5·2 Les Cavaliers du Rohan


Les Rohir­rim ont conservé beau­coup des carac­té­ris­tiques de leurs ancêtres Éothraim ; cepen­dant l’influence béné­fique du pays les encou­rage à aban­don­ner nombre des cou­tumes qui carac­té­risent leur vie dans les plaines du Rho­va­nion. Une fois de plus, ils vivent une exis­tence semi-nomade, for­mant un peuple qui passe la plu­part de son temps à cheval. La majo­rité des cava­liers, comme leurs ancêtres Éothraim, évitent les villes et les vil­lages sauf en hiver ou lors des jours de marché ou de fêtes.

À la dif­fé­rence des Éothraim, les Rohir­rim sont cepen­dant un peuple uni. Ils sont les sujets de la Marche, loyaux envers un seul Sei­gneur, ils sont les héri­tiers des Éothéod uni­fiés. Ils ne vivent pas trop de temps à la fron­tière de l’Endor occi­den­tal ; leur royaume se recentre pour le com­merce et les voyages. Nom­breux et rela­ti­ve­ment riches, ils ont plus d’établissements que leurs aïeux.

Les villes du Rohan reflètent bien les influences des années pas­sées dans les val­lées de l’Anduin. La plu­part des habi­ta­tions se nichent le long des flancs des Mon­tagnes Blanches et dans les val­lées abri­tées des mon­tagnes, géné­ra­le­ment per­chées au sommet de mon­ti­cules défen­dables ou acco­lées à des parois mon­ta­gneuses impre­nables. Il y a beau­coup de Fram­sburg dans les carac­té­ris­tiques d’Edoras. Construits en pierre et irri­gués par des tor­rents tumul­tueux d’eau fraîche, ces vil­lages rap­pellent la mémoire des Éothéod, tout en incor­po­rant des élé­ments tech­no­lo­giques venant des alliés du Rohan, du Gondor voisin.

Bien que leurs vil­lages soient confor­tables, les Cava­liers sont plus heu­reux en selle. Ceux qui ont leur propre maison passent tou­jours le plus clair de leur temps de veille dans la cam­pagne, en tant que pas­teurs ou fer­miers ; d’où leur nom. Une ville Rohir­ric de quelques mil­liers d’habitants a en fait une popu­la­tion per­ma­nente de seule­ment quelques cen­taines.

Le Peuple

Les Rohir­rim sont grands et beaux ; la plu­part d’entre eux ont des che­veux blonds légè­re­ment paille et des yeux bleus ou gris. Les hommes, aussi bien que les femmes, sont forts, souples et très beaux — et même superbes la plu­part du temps. Leur peau claire et leurs traits angu­leux leur confèrent une qua­lité d’enchantement, comme s’ils étaient une partie du pays et non pas uni­que­ment des visi­teurs mor­tels. Cette aura est magni­fiée par leurs manières sérieuses, voire aus­tères. Seuls l’écarlate qui teintent leurs joues ou une lueur dans leurs yeux tra­hissent le feu qui vit der­rière leurs masques sereins. Ils demeurent une noble race d’Hommes du Nord, née d’un style de vie sans conces­sion.

Vêtements

Les hommes portent des pan­ta­lons et des chaus­sures hautes ou des bottes pour se pro­té­ger des herbes ; le pollen et les graines, ainsi que le frot­te­ment conti­nuel, peuvent pro­vo­quer des érup­tions cuta­nées. De même des bêtes ou des racines cachées peuvent immo­bi­li­ser une jambe non pro­té­gée. Des che­mises à manches longues en coton et des jus­tau­corps en laine pré­viennent des chan­ge­ments impré­vi­sibles de climat, bien qu’un habille­ment lourd ne soit que rare­ment de mise. Quand cela se pro­duit, les Rohir­rim adoptent des capes en laines et des sur­cots. Leurs capes sont en géné­ral gris char­bon, bleu nuit, vert forêt ou noires.

Les femmes pré­fèrent les vête­ments gris léger et par­fois portent des capes riche­ment bro­dées en bleu clair ou en vert pâle. Des tuniques déco­rées recouvrent leurs che­mises et leurs pan­ta­lons quand elles montent à cheval mais elles les changent en géné­ral contre des robes en coton ou en laine quand elles sont à la maison.

La plu­part des Rohir­rim ont un bou­clier et une armure d’un cer­tain type. La cotte de mailles est uni­ver­sel­le­ment répan­due et même l’homme moyen pos­sède une che­mise de mailles quelque part chez lui. Les guer­riers uti­lisent des hau­berts de mailles ou des ensembles de mailles. Les cava­liers aiment voya­ger légè­re­ment et pré­fèrent la liberté de leurs mou­ve­ments au confi­ne­ment d’une armure. C’est ainsi que peu d’entre eux portent leur équi­pe­ment de bataille en temps normal. Cepen­dant, la plu­part des Rohir­rim consi­dèrent qu’emporter une lance et un arc, ainsi qu’un poi­gnard de bonne taille et une épée large est une chose qui va de soi.

L’économie

L’économie Rohir­ric est vivante, en dépit du fait que le troc règne encore dans la plu­part des zones rurales. Le com­merce est animé et tout le monde y tra­vaille. Le long de la Grande Route Ouest (S. « Tarmen-i-Numen »), le com­merce est parmi l’un des plus denses de l’Endor occi­den­tal, en dépit de la chute d’Amor et des états qui lui ont suc­cédé en Eria­dor. Les liens avec le Gondor demeurent étroits et la posi­tion stra­té­gique du Rohan en fait une voie natu­relle de com­merce entre la vallée de l’Anduin., le Gondor et le Rho­va­nion à l’Est et le Min­hi­riath, la Marche Occi­den­tale et les villes Eria­do­riennes affai­blies, mais tou­jours pré­sentes, à l’Ouest

Le Rohan uti­lise la mon­naie du Gondor et, dans de rares cas, les pièces de Dol Amroth et d’Arnor. Les Cava­liers ne main­tiennent pas de mon­naie active, bien que les vic­toires et les cou­ron­ne­ments soit fré­quem­ment com­mé­mo­rés par l’émission spé­ciale de Pening Rohir­ric en argent. Por­tant le Cheval Cou­rant du Rohan au recto, et l’inscription en Certar de la célé­bra­tion au verso, cette pièce de sept grammes est l’équivalent d’une pièce d’argent du Gondor. Les Penings, comme toutes les bonnes mon­naies, ont une valeur si on s’en sert mais les Rohir­rim pré­fèrent de loin les biens à l’argent, à moins qu’ils ne décident de voya­ger. Les Cava­liers sont un peuple prag­ma­tique.

Culture, Élevage, Chasse

Les manoirs, les hameaux de fermes et les fermes abritent à peu près la moitié des 103 000 habi­tants du Rohan. La richesse de la noire couche arable des plaines du Rohan encou­rage la culture sur une échelle bien plus grande dans le ValOuest et le ValEst. L’avoine, le seigle, l’orge, le blé, les baies et le foin sont les prin­ci­pales cultures.

Le foin est coupé en automne et est mis en meule pour être entre­posé pour l’hiver, même si ces hivers sont tels que les Rohir­rim n’ont pas besoin du foin la plu­part des années. Les Cava­liers ont appris la néces­sité d’avoir du four­rage en réserve pour l’hiver dans la Contrée Sep­ten­trio­nale. Ils font atten­tion à conser­ver des stocks en cas de famine dans les sai­sons froides et défi­ci­taires qui sai­sissent le pays de temps à autre, en par­ti­cu­lier à l’époque où l’Ombre se déve­loppe. Entassé autour d’un trou creusé dans le sol, le foin stocké peut s’élever jusqu’à une hau­teur de sept mètres vingt Le dessus du tas est fait d’une balle de foin roulée, étroi­te­ment serrée par des cordes. Des sangles, sépa­rées et se croi­sant, aident le tas à garder sa forme.

Géné­ra­le­ment, les trou­peaux du Rohan se nour­rissent d’herbe. Les bovins et les mou­tons sont abon­dants — le mouton plutôt dans les Emnets et le Wold et les bovins plutôt dans le ValOuest Les cultures vivrières com­plètent un régime fait de pois­son, de volaille et de viande. Bien que les Rohir­rim puissent vivre faci­le­ment de la chasse la plu­part des années, leurs graines nour­rissent leurs trou­peaux et com­plètent leur régime. L’avoine et le seigle des basses terres donnent une fine saveur au pain alors que l’orge des hautes terres est un ingré­dient essen­tiel de leur ale et fait de bonnes soupes.

Mais la plus grande partie des grandes prai­ries est réser­vée aux che­vaux. Le Rohan a de la place pour de nom­breux che­vaux et les trou­peaux équins ont connu une dra­ma­tique aug­men­ta­tion depuis 3A 2510. Les femmes, une fois de plus, prennent une place impor­tante dans la monte, l’entraînement et le soin apporté aux che­vaux, comme elles le fai­saient au Rho­va­nion. Bien que les Rohir­rim pos­sèdent tous une maison ou un hall dans les mon­tagnes, ils éprouvent un réel plai­sir à suivre les trou­peaux de che­vaux — mais ils retournent à l’abri de leurs ins­tal­la­tions en période de guerre ou de mau­vais temps.

Le cœur du Rohan est loin des fron­tières du royaume et est rela­ti­ve­ment en sécu­rité par rap­port aux hasards de la guerre, en com­pa­rai­son de la vul­né­rable Contrée Sep­ten­trio­nale. Ce n’est donc pas une sur­prise si les prin­ci­paux passe-temps sont l’équitation, les course de che­vaux et la chasse. Les com­pé­tences dans les armes sont aussi esti­mées, bien sûr, et nombre de jeunes hommes servent dans la cava­le­rie du Gondor.

Société

Le cycle de vie Rohir­ric res­semble de beau­coup à celui de leurs ancêtres. Une faible popu­la­tion urbaine four­nit une acti­vité constante dans les vil­lages, qui sont des centres de com­merce, pen­dant que la majo­rité des familles se déplacent avec leurs trou­peaux dans un cir­cuit de pâtu­rages de longue haleine ou, dans cer­tains cas, les dirigent à partir de rési­dences sei­gneu­riales épar­pillées dans toute la cam­pagne. Dans les périodes dif­fi­ciles ou à l’occasion de fêtes, ces gens se dirigent vers leurs mai­sons dans les villes et les vil­lages, mul­ti­pliant la popu­la­tion urbaine de trois à dix fois. Les Rohir­rim aban­donnent aussi les pâtu­rages lorsqu’il y a un déclen­che­ment d’hostilités mais, à la dif­fé­rence des Éothraim et des Éothéod, ils ne cherchent pas abri dans des villes for­ti­fiées ou des forts sur des col­lines (Rh. « Buhrs » ou « Burgs »). La sécu­rité des cava­liers est assu­rée par de meilleures défenses.

Les val­lées des mon­tagnes du Rohan offrent des refuges bien pro­té­gés, for­te­resses natu­relles que les Rohir­rim uti­lisent pour faire retraite dans les périodes les plus dif­fi­ciles. L’ancienne Dun­hart, près d’Edoras, et la Gorge de Helm, dans le ValOuest, sont les plus grands de ces bas­tions mon­ta­gneux, four­nis­sant des abris acces­sibles à la majeure partie de la popu­la­tion en temps de guerre. De nom­breuses combes plus petites tout le long des Mon­tagnes Blanches per­mettent une défense plus délo­ca­li­sée mais la plu­part ne sont que des pâtu­rages for­ti­fiés et ne peuvent accueillir que peu de Cava­liers. Néan­moins, toute la popu­la­tion des régions les plus peu­plées du Rohan, le ValEst et le ValOuest, peut trou­ver refuge dans ces lieux sou­vent éton­nants des hautes terres.

Villages et Fermes

Avec la pré­sence de refuges natu­rels, les villes de la Marche sont libres de servir leur but inhé­rent Le com­merce et le confort pré­valent dans les vil­lages de la Rid­der­mark. Les murs des villes per­mettent de se défendre contre les ban­dits ou un assaut sur­prise, pas plus. La terre est une donnée moins vitale et donc le pla­ce­ment des murs n’est plus une affaire impor­tante. Les Rohir­rim peuvent donc tout à fait construire leurs mai­sons un petit peu à l’écart de celle de leurs voi­sins ; ils le font sou­vent, lais­sant ainsi des enclos pour les ani­maux pré­fé­rés à l’intérieur même du vil­lage.

Peuple conser­va­teur, les Cava­liers aiment garder les vieilles tra­di­tions. Les villes sont tou­jours conçues en ter­rasses sur des buttes ou des élé­va­tions, tou­jours au-dessus d’un cours d’eau, et orga­ni­sées selon la forme cir­cu­laire adop­tée par les Éothéod. Le hall du chef se trouve au sommet de la col­line avec une vue sur toute la région envi­ron­nante. Un fossé et un mur de terre cou­ronné d’un rem­part en pierre entourent le site. En dépit de la nature moins impres­sion­nante des murs et de la construc­tion d’une fac­ture moins gros­sière, un vil­lage Rohir­ric pré­sente une sur­pre­nante res­sem­blance avec ceux du peuple d’Eorl.

Architecture

Les Mon­tagnes Blanches et les Monts Bru­meux pro­duisent une grande quan­tité de bois et sont une source appa­rem­ment inta­ris­sable de bonnes pierres de taille. Les gens aisés vivent dans des mai­sons en pierre avec de confor­tables inté­rieurs en bois, appré­ciant la résis­tance et la bonne iso­la­tion. Les mai­sons à moitié en bois équarri, à moitié en pierres liées au mor­tier sont aussi très cou­rantes. Les habi­ta­tions pauvres, en par­ti­cu­lier les grandes granges, sont construites en ron­dins. Les toits pentus, en bois, en pierre ou en chaume sont la norme ; toutes les mai­sons ont des volets en bois de part et d’autre de leurs petites fenêtres. Les mai­sons modernes Rohir­ric ont inva­ria­ble­ment des che­mi­nées en pierre et des foyers inté­rieurs, bien que les grandes struc­tures de type hall et les centres de céré­mo­nies tra­di­tion­nels rap­pellent les anciennes formes, à savoir un trou dans le toit pour lais­ser partir la fumée. Les anciennes carac­té­ris­tiques archi­tec­tu­rales appa­raissent dans la forme des colonnes, le dessin des toits et par­tout dans le décor.

Vie et Liens Familiaux

Les groupes fami­liaux res­tent forts mais la famille au sens large, et non le clan, consti­tue l’élément de base de la société Rohir­ric. Comme les affi­lia­tions tri­bales se sont estom­pées ou ont dis­pa­rues dans les val­lées de l’Anduin, les liens cla­niques se perdent dans le Rohan. Les fonc­tions de la tribu et du clan sont amal­ga­mées dans le nou­veau sys­tème de com­man­de­ment mili­taire uti­lisé par la nation. Cepen­dant, les mai­sons d’un même quar­tier tendent à être celles de per­sonnes très proches. Plu­sieurs familles appa­ren­tées peuvent tra­vailler dans un manoir et les quar­tiers des vil­lages res­semblent sou­vent aux zones cla­niques des vil­lages ances­traux.

Une famille Rohir­ric est régit selon les règles patri­li­néaires ; le mâle valide le plus âgé est le maître ; la des­cen­dance est tracée à partir de la lignée mas­cu­line. L’épouse rejoint la maison de son mari, deve­nant une com­po­sante de sa nom­breuse famille. La pro­priété, cepen­dant, est indi­vi­duelle, qu’elle soit le fait d’un homme ou d’une femme. Les femmes ont le droit de vote, peuvent parler au Thing ou à l’Assemblée et divor­cer uni­la­té­ra­le­ment de leur mari.

Le Rohir ne peut vivre seul, à moins qu’il y soit forcé. Les familles res­tent ensemble, la famille éten­due consti­tuant le noyau. Les aînés res­tent dans la maison de leurs pères, avec leur propre pro­gé­ni­ture, s’ils en ont une. Les cadets partent de la maison à la nais­sance de leur pre­mier enfant. Les femmes, bien sûr, quittent la maison pour se marier.

Les rites de pas­sage se font aux âges de 6, 12, 18, 36 et 72 ans. À six ans, l’enfant com­mence à apprendre les com­pé­tences de base en matière de survie et ses centres d’intérêts sont testés. L’entraînement mili­taire com­mence à douze ans. Un Rohir atteint le jeune adulte à 18 ans et devient un adulte véri­table à 36. Soixante-douze ans est l’âge mini­mum pour être un ancien.

Politique et Pouvoir

Eorl, Althegn des Éothéod, fut cou­ronné Roi des Rohir­rim en Yule 3A 2510. Il fut le pre­mier de la pre­mière lignée et, avec son ascen­sion, sa tribu uni­fiée devint la citoyen­neté d’un royaume sou­ve­rain.

Avec l’établissement de la Rid­der­mark, le pou­voir du Roi aug­mente et la poli­tique, et non la famille, devient le fac­teur pré­do­mi­nant dans l’ordonnancement du statut social et des struc­tures mili­taires. Les liens per­son­nels et fami­liaux demeurent impor­tants mais ne sont plus les valeurs suprêmes. Le prix de tête d’un homme ne déter­mine plus sa valeur dans la société.

Bien sûr, l’Althegn (R. tardif « Althane » ou « Cining ») tient tou­jours son pou­voir par­tiel­le­ment de son bien en che­vaux, comme cela était dans le Nord, mais sa force prin­ci­pale vient de l’autorité ascen­dante de sa charge ; au Rohan, il est un Roi. Reconnu et res­pecté par son puis­sant équi­valent du Gondor, il devient le par­te­naire (junior) offi­ciel de la grande alliance cen­trale, pro­té­geant les affaires des peuples libres de l’Endor occi­den­tal.

D’un autre côté, l’élévation de leur Sei­gneur réduit encore un peu plus les pou­voirs des Heah-Thanes (Chefs ou Aldors) des six tribus. Autre­fois maîtres auto­nomes de leur propre peuple, ils deviennent une petite mais impor­tante classe sociale après le déve­lop­pe­ment des Éothéod. Leur prin­ci­pale fonc­tion avant 2510 était d’être des com­man­dants mili­taires ; après cette date, ils deviennent des conseillers et des admi­nis­tra­teurs et, dans cer­tains cas, des envoyés du Roi. Cepen­dant, nombre des maré­chaux de la Rid­der­mark (ceux pris hors de la famille royale) ont été des Heah-Thanes.

Le Fra­thing du Rho­va­nion a donné nais­sance à l’Althing des Éothéod, qui à son tour a été le pré­dé­ces­seur du par­le­ment annuel du Rohan — l’Algemaet — le Ras­sem­ble­ment du Milieu d’Année (S. « Loendë ») des citoyens de la Marche. Comme tou­jours, le Conseil du Sei­gneur pré­side ce congrès bien que le Conseil du Roi Rohir­ric (R. « Cining­maet » ou « Snotor-maet » ou « Mae­thel­thane ») soit un tant soit peu plus fort que ses ancêtres. Le Conseil ne sert pas seule­ment de conscience au Roi mais agit aussi en tant que gar­dien de la nation. Sa parole est fondée sur une auto­rité pro­fon­dé­ment ancrée et qui peut, quoique d’une manière non abso­lue, lier qui­conque, même le Roi. Un Roi sans héri­tier n’a pas le droit, par exemple, d’aller en guerre.

La posi­tion d’héritier au trône, Vice-Roi du Rohan, se déve­loppa à partir des réso­lu­tions du Conseil après la mort de Helm en 3A 2759. For­ma­li­sée après la Guerre de l’Anneau, elle a permis la sta­bi­lité de la Rid­der­mark pen­dant des cen­taines d’années.

Les struc­tures poli­tiques locales four­nissent une force per­ma­nente ainsi qu’une direc­tion bien orga­ni­sée et sen­sible. En des­sous du Roi, de sa famille et des six Heah-Thanes, il y a les Thanes. Ces hommes forment une classe d’hommes libres nobles qui admi­nistrent les Proches-Marches (R. « Neah­maercs »), ou comtés. Chaque Proche-Marche est repé­rée en fonc­tion de la dis­tance « qu’un cheval résis­tant peut par­cou­rir en une jour­née à une allure régu­lière ». Le Rohan pos­sède une cen­taine de ces loca­li­tés.

Les Thanes réper­cutent la parole du Roi et par­ti­cipent aux cours de douze hommes (R. « Twalf Wetans ») qui arbitrent ou dictent les règles civiles locales et résolvent les cas de « faute sur des hommes ». Leurs autres tâches com­prennent la super­vi­sion de la per­cep­tion des taxes, l’entraînement de la milice locale et la conduite des Éore­das.

Organisation Militaire Rohirric

Dans le Nord, la sépa­ra­tion entre les hommes réel­le­ment ser­vant aux tâches mili­taires et les hommes sim­ple­ment dis­po­nibles pour ce genre d’occupations était sou­vent très floue. Même si la théo­rie disait que les Thegns, Caerls, Burg­war­ders et Cnihts étaient les seuls guer­riers constam­ment prêts, la guerre for­çait le Fyrd commun d’être plus ou moins en armes. La dis­tinc­tion est claire dans l’armée de la Rid­der­mark.

Le com­man­de­ment mili­taire du Rohan incombe direc­te­ment au Roi. Le Roi désigne trois Maré­chaux de la Marche. Ces hommes sont sou­vent, mais pas tou­jours, des membres de la famille royale, des guer­riers vaillants pos­sé­dant une grande expé­rience ou excel­lant dans la bataille.

Le com­man­de­ment du Pre­mier Maré­chal com­prend la capi­tale, Edoras, et les terres royales adja­centes, y com­pris Har­row­dale et une bonne por­tion du ValEst jusqu’en Ald­burg (connu sous le nom de Cal­mi­rië au Gondor). En cas de besoin, les hommes du ValOuest orien­tal sont aussi rat­ta­chés mili­tai­re­ment à Edoras. Habi­tuel­le­ment, le Roi délègue ce com­man­de­ment à son héri­tier mais, quelques fois, il prend lui-même en charge le poste de Pre­mier Maré­chal ; dans d’autres cas, l’honneur va à un fils cadet ou à un cham­pion confirmé.

Dans des cir­cons­tances ordi­naires, la charge de Deuxième Maré­chal com­prend le com­man­de­ment de Fort Cor et le dis­trict mili­taire appelé la Marche Ouest. Cette res­pon­sa­bi­lité com­prend la garde de tous les ter­ri­toires de la Marche Occi­den­tale, du ValOuest et de l’Emnet Ouest, à l’exception d’Edoras et d’Harrowdale. La Marche Est, qui com­prend l’Emnet Est et le ValEst, est la pro­vince du Troi­sième Maré­chal. Il par­tage le même statut que son équi­valent de la Marche Ouest. Ces Marches ne sont que des dis­tinc­tions mili­taires et leurs fron­tières longent la Limes­neige jusqu’au Bain-des-Ents puis remontent vers le Nord en sui­vant le cours puis­sant jusqu’à la Forêt de Fan­gorn.

Tout comme l’époque dans les val­lées de l’Anduin, la prin­ci­pale unité mili­taire est l’Éored (R. « Che­vau­chée de Che­vaux ») ou troupe de cava­le­rie. Au temps des Éothéod, cepen­dant, il n’y avait pas pré­ci­sé­ment de limites fixées concer­nant la taille de ces unités. Tout grand corps de cava­le­rie d’un clan donné pou­vait être consi­déré comme une Éored. Les Éoreds typiques au temps d’Eorl comp­taient 60 à 120 guer­riers.

L’Éored Rohir­ric est une unité plus régu­lière. N’étant plus en rela­tion avec les clans ou les tribus, c’est une troupe de 120 Cava­liers. Une cen­taine de ces unités com­posent la tota­lité des effec­tifs des Rohir­rim — qui se nomme, comme au temps des Éothéod, l’Éoherë (R. « Armée des Che­vaux »). En y rajou­tant les 120 hommes de la Garde de la Maison (R. « Hús­cairls ») du Roi, ces douze milles hommes consti­tuent l’Éoherë ou « Ras­sem­ble­ment » de la Rid­der­mark.

Armes et Armures

L’alliance étroite avec les hommes du Gondor a un grand effet sur les armes créées par les Cava­liers du Rohan. Non seule­ment, ils ont les éta­lons du Gondor, pour aug­men­ter la taille de leurs che­vaux mais les armes et les armures por­tées par les Rohir­rim ont connu une évo­lu­tion consi­dé­rable. Les armes sont main­te­nant en géné­ral plus solides et stan­dar­di­sées en fonc­tion des exi­gences de la cava­le­rie lourde et légère. Tous les guer­riers sont revê­tus main­te­nant une cotte de mailles, un casque en acier et portent un bou­clier rond.

La cava­le­rie lourde de la Rid­der­mark com­prend 100 Thanes, 120 Hús­cairls, 400 Cairls et 4 400 Cnaihts (R. « Che­va­liers »). Ces hommes lour­de­ment armés sont des guer­riers expé­ri­men­tés qui portent une cotte de mailles ou un hau­bert de mailles. Leurs casques ont un nasal ou une pro­tec­tion faciale ou incor­porent une visière. La plu­part ont une pointe mais cer­tains sont plats au sommet. Le poids du casque repose sur les épaules du Cava­lier.

Les Cava­liers lourds montent des che­vaux de guerre lourds, munis d’une selle ren­for­cée et d’étriers souples extrê­me­ment solides pour amor­tir l’impact d’une pleine charge. Des fers à cheval en fer sont tou­jours employés. Leurs longues lances de trois mètres soixante sont essen­tiel­le­ment en chêne ou en if massif, cha­cune étant d’un dia­mètre variant entre 5 et 8 cen­ti­mètres. En plus de la lance, les Cava­liers emportent un arc com­po­site et une épée large robuste conçue pour tran­cher à tra­vers les plus lourdes pro­tec­tions.

Les Cava­liers légers sont moins expé­ri­men­tés ou moins riches que leurs col­lègues de la cava­le­rie lourde. Leurs armes sont celles que por­taient leurs ancêtres Éothéod : une lance de deux mètres soixante-dix de lon­gueur et de 5 cen­ti­mètres de dia­mètre, une épée large et un robuste cou­teau. La plu­part portent des bou­cliers plus légers et seule­ment une che­mise de mailles ou un hau­bert léger. Le casque est sans visière ; la nuque du Cava­lier est sou­vent pro­té­gée par de la maille qui est accro­chée au bord infé­rieur du casque. Les archers à cheval, autre classe de com­bat­tants légè­re­ment armés, portent des arcs com­po­sites et deux car­quois de flèches au lieu des lances.

Art de la Guerre

Les tac­tiques de bataille des Rohir­ric sont simples, bien qu’exceptionnellement effi­caces. Un moral élevé, un bon équi­pe­ment et un entraî­ne­ment solide leur per­mettent de prendre le dessus sur n’importe quel ennemi en mêlée ouverte, même en dépit d’une infé­rio­rité numé­rique. Pour les Rohir­rim, l’idée est ensuite de cerner l’ennemi et de l’écraser. Les cava­liers légers servent d’éclaireurs et patrouillent en force, reve­nant pour cou­vrir les flancs de l’armée quand elle s’est enga­gée. Ensuite, les archers à cheval arrosent de flèches les ailes cor­res­pon­dantes de la force oppo­sée, les tenant à l’écart ou les empê­chant de sou­te­nir l’ennemi. Les lan­ciers légers sou­tiennent les flancs Rohir­ric contre les attaques.

Pen­dant ce temps-là, les cava­liers lourds sont ras­sem­blés au centre, chaque Éored se consti­tuant en une for­ma­tion en V. Ces che­va­liers frappent en masse la lance bais­sée, fra­cas­sant le centre de l’ennemi en une charge puni­tive lancée au moment appro­prié. L’assaut est consti­tué de une à trois vagues. Une fois qu’ils ont tra­versé les lignes enne­mies, ils font demi-tour et chargent de nou­veau ; s’ils sont enga­gés en mêlée ou s’ils décident d’aller au corps à corps, ils tirent leurs épées larges et com­mencent à hacher.

En cas de fuite de l’ennemi, ou de sépa­ra­tion d’un petit groupe du corps prin­ci­pal de l’armée enne­mie, les cava­liers légers les pour­suivent Une situa­tion simi­laire se pro­duit quand l’ennemi se désor­ga­nise en son centre suite à l’assaut des che­vaux lourds Rohir­ric, don­nant ainsi l’occasion à la cava­le­rie légère d’encercler sa proie.

Natu­rel­le­ment, la majeure partie des armées de la Rid­der­mark sont des demi-Ras­sem­ble­ments d’environ 6 000 Cava­liers. Menés par un Maré­chal de la Marche, ils peuvent être rejoints par le Roi et ses Hús­cairls ; le reste des Cava­liers res­tent en réserve pour défendre les mai­sons et en cas d’urgence. Les Rohir­rim sont un peuple conser­va­teur et pré­fèrent ne pas ris­quer plus de la moitié de leurs hommes dis­po­nibles, nombre qui est en géné­ral suf­fi­sant pour accom­plir la tâche.

Unité Nbre d’homme Nbre d’unités Com­man­dant
Éoherë 1 12 120 Roi
Hús­cairls 1 120 Roi
Haf­herë 2 6 000 Maré­chal
Éored 100 120 Thane
Twal­fred 1 000 12 Heah-Cairl
Hafred 2 000 6 Cairl

Amis et Ennemis

Du fait qu’ils vivent sur un ter­ri­toire cen­tral et fermé, les Cava­liers ont de nom­breux voi­sins : les Gon­do­riens à l’Est et au Nord, les Dun­lan­dais à l’Ouest, les forces de Sarou­mane au Nord- Ouest, les Ents de la Forêt de Fan­gorn et les Elles de la Lórien au Nord, les Woses dans les régions sau­vages des forêts épaisses et des mon­tagnes recu­lées. Cer­tains sont des amis, d’autres des enne­mis.

Les Eriadoriens et les Hommes du Nord

Les hommes de la Rid­der­mark comptent peu de véri­tables alliés mais ceux qu’ils embrassent sont de vrais et bons amis. Gon- doriens, Hommes du Nord du Rho­va­nion et divers Eria­do­riens (comme les Hommes de Thar­bad et de Bree) viennent à l’esprit puisque ces peuples sont des par­te­naires com­mer­ciaux qui par­tagent un héri­tage commun ou inju­rient les mêmes enne­mis. Pour ce qui est des Hommes du Nord du Pays Sau­vage, les Rohir­rim traitent avec leurs frères de sang et de culture. Les Eria­do­riens, bien que peu nom­breux, sont inté­res­sés par le Rohan pour des biens pour la plu­part non essen­tiels et empruntent la Grande Route Ouest (la même que le Chemin Vert et l’Ancienne Route Sud) pour appor­ter leurs propres mar­chan­dises aux mar­chés du Gondor.

Les Gondoriens

Pour les Cava­liers, aucun enga­ge­ment n’est plus impor­tant que l’alliance avec le Gondor. La pas­sion sous-jacente lors du Ser­ment d’Eorl est tou­jours vive. Les Tours de Guet per­chées au sommet des contre­forts les plus élevés des Mon­tagnes Blanches s’étendent sur toutes les hau­teurs d’Anórien, for­mant une ligne de signa­li­sa­tion entre Alburg a l’Est du Rohan et la capi­tale du Gondor, Minas Tirith. Ces sept sites sont espa­cés les uns des au- très d’une qua­ran­taine de kilo­mètres et situés sur une ligne paral­lèle dis­tante de 8 à 32 kilo­mètres par rap­port a la Grande Route Ouest. Garnis de sen­ti­nelles Gon­do­riennes, elles peuvent trans­mettre une demande de secours très rapi­de­ment.

La défense des deux royaumes étant réci­proque, les appels au secours peuvent cepen­dant sc faire dans un sens ou dans l’autre. Au cas où le Rohan est assailli, les feux sont allu­més d’Ouest en Est d’une Tour de Guet a l’autre, aler­tant le Royaume Méri­dio­nal et priant les troupes sta­tion­nées près du Rauros, de Cair Andros ou de Minas Tirith de venir. (Tlansce cas, la pre­mière flamme serait allu­mée a Hali­fi­rien puis à Calen­had, Min­rim­mon, Erelas, Nardol, Eile­nach et enfin Amon Dîn.)

Le com­merce entre le Gondor et le Rohan est flo­ris­sant. Les Rohir­rim troquent des che­vaux, du bœuf salé, du mouton fumé, des pierres pré­cieuses, des métaux bruts, de la laine, de la bière et du miel à des­ti­na­tion de l’Est contre du vin, du coton, des objets en métal (y com­pris des armes), des épices et d’autres pro­duits finis variés, fabri­qués ou dis­tri­bués par le Royaume Méri­dio­nal.

Les Elfes de la Lórien

Les Elfes de la Lórien, quoique reti­rés et dis­tants par rap­port aux rela­tions humaines en géné­ral, entre­tiennent des rap­ports limi­tés mais ami­caux avec le Rohan. Ceci est prin­ci­pa­le­ment dû a la proxi­mité. La Rid­der­mark est sépa­rée de la Lórien par une petite éten­due de ter­rain seule­ment, à savoir les champs au Nord de la Clai­re­chaux et au Sud du Bois des Elfes. Peu d’hommes tra­versent ces éten­dues d’herbe ondu­lées mais ceux qui le font sont des chas­seurs ami­caux ou des envoyés devant infor­mer les Elfes sur les pro­jets et besoins des Rohir­rim. Le long de l’Anduin, par contre, les mar­chan­dises trans­por­tées par bateau entre le Rohan et les Hommes du Nord passent tou­jours a côté de la ville Elfique de Caras Gala­don. La plu­part des bateaux ne s’arrêtent pas en route mais cer­tains s’amarrent aux digues des Elfes qui font face à la Clai­re­chaux, juste au-des­sous de sa jonc­tion avec la Grande Rivière. Un nombre modeste de mar­chan­dises effec­tuant le trajet y sont don­nées aux Elfes en échange de superbes pro­duits des arti­sans de la Forêt d’Or. Géné­ra­le­ment cepen­dant, Elfes et Rohir­rim gardent leur dis­tance et laissent leur voisin faire comme bon il leur semble.

Les Ents de la Forêt de Fangorn

Les Elfes ne sont pas le seul peuple dis­tant occu­pant le ter­ri­toire en bor­dure de la fron­tière de la Rid­der­mark ; les Ents (R. « Géants » ; S. « Ono­drim” ou « Enyd ») et les Huorns de la Forêt de Fan­gorn évitent pra­ti­que­ment tout contact avec les Hommes du Rohan. Se ser­vant des limites redou­ta­ble­ment épaisses de leur forêt ancienne comme d’un refuge et d’une pro­tec­tion contre les Hommes, les Pas­teurs des Arbres et leurs ouailles se tiennent à l’écart des Cava­liers. Le peuple Rohir­ric croit qu’un fan­tôme garde les fron­dai­sons de la Forêt de Fan­gorn et n’osent pas entrer dans la forêt noire a moins d’être par­ti­cu­liè­re­ment auda­cieux. Les chas­seurs et les aven­tu­riers curieux empruntent les anciens sen­tiers de la Forêt mais même ces hommes limitent leurs visites aux heures diurnes et ils res­tent près de la lisière méri­dio­nale. Après tout, le nom Rohir­ric dési­gnant les Pas­teurs des Arbres signi­fie « Géants » et il y a peu d’idiots parmi les Cava­liers. Les Rohir­rim évitent de tra­ver­ser les domaines des Ents, du moins le croient-ils. En fait, les Cava­liers ne remarquent pas les Ono­drim. Les rares Ents et Huorns actifs vivent au plus pro­fond de la Forêt alors que leurs frères moins enthou­siastes appa­raissent à tous comme des arbres, sauf aux yeux des plus habi­tués.

Les Servants de la Main Blanche

Les agents de Sarou­mane traitent les Ents avec peu de res­pect. Après 3A 2975, les Hommes et Semi-orgues d’Isengard se déplacent régu­liè­re­ment vers le Nord-Est le long des Monts Bru­meux pour débi­ter des arbres. Dans leurs efforts à servir la Main Blanche, ces intrus har­cèlent la Forêt de Fan­gorn, ne pou­vant se passer des nobles Olvar. Len­te­ment, ils se sont atti­rés la haine éter­nelle des Ents et ont atti­sés la colère de Fan­gorn et de ses com­pa­triotes.

Les ser­vants de Sarou­mane contra­rient les Rohir­rim. Sus­pec­tés d’avoir des liens avec les Hommes de Dun, anciens enne­mis de la Rid­der­mark, et de conspi­rer pour la chute du Rohan, la seule pré­sence de ces forces de la Main Blanche enfonce une épine dans le pied de la plu­part des cava­liers. Seules les traî­trises des espions de Sarou­mane (par exemple Grima Langue-de-Ser­pent) et la force impres­sion­nante d’Isengard pro­tègent le pays d’une guerre immé­diate. Au lieu de cela, la ten­sion monte tout au long de la dif­fi­cile fron­tière infor­melle qui tra­verse l’entrée de la vallée d’Isengard (Nan Curunír) et qui sépare le Rohan de son ennemi le plus proche.

Les Dunlandais

Non loin de l’Ouest et du Nord d’Isengard, dans les contre­forts Sud-Ouest des Monts Bru­meux, se trouve le Pays de Dun. C’est là, parmi les som­mets pier­reux et les val­lées rocailleuses d’Eriador, que vivent les der­niers Dun­lan­dais (Dn « Daen Lintis »). Ils sont les plus anciens et les plus nom­breux enne­mis des Rohir­rim. Treize tribus pauvres Dunéennes forment une société dés­unie, sou­vent animée de conflits internes. Leurs clans parlent la même langue, ont le même héri­tage ainsi que le même but unique : détruire la Rid­der­mark.

Les éle­veurs, les chas­seurs et les cueilleurs du Pays de Dun sont appa­rentes aux Hommes des clans de Dun vivant dans les régions sau­vages et recu­lées des Mon­tagnes Blanches. Ils ont éga­le­ment des liens de sang avec les fer­miers non Rohir­ric de la Marche Occi­den­tale du Rohan. Ce sont des hommes que les Dun­lan­dais appellent la « famille oppres­sée ». Les liens sont nom­breux car les Hommes de Dun ont dominé autre­fois les Mon­tagnes Blanches et ont habité dans les prai­ries éle­vées et les contre­forts de ce qui est main­te­nant le Rohan.

Conquis ou déci­més par les Gon­do­riens, la majo­rité des Dun­lan­dais a fui dans l’Eriador. Cer­tains se sont dis­per­sés au Nord, d’autres ont trouvé asile dans le Pays de Dun. Ces mon­ta­gnards bour­rus et rudes rebâ­tirent leur société mais beau­coup n’oublieront jamais leurs terres ances­trales. Les Dun­lan­dais du Pays de Dun inté­rio­risent leur haine et déve­loppent un désir éter­nel de revanche et de renou­veau. Les incur­sions hors du Pays de Dun ont testé constam­ment l’esprit des hommes vivant dans l’Ouest du Cale­nard­hon et, en fait, ont aug­menté avec l’arrivée des Cava­liers en 3A 2510. Avec la conquête par les Rohir­rim de la Marche Occi­den­tale peu de temps après, les ten­sions se trans­forment presque en conflits de grande enver­gure. Cepen­dant, la guerre véri­table atten­dra presque deux cents ans.

Le pré­lude au cata­clysme se déroule en 3A 2710 lorsque les Hommes de Dun prennent d’assaut la for­te­resse alors déserte d’Isengard ; ce n’est qu’à partir de la rébel­lion des Hommes de Dun de 2758–59 que les Dun­lan­dais s’affirment comme un peuple uni pour prendre d’assaut la Rid­der­mark et res­tau­rer leur ancienne supré­ma­tie. Diri­gés par Wulf, un Semi-Dunéen exilé de la Marche Occi­den­tale, les treize tribus Dun­lan­dais passent la Percée du Rohan au cœur même de l’impitoyable Long Hiver.

Les Rohir­rim les affrontent aux Gués de l’Isen mais sont écra­sés dans la neige pro­fonde et les hommes de Dun conti­nuent d’avancer. Nombre de leurs frères se révoltent. À l’Est, les Cava­liers se retirent vers Dun­hart, tandis que le Roi Helm et le peuple de l’Ouest trouvent refuge au Fort Cor. Helm décède, tout comme ses deux fils, mais le Royaume du Rohan est sauvé par son neveu Freálál Ce der­nier exter­mine Wulf et met en déroute les forces Dun­lan­dais juste après avoir occupé Edoras.

La défaite de Wulf sub­siste dans les esprits des Cava­liers et des Dun­lan­dais. Les Rohir­rim et les Hommes de Dun meurent en nombre égal pen­dant la guerre courte mais bru­tale ; des cen­taines d’Hommes de Dun sont mas­sa­crées au cours de l’effort entre­pris pen­dant des décen­nies par les Cava­liers pour recon­qué­rir la Marche Occi­den­tale. Les hos­ti­li­tés ne cessent jamais ; le conflit ne fait que glis­ser du champ de bataille vers les esprits des deux peuples. Cette ani­mo­sité fait encore rage main­te­nant car les Hommes de Dun consi­dèrent les Rohir­rim comme des enne­mis mor­tels habi­tant sur des terres Dunéennes sacrées. À ce jour, aucun adver­saire du Rohan n’est plus exalté ni déter­miné.

Les Orientais

Bien que les Dun­lan­dais repré­sentent une menace plus impor­tante, les Orien­tais sont des enne­mis plus anciens. Les tribus Orien­tais ont harassé les Rohir­rim et leurs ancêtres Éothéod et Éothraim depuis le début du Troi­sième Age. C’est la migra­tion de la Confé­dé­ra­tion Bal­choth des Orien­tais qui mène à la Bataille du Champ du Cele­brant et à l’installation du Rohan. Les Orien­tais tuent Eorl dans le Wold et menacent les fron­tières de l’Emnet Est au cours des siècles sui­vants. Tout comme une saga sans fin, l’histoire Rohir­ric dénombre pério­di­que­ment des attaques effec­tuées par ces divers peuples : des Hommes qui frappent en tra­ver­sant la Grande Rivière à partir de leurs foyers dans les vastes terres sau­vages du Rho­va­nion méri­dio­nal.

Cette menace conti­nue de peser sur les fron­tières de la Rid­der­mark, par­ti­cu­liè­re­ment dans le Nord-Est. Les tribus Magriags et Asdriags habitent dans les plaines au-delà des Col­lines de la Déso­la­tion, tandis que le reste des Bal­choth — les groupes tri­baux Manvul et Hur­gung — occupent tou­jours le ter­ri­toire au Sud de Grand’Peur. Heu­reu­se­ment, ces peuples attendent leur heure pour agir, pré­fé­rant ne pas dimi­nuer leurs forces en atta­quant par des colonnes dés­unies ; il se peut néan­moins que leur patience s’amenuise et que le Rohan, alors, soit à nou­veau confronté au spectre de vagues Orien­tais, en quête de nou­veaux pâtu­rages.

Les Orques des Monts Brumeux

Quelques tribus Orques indé­pen­dantes habitent dans les hau­teurs au Sud de la Moria car la plu­part sont tom­bées sous le charme de Sarou­mane ou se sont dépla­cées vers le Nord au cours de ces der­nières décen­nies. De ceux qui sont main­te­nant dans les Monts Bru­meux, seuls les Orques com­muns (S. « Yrch ») de la tribu des Barz-Thrû­grim (Or. « Meur­triers de la Nuit ») pré­sentent un réel danger. Loin­tains des­cen­dants des Orques sur­vi­vants ayant com­battu Eorl et Cirion au Parth Cele­brant, ils rôdent dans les val­lées de l’Est entre les sources du Cours d’Argent et du Bain-des-Ents. Leur repaire est taillé dans les Cavernes de la Dou­leur (S. « Ngwal­ma­gryd »), au-dessus des sources don­nant nais­sance à la Clai­re­chaux. De cette cachette aux nom­breuses cavi­tés, ils partent sou­vent en raid dans les pâtu­rages de la plaine au Nord du Wold, per­tur­bant les Rohir­rim de l’Emnet Est. Cer­tains même dressent des camps tem­po­raires dans des grottes des Col­lines de la Déso­la­tion.

Les Orques de Sarou­mane et les Semi-Orques repré­sentent une menace encore plus abo­mi­nable. Le Magi­cien Blanc uti­lise ses Lavons pour déclen­cher la panique dans les cœurs des Cava­liers se trou­vant à proxi­mité d’Isengard, dans l’espoir de rabrouer le moral de ses voi­sins enne­mis. La nuit, les pâtu­rages du Nord- Ouest de l’Emnet Ouest ne sont pas sûrs car des dizaines d’Orques par­courent les prai­ries en quête de viande fraîche et de butin. La plu­part de ces bri­gands sont de véri­tables Orques, occa­sion­nel­le­ment diri­gés par un solide Uruk Haï mais cer­tains sont des Semi-Orques.

Les Semi-Orques

En tant que résul­tat de la haine de Sarou­mane, les Semi-Orques (ou, pour les Cava­liers les Orques-Hommes) sont des des­cen­dants de la race créée par le Sei­gneur des Anneaux. Ils ont des liens étroits avec les Uruk Haï mais pré­sentent des carac­té­ris­tiques humaines. En fait, cer­tains passent pour des Hommes Noirs bien que la majo­rité d’entre eux soient trop laids et vio­lents pour pou­voir se donner une telle appa­rence. Tou­te­fois, ils irritent les Rohir­rim car, contrai­re­ment aux Orques en géné­ral, les Semi- Orques font des raids de jour comme de nuit et uti­lisent des tac­tiques rusées pour éviter les repré­sailles des Rohir­rim.

Quelques groupes de Semi-Orques un peu plus indé­pen­dants vivent dans les val­lées de l’éperon rocailleux qui s’étend des Monts Bru­meux entre Isen­gard et la Forêt de Fan­gorn. Diri­gés par le Sei­gneur de Guerre Dûr­bu­hûk, ces groupes se déplacent vers l’Est, jusqu’au Bain-des-Ents, et il leur arrive même de tendre des embus­cades à des voya­geurs sur la route au Nord de la Rivière du Gouffre.

Les Drúedain

Les Rohir­rim consi­dèrent les hommes sau­vages Drúe­dain (ou « Woses » ; Wo. « Drûgs »), comme de petites créa­tures tra­pues et peintes, à peine supé­rieures aux bêtes. Pour cette raison, les Cava­liers chassent les Drûgs pour le sport car les Woses sont les proies ani­males dis­po­nibles les plus vives. Aucune bête n’est plus rusée qu’un Drûg, sauf un Grand Dragon.

Mal­heu­reu­se­ment, les Rohir­rim ont mal com­pris ces hommes par­ti­cu­liers. Pour les Cava­liers, les Drûgs ne sont pas des adver­saires mais un simple jeu d’habileté et le meurtre d’un Wose est assi­milé à une prise gran­diose d’un cerf. Le fait que les Woses répondent sou­vent en abat­tant féro­ce­ment des Cava­liers ne faci­lite pas l’amour entre les deux races ; pour les Hommes du Rohan, le risque de la mort est un fait commun à tous les bons sports.

Pour les Drûgs, cepen­dant, les Rohir­rim sont des enne­mis sans merci, étran­ge­ment revê­tus de mailles, qui coupent les arbres et qui mas­sacrent les autres créa­tures juste parce qu’elles ne sont pas de leur espèce. Les Drûgs sont peu nom­breux et la perte de l’un de leur frère les attriste d’une façon incon­nue de la plu­part des hommes. Les Drûgs ne peuvent arrê­ter les Cava­liers, ils ne peuvent que se reti­rer dans des cachettes recu­lées.

Alors qu’ils pos­sé­daient jadis les forêts des contre­forts des Mon­tagnes Blanches et des val­lées de ces mêmes mon­tagnes, les Drúe­dain se terrent main­te­nant dans le dense pays syl­vestre de Tawar-in-Drúe­dain d’Anórien ou dans le Bois de Firien à la fron­tière du Rohan et du Gondor. D’autres vivent dans des zones boi­sées en alti­tude, ou dans les forêts de la Marche Occi­den­tale, là où les Rohir­rim chassent rare­ment. (D’autres plus nom­breux vivent encore dans les loin­taines régions inex­plo­rés d’Andrast et de l’Eriador méri­dio­nal). Ils construisent des mai­sons arbo­ri­coles et des fogous sou­ter­rains, ces der­niers étant des mai­sons tapis­sées de pierre et recou­vertes de terre faites de chambres et de tun­nels taillés dans le pay­sage. Pro­té­gés par des cercles de sta­tues en pierre criant de vérité, les hommes Púkel de la légende, les Drûgs res­tent entre eux, espé­rant qu’un jour les Cava­liers appren­dront à conte­nir leurs diver­tis­se­ments.


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