09 · Le Calenardhon en d’autres temps


Ce qui suit est un bref com­men­taire sur les évé­ne­ments de la pro­vince du Cale­nard­hon à des périodes autres que celle sur laquelle est centré ce module (3A 1442).

La Frontière Septentrionale en 3A 1

C’est une période de grande expan­sion pour les Gon­do­riens qui s’établissent au Nord et à l’Ouest, à tra­vers les régions fer­tiles des Terres du Milieu. À cette époque, la cita­delle d’Angrenost est encore en construc­tion, tout comme la Tour d’Orthanc. Les colons se font plus nom­breux et ils bâtissent leurs demeures ; dans le même temps, ils plantent les graines dans le sol, pour la pre­mière fois des­ti­nées à l’agriculture.

Cette période n’est cepen­dant pas dépour­vue de pro­blèmes, car le Cale­nard­hon n’était pas inha­bité ; en fait, deux cultures coexis­taient dans les val­lées des mon­tagnes au Nord et au sud du Cale­nard­hon : les Dun­lan­dais et les Drúe­dain. Les Dun­lan­dais sont un peuple ori­gi­naire des val­lées des Mon­tagnes Blanches et, bien que cer­tains aient accueilli les Hommes du Haut et leurs usages, la majo­rité en était jalouse et crai­gnait de perdre leurs terres. D’une cer­taine façon, cela s’avéra exact, car les Dúne­dain, dans leur expan­sion, chas­sèrent les peuples ori­gi­nels.

L’autre race, celle des Drúe­dain, est plus mys­té­rieuse et secrète. Il y a long­temps, ils vivaient au milieu des Dun­lan­dais et occu­paient une place par­ti­cu­lière dans leur société, leurs fonc­tions étant sur­tout reli­gieuses ; cepen­dant lorsque les Dun­lan­dais com­men­cèrent à s’écarter des voies de la Lumière, ils se sépa­rèrent de ces der­niers. Les Drúe­dain, ne vou­lant rien avoir à faire avec le culte de Sauron, quit­tèrent donc les Dun­lan­dais et fon­dèrent leur propre société dans les forêts denses des val­lées mon­ta­gneuses. C’est là qu’ils s’établirent, évi­tant tout contact avec les étran­gers. Mais les ban­dits étaient atti­rés par leurs sanc­tuaires et pillaient les tombes de leurs ancêtres à la recherche d’objets magiques. Si les tombes ne sont pas sys­té­ma­ti­que­ment vio­lées, c’est grâce à la pré­sence des Hommes Pûkel, leurs gar­diens de pierre les défen­dant contre tous les intrus.

Les Orques hantent tou­jours les cavernes et les bois sombres dans les pre­mières années du Troi­sième Âge, restes épar­pillés des armées de Sauron qui furent défaites par la Der­nière Alliance des Hommes et des Elfes lorsque l’Anneau Unique tomba de l’annulaire tran­ché de Sauron. Ces Orques sont peu nom­breux et désor­ga­ni­sés, mais sont une menace, sur­tout la nuit, pour les voya­geurs insou­ciants le long de la fron­tière du Cale­nard­hon et ils attaquent par­fois les fermes iso­lées. Plus tard dans cet Âge, ils seront peu à peu détruits par un long pro­ces­sus qui les repous­sera dans leurs cavernes.

La chute de Castamir et le déclin du Calenardhon : 3A 1447

Quelques Dun­lan­dais et Drúe­dain s’accrochent encore à leur ter­ri­toire ; pour y arri­ver, cer­tains Dun­lan­dais n’hésitent pas à s’allier aux Orques pour haras­ser les peu nom­breux Cale­nard­ho­niens res­tants.

Après dix ans d’exil, Elda­car revient du nord à la tête d’une vaste armée, fran­chit l’Anduin au Bas-Fond Sud et rallie le peuple du Cale­nard­hon sous sa ban­nière. Soron­do­thor s’enfuit vers le Sud à tra­vers l’Emyn Muil accom­pa­gné de ses Kirin­si­re­dain et, après avoir été blessé aux Gués de l’Erui, se replie en Umbar avec les autres Sei­gneurs Rebelles. Alan­dur est assiégé dans la cita­delle de Cal­mi­rië et pré­fère s’empoisonner plutôt que de capi­tu­ler devant ses enne­mis. Caran­thir sort d’Orthanc à la tête d’une armée impor­tante. Il assiège Fin­long en Agla­rond ; Fin­long menace alors d’exécuter ses pri­son­niers si ses murs sont atta­qués. Caran­thir divise ses troupes et, lais­sant une force suf­fi­sante pour inves­tir la Ferté-au-Cor, rejoint Elda­car dans le Sud. Fina­le­ment, Elda­car est vic­to­rieux et tue Cas­ta­mir en combat sin­gu­lier, mais de nom­breux Sei­gneurs Rebelles réunissent une grande flotte et fuient vers Umbar. À l’annonce de ce désastre, Fin­long capi­tule et est condamné à l’exil.

Pen­dant deux siècles la vie au Cale­nard­hon rede­vient aussi pai­sible que jadis avant la Lutte Fra­tri­cide, mais en 1635–36 la Grande Peste frappe et ce désastre modi­fie radi­ca­le­ment la struc­ture sociale de la pro­vince. La popu­la­tion, dont la moitié a péri, péri­clite au cours des années sui­vantes, car l’exode s’établit vers les Pro­vinces du Sud. Fina­le­ment, le Cale­nard­hon devient si dépeu­plé que trou­ver des hommes pour le défendre devient, pour les Rois du Gondor, un véri­table pro­blème sur­tout après la chute du Rho­va­nion. Un pro­blème qui ne trou­vera sa solu­tion que dans l’octroi, par Cirion l’Intendant, de la pro­vince entière aux Cava­liers Rohir­rim, en 3A 2 510.

Les aven­tu­riers tra­ver­sant le Cale­nard­hon après l’épidémie (1640) trou­ve­ront des fermes vides, des champs en friche qui retournent à leur état ori­gi­nel (herbe haute). La pro­vince entière est, une fois de plus, la marche du Gondor. Les habi­tants étant peu nom­breux, les aven­tu­riers ren­con­tre­ront des ani­maux sau­vages, des loups, des ban­dits et même, de temps à autre, des Orques. Dun­los­tir, dure­ment frap­pée par l’épidémie, est qua­si­ment une ville fan­tôme. Le com­merce des céréales péri­cli­tant, de nom­breux bate­liers de l’Entévière sont partis pour Osgi­liath. Tir-Anduin reste pour­tant un bazar bour­don­nant d’activités jusqu’au début des inva­sions des Orien­tais en 1856. Cal­mi­rië perd gra­duel­le­ment son aspect pros­père, mais ses habi­tants et les peuples de l’Estfolde, en assi­mi­lant les réfu­giés du reste de la pro­vince, réus­sissent à sur­vivre plus long­temps. La terre retrouve len­te­ment son état de prai­rie d’herbes hautes, mais demeure si fer­tile et si belle qu’elle reste une ten­ta­tion per­ma­nente pour les bar­bares de l’Est.

Qui­conque fouillera les fermes aban­don­nées durant le siècle sui­vant l’épidémie, court un léger risque (2 %) d’être frappé d’une forme bénigne de la mala­die.

Le Calenardhon devient le Rohan

Pen­dant près de 900 ans après l’épidémie, le Cale­nard­hon dégé­nère len­te­ment vers l’état sau­vage qui fut le sien autre­fois et devient, de ce fait, un far­deau de plus en plus lourd pour un Gondor fai­blis­sant. En 3A 2500, la pro­vince est vir­tuel­le­ment déso­lée ; les avant-postes manquent d’hommes et les voyages à tra­vers le pays deviennent très dan­ge­reux, car les Dun­lan­dais et les bandes d’Orques se livrent au pillage en toute impu­nité. De fait, nom­breux sont ceux qui, devant tra­ver­ser la région, louent les ser­vices de mer­ce­naires ou voyagent en cara­vanes. Il est cer­tain que l’invasion des Orques et du Bal­choth, sans l’aide des Éothéod, aurait fina­le­ment sub­mergé le Cale­nard­hon.

C’est alors, en l’an 2510, que Cirion, l’Intendant du Gondor, octroie le Cale­nard­hon à Eorl et aux Rohir­rim ; le pays devient alors le Rohan. La culture des Rohir­rim est si riche qu’elle est l’objet d’un autre module.

Orthanc en d’autres temps

Orthanc étant décrite dans ce module, il est per­ti­nent de men­tion­ner le rôle qu’elle conti­nuera de jouer tout au long de cet Âge. Même après que le Cale­nard­hon ait été attri­bué aux Éothéod, Isen­gard demeura dans la mou­vance du Gondor et fut fermé, le cercle exté­rieur aban­donné. Le lieu est rare­ment uti­lisé, sauf par­fois par un Astro­logue royal vou­lant employer les ins­tal­la­tions d’Orthanc. Fina­le­ment, il sera récu­péré et jouera un rôle capi­tal dans la crise qui clô­tu­rera le Troi­sième Âge.

Saroumane et l’Isengard

L’Isengard demeura une ins­tal­la­tion mili­taire du Gondor durant la Grande Peste et les années trou­blées qui sui­virent jusqu’à l’octroi du Cale­nard­hon aux Rohir­rim en 2510. À cette époque, l’Orthanc fut fermée et l’Isengard déserté. En 2700, les Dun­lan­dais s’emparèrent de l’Isengard et l’utilisèrent comme place forte jusqu’à ce que, en 2759, le Roi Fréalf du Rohan les chas­sât d’Angrenost et de la majeure partie du Royaume. C’est cette même année que Sarou­mane, de retour de ses voyages dans l’Est, demanda et obtint les clefs d’Orthanc. Au cours des années qui sui­virent, il aida beau­coup le peuple du Rohan, lorsque les Rohir­rim étaient peu nom­breux et en guerre avec les Dun­lan­dais. Durant cette période, la for­te­resse d’Isengard ne fut guère occu­pée que par Sarou­mane et quelques-uns de ses ser­vi­teurs.

Cepen­dant, le temps pas­sant, Sarou­mane décida que des « amé­na­ge­ments » étaient néces­saires. Il ras­sem­bla alors une force à l’intérieur de l’Isengard afin de recons­truire ses défenses. À partir de 2963, le Magi­cien prit le contrôle absolu de toutes les ins­tal­la­tions et com­mença à les for­ti­fier. Il prit à son ser­vice de nom­breux Dun­lan­dais et débuta ses repro­duc­tions d’Orques et Ouargues, les ins­tal­lant dans le laby­rinthe d’alvéoles creu­sées dans le mur inté­rieur de la grande enceinte. Les magni­fiques bos­quets qui s’alignaient le long de la route furent abat­tus et rem­pla­cés par des colonnes de métal, reliées entre-elles par des chaînes. Les ouvriers creu­sèrent des puits pro­fonds dans la plaine et construi­sirent des machines dans les cavernes. La nuit, des volutes de vapeur et de fumée jaillissent de ces puits et, illu­mi­nées par des lueurs effrayantes, peuvent être vues éparses dans la plaine. La nuit tombée, obéis­sant aux ordres de Sarou­mane, des bandes de ses créa­tures s’aventurent à l’extérieur pour har­ce­ler les Rohir­rim et sac­ca­ger la Forêt de Fan­gorn.

Appa­rem­ment Sarou­mane connais­sait, depuis le début, l’existence du Palantír d’Orthanc et c’est évi­dem­ment l’une des rai­sons qui l’ont poussé à choi­sir Orthanc comme rési­dence per­ma­nente. Les Inten­dants du Gondor avaient depuis long­temps oublié l’existence des Pierres de Vision. Au début, Sarou­mane n’utilisa pas le Palantír ou alors sur de courtes dis­tances et non pour contac­ter d’autres Pierres de Vision. Pour­tant sa confiance en son propre pou­voir, et peut-être son désir de l’Anneau Unique, le pous­sèrent à uti­li­ser le Palantír de plus en plus fré­quem­ment. À partir de 3A 3000, son esprit fut attiré vers Barad-dûr ; il fut piégé par Sauron qui pos­sé­dait, bien sûr, la Pierre d’Ithil. Depuis lors, bien qu’il ne l’ait pas réa­lisé, Sarou­mane est devenu l’esclave de Sauron.


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