04 · Les habitants

La région aux alen­tours de la partie sep­ten­trio­nale des Monts Bru­meux est peu peu­plée mais abrite une variété de peuples intel­li­gents. Ces habi­tants com­prennent plu­sieurs races d’Humains (Hommes du Nord, Beor­nides, Hommes des Col­lines) ainsi que des repré­sen­tants des plus dan­ge­reuses races des Terres du Milieu : Orques, Trolls et Géants de Pierre.

4.1 Les orques

La vraie ori­gine de la race mau­dite des Yrch (S. « Orques », sing. Orch) est voilée de mys­tères. Lors des Jours Anciens, d’après les sages, Mor­goth avait per­verti et cor­rompu des cap­tifs Elfes dans les fosses infer­nales d’Utumno, peut-être les ayant fait s’accoupler avec d’autres êtres asser­vis pour pro­duire ces hideuses créa­tures des Ténèbres par jalou­sie et par moque­rie vis-à-vis de la belle race des Pre­miers Nés. Conçus comme tra­vailleurs et guer­riers consom­mables, les Orques ont tou­jours servi avec empres­se­ment des maîtres malé­fiques bien que, enfoui dans leur noir cour, ils détestent à la fois leur créa­teur et les puis­sances qui dominent tou­jours leur misé­rable vie.

Les Orques habitent depuis long­temps dans les sinistres hau­teurs des Monts Bru­meux ; ils sont divi­sés en deux branches dis­tinctes et en castes. Les Orques Com­muns, la souche d’origine, sont les plus nom­breux. Parmi eux, cepen­dant, vit une petite élite d’Orques plus grands, les for­mi­dables Uruk-Hai, des­cen­dants des sol­dats orques envoyés par Sauron depuis le Mordor à la fin du Deuxième Age pour com­man­der les défenses des cols. Les Uruk- Hai sont soi­gneu­se­ment élevés et sont plus intel­li­gents et meilleurs phy­si­que­ment que leurs frères com­muns ; ils servent de chefs tri­baux et de gardes du corps. Les deux types d’Orques sont fami­liè­re­ment appe­lés « Gobe­lins » ; les Uruk-Hai seuls sont appe­lés « Hob­go­be­lins ».

Peu d’autres peuples échangent d’aimables rela­tions avec les Orques. Les Trolls par­tagent quel­que­fois leur repaire avec eux ou coopèrent dans des actions malé­fiques. Les Orques et les Hommes des Col­lines ont servi ensemble dans les osts du Roi-Sor­cier mais aucune des deux races ne fait réel­le­ment confiance à l’autre. Les Hommes du Nord, sou­vent vic­times des pillards orques, n’ont que peu d’affection pour leurs voi­sins des mon­tagnes. Entre les Orques et les Elfes, une haine mutuelle existe depuis le Pre­mier Âge et des affron­te­ments sont cer­tains de se pro­duire si les deux races se ren­contrent.

Apparence

Les Orques ont la peau oli­vâtre ou noire, épaisse et poilue ; leurs mains portent des griffes, leur visage large et plat est orné de crocs jaunes ; les yeux sont en amande à l’iris rouge braise ; les che­veux noirs sont hir­sutes. Ils sont trapus ; leurs jambes déje­tées sont courtes et les bras sont longs. Les Orques Com­muns font entre 90 cm et 1,50 m de haut ; les Uruk-Hai mesurent 1,50 à 1,80 m, sont presque aussi larges que les Humains et ont une appa­rence légè­re­ment plus humaine, bien que tou­jours orque.

Capacités et Faiblesses

Tous les Orques démontrent une excep­tion­nelle endu­rance, n’ayant besoin de se repo­ser qu’une fois tous les trois jours lorsqu’ils sont serrés de près. Ils sont très résis­tants aux tem­pé­ra­tures extrêmes. Les Orques Com­muns ont une vision noc­turne supé­rieure, les ren­dant capables de voir de nuit comme les autres per­sonnes voient de jour ; dans l’obscurité totale, ils peuvent voir à une faible dis­tance. En plein jour, ils sont cepen­dant sérieu­se­ment han­di­ca­pés et déso­rien­tés et leur vision est médiocre. La vision de nuit des Uruk-Hai est infé­rieure à celle des Orques Com­muns et, dans l’obscurité, ils uti­lisent géné­ra­le­ment des torches mais ce han­di­cap est lar­ge­ment com­pensé par leur capa­cité à se com­por­ter sans fai­blesse sous le soleil. Le sens de l’odorat des Orques Com­muns est bien déve­loppé.

Attitude et Style de Vie

Assoif­fés de sang, per­fides et cruels, les Orques ont une nature des plus basiques. Leurs plus grands plai­sirs résident dans le combat et dans la tor­ture des cap­tifs. Ils sont rare­ment satis­faits sauf lorsqu’ils com­battent ou lorsqu’ils mangent. Ils ne se font pas confiance mutuel­le­ment, sou­vent à juste titre, et sont enclins à s’affronter si aucun autre ennemi est dis­po­nible. Une ten­dance à être des rebelles for­ce­nés et une ava­rice exces­sive tendent à faire de ces créa­tures des alliés ou des ser­vants dif­fi­ci­le­ment de confiance.

Les Orques n’aiment pas tra­vailler mais, réunis, ils sont capables d’accomplir de grandes ouvres sous la poigne de fer d’un rude suze­rain ; ils peuvent creu­ser des tun­nels et forer aussi bien que les Nains. Il leur manque une approche de la beauté et leurs ouvres sont quel­conques, mal­adroites ou gros­siè­re­ment laides mais par­fai­te­ment effi­caces. Leurs for­ge­rons sont excep­tion­nel­le­ment com­pé­tents dans la fabri­ca­tion des armes, des engins de guerre et des outils de tor­ture. Leur per­son­nel soi­gnant obtient de rapides résul­tats et ne se pré­oc­cupe pas de la dou­leur et des cica­trices. L’efficacité est le maître- mot.

Structure Sociale

La vio­lence et la peur cimentent la société orque. Lorsqu’ils ne sont pas sous le contrôle direct du Sei­gneur Téné­breux, les Orques forment des petites tribus diri­gées par des chefs forts. L’autorité au sein de ces tribus est gagnée grâce à la ruse et à la force brute.

Régime Familial

Les Orques se repro­duisent mais ne se marient pas ; ils s’accouplent selon la méthode tra­di­tion­nelle. Les femelles orques vivent ensemble dans des zones à l’écart dans le repaire ; elles sont gar­dées et acces­sibles seule­ment aux mâles les plus forts, tant qu’elles peuvent donner nais­sance. Les étran­gers ne peuvent jamais voir les femelles orques. Ce com­por­te­ment brutal, dénué de tout sen­ti­ment, assure une des­cen­dance des plus fortes. Les jeunes Orques sont élevés ensemble par les femelles les plus vieilles et ne connaissent que leur père. Les Orques sont pro­li­fiques et une tribu qui perd la plu­part de ses com­bat­tants pourra les rem­pla­cer en quelques géné­ra­tions tant que les femelles seront à l’abri.

Communauté et Habitation

Les Orques habitent dans des repaires sou­ter­rains, des laby­rinthes mal aérés de pas­sages tor­tueux et de cavernes, non éclai­rées, sauf dans les zones d’habitation. Plu­sieurs issues sont tou­jours pré­sentes pour faire des attaques sur­prises ou pour s’enfuir.

Économie

Les tribus orques sur­vivent grâce à une com­bi­nai­son de chasse, de ramas­sage et de pillages des peuples voi­sins. Le com­merce paci­fique est rare. Au sein de la tribu, le rôle des mâles et des femelles est clai­re­ment défini : les mâles creusent, forgent, col­lectent la nour­ri­ture et vont en guerre alors que les femelles s’occupent des tâches domes­tiques. Les esclaves cap­tifs héritent des cor­vées les plus dan­ge­reuses et les plus déplai­santes. Tout bien pos­sédé par un Orque sera le fruit de ses rapines.

Langage

Il n’existe pas une unique langue orque mais une variété de dia­lectes régio­naux mutuel­le­ment inin­tel­li­gibles, tous durs à l’oreille, sans gram­maire et truf­fés d’obscénités. Pour les com­mu­ni­ca­tions entre tribus, les Orques parlent le Wes­tron, la Langue Com­mune. Les Orques de cette partie des Monts Bru­meux ont effec­ti­ve­ment adopté comme langue native une sorte de Wes­tron déna­turé ponc­tué d’éléments de Noir Parler.

4.2 Les Hommes du Nord

Depuis la migra­tion du Pre­mier Âge, la race hardie des Hommes du Nord a fait sentir sa pré­sence dans les Val­lées Supé­rieures de l’Anduin. Par­ta­geant une ori­gine com­mune avec les Mai­sons des Edain et par consé­quent avec les bâtis­seurs d’empire Númé­no­réens et Dúne­dain, ces Nene­dain (S. « Humains des Val­lées de l’Anduin », sing. Nena­dan) se sont débar­ras­sés des ten­ta­tions des socié­tés orga­ni­sées et sont res­tées proches de la nature tout en culti­vant leur indé­pen­dance. Parmi les Dúne­dain, les Hommes du Nord sont consi­dé­rés comme les « Peuples Inter­mé­diaires », n’étant pas com­plè­te­ment bar­bares, ni plei­ne­ment civi­li­sés mais étant dignes de res­pect pour leur cou­rage et leurs prouesses au combat.

Les Humains des Val­lées de l’Anduin repré­sentent une culture sévè­re­ment amoin­drie à la fin du Troi­sième Âge mais encore vibrante en 3A 1640. Ils sont plutôt appa­ren­tés aux Beor­nides et aux Hommes des Bois. Ils ont des liens encore plus dis­tants avec deux autres cultures d’Hommes du Nord : les Humains du Long Lac et de Dale et avec les Hommes du Nord semi-nomades plus loin au Sud-Est qui don­ne­ront nais­sance aux Rohir­rim. À l’origine peu nom­breuse et isolée, la popu­la­tion Nena­dan a aug­menté durant le Deuxième Âge grâce aux réfu­giés appa­ren­tés venant de l’Eriador — et ayant eu des contacts avec des Númé­no­réens plus expé­ri­men­tés — s’étant enfuis de l’autre côté des Monts Bru­meux pour échap­per aux ravages des armées de Sauron. Pen­dant le mil­lé­naire qui s’ensuivit, dif­fé­rents groupes d’Hommes du Nord du Rho­va­nion se dis­per­sèrent sur une grande zone mais gar­dèrent leur héri­tage eth­nique commun.

Lar­ge­ment inchan­gée pen­dant des mil­liers d’années, la société Nena­dan a connu ses plus signi­fi­ca­tifs chan­ge­ments depuis quelques siècles. Cela a été dû à l’influence crois­sante et à la puis­sance com­mer­ciale du Gondor au Sud, qui encou­ra­geait une unité poli­tique fra­gile dans les Val­lées de l’Anduin tout en rehaus­sant la manière stan­dard de vivre. Bien que les Hommes du Nord n’aient pas aban­donné leurs tra­di­tions, et qu’ils soient restés prin­ci­pa­le­ment un peuple rural dis­persé, quelques centres urbains se sont déve­lop­pés le long de l’Anduin. La Grande Peste a cepen­dant dévasté la popu­la­tion et a donné un sérieux coup de frein à la pros­pé­rité régio­nale crois­sante, ce qui a entraîné la déser­ti­fi­ca­tion de plu­sieurs villes.

Les Hommes du Nord sont suf­fi­sam­ment de bonne com­po­si­tion pour être en bons termes avec la plu­part de leurs voi­sins. Les meilleures rela­tions sont entre­te­nues avec les Dúne­dain du Gondor, leurs men­tors et leurs par­te­naires com­mer­ciaux ; comme la puis­sance du Royaume Méri­dio­nal a décliné avec l’éclatement de la Lutte Fra­tri­cide et avec la Grande Peste, les Hommes du Nord doivent encore se débrouiller eux-mêmes. Les Elfes, consi­dé­rés comme étranges et impré­vi­sibles, sont tenus dans la plus haute estime grâce à leur magie et à leurs connais­sances sur les terres boi­sées. Les Hommes du Nord et les Hommes des Col­lines du Rhu­daur se res­pectent à contre­cœur ; occa­sion­nel­le­ment, ils entrent en conflit et chacun voit en l’autre un valeu­reux com­bat­tant. Seuls les Orques, pillards de trou­peaux et des­truc­teurs de fermes, sont vrai­ment haïs.

4.3 Les Beornides

Peuple unique et ancien d’Hommes du Nord, les clans Beor­nides — connus aussi sous les noms de Bei­ja­bar et de Bajae­ga­har — résident dans les Val­lées de l’Anduin, parmi les nom­breux Nene­dain, dans un ter­ri­toire de taille chan­geante et indé­ter­mi­née centré autour du Car­rock Sacré. La plu­part vivent sur la rive Est de l’Anduin mais quelques-uns se sont ins­tal­lés aussi loin à l’Ouest que les Monts Bru­meux et le Haut Col.

Bien que les Beor­nides soient très appa­ren­tés aux Nene­dain, ayant en commun de nom­breuses simi­li­tudes phy­siques et cultu­relles, plu­sieurs carac­té­ris­tiques dis­tinc­tives méritent une atten­tion par­ti­cu­lière. De tous les Hommes du Nord, les Beor­nides sont les plus grands ; ils sont aussi grands que les Dúne­dain et sont même plus larges de car­rure et sont sans aucun doute les plus hir­sutes. Ils com­mu­niquent par­ti­cu­liè­re­ment bien avec leurs ani­maux domes­tiques, qui aident dans les tra­vaux de la ferme de leur propre volonté. Les Beor­nides ne mangent aucune sorte de viande mais leurs talents culi­naires sont bons ; ces gens sont répu­tés être les meilleurs bou­lan­gers de tout le Pays Sau­vage et leurs gâteaux au miel sont légen­daires.

Habi­tuel­le­ment farouches et soli­taires, les Beor­nides se trans­forment radi­ca­le­ment parmi les leurs et avec leurs amis de confiance, deve­nant pas­sion­nés et joviaux. Au combat, leur furie folle furieuse est irré­sis­tible. Dans le clan, quelques rares indi­vi­dus sont des Chan­geurs de Forme ; ils peuvent par­fois assu­mer la forme des Grands Ours, une com­pé­tence héré­di­taire. Le chef des Beor­nides, appelé aussi le Weal­dan­bera (Rh. « Ours Régnant ») est aussi un Chan­geur de Forme ; il pré­side le secret Bera­cynn (Rh. « Culte de l’Ours »). Ses membres se ras­semblent sous forme d’ours, cer­taines nuits, sur les sites sacrés et recréent leurs légendes et récits par des danses rituelles com­plexes. Il est dit que même les vrais ours par­ti­cipent à ces fes­ti­vi­tés noc­turnes ; les intrus ne sont pas les bien­ve­nus et en subi­ront les consé­quences pour ne pas en dire plus.

4.4 Les Grands Aigles

Les Grands Aigles sont les chas­seurs les plus majes­tueux des Terres du Milieu ; ils dominent les cieux au-dessus des Monts Bru­meux. Ce sont les plus gros oiseaux exis­tant ; ils se croient issus des esprits divins à qui Manwë, Sei­gneur des Valar, demanda de prendre une forme d’oiseau pour obser­ver le monde mortel. Manwë prédit que seules les mon­tagnes seraient assez hautes pour abri­ter les Aigles et que, depuis leurs hautes aires, les Aigles pour­raient entendre les voix de ceux qui implo­re­raient l’aide des Valar. Durant le Pre­mier Âge, les Aigles demeu­rèrent dans les Cris­sae­grim, les Mon­tagnes Encer­clantes du Bele­riand près de Gon­do­lin, sou­vent venant à l’aide des Elfes dans leur lutte contre Mor­goth. Enfin, les Aigles enga­gèrent l’ost de dra­gons ailés cra­cheurs de feu de Mor­goth lors de la bataille finale après la chute de l’Ennemi. Le Bele­riand fut détruit lors de cette catas­tro­phique guerre et les Aigles recher­chèrent de nou­velles aires haut dans les Monts Bru­meux, où ils res­tèrent jusqu’à pré­sent.

Des légendes affirment que les Grands Aigles avaient jadis une taille colos­sale. Tho­ron­dor, pre­mier Roi des Aigles, aurait eu une enver­gure de cin­quante-quatre mètres ! Les Grands Aigles d’aujourd’hui n’atteignent pas leur fabu­leux ancêtre mais ils sont néan­moins de féroces oppo­sants. La tête d’un Grand Aigle ins­pire le res­pect, son plu­mage brun doré lui­sant magni­fi­que­ment sous les rayons de la lune. En pleine matu­rité, un Grand Aigle est quatre fois plus grand que son cousin commun avec une enver­gure de 7,5 à 9 m. Doté d’un for­mi­dable bec crochu et de serres à quatre doigts acérés pour saisir ou déchi­rer, un Grand Aigle ne craint aucun ennemi, sauf peut-être un ancien Dragon. Les Grands Aigles sont célèbres pour leur vol majes­tueux en vol plané, leur masse impo­sante glis­sant sans effort sur les cou­rants ther­miques chauds s’élevant du sol. Leurs yeux sont huit fois plus per­çants que ceux d’un être humain et leur vision péri­phé­rique est excel­lente. Pra­ti­que­ment rien n’échappe à la vision d’un Grand Aigle ; il est rap­porté que le Sei­gneur des Aigles pou­vait contem­pler le soleil sans cli­gner des yeux et qu’il pou­vait voir au clair de lune un lièvre en train de se dépla­cer 1 600 m plus bas. Les Grands Aigles font partie des plus rapides créa­tures volantes et, lorsqu’ils ont repéré leur proie, ils plongent à une vitesse pou­vant atteindre 320 km/​h ne lui offrant pra­ti­que­ment aucune chance de s’échapper.

Car­ni­vores, les Grands Aigles ont besoin d’une grande quan­tité de nour­ri­ture, ce qui limite leur popu­la­tion à plu­sieurs dizaines d’individus épar­pillés dans toutes les mon­tagnes. Chaque Grand Aigle exerce son auto­rité sur un royaume d’au moins 500 km2. Au sein de ce ter­ri­toire, dominé par son aire, le Grand Aigle chasse une variété de proies, depuis le lapin et le lièvre jusqu’au mouton et au cerf, qu’il peut aisé­ment empor­ter dans son aire grâce à ses serres.

Les Grands Aigles s’accouplent pour la vie et se servent de la même aire pen­dant des géné­ra­tions. L’aire est un vaste nid en forme de bol fait de branches et de bouts de bois, bâti sur un rebord de falaise ou sur un pinacle rocheux acces­sible uni­que­ment par la voie des airs. Le nid est d’une taille stu­pé­fiante, d’environ douze mètres de dia­mètre et pesant plu­sieurs tonnes pour pou­voir accueillir ses occu­pants. Envi­ron une fois par décen­nie, la femelle pond un unique et gros ouf brun tacheté de blanc qui éclora un mois plus tard. L’aiglon est inca­pable de voler pen­dant les trois pre­miers mois ; il n’acquerra son plu­mage d’adulte que quatre à cinq ans plus tard. Les deux parents auront la res­pon­sa­bi­lité de s’occuper du vul­né­rable oisillon. La faible nata­lité est com­pen­sée par la lon­gé­vité excep­tion­nelle du Grand Aigle de plu­sieurs siècles car les mon­tagnes ne pour­raient sup­por­ter une grande aug­men­ta­tion de leur nombre et car les Grands Aigles n’ont aucun ennemi natu­rel excep­tion faite des Dra­gons des Ered Mithrin.

Peu de per­sonnes ont su s’attirer l’amitié des Grands Aigles. Ce ne sont pas des créa­tures douces car elles semblent hau­taines et peu sen­ti­men­tales. Libres d’aller où bon leur semble, les Grands Aigles ont ten­dance à être fiers et se tiennent à dis­tance, habi­tués au res­pect qu’ils engendrent par leur taille et leur puis­sance. Ils ont néan­moins une noblesse de cour et, lorsque la gra­ti­tude d’un Grand Aigle est gagnée, ce sera un allié pour la vie, qui accep­tera de porter le voya­geur sur son dos sur de longues dis­tances. Excep­tion­nel­le­ment intel­li­gents et ration­nels, les Grands Aigles savent parler dans la Langue Com­mune lorsqu’ils le dési­rent, pro­ba­ble­ment un don de Manwë pour aider ses ser­vants à accom­plir leur mis­sion dans les Terres du Milieu. Faites atten­tion à ne pas vous alié­ner les Grands Aigles car ils se révèlent être des oppo­sants sans pitié ; ils ne seront jamais per­sua­dés ou faci­le­ment dupés d’aider à accom­plir une tâche malé­fique.

4.5 Les Géants de Pierre

Les créa­tures les plus étranges de la région sont les Géants de Pierre, race très ancienne aux ori­gines obs­cures. Connus chez les Hommes du Nord sous le nom de Stan-eote­nas, ces Géants sont, selon cer­tains, de loin­tains parents des Ents au regard de leur taille simi­laire et de leurs rap­ports à la pierre. D’autres parmi les sages sus­pectent que les Géants sont ori­gi­naires de la même souche à partir de laquelle Mor­goth a créé les Trolls de Pierre, le lien entre les Ents et leur contre­par­tie malé­fique. Même les Istari ne connaissent pas la vérité. Les Géants n’occupent aucune posi­tion agréable dans les liens com­plexes de la parenté dans les Terres du Milieu. D’une manière signi­fi­ca­tive, les Ents, les Géants et les Trolls prennent grand soin, dans la région des Monts Bru­meux, à éviter d’empiéter sur les terres de l’autre.

Les Géants habitent prin­ci­pa­le­ment dans les hautes val­lées des Monts Bru­meux, loin de toute civi­li­sa­tion, et sont si rare­ment ren­con­trés que les peuples des autres régions les consi­dèrent comme mythiques. Ayant occupé les mon­tagnes depuis le Pre­mier Âge, ils font partie des indi­gènes de la région et peu de gens osent leur contes­ter leur pos­ses­sion. Bien que peu nom­breux — quelques dizaines seule­ment sont épar­pillées dans les mon­tagnes —, chacun d’entre eux est un for­mi­dable oppo­sant. Ils n’ont pas de vrais enne­mis, ni de réels alliés et pré­fèrent géné­ra­le­ment être lais­sés tran­quilles, une atti­tude que la plu­part des autres peuples sont trop heu­reux d’adopter.

Apparence

Les Géants de Pierre sont énormes et mesurent entre 3 et 4,5 m de haut. Leurs membres épais, leur peau grise et un faciès taillé à la serpe ren­forcent la simi­la­rité que les Géants pré­sentent avec la pierre, de laquelle ils pré­tendent être issus. De loin, ils peuvent être pris pour des Humains dis­pro­por­tion­nés mais une obser­va­tion plus appro­fon­die révèle leur nature radi­ca­le­ment dif­fé­rente.

Capacités et Faiblesses

Dotés d’une force fan­tas­tique, les Géants pos­sèdent une com­pé­tence extra­or­di­naire et presque magique à tra­vailler et à casser la pierre. Leur vision noc­turne supé­rieure est carac­té­ris­tique de cette race. Alors qu’ils sup­portent le soleil, leur vision est médiocre en plein jour ; ils sont prin­ci­pa­le­ment actifs la nuit. Ils ne sont pas aussi lourds d’esprit que les Trolls, contrai­re­ment à la croyance popu­laire, mais, vu leur taille, ils sont lents de pensée et de réac­tion.

Attitude et Style de Vie

Les Géants vivent le moment pré­sent, se pro­je­tant rare­ment dans le futur. Ils ne sont pas malé­fiques mais sont sou­vent insen­sibles et indif­fé­rents. Ils sont adeptes de la contem­pla­tion pen­sive mais dans aucun but par­ti­cu­lier. Ils adorent les énigmes sur les­quelles ils réflé­chi­ront pen­dant des jours. De nom­breux Géants sont plutôt pares­seux et ne pen­se­ront qu’à se faire à dîner depuis le trou­peau apeuré d’un berger plutôt que d’aller chas­ser.

Le lancer de rochers est un sport popu­laire chez les Géants ainsi que leur mode favori d’attaque. Lorsqu’ils sont en train de se diver­tir ou en train de se que­rel­ler en lan­çant des rochers depuis les mon­tagnes et en écla­tant les arbres, qui­conque sur leur chemin devra en subir les consé­quences. Ils n’aiment rien de plus qu’un spec­ta­cu­laire orage de mon­tagne plein d’éclairs, ce qui les fait sortir en force et leurs éclats de rire et leurs hur­le­ments se mêlent au fracas du ton­nerre.

Habillement

Les peaux et les four­rures d’ours sont pré­fé­rées. Un Géant sort rare­ment sans son gour­din, fabri­qué dans un tronc d’arbre, qui lui sert à la fois de canne de marche et d’arme.

Structure Sociale

Les Géants sont soli­taires ou au mieux se regroupent en petits groupes fami­liaux. Des cou­tumes orales impé­né­trables, trans­mises depuis des âges, gou­vernent les rela­tions entre Géants. Lors de grands dan­gers, ils peuvent se réunir en une assem­blée mais cela est très, très rare.

Régime Familial

Les Géants choi­sissent rare­ment de s’accoupler mais, quand c’est le cas, c’est pour la vie. Les enfants sont libres, une fois adultes, de rester avec leurs parents ou de s’en aller de leur côté.

Communauté et Habitation

Une gigan­tesque caverne close par de mas­sives portes en pierre sert de repaire typique à un Géant.

Économie

Les Géants se suf­fisent à eux-mêmes, n’ayant que de modestes besoins ; ils com­mercent rare­ment entre eux. Des légendes des Hommes du Nord racontent qu’il y a très long­temps des Géants aidèrent à construire cer­taines des plus grandes for­te­resses du Gondor ; ils auraient été gras­se­ment récom­pen­sés pour cela. Cela semble impro­bable.

Langage

L’ancien et pri­mi­tif lan­gage des Géants leur est propre ; il est gut­tu­ral, lent et res­semble à des bor­bo­rygmes. Il est incom­pré­hen­sible à n’importe quel autre peuple. Heu­reu­se­ment, quelques Géants arrivent à parler un Wes­tron mas­sa­cré.

Religion

Aucune forme d’adoration ne leur est connue. De tous les Valar, les Géants sont peut-être les plus proches d’Aulë Le For­ge­ron.


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