux pour adou­cir la fierté de ses habi­tants.

L’hiver est une période fraîche et humide. Malgré l’altitude et les chutes de neige fré­quentes, la hau­teur de neige est rare­ment élevée et elle fond rapi­de­ment. Com­men­çant en Nar­wain, le pre­mier mois après Yule, les vents froids en pro­ve­nance d’Eriador se dirigent vers l’Est à tra­vers la Percée du Rohan. L’hiver rigou­reux saisit le pays pour les huit semaines sui­vantes. C’est une période pen­dant laquelle les familles Rohir­ric se retranchent dans leur foyer mais la vie à l’extérieur ne s’arrête pas pour autant. Le climat du Rohan n’est que fort rare­ment rude.

Bien sûr, dans les Mon­tagnes Blanches, les tem­pé­ra­tures sont plus froides et les hivers plus rudes. Mais, d’un autre côté, elles retiennent les tem­pêtes venant du Sud et les amoin­drissent. Au Rohan, la plu­part des pires tem­pêtes viennent des vents domi­nants en pro­ve­nance de l’Ouest ou du Nord-Ouest. L’air de l’Est tend à être sec tandis que les rares brises venant du Sud sont tou­jours apai­santes. Même au cours des hivers les plus froids, un vent sec et chaud, le foehn, souffle par moment vers le Nord pro­ve­nant de la baie de Bel­fa­las et tra­verse les mon­tagnes, fai­sant fondre la neige et aug­men­tant les risques d’avalanches. Si la couche de neige peut être épaisse en plaine, il peut arri­ver qu’elle fonde tout à coup, inon­dant les prai­ries avoi­si­nantes.

L’Est et le Nord du Rohan, et en par­ti­cu­lier le Wold, sont très ventés, bien que rela­ti­ve­ment secs. Bien qu’étant plus bas en alti­tude, ces régions sont tou­jours fraîches et sont sujettes, pour la plus grande partie des pré­ci­pi­ta­tions qu’elles reçoivent, aux agréables averses occa­sion­nelles de la vallée de l’Anduin. La Marche Occi­den­tale n’est pas pro­té­gée par les mon­tagnes et reçoit plus de pré­ci­pi­ta­tions que toute autre région du Rohan, à l’exception de la Percée. Sou­vent per­tur­bés par des tem­pêtes impré­vi­sibles, qui, par­tant de la Grande Mer ou du Cap d’Andrast, se dirigent vers l’intérieur des terres, les agri­cul­teurs et les éle­veurs de la Marche Occi­den­tale forment un peuple pru­dent qui, dans cer­tains cas, doit uti­li­ser les dons des astro­nomes.

Les sources et chutes d’eau du Rohan sont magni­fiques. Des varia­tions de gris et de bleu, de rouge et d’orange, de mauve et de rose colorent le ciel. Les fleurs sau­vages paradent dans les champs expo­sés au vent Des pluies sou­daines balaient la terre, pour seule­ment quelques minutes d’agitation, s’éloignant ensuite vers l’Est en lais­sant un silence inquié­tant et fai­sant res­plen­dir des arcs-en-ciel dans leur sillage.

Dans les mon­tagnes, automne et prin­temps signi­fient des jour­nées chaudes et des nuits d’un froid vif et glacé. Les nuits d’été sont éga­le­ment fraîches mais les val­lées sont agréables et vivi­fiantes quelle que soit l’heure.

Écologie

Du fait de son abon­dance en plantes et en ani­maux, le Rohan est un pays idéal pour les Cava­liers. L’élevage, la pêche et la chasse y sont les mieux pra­ti­qués de tout l’Endor.

Flore

Les prai­ries du Rohan sont bien arro­sées et fer­tiles, grâce à une mul­ti­tude de ruis­seaux venant des Mon­tagnes Blanches. Dans des champs situés entre 240 m et 1050 m au-dessus du niveau de la mer, les pâtu­rages sont les plus riches de tout l’Ouest des Terres du Milieu. L’épaisse couche arable noire est épaisse de plus de six mètres dans cer­tains endroits du ValOuest et est par­tout excep­tion­nelle, sauf dans le Wold. Les pâtu­rages ondu­lants du Rohan montent direc­te­ment jusqu’à la limite des Mon­tagnes Blanches avec cepen­dant par endroits quelques contre­forts. Les dis­tances peuvent être trom­peuses et les mon­tagnes que l’on peut voir de tout le ValOuest sont sou­vent beau­coup plus éloi­gnées qu’elles ne le semblent Cette confu­sion due à la dis­tance ainsi que l’ondulation per­pé­tuel­le­ment iden­tique de ce pay­sage d’un vert luxu­riant pro­voquent fré­quem­ment une impres­sion de rêve, de paix et d’absence de temps, pou­vant engour­dir la vigi­lance des voya­geurs.

Les prés du ValEst sont pra­ti­que­ment aussi riches que ceux du ValOuest Une chaîne étroite de contre­forts y séparent les mon­tagnes de la plaine. C’est la région la plus den­sé­ment boisée du Rohan, le site du Bois de Firien et de la Forêt de la Limes­neige. À l’Est, se trouvent les col­lines boi­sées plus rudes d’Anórien, alors qu’au Nord les Emnets sont rela­ti­ve­ment peu boisés. L’Emnet Ouest et l’Emnet Est forment une tran­si­tion pro­gres­sive allant des pâtu­rages extrê­me­ment luxu­riants proches des mon­tagnes jusqu’aux coteaux sté­riles du Wold.

Bien que vert, le Wold est dépourvu d’arbres. Ces pentes rela­ti­ve­ment tor­tueuses sont cou­vertes de bruyères et d’herbe courte. Ses crêtes désor­don­nées et concen­triques ont encore moins de flore que n’en ont les landes. La roche sous-jacente est tel­le­ment per­méable que l’eau s’y écoule et apporte des élé­ments nutri­tifs pré­cieux dans le sol « affamé ». Seules les plantes vigou­reuses prennent racine dans ce sol pauvre en miné­raux ; une grande partie de la terre arable du Wold a été rongée par l’action des racines. C’est pour cela que l’herbe dans le Wold est courte et souple et qu’elle devient brune par manque de pluie. Elle convient aux mou­tons et ne peut servir à grand-chose d’autre.

Faune

Les Rohir­rim chassent le san­glier sau­vage pour le sport. C’est une pas­sion dan­ge­reuse car les indi­vi­dus ayant atteint l’âge adulte font entre 90 cm et 1,20 m au garrot et exhibent des broches de 20 à 30 cm. Bêtes iras­cibles, vicieuses et féroces, ils se tapissent dans des four­rés, des bois ou des taillis denses de hautes herbes, à la recherche de tuber­cules ou d’autre nour­ri­ture. S’ils sont sur­pris, ils ne s’enfuient que rare­ment, pré­fé­rant char­ger subi­te­ment et affron­ter leurs enne­mis. Un san­glier sau­vage est une réelle adver­sité pour un homme ; nombre d’entre eux ont tué des chas­seurs, y com­pris des rois. Même les laies sont dan­ge­reuses, étant tenaces et pleines de ruse. Des bêtes excep­tion­nel­le­ment grandes peuvent ter­ro­ri­ser une région entière car ils n’ont pra­ti­que­ment pas peur de l’homme ; ils aiment labou­rer les cam­pe­ments lais­sés sans garde. Ils ne sont calmes qu’en hiver. Le prin­temps les pousse hors de leurs abris.

Les autres pré­da­teurs du Rohan sont moins nom­breux. Les chats des prai­ries, jadis les plus grands chas­seurs du Cale­nard­hon, ont connu un sérieux déclin en raison de la dis­pa­ri­tion de leur prin­ci­pale proie, le kine sau­vage. Ces félins sont main­te­nant extrê­me­ment rares et, en raison de leur carac­tère farouche, ne sont que rare­ment visibles. Mais les signes de leur pré­sence abondent, à l’image de leurs feu­le­ments à glacer le sang, qui pro­voquent la déban­dade parmi les trou­peaux de che­vaux.

La popu­la­tion de loups gris a aussi décliné depuis l’arrivée des Rohir­rim. Bien qu’ils soient tou­jours com­muns dans les mon­tagnes, ces cani­dés noc­turnes sont vir­tuel­le­ment absents des basses terres. Leurs incur­sions se pro­duisent lors des hivers rigou­reux, quand de grandes meutes sau­vages sortent des combes ou tra­versent la Clai­re­chaux gelée à la recherche de viande.

Trois espèces d’ours vivent dans les Mon­tagnes Blanches : les ours noirs, les ours bruns et les ours bleus. Une plé­thore de tor­rents rem­plis de truites et un ravi­taille­ment géné­reux en dépôts de miel sou­ter­rain (abeilles ter­restres) font de ces hau­teurs autour du Rohan une demeure accueillante pour ces ani­maux. La variété noire est rare­ment dan­ge­reuse pour l’homme à moins d’être pro­vo­quée mais leurs cou­sins bleus et bruns sont beau­coup moins pas­sifs.

Les ours bruns sont de grandes créa­tures ter­ri­fiantes qui atteignent par­fois des tailles supé­rieures à 3 m. Ils attaquent sou­vent parce qu’ils sont sim­ple­ment de mau­vaise humeur, en par­ti­cu­lier au cours des chaudes jour­nées d’été pen­dant la saison des amours. Heu­reu­se­ment, ils ne sont pas très nom­breux. Les ours bruns sont ren­con­trés en géné­ral par des chas­seurs de tré­sors explo­rant des cavernes dans les mon­tagnes ou par des hommes en expé­di­tion pour recueillir des herbes dans les val­lées des Mon­tagnes Blanches.

Les ours bleus sont encore plus rares et reclus. Sinistres bêtes argen­tées et bleu gris, elles chassent l’homme comme n’importe quelle autre proie. Ils pos­sèdent un sens inné (ana­logue à un sort de Pré­sence per­ma­nent) qui leur permet de per­ce­voir toute créa­ture vivante dans un rayon de quinze mètres, sans tenir compte des obs­tacles visuels, olfac­tifs ou audi­tifs. Ce pou­voir est excep­tion­nel, leur don­nant la pos­si­bi­lité de garder leurs ter­ri­toires avec une effi­ca­cité éton­nante. En raison de leur habi­tat reculé, ils ne posent, cepen­dant, que peu de pro­blèmes.

L’unique ser­pent veni­meux du Rohan, l’aspic vert est un habi­tant des prai­ries. Il est par­ti­cu­liè­re­ment commun dans le peu élevé sec­teur Sud de l’Emnet Est. Les aspics verts vivent dans des ter­riers com­muns, pris en géné­ral à des ron­geurs ou à des lapins après que les ser­pents aient mangé les anciens habi­tants ; ils passent la plu­part de leurs heures actives à l’extérieur, se dorant au soleil sur les flancs des col­lines. Jusqu’à cin­quante ser­pents peuvent occu­per le même flanc de col­line enso­leillé. C’est une vision qui n’est pas sans inté­rêt car les aspics les plus grands font la lon­gueur d’un bras humain.

Le corps gonflé de l’aspic vert, au lent mou­ve­ment, s’effile en une queue et un cou fins. Ses glandes à venin sont situées der­rière les yeux et sont pro­tu­bé­rantes quand elles sont pleines. Ces ser­pents redou­tables dégagent une odeur fétide, res­sem­blant à celle des fraises pour­ries. Cela peut être un leurre ou un aver­tis­se­ment Les bêtes assez vives pour les craindre s’écartent de la direc­tion de l’odeur, qui peut se sentir jusqu’à trente mètres.

Les che­vaux, par exemple, s’emballent inva­ria­ble­ment quand ils ont vent de ces redou­tables ser­pents. Ils ont une bonne raison : la mor­sure d’un aspic vert, bien que rare­ment fatale, cause une intense dou­leur ful­gu­rante dans le membre ou la partie du corps affec­tée (qui vire rapi­de­ment au vert jaune et au pourpre). Les tissus proches de la bles­sure, s’ils ne sont pas trai­tés, deviennent fré­quem­ment gan­gré­nés et s’escarrifient, met­tant l’os à nu. Dans cer­tains cas, la tota­lité du membre en des­sous de la mor­sure se détache. Une vic­time d’un aspic vert subit une forte fièvre et des hal­lu­ci­na­tions, même si le trai­te­ment appro­prié est admi­nis­tré et est atteinte d’une inca­pa­cité totale pen­dant au moins trois jours.

Les autres habi­tants du Rohan sont moins dan­ge­reux. Des nids d’abeilles ter­restres sont fré­quents dans le sol des val­lées et dans les hautes prai­ries. Les renards rouges et renards blancs chassent les ron­geurs de la même région. Des myriades d’oiseaux, notam­ment le déli­cieux tétras et le pug­nace faisan vert, sont natifs du Rohan, tandis que beau­coup d’espèces migra­trices habitent les cours d’eau et les maré­cages de la région.

Bien sûr, les fau­cons et autres rapaces abondent au Rohan. Ils nichent sou­vent dans les falaises des Mon­tagnes Blanches. En plus des espèces indi­gènes, de nom­breux fau­cons migra­teurs des­cendent du Nord le long des Monts Bru­meux et peuvent être vus chaque prin­temps et chaque été dans le ciel au-dessus des Gués de l’Isen.

Les aigles se perchent sur des falaises à pic dans les Mon­tagnes Blanches et les Monts Bru­meux. Occa­sion­nel­le­ment, un des grands aigles — énormes oiseaux qui pos­sèdent une intel­li­gence au moins équi­va­lente à celle des hommes et capables de porter un homme adulte — peut être vu pla­nant depuis les hau­teurs qui sur­plombent l’Emnet Ouest. Consi­dé­rés comme des oiseaux sacrés, ils ne sont jamais moles­tés, même s’ils prennent un mouton ou occa­sion­nel­le­ment du petit bétail.


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