02 · Introduction et environnement
2.1 Introduction
Minas Ithil se repose sous la lune montante, sereinement ignorante de la terreur qui commence à sévir dans les parages des Montagnes de l’Ombre. Les voyageurs, entrant dans la vallée de l’Ithil en 3A 1640, peuvent contempler les lumineux murs de marbre et la tour élancée de cette fameuse métropole, la flèche reflétant les rayons de lune qui illuminent la vallée d’une obsédante lumière éthérée. Ici sur le pont blanc de l’Ithilduin et entre les prairies fleuries de chacune de ses berges, les splendeurs du soir attirent l’attention. Des milliers de lanternes vacillantes promettent sécurité et repos au voyageur fatigué.
A Minas Ithil, les hommes sont replongés dans la mémoire de leur gloire d’autrefois. Maintenant, depuis la Grande Peste d’il y a quatre ans, nombre de villas sont occupées par des fantômes damnés. Malgré cela, personne n’avait prévu que cette cité de beauté était destinée à devenir Minas Morgul, ville redoutée pour ses morts- vivants et domaine effrayant des Nazgûl.
Les dangers croissent de jour en jour. Celui qui dépasse le pont blanc sur l’Ithilduin entame l’ascension d’un sentier sur le côté nord de la vallée. Bientôt, il atteint une série d’escaliers montant dans les Montagnes de l’Ombre et, après cela, parvient à un col dont le nom retentit d’un mal très ancien : Cirith Ungol, la Crevasse de l’Araignée. Au bout d’un tunnel sombre et nauséabond, au sommet du col, se terre une monstruosité très âgée, la dévoreuse d’Hommes et d’Elfes — Shelob, la plus grande des Grandes Araignées. Au-delà de l’antre de Shelob, le paysage étrange et désolé du Mordor, l’ancien domaine de Sauron, s’étend raide et laid comme une large cicatrice. Autrefois les troupes du Gondor gardaient ce pays du mal mais, depuis la Peste, la surveillance a été abandonnée. Désormais, seule une garnison squelettique Gondorienne reste pour tenir la formidable Tour de Cirith Ungol qui protège les cols de l’ouest du Mordor. En ces temps de déclin du Gondor, les Orques, les Trolls et d’autres créatures des Ténèbres osent rôder en vue des murs de la Tour.
A une des extrémités du pont se dresse Minas Ithil, grande et fière, offrant refuge et plaisirs. A l’autre extrémité s’étendent les périls de Cirith Ungol et du Mordor, où les cœurs vaillants et habiles peuvent gagner la renommée — où perdre la vie en s’y essayant ! Ici se rencontrent la civilisation et la sauvagerie, et les aventures se trouvent à moins d’un jet de pierre.
2.2 Le pays
2.21 Géographie physique
L’Ephel Dúath (S. « Clôture de l’Au-Delà Ombreux ») est justement nommé en langage commun les Montagnes de l’Ombre, car elles projettent leurs ombres oppressantes sur toute autre chose de cette région des Terres du Milieu. Cette partie de la longue chaîne de montagnes de 1260 km borde le Mordor à l’ouest, séparant le Noir Pays de l’Ithilien, province du Gondor, et est en certains endroits seulement éloignée de 32 km de la rivière Anduin. Allant du nord au sud, l’Ephel Dúath s’élargit, jusqu’à atteindre 32 km à proximité de Minas Ithil. Cependant ces montagnes sont quelques eu plus basses que les Monts Brumeux ou que les Montagnes Blanches (comme le met en évidence l’absence de neiges éternelles à leurs sommets). Elles ne sont pas pour autant une simple palissade, avec certains de leurs pics qui culminent à 2400 m. La face à-pic qu’elles présentent aux terres orientales est la plus accidentée, créant une barrière quasi infranchissable entre le Mordor et le monde extérieur.
Les preuves des convulsions volcaniques qui soulevèrent l’Ephel Dúath, il y a longtemps de cela, abondent, car les roches métamorphiques noires prédominent tout au long de la chaîne montagneuse. Les plissements et les failles sont accentués dans ce massif ; des crevasses transversales coupent les falaises en de nombreux endroits sur le versant est, comme si elles avaient été fendues par la hache d’un géant. La traversée de l’Ephel Dúath, en dehors des cols, est impossible pour quiconque, excepté les alpinistes les plus expérimentés et les mieux équipés.
Parallèlement à la face orientale de l’Ephel Dúath, séparée de lui par un profond précipice, court la crête du Morgai : la « Clôture » intérieure du Mordor. Cette chaîne de montagnes est nettement plus basse que l’Ephel Dúath — s’élevant seulement de 450 m au-dessus du plateau intérieur du Mordor, appelé Gorgoroth — et est large d’à peu près 8 km. Le Morgai, cependant, est à peine moins accidenté que les Montagnes de l’Ombre et comporte de nombreux vallons sombres, des versants déchiquetés et des pitons rocheux. Les éboulis instables rendent périlleuse l’ascension jusqu’au sommet d’une crête.
Une unique rivière traverse la région. L’Ithilduin (S. « Rivière de la Lune ») prend naissance sur les versants occidentaux de l’Ephel Dúath, accumulant la force des ruisseaux de montagne tandis qu’elle creuse une profonde gorge. Elle s’écoule alors entre les bras ouverts des montagnes de l’Imlad Ithil (S. « Vallée de la Lune ») longue de 22,5 km, et coupe l’Ithilien en deux provinces, celle du Nord et celle du Sud. La rivière coule encore sur 32 km, jusqu’à rejoindre l’Anduin sous Osgiliath, au nord de l’Emyn Arnen (S. « Collines Royales »). Bien que l’Ithilien soit longue de 56 km et qu’elle soit étroite, ses rives escarpées et ses eaux au cours puissant la rendent difficile à traverser à gué. De nombreux cours d’eau plus petits dévalent le versant occidental, plus doux, de l’Ephel Dúath vers l’Ithilien, formant une multitude de petits lacs et étangs ; à l’opposé, sur le versant oriental des montagnes, les cours d’eau sont rares et précieux. On peut trouver d’occasionnels ruisseaux dans le Morgai, qui forment des étangs sombres et stagnants dans les vallons, et, par moment, un filet d’eau qui s’écoule d’une crevasse transversale dans les parois orientales de la montagne. Le précipice entre l’Ephel Dúath et le Morgai renferme le lit d’un ruisseau, se dirigeant vers le sud, à sec durant la plus grande partie de l’année ; le versant du précipice remonte en pente douce vers le nord. Au-delà du Morgai, le plateau de Gorgoroth est complètement dépourvu d’eau.
Les cendres volcaniques donnent en général naissance à des terres fertiles. Ici, cependant, les bienfaits de la nature ont été accaparés par un versant. Grâce à la douceur de la pente occidentale de l’Ephel Dúath, l’érosion a déposé un riche tapis de terre sur les collines de l’Ithilien, particulièrement dans sa partie nord. Parce que les conditions géographiques ont empêché l’apparition d’un tel phénomène dans l’est, le sol du Mordor est peu épais et pauvre, d’une consistance sablonneuse et manquant d’éléments nourriciers. Dans les régions les plus hautes du Morgai et dans le Gorgoroth, la roche mère est apparente, et rien ne peut pousser.
2.22 Climat
Les conditions climatiques régnant sur les versants Est et Ouest de l’Ephel Dúath sont en perpétuelle opposition. Les vents du sud-ouest, qui sont dominants, amènent régulièrement des nuages lourds de pluie depuis la mer, mais les montagnes agissent comme une barrière climatique, faisant se déverser toutes les précipitations sur la fertile Ithilien. Lorsque la pluie atteint la frontière du Mordor, les rigoles ordinairement à sec du Morgai et le précipice en contrebas subissent une inondation instantanée, un processus plus destructeur que bénéfique pour la faible couche de terre, et dangereux pour quiconque est pris dans les régions les plus basses. Tandis que l’Ithilien bénéficie de plus d’un mètre de précipitations annuelles, les régions du Mordor bordant le plateau de Gorgoroth n’en reçoivent pas plus de 17,5 cm par an. La pluie tombe en moyenne un jour sur trois sur l’Ithilien, alors que dans le Mordor ce n’est seulement qu’un jour sur dix.
En Ithilien, les saisons offrent les conditions les plus délicieuses : des hivers tempérés, des étés chauds, mais sans excès, et l’habitude est aux printemps et automnes se prolongeant. (Un printemps en Ithilien est une expérience à savourer !). Juste au-delà des montagnes, la région la plus au nord du Mordor est un désert aride, à peine chaud en été et cruellement froid l’hiver. Bien que le nord du Mordor partage la même latitude que l’Ithilien, ce contraste étonnant provient de l’altitude plus élevée du plateau de Gorgoroth, de l’absence de l’effet modérateur de la moindre masse d’eau et de réchauffement aussi bien que du refroidissement rapide du sol sec du Mordor et de ses roches à nu. Des températures extrêmes se rencontrent, dans le Mordor, aussi bien le jour que la nuit avec une variation courante de 22’ C ou plus. (Il est conseillé aux voyageurs d’emporter avec eux des vêtements adaptés à diverses saisons). Plus haut dans l’Ephel Dúath on doit, bien évidemment, s’attendre à des températures plus basses, une baisse d’environ 2 degrés tous les 300 m d’élévation.
L’Ithilien bénéficie de déplacements d’air réguliers, dus aux vents dominants venant de la mer et aux courants nés des échauffements et des refroidissements de l’Anduin. La circulation de l’air dans le Mordor est plus restreinte, en grande partie à cause des montagnes qui le bordent sur trois côtés. A cause de l’absence d’humidité, l’air est particulièrement sec, laissant dans la gorge une certaine amertume et un goût âcre.

* Probabilité de précipitation par jour. Le type de précipitation dépend de la température de la journée, calculée par le MJ chaque matin. Partez simplement de la fourchette mensuelle de températures et lancez les dés pour connaître la température exacte ; par exemple, un résultat de 75 voudra dire que la température est de 13° si le mois est marqué par une différence de 12° entre 4° et 16° : 13° correspondant aux trois-quarts (75%) de la fourchette. Les précipitations suivant la température sont : neige — en dessous de 0° ; grésil à 0° ; pluie — au-dessus de 0”. Si la température indique de la neige, lancez les dés à nouveau ; un résultat de 01 = grêle ; 02.05 une tempête de glace. Si la température indique de la pluie, lancez les dés à nouveau : un résultat de 01.05 signifie des orages.
Les échauffements et les refroidissements de l’Ephel Dúath donnent naissance dans la journée à des courants ascendants et la nuit à des courants descendants d’une force effroyable ; le voyageur peut craindre d’être précipité au bas de la montagne lors de son ascension et ferait bien d’assurer ses prises. Fort heureusement l’Orodruin (Montagne du Destin) est en général en repos en cet ère, car la fumée nauséabonde de ce volcan au centre du Gorgoroth masque la lumière du jour et empoisonne l’atmosphère.
2.23 Routes et cols
Différentes voies de communication se croisent dans cette région, mettant à profit les chemins tracés par la nature. À la Croisée des Chemins, une ancienne jonction de routes, juste un peu à l’ouest d’Imlad Ithil, à l’intérieur d’un cercle de très hauts arbres, le sentier se termine en face d’une colossale statue en pierre d’un roi de Gondor sur son trône. Courant vers le nord, sous les contreforts occidentaux de l’Ephel Dúath, se déroule la Route Nord de l’Ithilien, une voie rectiligne, traversant les collines grâce à des niveaux pavés de pierres et franchissant les cours d’eau par des ponts en pierre arqués. Vers le sud, part la Route du Harad, une très vieille grande route, servant au trafic avec les déserts du sud. Vers l’ouest, la Route de l’Anduin descend par la rive nord de l’Ithilduin vers la métropole en ruine d’Osgiliath. Là, elle traverse le fleuve sur un pont en pierre aux arches multiples, et continue vers Minas Anor, la nouvelle capitale du Gondor. À l’est, la Route de l’Ithil monte vers Minas Ithil, parallèlement à la berge nord de l’Ithilduin. Même en ces temps troublés, le contrôle du Gondor sur l’Ithilduin reste ferme et toutes ces routes sont bien entretenues, avec des bornes en pierre pour marquer la progression du voyageur.
Une fois que la route de l’est a contourné l’avancée nord des montagnes, et est entrée en Imlad Ithil, elle commence à monter à pic et passe sur la rive sud de l’Ithilduin par un pont de pierres blanches. De là, la route serpente, en montant à travers des prairies fleuries, jusqu’à la porte nord de Minas Ithil, qui est située sur une corniche empierrée débordant environ de 8 km de l’avancée sud de la montagne sur la vallée. Après Minas Ithil, la route continue encore pendant 15 km jusqu’au fond de la vallée et rentre dans le col naturel creusé par le cours de l’Ithilduin, Cirith Ithil.
A l’intérieur du Mordor, juste à la sortie de Cirith Ithil, se trouve un nœud routier complexe. La route en provenance de Minas Ithil franchit le précipice avant le Morgai sur un puissant pont en pierre et continue à travers une faille dans le Morgai jusqu’au plateau de Gorgoroth, d’où la route de Sauron mène à la Montagne du Destin et à la Tour en ruine de Barad-Dûr. Immédiatement avant ce pont de pierres, deux routes convergent dans la même direction que la route principale. L’une monte abruptement vers le nord à travers les contreforts orientaux de l’Ephel Dúath, vers la Tour de Cirith Ungol. L’autre, un long escalier creusé dans la roche, descend rapidement vers le fond du précipice et permet ainsi d’emprunter une piste en terre battue qui mène vers le nord, le long de la berge occidentale d’une rivière asséchée.
Autrement il existe le col, le plus haut et le plus tortueux, de Cirith Ungol (S. « Crevasse de l’Araignée »). Au point culminant, entre l’Escalier Sinueux et la Crevasse, la passe est haute de plus de 1600 m, plus élevée encore que la cime de la Montagne du Destin en Mordor.
2.3 Plantes et animaux
2.31 Flore
L’Ithilien du Nord mérite son surnom de « Jardin du Gondor ». Arbres, arbustes et plantes remarquables prospèrent ici dans la plus grande variété, grâce à un sol riche et bien drainé. Une foret composée d’un mélange d’arbres à feuilles caduques et de conifères, essentiellement des sapins, des cèdres et des cyprès, s’étend entre les plus basses pentes de l’Ephel Dúath et le cours de l’Anduin. A l’approche de la lisière sud de la forêt, sur chaque rive de l’Ithilduin, les arbres deviennent plus grands et plus dispersés : hauts chênes-verts, mélèzes, frênes et chênes prédominent. Des clairières et des prairies herbeuses se trouvent disséminées, de-ci, de-là, dans la forêt, décorées de buissons, chargés de baies, et d’une débauche de plantes fleuries. Des mousses offrent un lit naturel sur les berges d’étangs ombragés. L’Ithilien du Nord est un paradis pour un herboriste, où les senteurs douces et âcres de plus d’une centaine d’espèces parfument l’air et calment le cœur, entouré de « la beauté des dryades échevelées ». Nombre d’herbes sont originaires de cette région, mais d’autres ont été plantées ici par les Dúnedain du Gondor, qui les avaient ramenées de Núménor ou d’autres régions des Terres du Milieu. Si quelqu’un se trouve être malade ou blessé, il ne fait aucun doute que le remède est à portée de la main.
Au-delà des berges de l’Ithilduin et des pentes de l’Emyn Armen, on trouve une région agricole et pastorale. De la bruyère et des bois clairsemés délimitent la frontière avec les grandes étendues ondulantes de l’Ithilien du Sud.
Ce qui existe de vivant dans les vallons du Morgai est continuellement engagé dans un âpre combat pour survivre. Des arbres chétifs et rabougris, des touffes grossières d’herbe grise et une mousse desséchée survivent dans cette région exposée aux vents, apparemment hantée. Les plus courants sont les buissons épineux à l’ordonnance inextricable, qui retiennent précieusement l’eau et les éléments nutritifs. Ces buissons fleurissent pendant le bref printemps, apportant une lueur de beauté dans la désolation du Mordor, au détriment des autres formes de végétation des alentours, qu’ils étouffent. Mais même la région aride du Morgai retient l’attention en comparaison avec l’épouvantable vide du plateau de Gorgoroth, qui est dépourvu de toute végétation, même de lichens.
2.32 Faune
L’abondante végétation de l’Ithilien permet une grande population animale. Les petits herbivores et carnivores, tels les lapins, les renards, les belettes, etc. prévalent. Les poissons sont abondants dans les cours d’eau et les lacs. Des douzaines d’espèces d’oiseaux nichent dans les arbres et le long des berges des cours d’eau de l’Ithilien du Nord. Plus au sud, de plus petits oiseaux servent de proies à de grands prédateurs aériens, comme les aigles ou les faucons, qui tournent très haut au-dessus des plaines en quête de nourriture. Des cervidés et des sangliers vivent dans les forêts de l’Ithilien du Nord, offrant un gibier de bonne qualité aux chasseurs. A vrai dire, les hommes sont les seuls chasseurs à grande échelle, et ils ont exterminé le peu de grands carnivores gui y vivaient. Ainsi, l’Ithilien du Nord est devenu une sorte de réserve de chasse, bien approvisionnée.
Peu d’animaux indigènes habitent la région en bordure nord-ouest du Mordor, en raison de la rareté de la végétation. Des insectes, comme des mouches et des moucherons, infestent les vallons du Morgai, se reproduisant dans des mares d’eau stagnante. Il n’existe que peu d’autres créatures pour les dominer. Un certain nombre de rongeurs fouisseurs vivent sur les versants rocheux des collines et servent de proies aux vipères. Des vautours sont perchés sur les falaises de l’Ephel Dúath, espérant des charognes. Les seuls grands herbivores sont des chèvres sauvages et agressives, munies d’une peau épaisse, qui peuvent ainsi braver les arbustes épineux pour avoir à manger et à boire pendant les saisons les plus sèches. Quelques loups efflanqués, échappés des cages des Orques, rôdent dans le Morgai, et attaquent tout ce qu’ils ont une chance de terrasser. Aucun animal n’a élu domicile dans la région de Gorgoroth, où il n’y a rien à manger.
2.33 Grandes Araignées
Un prédateur monstrueux de cette région mérite l’attention. Les grandes araignées affectent beaucoup de régions des Terres du Milieu, mais leur lieu de naissance se trouve ici. De Torech Ungol, antre de la mère du peuple maléfique des araignées, Shelob, celui-ci s’est répandu à travers l’Ephel Dúath, le Morgai et par-delà le Mordor, jusqu’à la forteresse de Dol-Guldur et dans les ténèbres de Mirkwood.
Les grandes araignées des Terres du Milieu combinent les caractéristiques des variétés communes des arachnides, tisseurs de toile ou chasseurs. Elles se rassemblent jusqu’à une quarantaine en de sombres colonnes, démarquant leurs obscures tanières avec d’énormes toiles, d’une soie de grande valeur, tendues entre des rochers et des arbres. Les grandes araignées possèdent un venin mortel et un autre paralysant ; une victime paralysée est ligotée avec soin dans des cordes de soie, et est traînée jusqu’à la tanière, où elle est en général suspendue à un arbre ou à une voûte de caverne, jusqu’au moment de sa consommation. (Le système digestif de ces arachnides géants ne peut en effet que supporter la viande fraîche et vivante). Les grandes araignées n’usent de leur venin mortel qu’en cas de dangers sérieux ou lorsqu’elles sont en colère. Une araignée géante est un formidable prédateur nocturne, chassant avec ruse une proie en cherchant à attraper sa victime une fois que toutes les issues sont bloquées par ses toiles ; elle attaque en une combinaison de bonds successifs et de courses masquées, avec une vitesse que peu de créatures peuvent égaler.
Les grandes araignées, qui peuvent atteindre de 1,20 m à 3,20 m, communiquent par le biais de grincements et de sons sifflants, ainsi que par une télépathie limitée (avec un rayon de 30 m maximum). D’autres esprits, nantis naturellement ou magiquement de la télépathie, peuvent entrer en contact avec les pensées des araignées, et ainsi croire qu’elles sont en train de parler. Lire dans l’esprit d’une araignée est, bien sûr, d’un faible attrait, mis à part pour apprendre ce qu’elle compte faire dans l’immédiat. Les grandes araignées sont uniformément maléfiques et d’une basse intelligence, leurs pensées se résumant à la recherche de moyens pour satisfaire leurs appétits. Elles ne sont en aucun cas des servantes du Seigneur Ténébreux, mais bien les produits d’un mal indépendant non moins ancien et cruel que lui.
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