02 · Introduction

Alors que le Troi­sième Âge touche à sa fin, de nom­breuses his­toires parmi les plus favo­rites ayant pris nais­sance dans les auberges douillettes de la Comté cir­culent sur les anciens Rois du Nor­bury au nord. Seuls ces Hob­bits à l’intérêt pro­noncé pour les tra­di­tions anciennes, tels les Bag­gins, se rap­pellent que, jadis, d’autres rois Dúne­dain régnèrent pas très loin au sud. Cette longue his­toire est consi­dé­rée comme une bonne plai­san­te­rie car, à ce jour, ne vivent dans cette vaste contrée com­prise entre le Bran­de­vin et le Flot­gris que des hommes soli­taires, des hors-la-loi ou des fous. De sur­croît, lorsque les frères Pâles Marcho et Blanco fon­dèrent la Comté en 3A 1601, le Royaume du Car­do­lan (S. « Pays des Col­lines Rouges ») n’était déjà plus men­tionné que sur les vieilles cartes. Comme témoi­gnage des efforts et des réa­li­sa­tions de géné­ra­tions d’Humains, il ne reste plus que les cryptes infes­tées de Wights des Coteaux aux Tumu­lus et les ruines traî­tresses d’un grand pont à Thar­bad. Même les Sages ont rangé le Car­do­lan dans des tomes pous­sié­reux et oubliés. Seul Tom Bom­ba­dil se rap­pelle :

« Les mou­tons bêlaient en trou­peaux. Des murs verts et des murs blancs se dres­saient. Ils y avaient des for­te­resses sur les hau­teurs. Des rois de petits royaumes se bat­taient entre eux, et le jeune soleil brillait comme du feu sur le métal rouge de leurs neuves et avides épées. Il y avait des vic­toires et des défaites ; et des tours tom­baient, des for­te­resses étaient incen­diées et des flammes mon­taient dans le ciel. »
SdA I

Voici leur his­toire, celle des Princes Dúne­dain du royaume perdu du Car­do­lan.

2.1 Aperçu

Le Car­do­lan com­prend toutes les terres com­prises entre les deux grands fleuves d’Eriador, le Baran­duin et le Gwathló, s’étendant vers l’En Ere­do­riath, la grande plaine cen­trale. La limite nord tra­di­tion­nelle du Car­do­lan est la Men Rhúnen, la Grande Route Est. Bien que le climat y soit clé­ment, seule une petite partie des terres est répu­tée être fer­tile. Le Car­do­lan pros­père grâce au Gwathló, encore appelé Ramsir (S. « Route Flu­viale »), qui se trouve être la voie de com­mu­ni­ca­tions la plus facile entre l’Eriador et le reste des Terres du Milieu.

Le centre de ce com­merce est la grande cité de Thar­bad, la Reine du Nord selon ses propres dires. Thar­bad domine les terres maré­ca­geuses qui l’entourent grâce aux efforts consen­tis par des géné­ra­tions d’Humains de l’Ouesternesse, depuis la construc­tion de la pre­mière tour par Tar-Alda­rion en 2A 880. Ensuite, furent réa­li­sés une immense digue pour pro­té­ger la cité des crues prin­ta­nières, une chaus­sée sur­éle­vée du Chemin Vert pour relier par voie de terre l’Eriador au Gondor et de mer­veilleux ponts pour enjam­ber le Gwathló. La der­nière réa­li­sa­tion dans Thar­bad vint peu de temps après la Divi­sion de l’Arnor en 3A 861. Des sièges, une guerre civile, des incen­dies, des épi­dé­mies et des inon­da­tions ont gra­ve­ment atteint la Thar­bad des jours de gloire ; ses indus­tries et son empla­ce­ment stra­té­gique font que cette cité ne sera pas oubliée de sitôt.

La Men Caran (S. « Voie Rouge ») et la Iaur Men Formen (S. « Ancienne Route Nord ») reliant Thar­bad à l’Arthedain divise d’une manière pra­tique le Car­do­lan en deux régions dis­tinctes : le Min­hi­riath (S. « Pays des Fleuves ») au sud-ouest et le Min­tyr­nath (S. « Pays des Coteaux ») au nord-est. Le Min­tyr­nath est une région de col­lines qui lui ont donné son nom. Les deux régions sont déso­lées et sans arbres mais d’une beauté aus­tère. Les terres arables fer­tiles qui jadis étaient éten­dues au nord sont concen­trées au sud de la partie cen­trale du Car­do­lan. Le Car­do­lan est actuel­le­ment divisé en sept prin­ci­pau­tés, par­tage tra­di­tion­nel datant des Rois com­bat­tants des Eria­do­riens d’antan. Ces prin­ci­pau­tés sont : le Royaume du Sara­lainn, les Hírdyr (S. « Pays du Sei­gneur ») de Girith­lin et des Tyrn Gor­thad, l’Empire du Sei­gneur de Guerre, les terres des Irnil (S. « Princes ») de Tinare et de Calan­tir et les Can­tons de Feotar. De plus, les Bef­fraen du Rast Vorn et les Eria­do­riens des Pin­nath Ceren prêtent peu d’attention à leurs sei­gneurs nomi­naux. En théo­rie, le Gondor est l’intendant de Thar­bad tant que le Royaume Dúna­dan n’est pas res­tauré ; en pra­tique, la cité n’est pas gou­ver­nable car, si elle l’était, ce serait le Gondor qui gou­ver­ne­rait tout le Car­do­lan.

Il semble qu’en ce début du dix-sep­tième siècle le Car­do­lan puisse se remettre des ravages pro­vo­qués au début du quin­zième siècle. Ces espoirs sont balayés lorsque Argil, désor­mais appelé le Der­nier Prince, est assas­siné en Amon Sûl en 3A 1634 et lorsque la Grande Peste frappe le pays l’année sui­vante. L’arrivée de réfu­giés en pro­ve­nance du sud a gran­de­ment contri­bué à com­pen­ser les pertes humaines dues à la Grande Peste mais l’espoir des peuples du Car­do­lan semble être brisé ; peu de volon­tés semblent vou­loir s’opposer au lent déclin de la région vers le chaos, puis vers la trans­for­ma­tion en terres sau­vages, comme c’est déjà le cas pour la partie orien­tale du Min­tyr­nath.

La vie est dure et impi­toyable pour la majo­rité des popu­la­tions du Car­do­lan. Pour les ambi­tieux, pour ceux pos­sé­dant un fort bras armé ou pour ceux qui manquent de scru­pules, cette période foi­sonne d’opportunités. Les Princes du Car­do­lan sont presque tou­jours en guerre les uns contre les autres ou, si ce n’est pas le cas, se sont unis pour lutter contre des inter­ven­tions étran­gères. Seules les bandes de mer­ce­naires d’élite sont scru­pu­leux quant aux réfé­rences, luxe que les mar­chands et les nobles mineurs ne peuvent offrir. Louer les ser­vices de son épée est une acti­vité mal payée et pré­sente un fort taux de mor­ta­lité ; c’est pour­quoi de nom­breux aven­tu­riers sont atti­rés par les intrigues poli­tiques constantes ou par l’exploration et le pillage des nom­breuses ruines qui jonchent le pays. Les plus puis­sants peuvent nour­rir des rêves gran­dioses, comme ce Gor­daigh Tueur-de-Trolls qui gagna un royaume. Une mul­ti­tude d’opportunités peuvent se pré­sen­ter à ceux qui tem­pèrent leur soif de gloire par des buts plus nobles. Le Roi-Sor­cier main­tient de nom­breux agents au Car­do­lan ; le malé­fique Sei­gneur d’Angmar a géné­ra­le­ment pu y frap­per comme il l’entendait. Son ser­vi­teur le plus puis­sant se trouve être le nui­sible Sei­gneur de Guerre, dont le décès ferait peu pleu­rer.

2.2 Histoire du Cardolan

Les pre­mières per­sonnes à entrer au Car­do­lan furent les ancêtres des Bef­fraen qui arri­vèrent au début du Pre­mier Âge. Ils s’enfuirent vers les côtes lorsque les ancêtres des Dúne­dain et des Eria­do­riens arri­vèrent au milieu de l’Âge. Les Nor­diques, que­rel­leurs et aux connais­sances rudi­men­taires, bâtirent len­te­ment une société rela­ti­ve­ment bien avan­cée basée sur la forêt, diri­gée par d’impétueux rois guer­riers. Ces petits royaumes pro­fi­tèrent, au début, de leurs loin­tains cou­sins, les marins, com­mer­çants et ensei­gnants Númé­no­réens qui revinrent sur les côtes des Terres du Milieu. Au fur et à mesure que Númé­nor s’enfonçait dans les ténèbres, ses habi­tants s’en vinrent de plus en plus nom­breux pour faire payer hom­mage et pour s’emparer des arbres dont ils avaient besoin pour construire leur flotte. Il y eut de plus en plus de guerres amères entre les Eria­do­riens et les Númé­no­réens qui contri­buèrent à la des­truc­tion de la forêt qui recou­vrait jadis tout le Car­do­lan.

Les Númé­no­réens vinrent comme colons et comme conqué­rants à la fois. Ils com­men­cèrent par construire les havres de Lond Daer et de Thar­bad avant que les guerres et quelques per­sonnes aven­tu­reuses s’y éta­blissent d’une manière per­ma­nente ; nom­breux furent les plus loyaux des Fidèles à y passer pour se rendre sur les terres qui devien­draient l’Arthedain. Lond Daer fut sou­vent dévasté par de puis­santes tem­pêtes. C’est pour­quoi Thar­bad devint la cité majeure de la région ; les pre­miers colons len­te­ment pros­pé­rèrent et s’y déve­lop­pèrent. Leurs diri­geants se virent accor­der de vastes terres, mal déli­mi­tées, et des pou­voirs encore plus grands, mais tout aussi mal défi­nis, en 2A 3304 par l’inefficace Ar-Sakal­thor, l’ancêtre des Princes du Car­do­lan.

L’Arnor

Le nord-ouest de l’Endor était consi­déré comme un trou perdu terne par les der­niers Númé­no­réens, ainsi que par les der­niers Fidèles migrants géné­ra­le­ment vers les terres plus hos­pi­ta­lières de la région de Pelar­gir. C’est pour­quoi les colo­ni­sa­teurs du Car­do­lan jouèrent un petit rôle dans les conflits entre les Hommes du Roi et les Fidèles, entre Númé­nor et Sauron et entre Ar-Pha­razôn le Ver­meil et les Valar — jusqu’à ce que Elen­dil le Grand et ses quatre vais­seaux bal­lot­tés par la tem­pête, char­gés des nom­breux Fidèles res­tants de Númé­nor, arrivent à l’embouchure du Baran­duin. Bien que les anciens colo­ni­sa­teurs sur­pas­saient faci­le­ment les autoch­tones, leurs réa­li­sa­tions furent bien pâles en com­pa­rai­son de l’art et de la tech­no­lo­gie des Dúne­dain dans la Númé­nor englou­tie par les eaux ; ainsi lorsque Elen­dil de la lignée d’Elros Tar-Minya­tur (le fon­da­teur de Númé­nor) arriva, il n’y eut aucune objec­tion lorsqu’il créa le Royaume d’Arnor.

Les pre­mières années de l’Arnor furent une période de crois­sance alors que les Exilés cher­chaient à atté­nuer leur peine en effec­tuant de grandes œuvres, telles que la recons­truc­tion des grandes routes en routes pavées, la construc­tion de nom­breuses tours et la tâche décou­ra­geante de bâtir des ponts sur le Gwathló à Thar­bad. Cepen­dant, Sauron frappa promp­te­ment les fils d’Elendil, Isil­dur et Ana­rion, dans leur royaume du Gondor. Elen­dil et Gil-Galad, Grand Roi des Elfes, regrou­pèrent leurs forces lors de la Guerre de la Der­nière Alliance, qui vit la défaite ultime du maître du Mal mais au prix de grandes pertes. Les forces de l’Arnor subirent plus par­ti­cu­liè­re­ment de lourdes pertes ; les Dúne­dain du Nord, peu nom­breux et à la faible nata­lité, ne s’en remet­tront jamais.

Tho­ron­dur

Le début du Troi­sième Âge en Arnor fut en géné­ral calme et les gens furent contents. Les Dúne­dain du Car­do­lan se mirent de plus en plus à repro­cher le manque d’influence de leurs Princes à la cour, domi­née par les Grandes Familles des Exilés et qui, par consé­quent, négli­geaient leurs inté­rêts. Néan­moins, sans tenir compte des ten­sions au sein de la Maison Royale, le royaume ne fut jamais sur le point de s’écrouler. Le Roi Eären­dur, dixième Roi d’Arnor, eut trois fils, dont le deuxième, Elda­car, était celui qu’il ché­ris­sait le plus. Elda­car était plus connu par son épo­nyme, Tho­ron­dur (S. « Aigle Sombre »), car il était très puis­sant tant en mental qu’en phy­sique, même selon les stan­dard Dúne­dain. Eären­dur aurait volon­tiers passé son sceptre à Tho­ron­dur mais ses Sei­gneurs ne l’auraient pas permis. Tho­ron­dur était éga­le­ment doté d’une fierté déme­su­rée ; il refu­sait d’accepter d’être com­mandé par son frère aîné, Amlaith, le consi­dé­rant comme un âne bâté. Eären­dur finit par accep­ter de divi­ser le royaume après sa mort ; son troi­sième fils, Ana­rion, reçut l’insigne hon­neur plus que dou­teux de diri­ger les terres sau­vages de l’Arnor orien­tal, nom­mées Royaume du Rhu­daur.

Le Royaume du Cardolan

Tho­ron­dur se forgea rapi­de­ment une bonne popu­la­rité au Car­do­lan en assou­plis­sant les res­tric­tions com­mer­ciales. Son pro­gramme concer­nant les tra­vaux publics, par­ti­cu­liè­re­ment la recons­truc­tion des rem­parts de Thar­bad, sti­mula l’économie. Des pro­blèmes sur­girent rapi­de­ment car la volonté d’Eärendur spé­ci­fiait que les fron­tières des trois Royaumes Frères devaient se ren­con­trer au Mont Ven­teux (Amon Sûl). La for­te­resse au sommet d’Amon Sûl était la plus résis­tante d’Eriador ; de plus, elle abri­tait le plus puis­sant des Palantír (S. « Pierre de Vision ») sep­ten­trio­naux. Enfin, un traité éta­blis­sait une uti­li­sa­tion conjointe de la Pierre et des gar­ni­sons furent créées pour y monter la garde à tour de rôle mais les ten­sions demeu­raient fortes.

Le pre­mier conflit entre les Royaumes Frères éclata lorsque Alda­rion le mal­chan­ceux tenta de réta­blir l’Arnor après la mort de ses deux frères. Cela se ter­mina par la gro­tesque Bataille de Nen-i-Sûl, enga­ge­ment qui se pro­dui­sit près de la petite rivière qui coule depuis Amon Sûl vers la Mithei­thel où la majo­rité des troupes refu­sèrent de com­battre. Ce fut un pré­cé­dent dan­ge­reux car, en 1084, la Guerre de Douze Ans com­mença. Les camps chan­gèrent mais bien sou­vent l’Arthedain et le Rhu­daur contes­tèrent les ten­ta­tives du Car­do­lan de pos­sé­der Amon Sûl. La guerre fut indé­cise mais les dépenses consen­ties et celles inhé­rentes aux pro­jets de construc­tion de Tho­ron­dur pro­vo­quèrent une dépres­sion au Car­do­lan.

Le Roi Taran­dil du Car­do­lan réor­ga­nisa son royaume et le mena à son apogée. Il rédui­sit le pou­voir des Irnil, dimi­nuant leur auto­rité en les fai­sant Hiri (S. « Sei­gneurs ») et en éta­blis­sant une armée natio­nale payée en accor­dant des terres. Plus impor­tant, Taran­dil déman­tela les com­munes tra­di­tion­nelles, regrou­pant les terres pour encou­ra­ger l’élevage des mou­tons à grande échelle. Il ren­força l’économie en octroyant des primes aux guildes dési­reuses de tra­vailler la laine et aux mar­chands qui l’exporteraient afin de créer des mar­chés. Cela fonc­tionna à mer­veille, tant et si bien que Taran­dil put se consti­tuer une cour, une armée et une flotte.

Le désastre et la guerre civile

Cali­men­dil, cin­quième Roi et enfant unique de Taran­dil, cher­cha à prou­ver qu’il était digne de l’œuvre de son père ; il assit son propre pou­voir en ren­ver­sant Rhugga l’Homme des Col­lines, qui avait usurpé le trône du Rhu­daur. Il fit savoir qu’il était pré­ten­dant au trône du Rhu­daur par sa mère mais Rhugga était un chef effi­cace et popu­laire en dépit de méthodes par­fois peu ortho­doxes. Cette guerre s’étira sur vingt ans ; Cali­men­dil finit par accu­ler Rhugga et son armée dans Cameth Brin, la capi­tale du Rhu­daur. Bien que puis­sante, cette for­te­resse n’était pas pré­pa­rée à sou­te­nir un autre siège en 3A 1235. Sen­tant la vic­toire finale proche, Cali­men­dil convo­qua ses sei­gneurs et sa cour sur le champ de bataille afin qu’ils assistent à son deuxième cou­ron­ne­ment et, lorsqu’ils arri­vèrent, il déclen­cha un assaut qui balaya les niveaux infé­rieurs de la for­te­resse de ses défen­seurs affa­més. La royauté fut célé­brée la nuit même mais, à leur insu, les Orques de Gun­da­bad avait répondu à la demande d’intervention de Rhugga et avaient marché secrè­te­ment depuis l’est des Monts Bru­meux. Les Orques fon­dirent sur les forces du Car­do­lan cette même nuit. Bien que les piquiers de métier du Car­do­lan aient réussi à creu­ser une brèche san­glante depuis leur cul-de-sac, le Pavillon Royal tomba ainsi que la plu­part des sei­gneurs du Car­do­lan.

Les Orques et les Rhu­dau­riens pour­sui­virent l’armée en déroute et rava­gèrent le Car­do­lan orien­tal. Sept pré­ten­dants au trône se firent connaître et la situa­tion empira dans quatre des Hírdyr. La guerre civile fit rage dans tout le pays tant au niveau natio­nal que pro­vin­cial et local. Les Rois d’Arthedain et du Gondor envoyèrent des expé­di­tions pour tâcher de savoir s’ils pour­raient faire partie des pré­ten­dants. Les quinze années sui­vantes, Thar­bad chan­gea de mains par huit fois et le com­plexe royal du Tha­lion, dix-huit fois. Enfin, les Nains de la Moria (inquiets par l’effondrement du com­merce) envoyèrent leur armée faire res­pec­ter la trêve dési­rée par les Sages. Un grand conseil se tint au Tha­lion qui finit par élire Tarcil, un marin de la Lignée d’Isildur qui avait fait du com­merce dans le sud pen­dant la plus grande partie de la Période des Troubles. Seul com­pro­mis accep­table en tant que pré­ten­dant, Tarcil s’avéra être un bon diri­geant inat­tendu.

L’avènement du Roi-Sorcier d’Angmar

Vers 3A 1276, le Sei­gneur des Nazgûl arriva dans le nord avec la tâche, confiée par Sauron, de détruire les Dúne­dain du Nord. La guerre de 1284–1287 entre l’Arthedain et le Car­do­lan au sujet de leurs droits res­pec­tifs de déte­nir Amon Sûl lui permit d’établir plus faci­le­ment son royaume en Angmar au nord-ouest de l’Eriador. Cette guerre se ter­mina par l’échec de la Lignée d’Isildur car le Roi Taras­tor se révéla être un piètre com­man­dant mili­taire. Il octroya la régence du royaume à son frère illé­gi­time Minal­car, qui suc­céda à Taras­tor mort en 1332.

La cou­ronne du Car­do­lan pesa incon­for­ta­ble­ment sur la tête de Minal­car lorsqu’il accepta de recon­naître le droit à la Sou­ve­rai­neté Suprême sur tout l’Arnor d’Argeleb d’Arthedain et l’aida dans sa guerre contre le récal­ci­trant Rhu­daur. Cette guerre échoua lorsque le Roi-Sor­cier dévoila ses forces lors de son alliance avec le Rhu­daur, qui se vit réduire à l’état de pantin. Arge­leb et Minal­car for­ti­fièrent les Col­lines du Climat contre les assauts de l’Angmar mais Arge­leb tomba au combat. Heu­reu­se­ment, le Roi-Sor­cier dut inter­rompre sa cam­pagne pour attendre la nou­velle géné­ra­tion d’Orques afin de com­pen­ser ses pertes.

Le déclin du royaume

Amon Sûl

La deuxième attaque du Roi-Sor­cier com­mença en 1408 par une série de raids-tests qui trou­vèrent les Dúne­dain mieux pré­pa­rés. Le Roi Osto­her et l’armée du Car­do­lan, com­pre­nant sur­tout de l’infanterie, jouèrent le rôle de l’enclume pro­té­geant Amon Sûl et les Coteaux aux Tumu­lus alors que la cava­le­rie de l’Arthedain et les Elfes manœu­vrèrent dans les plaines pour former le mar­teau. Mal­heu­reu­se­ment, le Roi-Sor­cier mena en per­sonne l’assaut contre Amon Sûl. Après sa défaite, l’armée du Car­do­lan ainsi que son Roi et ses fils furent mis en miettes alors qu’ils ten­taient de faire retraite à tra­vers les Coteaux. Peu de temps après, le gros de l’armée du Roi-Sor­cier fut acculé à l’Ancienne Forêt et les sur­vi­vants furent pour­sui­vis jusqu’aux portes du Mont Gram et de Carn Dûm. Il fallut pra­ti­que­ment un demi-mil­lé­naire au Roi-Sor­cier pour récu­pé­rer de sa défaite mais le Car­do­lan ne s’en remit jamais.

Osto­her ne retint aucune leçon du Désastre de Cameth Brin car la mort de ses fils ne laissa comme héri­tière que sa jeune fille Nir­na­del. Nir­na­del fut tuée en 3A 1412, ainsi que le Chan­ce­lier Nimhir, lors d’une ten­ta­tive d’enlèvement ratée, seule­ment trois ans après avoir été cou­ron­née. Le Car­do­lan fut à nou­veau ravagé par la guerre civile mais, cette fois, le Gondor inter­vint seule­ment au bout de deux ans. Annael (Hir Feotar), diri­geant de la fac­tion mon­tante d’alors, fut fait Cano­tar (S. « Grand Com­man­deur »), aux pou­voirs consi­dé­rables en théo­rie mais pas en pra­tique.

Le Cardolan depuis le déclin du Royaume

Après la Deuxième Guerre Sep­ten­trio­nale, le Gondor tint une place pré­pon­dé­rante au Car­do­lan. Cette posi­tion fut sérieu­se­ment amoin­drie à cause des troubles qui sui­virent une rébel­lion de pay­sans ample­ment suivie en 1434 et à cause des désordres qui s’étendirent vers le nord suite à la Lutte Fra­tri­cide de 1439 au Gondor. Le Roi Ara­phor d’Arthedain com­mença en 1455 à tenter d’imposer au Car­do­lan son auto­rité comme sou­ve­rain suprême. Ara­phor essaya de limi­ter ses incur­sions en assié­geant les châ­teaux de ses vas­saux récal­ci­trants. Néan­moins, beau­coup de sang fut versé, ce qui sapa ensuite les forces des Dúne­dain du Nord res­tants. La guerre ins­ti­tu­tion­na­li­sée au cours de cette période fit naître les com­pa­gnies d’élite mer­ce­naires.

Les pre­mières années du sei­zième siècle virent dis­pa­raître toute pré­ten­tion à un pou­voir cen­tral au Car­do­lan. Ce pro­ces­sus débuta en 1503 lorsque Gor­daigh chassa les Dúne­dain d’Ethir Gwathló pour se pro­cla­mer Roi du Sara­lainn. En 1509, les gardes du corps du der­nier Cano­tar autoch­tone, Daeron le Néfaste, le tuèrent lui et ses ser­vi­teurs. Le pré­cé­dent Hir Feotar éta­blit des divi­sions appe­lées can­tons qui per­met­taient à la prin­ci­pauté d’être diri­gée sans l’aide ou les conseils des sei­gneurs. Après la mort de Daeron, le Roi Alda­mir du Gondor promut son légat à Thar­bad comme nou­veau Cano­tar. Ce fut une inno­va­tion pra­tique, recon­nais­sant par ce biais que la volonté du Gondor ne dési­rait pas dépas­ser les limites de Thar­bad — même si cette volonté arri­vait à se fau­fi­ler hors de vue de ses sol­dats. Bien entendu, cela mena à l’effondrement de toute ten­ta­tive de coopé­ra­tion parmi les Princes. Ceux de Calan­tir et de Tinarë res­tau­rèrent leurs anciens titres, comme celui d’Irnil, alors que ceux des Tyrn Gor­thad et de Girith­lin s’inféodèrent à Ara­phor.

La viru­lence de la Peste dimi­nua au fur et à mesure qu’elle s’étendait vers le nord mais elle frappa quand même Thar­bad de ses miasmes mor­tels. Entre la mala­die et la panique qui s’ensuivit, pra­ti­que­ment quatre-vingts pour cent de la popu­la­tion de Thar­bad s’enfuit dans la cam­pagne. Des vagues de réfu­giés fuyant une plus forte mor­ta­lité dans le sud aug­menta le désordre. À l’époque du Royaume, les prin­ci­pau­tés rurales auraient pu sup­por­ter ce fléau mais, lorsqu’il frappa, famine et bri­gan­dage étaient cou­ram­ment répan­dus. Le Roi-Sor­cier par­ti­cipa au chaos en déclen­chant une inva­sion d’esprits morts-vivants, connus sous le nom de Wights, dans les Coteaux aux Tumu­lus, qui ont à peine dis­paru depuis. Durant cette période, le soi-disant Sei­gneur de Guerre mena aussi une puis­sante troupe de Trolls des Col­lines au centre du Min­hi­riath ; ils s’installèrent dans un réseau de cavernes de gypse à envi­ron 110 km au sud de Athrad Sain. Bon gré, mal gré, le Sei­gneur de Guerre doit être consi­déré comme un Prince du Car­do­lan bien que sa dési­gna­tion de son royaume comme « L’Empire du Min­hi­riath » dénote une cer­taine insta­bi­lité men­tale.

Le grand nombre de gens du sud qui ont décidé de braver les périls du Car­do­lan moderne, bien que moins nom­breux que ceux qui ont entre­pris le voyage de retour vers leurs mai­sons, a com­pensé une partie des pertes dues à la Grande Peste. Cepen­dant, grâce aux clans impé­tueux du Sara­lainn et aux témé­raires habi­tants de Thar­bad, le désordre de ces années a fait resur­gir les racines du passé, qui per­mettent à la popu­la­tion du Car­do­lan de s’accrocher à leurs demeures en voie de déla­bre­ment. La nata­lité n’a pas aug­menté depuis la fin de la Grande Peste et les vais­seaux en par­tance vers le sud au départ de Thar­bad emmènent ceux qui peuvent payer le prix du voyage vers le Gondor.

Un prétendant atypique

En 3A 1599, un pré­ten­dant aty­pique arriva à Thar­bad. Les pré­ten­tions d’Argil étaient fon­dées sur le fait qu’il était le des­cen­dant d’une fille illé­gi­time de Tarcil, ce qui n’était ni pire, ni meilleur que la plu­part des autres. Argil était néan­moins un diplo­mate dis­tin­gué, un épéiste confirmé et très riche (richesse paraît-il venant d’un trésor d’un drake du froid). Il se fit une répu­ta­tion après la catas­trophe de la Grande Inon­da­tion de 3A 1527 qui pro­vo­qua de vastes dégâts et qui balaya le bidon­ville se trou­vant à l’extérieur de Thar­bad. Argil cap­tura l’imagination des gens du commun et s’attira au moins un res­pect accordé à contre­cœur de la plu­part des Princes. Il était engagé à recons­truire Amon Sûl lorsqu’un groupe en raid des meilleurs ran­gers Hommes des Col­lines du Roi-Sor­cier se glissa jusqu’à lui et le tua. Peu de temps après sa mort, la Grande Peste débar­qua à Thar­bad, née dans ce maudit vais­seau, le Goé­land Boi­teux, venant de Pelar­gir.

2.3 Le Cardolan après 3A 1645

De 3A 1645 au déclin de l’Arthedain

Après encore un demi-siècle d’un déclin lent et inexo­rable, les quelques Dúne­dain du Car­do­lan res­tants, même les vaillants défen­seurs des Coteaux sacrés, s’en allèrent. Ils migrèrent à peu près en nombre égal vers l’Arthedain et le Gondor. La gar­ni­son Gon­do­rienne resta à Thar­bad mais le rem­pla­ce­ment des troupes et de leurs chefs cessa petit à petit et elle se trans­forma en une caste héré­di­taire de guer­riers dans la cité tom­bant en ruines. La popu­la­tion du Sara­lainn conti­nua de se porter à mer­veille mais les nou­veaux arri­vants durent s’installer de l’autre côté du Gwathló en Ened­waith plutôt qu’au nord ou à l’est à cause des hivers de plus en plus rigou­reux. Nom­breux furent-ils aussi à s’en aller vers le sud, le plus sou­vent pour gros­sir la popu­la­tion du Pays de Dun. En 3A 1947, le Roi-Sor­cier déclen­cha son der­nier assaut et dévasta le Royaume d’Arthedain même si la venue tar­dive des Elfes et du Gondor détrui­sit pra­ti­que­ment tout le royaume d’Angmar. Les sapeurs Gon­do­riens res­tèrent en Eria­dor pen­dant un cer­tain temps, démo­lis­sant les for­te­resses et ruines res­tantes dans la cam­pagne afin qu’elles ne deviennent pas des repaires pour les forces du mal. Ils se reti­rèrent en 3A 2052 et la gar­ni­son de Thar­bad fut dis­soute. Nom­breux furent-ils parmi le bon peuple de la cité à s’en aller vers le sud en com­pa­gnie des forces du Gondor.

Au cours du Quatrième Âge

En 3A 2116, la capi­tale du Sara­lainn chan­gea : Sudúri céda la place à Isen­bou­chure, le nou­veau port à l’embouchure de la rivière Isen lorsque le gros de la popu­la­tion migra vers le sud du Gwathló. La culture des clans déclina car elle se fit sub­mer­ger par les tribus de Dun­len­dings et par les Bef­fraen qui gros­sis­sait la popu­la­tion du royaume. Les clans devinrent une sorte de petite noblesse répar­tis dans des vil­lages épar­pillés qui s’étiraient depuis la partie cen­trale du Sara­lainn jusqu’au Drú­waith Iaur (S. « Ancien Pays Púkel »). Sudúri et plus tard Isen­bou­chure devinrent de simples villes car de moins en moins de navires venant du sud osaient braver les eaux traî­tresses du Cap Andrast. Le titre de Roi du Sara­lainn existe tou­jours mais son pou­voir et son auto­rité sont dignes du passé.

Les Eria­do­riens furent parmi les der­niers à aban­don­ner les terres du Car­do­lan. Ils y res­tèrent, mais leurs rangs s’éclaircissaient de plus en plus, jusqu’à l’Invasion de l’Eriador par les Orques en 2720. Ceux qui res­tèrent furent rapi­de­ment soit tués, soit forcés de fuir et s’en allèrent gros­sir les popu­la­tions côtières.

Thar­bad tint plus long­temps, bien que lors des der­nières années ce n’était plus que l’ombre d’une ville parmi des ruines et aux champs pro­té­gés par des rem­parts effon­drés. Après le Cruel Hiver de 3A 2911, le Marais des Eaux-aux-Mou­che­rons ne dégela pas avant les crues de prin­temps. Même l’île de Thar­bad fut sub­mer­gée et les Grands Ponts qui avaient sur­vécu sans entre­tien pen­dant près d’un mil­lé­naire furent empor­tés par les flots déchaî­nés. Les quelques sur­vi­vants de la catas­trophe n’eurent aucun désir à s’y réins­tal­ler. Après l’échec de l’invasion de la Comté par Sarou­mane, nom­breux furent-ils parmi les per­dants à cher­cher refuge dans Thar­bad afin d’y ins­tal­ler une base pour y mener une vie de ban­dits. Ces mécréants furent chas­sés par des forces menées par les Mes­sa­gers du Roi Eles­sar lors de la troi­sième année du Qua­trième Âge.

2.4 Chronologie

Premier Âge

Début du 1A — Les ancêtres des Bef­fraen, alors indis­cer­nables des autres Drúe­dain, s’installent aux alen­tours des Marais des Eaux-aux-Mou­che­rons et du Nîn-in-Eilph (S. « Vol-de-Cygnes »).

Milieu du 1A — Les proto-Bef­fraen s’enfuient vers les côtes lorsque plu­sieurs popu­la­tions d’Edain s’installent dans la partie cen­trale de l’Eriador avec l’intention d’y rester. Ces ancêtres des Eria­do­riens entrent sou­vent en conflit dans les Tyrn Gor­thad avec un groupe plus avancé d’Edain dont les diri­geants finissent par être séduits par Mor­goth (en per­sonne) qui espère blo­quer toute retraite des Noldor depuis Bele­riand.

Fin du 1A — Les pre­mières popu­la­tions Dunéennes migrent en Ened­waith, cer­taines sont asser­vies et finissent par être inté­grées aux Eria­do­riens.

Deuxième Âge

1 — Fon­da­tion du Royaume Elfe de Lindon par Gil-Galad, Grand Roi des Noldor.

32 — Elros Tar-Minya­tur mène la plu­part des Edain res­tants à Númé­nor.

env. 400 — Les pre­miers Eria­do­riens atteignent l’âge avancé du bronze dans les forêts du Car­do­lan cen­tral.

617 — Les pre­miers navires Númé­no­réens explorent les côtes du Sara­lainn alors qu’ils sont en route vers les Havres Gris.

750 — Des Elfes Noldor fondent le royaume de la Hous­saie en Ere­gion. Ils débutent la construc­tion, qui durera deux cents ans, de trois villes le long de la rive sud de la Mithei­thel.

777 — Anar­dil Ana­rion, alors Prince de la Cou­ronne de Númé­nor, com­mence la construc­tion de Vinya­londë (S. « Nou­veau Havre ») sur la rive sud de l’embouchure du Gwathló.

880 — Alda­rion érige une tour de guet dans un petit vil­lage Eria­do­rien du Gwathló supé­rieur. Cette année devient la date anni­ver­saire de la fon­da­tion de Thar­bad. Il y ren­contre Cele­born et Gala­driel.

1078 — Tar-Anca­limë, Reine de Númé­nor, rejette les volon­tés de son père (le retraité Alda­rion) et aban­donne Vinya­londë après les dom­mages infli­gés par une forte tem­pête. Le com­merce Númé­no­réen pros­père malgré les pré­fé­rences de la Reine.

env. 1100–1600 — Âge d’or des Royaumes Eria­do­riens dans le sud de l’Eriador. Leur déclin débute lorsque Sauron com­mence à aug­men­ter son influence dans la région.

env. 1590 — Les orfèvres-joailliers de la Hous­saie forgent les Trois Anneaux.

env. 1600 — Sauron ter­mine l’Anneau Sou­ve­rain au Mordor.

1644 — Tar-Minas­tir, tou­jours Prince de la Cou­ronne, com­mence la recons­truc­tion de Vinya­londë en ruines. Il renomme le port Lond Daer Enedh (S. « Grand Havre Médian »).

1693 — Guerre entre les Elfes et Sauron. En six ans, Sauron ravage l’Eregion et conquiert presque tout l’Eriador. Elrond mène les réfu­giés et va fonder Riven­dell. Les Eria­do­riens des Pin­nath Ceren res­tent ainsi que la gar­ni­son Númé­no­réenne du fort de Lond Daer.

1700 — Tar-Minas­tir dirige une armée Númé­no­réenne qui se porte au secours des Elfes. Son Capi­taine, Phar­co­na­tar, uti­lise la flotte dans une brillante opé­ra­tion amphi­bie sur le Gwathló qui contri­bue gran­de­ment à la totale des­truc­tion des forces de Sauron.

1793 — Phar­co­na­tar débute la construc­tion de Thar­bad comme colo­nie Númé­no­réenne et est accepté comme Pro­tec­teur par la plu­part des roi­te­lets Eria­do­riens.

1914–1943 — Les Eria­do­riens du sud s’unissent pour s’opposer à l’abattage exten­sif des arbres par les Númé­no­réens dans le but de construire la grande flotte de Tar-Cirya­tan. Ce conflit dégé­nère en une gué­rilla, qui a pour résul­tat de voir une grande partie du Sara­lainn se faire déboi­ser.

env. 2000 — Cha­gri­nés par la montée du maté­ria­lisme dans leur île, cer­tains des Númé­no­réens les plus reli­gieux com­mencent à émi­grer, allant s’installer prin­ci­pa­le­ment dans la région du Lac Even­dim. Thar­bad devient leur entre­pôt prin­ci­pal et com­mence à pros­pé­rer.

2350 — Pelar­gir est fondée et devient le havre prin­ci­pal de l’émigration crois­sante des Fidèles Númé­no­réens.

env. 2500–2600 — Deuxième Révolte des Eria­do­riens. Dési­rant com­bler les désirs de Tar-Telem­maitë dans sa soif de mithril, les Númé­no­réens s’installent dans les col­lines et les coteaux du Car­do­lan, y pro­vo­quant les autoch­tones. C’est la guerre la plus des­truc­trice et qui sera de plus lar­ge­ment res­pon­sable du déboi­se­ment du Car­do­lan.

2511 — Lond Daer est gra­ve­ment endom­magé par une forte tem­pête et ne sera jamais com­plè­te­ment réparé.

3262 — Sauron est fait pri­son­nier par Ar-Pha­razôn le Ver­meil. Il réus­sit à séduire le Roi et de nom­breux Númé­no­réens pour les amener dans les ténèbres.

3319 — Ar-Pha­razôn enva­hit le Vali­nor. Númé­nor s’enfonce dans les flots. Elen­dil et ses fils, Isil­dur et Ana­rion, s’échappent avec les der­niers Fidèles. Ils fondent le Gondor et l’Amor, les Royaumes Exilés.

3430 — La Der­nière Alliance des Hommes et des Elfes est formée en oppo­si­tion à l’attaque de Sauron au Gondor.

3441 — Sauron est défait et tué ; Elen­dil et Gil-Galad sont aussi tués. L’Arnor ne récu­pé­rera jamais de ses pertes car les Dúne­dain seront tou­jours l’avant-garde des armées alliées.

Troisième Âge

2 — Désastre des Champs aux Iris. Isil­dur et l’Anneau Unique sont perdus.

env. 200–400 — Une nou­velle vague de migrants Dunéens se dirige vers l’Eriador à cause de la déchéance des Daen Coen­tis. La plu­part d’entre eux s’intégrent dans le centre du Car­do­lan mais, dans le sud très peu peuplé, nom­breux sont-ils à conser­ver leurs cou­tumes.

env. 600–860 — Ten­sions de plus en plus fortes entre les sei­gneurs d’Arnor, qui vivent pour la plu­part dans le Nord, et leurs cou­sins plus maté­ria­listes des régions au sud du Royaume.

652 — Le Roi Valan­dur d’Arnor est tué au cours d’une révolte des Hommes des Col­lines des marches orien­tales.

861 — Mort d’Eärendur, qui par­tage le royaume d’Arnor pour ses trois fils. Fon­da­tion des Royaumes Frères d’Arthedain, du Car­do­lan et du Rhu­daur.

862 — Tho­ron­dur le Magni­fique accède au trône en tant que pre­mier Roi du Car­do­lan.

949–950 — Alda­rion du Rhu­daur, der­nier fils d’Eärendur, tente de réuni­fier l’Arnor. La guerre se ter­mine par une simple escar­mouche ; c’est la pre­mière fois que des Dúne­dain tuent d’autres Dúne­dain.

1084–1092 — L’Arthedain, le Car­do­lan et le Rhu­daur s’engagent dans une que­relle beau­coup plus sérieuse au sujet d’Amon Sûl et de son Palantír.

1100–1200 — Le Car­do­lan par­vient à sa plus forte pros­pé­rité sous t le règne de son qua­trième Roi, Taran­dil, qui intro­duit l’élevage des mou­tons à grande échelle. Thar­bad se déve­loppe en un centre de négoce et de manu­fac­tures.

env. 1100 — Les Hob­bits Pieds-Velus entrent en Eria­dor, les Pâles et les Forts les sui­vront moins de cin­quante ans plus tard. Les Pieds-Velus s’installent en En Ere­do­riath alors que les Pâles peuplent le nord et les Forts le sud.

1197 — Cali­men­dil essaie de conqué­rir le Rhu­daur, qui est tombé sous la coupe d’un usur­pa­teur Homme des Col­lines.

1235 — Désastre de Cameth Brin. Cali­men­dil, assié­geant la capi­tale du Rhu­daur, est sur­pris par une armée orque venant de Gun­da­bad. Les forces pro­fes­sion­nelles du Car­do­lan se fraient un chemin au prix de lourdes pertes mais Cali­men­dil, ses fils et tous les barons régnants du Car­do­lan (qui s’étaient réunis pré­ma­tu­ré­ment pour célé­brer la vic­toire) sont tués lorsque les Orques s’emparent du Pavillon Royal exposé.

1235–1248 — La Période des Troubles. Guerre civile à un éche­lon natio­nal et local, inter­ven­tion étran­gère, raids depuis le Rhu­daur. Un conseil, réuni par les Sages au Tha­lion, élit Tarcil en 1258 parmi les nom­breux pré­ten­dants au trône.

1276 — Le Roi-Sor­cier, plus connu comme le Sei­gneur des Nazgûl, éta­blit son royaume en Angmar car Sauron pense que les Dúne­dain du nord, divi­sés, pour­ront être plus faci­le­ment défaits.

1284–1287 — L’Arthedain et le Car­do­lan se font la guerre pour la pos­ses­sion d’Amon Sûl. Minal­car se pro­clame régent du Car­do­lan car son demi-frère illé­gi­time Taras­tor est incom­pé­tent comme chef mili­taire.

env. 1300 — Les Hob­bits migrent vers l’ouest ; ils sont nom­breux à s’installer dans la région de Bree. Les Forts s’implantent soli­de­ment dans la région d’Angle et dans les terres aban­don­nées d’Eregion.

1332 — Mort de Taras­tor, consi­déré comme le der­nier des­cen­dant en ligne directe d’Isildur au Car­do­lan. Minal­car, cou­ronné Roi, accepte qu’Argeleb d’Arthedain se pro­clame en 1349 Sou­ve­rain Suprême d’Arnor et l’autonomie lui est pro­mise.

1352–1359 — Pre­mière Guerre Sep­ten­trio­nale. L’Arthedain et le Car­do­lan affrontent le Rhu­daur et l’Angmar.

1408–1410 — Deuxième Guerre Sep­ten­trio­nale. Le Roi Osto­her du Car­do­lan et ses fils meurent à la Bataille des Tym Gor­thad ; Amon Sûl est ensuite assié­gée et tombe mais son Palantír est sauvé.

1412 — La prin­cesse Nir­na­del et le Régent Nimhir sont tués au cours d’un enlè­ve­ment qui échoue. Guerre civile au Car­do­lan.

1414 — Annael des Tyrn Gor­thad est reconnu comme Cano­tar (S. « Grand Com­man­deur ») du Car­do­lan, aux pou­voirs nomi­naux égaux à ceux des Rois.

1503 — Gor­daigh, un aven­tu­rier Dunéen, crée le Royaume du Sara­lainn. La plu­part des baron­nies res­tantes et d’autres états suc­ces­seurs font peu de temps après séces­sion du Royaume du Car­do­lan pour se pro­cla­mer indé­pen­dants. Les terres à l’est de la rivière Nen-i-Sûl sont aban­don­nées.

1601 — Des Hob­bits s’installent dans la Comté.

1636–1637 — La Grande Peste frappe l’Eriador. Il y a moins de pertes dans le nord mais ses consé­quences sont telles qu’elle annu­lera pen­dant deux siècles la récu­pé­ra­tion pro­gres­sive du Car­do­lan.

env. 1700 — Les rares Dúne­dain res­tant au Car­do­lan aban­donnent leur patrie ; ils migrent en nombre égal vers l’Arthedain et le Gondor.

env. 1800 — Les hivers de plus en plus rigou­reux forcent la plu­part des pay­sans res­tants à débu­ter un lent exode vers le sud.

1973–1975 — Troi­sième Guerre Sep­ten­trio­nale. Le Roi-Sor­cier détruit l’Arthedain mais l’Angmar tombe à son tour sous les coups ven­geurs du Gondor et des Elfes.

2052 — Après avoir détruit la plu­part des forts res­tants de la partie cen­trale du Car­do­lan, la gar­ni­son Gon­do­rienne de Thar­bad se retire. La plu­part du bon peuple s’en va avec elle.

2116 — La capi­tale du Sara­lainn se déplace de Sudúri en Isen­bou­chure.

2720–2750 — Des Orques enva­hissent le Car­do­lan, tuant ou chas­sant les rares Eria­do­riens res­tants. Une attaque de Thar­bad échoue ; les Orques font retraite par manque de butin.

2912 — Des inon­da­tions sans pré­cé­dent fai­sant suite au Cruel Hiver détruisent les Grands Ponts et dévastent Thar­bad (qui est aban­don­née).

3018 — Boro­mir du Gondor perd son cheval alors qu’il passe à gué le Gwathló dans les ruines de Thar­bad.

3019 — Des sur­vi­vants des forces de Sarou­mane s’établissent à Thar­bad.

Quatrième Âge

3 — Des forces du Roi Eles­sar chassent les ban­dits de Thar­bad et ouvrent à nou­veau l’Ancienne Route Sud.

2.5 Les Rois des Royaumes Exilés

Voici la liste des Rois des Royaumes Exilés après la Divi­sion de l’Arnor, 3A 861.

Car­do­lan Arthe­dain Rhu­daur Gondor
Tho­ron­dur*
861–936
Amlaith
861–946
Alda­rion
861–951
Taran­non Falas­tur
830–913
Turam­bar
936‑1001
Beleg
946‑1029
Oro­dreth
951–988
Eärnil*
913–936
Ciryon
1001–1079
Mallor
1029–1110
Elda­thorn*
988‑1031
Ciryan­dil*
936‑1015
Taran­dil
1079–1153
Cele­pharn
1110–11191
Elda­rion
1031–1107
Hyar­men­da­cil
1015–1149
Cali­men­dil*
1153–1235
Cele­brin­dor
1191–1272
Foro­da­cil
1107–1176
Ata­na­tar II
1149–1226
Tarcil
1235–1281
Mal­ve­sil
1212–1149
Rhugga (usur­pa­teur)
1176–1231
Nar­ma­cil
1226–1294
Taras­tor †
1287–1332
Arge­leb*
1349–1356
Elewen
1231–1307
Cal­ma­cil
1294–1304
Minal­car
1332–1381
Arveles
1356–1469
Aldor †
1307–1347
Minal­car
1304–1366
Osto­her*
1381–1409
Ara­phor
1409–1589
Ela­gost*
1347–1355
Elda­car
1366–1437, 1447–1490
Nir­na­del*
1409–1412
Arge­leb II
1589–1670
divers pré­ten­dants Cas­ta­mir (usur­pa­teur)*
1437–1447
divers pré­ten­dants Arve­gil
1670–1743
Alda­mir*
1490–1540
Hyar­men­da­cil II
1540–1621
Minar­dil*
1621–1634
Telem­nar*
1634–1636
Taron­dar
1636–1798

Note : Tarcil III et Aldor furent les der­niers Rois du Car­do­lan et du Rhu­daur de la lignée imma­cu­lée d’Isildur. Arge­leb d’Arthedain reven­di­qua ces royaumes en 1349 mais les diri­geants sub­sé­quents du Car­do­lan et du Rhu­daur furent recon­nus par le Gondor et les Elfes. Bien que cer­tains diri­geants ayant accédé au trône par la suite aient été lar­ge­ment recon­nus, aucun ne fut uni­ver­sel­le­ment accepté.

* mort non natu­relle.

† mort sans enfant.


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