02 · Introduction
Alors que le Troisième Âge touche à sa fin, de nombreuses histoires parmi les plus favorites ayant pris naissance dans les auberges douillettes de la Comté circulent sur les anciens Rois du Norbury au nord. Seuls ces Hobbits à l’intérêt prononcé pour les traditions anciennes, tels les Baggins, se rappellent que, jadis, d’autres rois Dúnedain régnèrent pas très loin au sud. Cette longue histoire est considérée comme une bonne plaisanterie car, à ce jour, ne vivent dans cette vaste contrée comprise entre le Brandevin et le Flotgris que des hommes solitaires, des hors-la-loi ou des fous. De surcroît, lorsque les frères Pâles Marcho et Blanco fondèrent la Comté en 3A 1601, le Royaume du Cardolan (S. « Pays des Collines Rouges ») n’était déjà plus mentionné que sur les vieilles cartes. Comme témoignage des efforts et des réalisations de générations d’Humains, il ne reste plus que les cryptes infestées de Wights des Coteaux aux Tumulus et les ruines traîtresses d’un grand pont à Tharbad. Même les Sages ont rangé le Cardolan dans des tomes poussiéreux et oubliés. Seul Tom Bombadil se rappelle :
« Les moutons bêlaient en troupeaux. Des murs verts et des murs blancs se dressaient. Ils y avaient des forteresses sur les hauteurs. Des rois de petits royaumes se battaient entre eux, et le jeune soleil brillait comme du feu sur le métal rouge de leurs neuves et avides épées. Il y avait des victoires et des défaites ; et des tours tombaient, des forteresses étaient incendiées et des flammes montaient dans le ciel. »
SdA I
Voici leur histoire, celle des Princes Dúnedain du royaume perdu du Cardolan.
2.1 Aperçu
Le Cardolan comprend toutes les terres comprises entre les deux grands fleuves d’Eriador, le Baranduin et le Gwathló, s’étendant vers l’En Eredoriath, la grande plaine centrale. La limite nord traditionnelle du Cardolan est la Men Rhúnen, la Grande Route Est. Bien que le climat y soit clément, seule une petite partie des terres est réputée être fertile. Le Cardolan prospère grâce au Gwathló, encore appelé Ramsir (S. « Route Fluviale »), qui se trouve être la voie de communications la plus facile entre l’Eriador et le reste des Terres du Milieu.
Le centre de ce commerce est la grande cité de Tharbad, la Reine du Nord selon ses propres dires. Tharbad domine les terres marécageuses qui l’entourent grâce aux efforts consentis par des générations d’Humains de l’Ouesternesse, depuis la construction de la première tour par Tar-Aldarion en 2A 880. Ensuite, furent réalisés une immense digue pour protéger la cité des crues printanières, une chaussée surélevée du Chemin Vert pour relier par voie de terre l’Eriador au Gondor et de merveilleux ponts pour enjamber le Gwathló. La dernière réalisation dans Tharbad vint peu de temps après la Division de l’Arnor en 3A 861. Des sièges, une guerre civile, des incendies, des épidémies et des inondations ont gravement atteint la Tharbad des jours de gloire ; ses industries et son emplacement stratégique font que cette cité ne sera pas oubliée de sitôt.
La Men Caran (S. « Voie Rouge ») et la Iaur Men Formen (S. « Ancienne Route Nord ») reliant Tharbad à l’Arthedain divise d’une manière pratique le Cardolan en deux régions distinctes : le Minhiriath (S. « Pays des Fleuves ») au sud-ouest et le Mintyrnath (S. « Pays des Coteaux ») au nord-est. Le Mintyrnath est une région de collines qui lui ont donné son nom. Les deux régions sont désolées et sans arbres mais d’une beauté austère. Les terres arables fertiles qui jadis étaient étendues au nord sont concentrées au sud de la partie centrale du Cardolan. Le Cardolan est actuellement divisé en sept principautés, partage traditionnel datant des Rois combattants des Eriadoriens d’antan. Ces principautés sont : le Royaume du Saralainn, les Hírdyr (S. « Pays du Seigneur ») de Girithlin et des Tyrn Gorthad, l’Empire du Seigneur de Guerre, les terres des Irnil (S. « Princes ») de Tinare et de Calantir et les Cantons de Feotar. De plus, les Beffraen du Rast Vorn et les Eriadoriens des Pinnath Ceren prêtent peu d’attention à leurs seigneurs nominaux. En théorie, le Gondor est l’intendant de Tharbad tant que le Royaume Dúnadan n’est pas restauré ; en pratique, la cité n’est pas gouvernable car, si elle l’était, ce serait le Gondor qui gouvernerait tout le Cardolan.
Il semble qu’en ce début du dix-septième siècle le Cardolan puisse se remettre des ravages provoqués au début du quinzième siècle. Ces espoirs sont balayés lorsque Argil, désormais appelé le Dernier Prince, est assassiné en Amon Sûl en 3A 1634 et lorsque la Grande Peste frappe le pays l’année suivante. L’arrivée de réfugiés en provenance du sud a grandement contribué à compenser les pertes humaines dues à la Grande Peste mais l’espoir des peuples du Cardolan semble être brisé ; peu de volontés semblent vouloir s’opposer au lent déclin de la région vers le chaos, puis vers la transformation en terres sauvages, comme c’est déjà le cas pour la partie orientale du Mintyrnath.
La vie est dure et impitoyable pour la majorité des populations du Cardolan. Pour les ambitieux, pour ceux possédant un fort bras armé ou pour ceux qui manquent de scrupules, cette période foisonne d’opportunités. Les Princes du Cardolan sont presque toujours en guerre les uns contre les autres ou, si ce n’est pas le cas, se sont unis pour lutter contre des interventions étrangères. Seules les bandes de mercenaires d’élite sont scrupuleux quant aux références, luxe que les marchands et les nobles mineurs ne peuvent offrir. Louer les services de son épée est une activité mal payée et présente un fort taux de mortalité ; c’est pourquoi de nombreux aventuriers sont attirés par les intrigues politiques constantes ou par l’exploration et le pillage des nombreuses ruines qui jonchent le pays. Les plus puissants peuvent nourrir des rêves grandioses, comme ce Gordaigh Tueur-de-Trolls qui gagna un royaume. Une multitude d’opportunités peuvent se présenter à ceux qui tempèrent leur soif de gloire par des buts plus nobles. Le Roi-Sorcier maintient de nombreux agents au Cardolan ; le maléfique Seigneur d’Angmar a généralement pu y frapper comme il l’entendait. Son serviteur le plus puissant se trouve être le nuisible Seigneur de Guerre, dont le décès ferait peu pleurer.
2.2 Histoire du Cardolan
Les premières personnes à entrer au Cardolan furent les ancêtres des Beffraen qui arrivèrent au début du Premier Âge. Ils s’enfuirent vers les côtes lorsque les ancêtres des Dúnedain et des Eriadoriens arrivèrent au milieu de l’Âge. Les Nordiques, querelleurs et aux connaissances rudimentaires, bâtirent lentement une société relativement bien avancée basée sur la forêt, dirigée par d’impétueux rois guerriers. Ces petits royaumes profitèrent, au début, de leurs lointains cousins, les marins, commerçants et enseignants Núménoréens qui revinrent sur les côtes des Terres du Milieu. Au fur et à mesure que Núménor s’enfonçait dans les ténèbres, ses habitants s’en vinrent de plus en plus nombreux pour faire payer hommage et pour s’emparer des arbres dont ils avaient besoin pour construire leur flotte. Il y eut de plus en plus de guerres amères entre les Eriadoriens et les Núménoréens qui contribuèrent à la destruction de la forêt qui recouvrait jadis tout le Cardolan.
Les Núménoréens vinrent comme colons et comme conquérants à la fois. Ils commencèrent par construire les havres de Lond Daer et de Tharbad avant que les guerres et quelques personnes aventureuses s’y établissent d’une manière permanente ; nombreux furent les plus loyaux des Fidèles à y passer pour se rendre sur les terres qui deviendraient l’Arthedain. Lond Daer fut souvent dévasté par de puissantes tempêtes. C’est pourquoi Tharbad devint la cité majeure de la région ; les premiers colons lentement prospérèrent et s’y développèrent. Leurs dirigeants se virent accorder de vastes terres, mal délimitées, et des pouvoirs encore plus grands, mais tout aussi mal définis, en 2A 3304 par l’inefficace Ar-Sakalthor, l’ancêtre des Princes du Cardolan.
L’Arnor
Le nord-ouest de l’Endor était considéré comme un trou perdu terne par les derniers Núménoréens, ainsi que par les derniers Fidèles migrants généralement vers les terres plus hospitalières de la région de Pelargir. C’est pourquoi les colonisateurs du Cardolan jouèrent un petit rôle dans les conflits entre les Hommes du Roi et les Fidèles, entre Núménor et Sauron et entre Ar-Pharazôn le Vermeil et les Valar — jusqu’à ce que Elendil le Grand et ses quatre vaisseaux ballottés par la tempête, chargés des nombreux Fidèles restants de Núménor, arrivent à l’embouchure du Baranduin. Bien que les anciens colonisateurs surpassaient facilement les autochtones, leurs réalisations furent bien pâles en comparaison de l’art et de la technologie des Dúnedain dans la Núménor engloutie par les eaux ; ainsi lorsque Elendil de la lignée d’Elros Tar-Minyatur (le fondateur de Núménor) arriva, il n’y eut aucune objection lorsqu’il créa le Royaume d’Arnor.
Les premières années de l’Arnor furent une période de croissance alors que les Exilés cherchaient à atténuer leur peine en effectuant de grandes œuvres, telles que la reconstruction des grandes routes en routes pavées, la construction de nombreuses tours et la tâche décourageante de bâtir des ponts sur le Gwathló à Tharbad. Cependant, Sauron frappa promptement les fils d’Elendil, Isildur et Anarion, dans leur royaume du Gondor. Elendil et Gil-Galad, Grand Roi des Elfes, regroupèrent leurs forces lors de la Guerre de la Dernière Alliance, qui vit la défaite ultime du maître du Mal mais au prix de grandes pertes. Les forces de l’Arnor subirent plus particulièrement de lourdes pertes ; les Dúnedain du Nord, peu nombreux et à la faible natalité, ne s’en remettront jamais.

Le début du Troisième Âge en Arnor fut en général calme et les gens furent contents. Les Dúnedain du Cardolan se mirent de plus en plus à reprocher le manque d’influence de leurs Princes à la cour, dominée par les Grandes Familles des Exilés et qui, par conséquent, négligeaient leurs intérêts. Néanmoins, sans tenir compte des tensions au sein de la Maison Royale, le royaume ne fut jamais sur le point de s’écrouler. Le Roi Eärendur, dixième Roi d’Arnor, eut trois fils, dont le deuxième, Eldacar, était celui qu’il chérissait le plus. Eldacar était plus connu par son éponyme, Thorondur (S. « Aigle Sombre »), car il était très puissant tant en mental qu’en physique, même selon les standard Dúnedain. Eärendur aurait volontiers passé son sceptre à Thorondur mais ses Seigneurs ne l’auraient pas permis. Thorondur était également doté d’une fierté démesurée ; il refusait d’accepter d’être commandé par son frère aîné, Amlaith, le considérant comme un âne bâté. Eärendur finit par accepter de diviser le royaume après sa mort ; son troisième fils, Anarion, reçut l’insigne honneur plus que douteux de diriger les terres sauvages de l’Arnor oriental, nommées Royaume du Rhudaur.
Le Royaume du Cardolan
Thorondur se forgea rapidement une bonne popularité au Cardolan en assouplissant les restrictions commerciales. Son programme concernant les travaux publics, particulièrement la reconstruction des remparts de Tharbad, stimula l’économie. Des problèmes surgirent rapidement car la volonté d’Eärendur spécifiait que les frontières des trois Royaumes Frères devaient se rencontrer au Mont Venteux (Amon Sûl). La forteresse au sommet d’Amon Sûl était la plus résistante d’Eriador ; de plus, elle abritait le plus puissant des Palantír (S. « Pierre de Vision ») septentrionaux. Enfin, un traité établissait une utilisation conjointe de la Pierre et des garnisons furent créées pour y monter la garde à tour de rôle mais les tensions demeuraient fortes.
Le premier conflit entre les Royaumes Frères éclata lorsque Aldarion le malchanceux tenta de rétablir l’Arnor après la mort de ses deux frères. Cela se termina par la grotesque Bataille de Nen-i-Sûl, engagement qui se produisit près de la petite rivière qui coule depuis Amon Sûl vers la Mitheithel où la majorité des troupes refusèrent de combattre. Ce fut un précédent dangereux car, en 1084, la Guerre de Douze Ans commença. Les camps changèrent mais bien souvent l’Arthedain et le Rhudaur contestèrent les tentatives du Cardolan de posséder Amon Sûl. La guerre fut indécise mais les dépenses consenties et celles inhérentes aux projets de construction de Thorondur provoquèrent une dépression au Cardolan.
Le Roi Tarandil du Cardolan réorganisa son royaume et le mena à son apogée. Il réduisit le pouvoir des Irnil, diminuant leur autorité en les faisant Hiri (S. « Seigneurs ») et en établissant une armée nationale payée en accordant des terres. Plus important, Tarandil démantela les communes traditionnelles, regroupant les terres pour encourager l’élevage des moutons à grande échelle. Il renforça l’économie en octroyant des primes aux guildes désireuses de travailler la laine et aux marchands qui l’exporteraient afin de créer des marchés. Cela fonctionna à merveille, tant et si bien que Tarandil put se constituer une cour, une armée et une flotte.
Le désastre et la guerre civile
Calimendil, cinquième Roi et enfant unique de Tarandil, chercha à prouver qu’il était digne de l’œuvre de son père ; il assit son propre pouvoir en renversant Rhugga l’Homme des Collines, qui avait usurpé le trône du Rhudaur. Il fit savoir qu’il était prétendant au trône du Rhudaur par sa mère mais Rhugga était un chef efficace et populaire en dépit de méthodes parfois peu orthodoxes. Cette guerre s’étira sur vingt ans ; Calimendil finit par acculer Rhugga et son armée dans Cameth Brin, la capitale du Rhudaur. Bien que puissante, cette forteresse n’était pas préparée à soutenir un autre siège en 3A 1235. Sentant la victoire finale proche, Calimendil convoqua ses seigneurs et sa cour sur le champ de bataille afin qu’ils assistent à son deuxième couronnement et, lorsqu’ils arrivèrent, il déclencha un assaut qui balaya les niveaux inférieurs de la forteresse de ses défenseurs affamés. La royauté fut célébrée la nuit même mais, à leur insu, les Orques de Gundabad avait répondu à la demande d’intervention de Rhugga et avaient marché secrètement depuis l’est des Monts Brumeux. Les Orques fondirent sur les forces du Cardolan cette même nuit. Bien que les piquiers de métier du Cardolan aient réussi à creuser une brèche sanglante depuis leur cul-de-sac, le Pavillon Royal tomba ainsi que la plupart des seigneurs du Cardolan.
Les Orques et les Rhudauriens poursuivirent l’armée en déroute et ravagèrent le Cardolan oriental. Sept prétendants au trône se firent connaître et la situation empira dans quatre des Hírdyr. La guerre civile fit rage dans tout le pays tant au niveau national que provincial et local. Les Rois d’Arthedain et du Gondor envoyèrent des expéditions pour tâcher de savoir s’ils pourraient faire partie des prétendants. Les quinze années suivantes, Tharbad changea de mains par huit fois et le complexe royal du Thalion, dix-huit fois. Enfin, les Nains de la Moria (inquiets par l’effondrement du commerce) envoyèrent leur armée faire respecter la trêve désirée par les Sages. Un grand conseil se tint au Thalion qui finit par élire Tarcil, un marin de la Lignée d’Isildur qui avait fait du commerce dans le sud pendant la plus grande partie de la Période des Troubles. Seul compromis acceptable en tant que prétendant, Tarcil s’avéra être un bon dirigeant inattendu.
L’avènement du Roi-Sorcier d’Angmar
Vers 3A 1276, le Seigneur des Nazgûl arriva dans le nord avec la tâche, confiée par Sauron, de détruire les Dúnedain du Nord. La guerre de 1284–1287 entre l’Arthedain et le Cardolan au sujet de leurs droits respectifs de détenir Amon Sûl lui permit d’établir plus facilement son royaume en Angmar au nord-ouest de l’Eriador. Cette guerre se termina par l’échec de la Lignée d’Isildur car le Roi Tarastor se révéla être un piètre commandant militaire. Il octroya la régence du royaume à son frère illégitime Minalcar, qui succéda à Tarastor mort en 1332.
La couronne du Cardolan pesa inconfortablement sur la tête de Minalcar lorsqu’il accepta de reconnaître le droit à la Souveraineté Suprême sur tout l’Arnor d’Argeleb d’Arthedain et l’aida dans sa guerre contre le récalcitrant Rhudaur. Cette guerre échoua lorsque le Roi-Sorcier dévoila ses forces lors de son alliance avec le Rhudaur, qui se vit réduire à l’état de pantin. Argeleb et Minalcar fortifièrent les Collines du Climat contre les assauts de l’Angmar mais Argeleb tomba au combat. Heureusement, le Roi-Sorcier dut interrompre sa campagne pour attendre la nouvelle génération d’Orques afin de compenser ses pertes.
Le déclin du royaume

La deuxième attaque du Roi-Sorcier commença en 1408 par une série de raids-tests qui trouvèrent les Dúnedain mieux préparés. Le Roi Ostoher et l’armée du Cardolan, comprenant surtout de l’infanterie, jouèrent le rôle de l’enclume protégeant Amon Sûl et les Coteaux aux Tumulus alors que la cavalerie de l’Arthedain et les Elfes manœuvrèrent dans les plaines pour former le marteau. Malheureusement, le Roi-Sorcier mena en personne l’assaut contre Amon Sûl. Après sa défaite, l’armée du Cardolan ainsi que son Roi et ses fils furent mis en miettes alors qu’ils tentaient de faire retraite à travers les Coteaux. Peu de temps après, le gros de l’armée du Roi-Sorcier fut acculé à l’Ancienne Forêt et les survivants furent poursuivis jusqu’aux portes du Mont Gram et de Carn Dûm. Il fallut pratiquement un demi-millénaire au Roi-Sorcier pour récupérer de sa défaite mais le Cardolan ne s’en remit jamais.
Ostoher ne retint aucune leçon du Désastre de Cameth Brin car la mort de ses fils ne laissa comme héritière que sa jeune fille Nirnadel. Nirnadel fut tuée en 3A 1412, ainsi que le Chancelier Nimhir, lors d’une tentative d’enlèvement ratée, seulement trois ans après avoir été couronnée. Le Cardolan fut à nouveau ravagé par la guerre civile mais, cette fois, le Gondor intervint seulement au bout de deux ans. Annael (Hir Feotar), dirigeant de la faction montante d’alors, fut fait Canotar (S. « Grand Commandeur »), aux pouvoirs considérables en théorie mais pas en pratique.
Le Cardolan depuis le déclin du Royaume
Après la Deuxième Guerre Septentrionale, le Gondor tint une place prépondérante au Cardolan. Cette position fut sérieusement amoindrie à cause des troubles qui suivirent une rébellion de paysans amplement suivie en 1434 et à cause des désordres qui s’étendirent vers le nord suite à la Lutte Fratricide de 1439 au Gondor. Le Roi Araphor d’Arthedain commença en 1455 à tenter d’imposer au Cardolan son autorité comme souverain suprême. Araphor essaya de limiter ses incursions en assiégeant les châteaux de ses vassaux récalcitrants. Néanmoins, beaucoup de sang fut versé, ce qui sapa ensuite les forces des Dúnedain du Nord restants. La guerre institutionnalisée au cours de cette période fit naître les compagnies d’élite mercenaires.
Les premières années du seizième siècle virent disparaître toute prétention à un pouvoir central au Cardolan. Ce processus débuta en 1503 lorsque Gordaigh chassa les Dúnedain d’Ethir Gwathló pour se proclamer Roi du Saralainn. En 1509, les gardes du corps du dernier Canotar autochtone, Daeron le Néfaste, le tuèrent lui et ses serviteurs. Le précédent Hir Feotar établit des divisions appelées cantons qui permettaient à la principauté d’être dirigée sans l’aide ou les conseils des seigneurs. Après la mort de Daeron, le Roi Aldamir du Gondor promut son légat à Tharbad comme nouveau Canotar. Ce fut une innovation pratique, reconnaissant par ce biais que la volonté du Gondor ne désirait pas dépasser les limites de Tharbad — même si cette volonté arrivait à se faufiler hors de vue de ses soldats. Bien entendu, cela mena à l’effondrement de toute tentative de coopération parmi les Princes. Ceux de Calantir et de Tinarë restaurèrent leurs anciens titres, comme celui d’Irnil, alors que ceux des Tyrn Gorthad et de Girithlin s’inféodèrent à Araphor.
La virulence de la Peste diminua au fur et à mesure qu’elle s’étendait vers le nord mais elle frappa quand même Tharbad de ses miasmes mortels. Entre la maladie et la panique qui s’ensuivit, pratiquement quatre-vingts pour cent de la population de Tharbad s’enfuit dans la campagne. Des vagues de réfugiés fuyant une plus forte mortalité dans le sud augmenta le désordre. À l’époque du Royaume, les principautés rurales auraient pu supporter ce fléau mais, lorsqu’il frappa, famine et brigandage étaient couramment répandus. Le Roi-Sorcier participa au chaos en déclenchant une invasion d’esprits morts-vivants, connus sous le nom de Wights, dans les Coteaux aux Tumulus, qui ont à peine disparu depuis. Durant cette période, le soi-disant Seigneur de Guerre mena aussi une puissante troupe de Trolls des Collines au centre du Minhiriath ; ils s’installèrent dans un réseau de cavernes de gypse à environ 110 km au sud de Athrad Sain. Bon gré, mal gré, le Seigneur de Guerre doit être considéré comme un Prince du Cardolan bien que sa désignation de son royaume comme « L’Empire du Minhiriath » dénote une certaine instabilité mentale.
Le grand nombre de gens du sud qui ont décidé de braver les périls du Cardolan moderne, bien que moins nombreux que ceux qui ont entrepris le voyage de retour vers leurs maisons, a compensé une partie des pertes dues à la Grande Peste. Cependant, grâce aux clans impétueux du Saralainn et aux téméraires habitants de Tharbad, le désordre de ces années a fait resurgir les racines du passé, qui permettent à la population du Cardolan de s’accrocher à leurs demeures en voie de délabrement. La natalité n’a pas augmenté depuis la fin de la Grande Peste et les vaisseaux en partance vers le sud au départ de Tharbad emmènent ceux qui peuvent payer le prix du voyage vers le Gondor.
Un prétendant atypique
En 3A 1599, un prétendant atypique arriva à Tharbad. Les prétentions d’Argil étaient fondées sur le fait qu’il était le descendant d’une fille illégitime de Tarcil, ce qui n’était ni pire, ni meilleur que la plupart des autres. Argil était néanmoins un diplomate distingué, un épéiste confirmé et très riche (richesse paraît-il venant d’un trésor d’un drake du froid). Il se fit une réputation après la catastrophe de la Grande Inondation de 3A 1527 qui provoqua de vastes dégâts et qui balaya le bidonville se trouvant à l’extérieur de Tharbad. Argil captura l’imagination des gens du commun et s’attira au moins un respect accordé à contrecœur de la plupart des Princes. Il était engagé à reconstruire Amon Sûl lorsqu’un groupe en raid des meilleurs rangers Hommes des Collines du Roi-Sorcier se glissa jusqu’à lui et le tua. Peu de temps après sa mort, la Grande Peste débarqua à Tharbad, née dans ce maudit vaisseau, le Goéland Boiteux, venant de Pelargir.
2.3 Le Cardolan après 3A 1645
De 3A 1645 au déclin de l’Arthedain
Après encore un demi-siècle d’un déclin lent et inexorable, les quelques Dúnedain du Cardolan restants, même les vaillants défenseurs des Coteaux sacrés, s’en allèrent. Ils migrèrent à peu près en nombre égal vers l’Arthedain et le Gondor. La garnison Gondorienne resta à Tharbad mais le remplacement des troupes et de leurs chefs cessa petit à petit et elle se transforma en une caste héréditaire de guerriers dans la cité tombant en ruines. La population du Saralainn continua de se porter à merveille mais les nouveaux arrivants durent s’installer de l’autre côté du Gwathló en Enedwaith plutôt qu’au nord ou à l’est à cause des hivers de plus en plus rigoureux. Nombreux furent-ils aussi à s’en aller vers le sud, le plus souvent pour grossir la population du Pays de Dun. En 3A 1947, le Roi-Sorcier déclencha son dernier assaut et dévasta le Royaume d’Arthedain même si la venue tardive des Elfes et du Gondor détruisit pratiquement tout le royaume d’Angmar. Les sapeurs Gondoriens restèrent en Eriador pendant un certain temps, démolissant les forteresses et ruines restantes dans la campagne afin qu’elles ne deviennent pas des repaires pour les forces du mal. Ils se retirèrent en 3A 2052 et la garnison de Tharbad fut dissoute. Nombreux furent-ils parmi le bon peuple de la cité à s’en aller vers le sud en compagnie des forces du Gondor.
Au cours du Quatrième Âge
En 3A 2116, la capitale du Saralainn changea : Sudúri céda la place à Isenbouchure, le nouveau port à l’embouchure de la rivière Isen lorsque le gros de la population migra vers le sud du Gwathló. La culture des clans déclina car elle se fit submerger par les tribus de Dunlendings et par les Beffraen qui grossissait la population du royaume. Les clans devinrent une sorte de petite noblesse répartis dans des villages éparpillés qui s’étiraient depuis la partie centrale du Saralainn jusqu’au Drúwaith Iaur (S. « Ancien Pays Púkel »). Sudúri et plus tard Isenbouchure devinrent de simples villes car de moins en moins de navires venant du sud osaient braver les eaux traîtresses du Cap Andrast. Le titre de Roi du Saralainn existe toujours mais son pouvoir et son autorité sont dignes du passé.
Les Eriadoriens furent parmi les derniers à abandonner les terres du Cardolan. Ils y restèrent, mais leurs rangs s’éclaircissaient de plus en plus, jusqu’à l’Invasion de l’Eriador par les Orques en 2720. Ceux qui restèrent furent rapidement soit tués, soit forcés de fuir et s’en allèrent grossir les populations côtières.
Tharbad tint plus longtemps, bien que lors des dernières années ce n’était plus que l’ombre d’une ville parmi des ruines et aux champs protégés par des remparts effondrés. Après le Cruel Hiver de 3A 2911, le Marais des Eaux-aux-Moucherons ne dégela pas avant les crues de printemps. Même l’île de Tharbad fut submergée et les Grands Ponts qui avaient survécu sans entretien pendant près d’un millénaire furent emportés par les flots déchaînés. Les quelques survivants de la catastrophe n’eurent aucun désir à s’y réinstaller. Après l’échec de l’invasion de la Comté par Saroumane, nombreux furent-ils parmi les perdants à chercher refuge dans Tharbad afin d’y installer une base pour y mener une vie de bandits. Ces mécréants furent chassés par des forces menées par les Messagers du Roi Elessar lors de la troisième année du Quatrième Âge.
2.4 Chronologie
Premier Âge
Début du 1A — Les ancêtres des Beffraen, alors indiscernables des autres Drúedain, s’installent aux alentours des Marais des Eaux-aux-Moucherons et du Nîn-in-Eilph (S. « Vol-de-Cygnes »).
Milieu du 1A — Les proto-Beffraen s’enfuient vers les côtes lorsque plusieurs populations d’Edain s’installent dans la partie centrale de l’Eriador avec l’intention d’y rester. Ces ancêtres des Eriadoriens entrent souvent en conflit dans les Tyrn Gorthad avec un groupe plus avancé d’Edain dont les dirigeants finissent par être séduits par Morgoth (en personne) qui espère bloquer toute retraite des Noldor depuis Beleriand.
Fin du 1A — Les premières populations Dunéennes migrent en Enedwaith, certaines sont asservies et finissent par être intégrées aux Eriadoriens.
Deuxième Âge
1 — Fondation du Royaume Elfe de Lindon par Gil-Galad, Grand Roi des Noldor.
32 — Elros Tar-Minyatur mène la plupart des Edain restants à Núménor.
env. 400 — Les premiers Eriadoriens atteignent l’âge avancé du bronze dans les forêts du Cardolan central.
617 — Les premiers navires Núménoréens explorent les côtes du Saralainn alors qu’ils sont en route vers les Havres Gris.
750 — Des Elfes Noldor fondent le royaume de la Houssaie en Eregion. Ils débutent la construction, qui durera deux cents ans, de trois villes le long de la rive sud de la Mitheithel.
777 — Anardil Anarion, alors Prince de la Couronne de Núménor, commence la construction de Vinyalondë (S. « Nouveau Havre ») sur la rive sud de l’embouchure du Gwathló.
880 — Aldarion érige une tour de guet dans un petit village Eriadorien du Gwathló supérieur. Cette année devient la date anniversaire de la fondation de Tharbad. Il y rencontre Celeborn et Galadriel.
1078 — Tar-Ancalimë, Reine de Núménor, rejette les volontés de son père (le retraité Aldarion) et abandonne Vinyalondë après les dommages infligés par une forte tempête. Le commerce Núménoréen prospère malgré les préférences de la Reine.
env. 1100–1600 — Âge d’or des Royaumes Eriadoriens dans le sud de l’Eriador. Leur déclin débute lorsque Sauron commence à augmenter son influence dans la région.
env. 1590 — Les orfèvres-joailliers de la Houssaie forgent les Trois Anneaux.
env. 1600 — Sauron termine l’Anneau Souverain au Mordor.
1644 — Tar-Minastir, toujours Prince de la Couronne, commence la reconstruction de Vinyalondë en ruines. Il renomme le port Lond Daer Enedh (S. « Grand Havre Médian »).
1693 — Guerre entre les Elfes et Sauron. En six ans, Sauron ravage l’Eregion et conquiert presque tout l’Eriador. Elrond mène les réfugiés et va fonder Rivendell. Les Eriadoriens des Pinnath Ceren restent ainsi que la garnison Núménoréenne du fort de Lond Daer.
1700 — Tar-Minastir dirige une armée Núménoréenne qui se porte au secours des Elfes. Son Capitaine, Pharconatar, utilise la flotte dans une brillante opération amphibie sur le Gwathló qui contribue grandement à la totale destruction des forces de Sauron.
1793 — Pharconatar débute la construction de Tharbad comme colonie Núménoréenne et est accepté comme Protecteur par la plupart des roitelets Eriadoriens.
1914–1943 — Les Eriadoriens du sud s’unissent pour s’opposer à l’abattage extensif des arbres par les Núménoréens dans le but de construire la grande flotte de Tar-Ciryatan. Ce conflit dégénère en une guérilla, qui a pour résultat de voir une grande partie du Saralainn se faire déboiser.
env. 2000 — Chagrinés par la montée du matérialisme dans leur île, certains des Núménoréens les plus religieux commencent à émigrer, allant s’installer principalement dans la région du Lac Evendim. Tharbad devient leur entrepôt principal et commence à prospérer.
2350 — Pelargir est fondée et devient le havre principal de l’émigration croissante des Fidèles Núménoréens.
env. 2500–2600 — Deuxième Révolte des Eriadoriens. Désirant combler les désirs de Tar-Telemmaitë dans sa soif de mithril, les Núménoréens s’installent dans les collines et les coteaux du Cardolan, y provoquant les autochtones. C’est la guerre la plus destructrice et qui sera de plus largement responsable du déboisement du Cardolan.
2511 — Lond Daer est gravement endommagé par une forte tempête et ne sera jamais complètement réparé.
3262 — Sauron est fait prisonnier par Ar-Pharazôn le Vermeil. Il réussit à séduire le Roi et de nombreux Núménoréens pour les amener dans les ténèbres.
3319 — Ar-Pharazôn envahit le Valinor. Núménor s’enfonce dans les flots. Elendil et ses fils, Isildur et Anarion, s’échappent avec les derniers Fidèles. Ils fondent le Gondor et l’Amor, les Royaumes Exilés.
3430 — La Dernière Alliance des Hommes et des Elfes est formée en opposition à l’attaque de Sauron au Gondor.
3441 — Sauron est défait et tué ; Elendil et Gil-Galad sont aussi tués. L’Arnor ne récupérera jamais de ses pertes car les Dúnedain seront toujours l’avant-garde des armées alliées.
Troisième Âge
2 — Désastre des Champs aux Iris. Isildur et l’Anneau Unique sont perdus.
env. 200–400 — Une nouvelle vague de migrants Dunéens se dirige vers l’Eriador à cause de la déchéance des Daen Coentis. La plupart d’entre eux s’intégrent dans le centre du Cardolan mais, dans le sud très peu peuplé, nombreux sont-ils à conserver leurs coutumes.
env. 600–860 — Tensions de plus en plus fortes entre les seigneurs d’Arnor, qui vivent pour la plupart dans le Nord, et leurs cousins plus matérialistes des régions au sud du Royaume.
652 — Le Roi Valandur d’Arnor est tué au cours d’une révolte des Hommes des Collines des marches orientales.
861 — Mort d’Eärendur, qui partage le royaume d’Arnor pour ses trois fils. Fondation des Royaumes Frères d’Arthedain, du Cardolan et du Rhudaur.
862 — Thorondur le Magnifique accède au trône en tant que premier Roi du Cardolan.
949–950 — Aldarion du Rhudaur, dernier fils d’Eärendur, tente de réunifier l’Arnor. La guerre se termine par une simple escarmouche ; c’est la première fois que des Dúnedain tuent d’autres Dúnedain.
1084–1092 — L’Arthedain, le Cardolan et le Rhudaur s’engagent dans une querelle beaucoup plus sérieuse au sujet d’Amon Sûl et de son Palantír.
1100–1200 — Le Cardolan parvient à sa plus forte prospérité sous t le règne de son quatrième Roi, Tarandil, qui introduit l’élevage des moutons à grande échelle. Tharbad se développe en un centre de négoce et de manufactures.
env. 1100 — Les Hobbits Pieds-Velus entrent en Eriador, les Pâles et les Forts les suivront moins de cinquante ans plus tard. Les Pieds-Velus s’installent en En Eredoriath alors que les Pâles peuplent le nord et les Forts le sud.
1197 — Calimendil essaie de conquérir le Rhudaur, qui est tombé sous la coupe d’un usurpateur Homme des Collines.
1235 — Désastre de Cameth Brin. Calimendil, assiégeant la capitale du Rhudaur, est surpris par une armée orque venant de Gundabad. Les forces professionnelles du Cardolan se fraient un chemin au prix de lourdes pertes mais Calimendil, ses fils et tous les barons régnants du Cardolan (qui s’étaient réunis prématurément pour célébrer la victoire) sont tués lorsque les Orques s’emparent du Pavillon Royal exposé.
1235–1248 — La Période des Troubles. Guerre civile à un échelon national et local, intervention étrangère, raids depuis le Rhudaur. Un conseil, réuni par les Sages au Thalion, élit Tarcil en 1258 parmi les nombreux prétendants au trône.
1276 — Le Roi-Sorcier, plus connu comme le Seigneur des Nazgûl, établit son royaume en Angmar car Sauron pense que les Dúnedain du nord, divisés, pourront être plus facilement défaits.
1284–1287 — L’Arthedain et le Cardolan se font la guerre pour la possession d’Amon Sûl. Minalcar se proclame régent du Cardolan car son demi-frère illégitime Tarastor est incompétent comme chef militaire.
env. 1300 — Les Hobbits migrent vers l’ouest ; ils sont nombreux à s’installer dans la région de Bree. Les Forts s’implantent solidement dans la région d’Angle et dans les terres abandonnées d’Eregion.
1332 — Mort de Tarastor, considéré comme le dernier descendant en ligne directe d’Isildur au Cardolan. Minalcar, couronné Roi, accepte qu’Argeleb d’Arthedain se proclame en 1349 Souverain Suprême d’Arnor et l’autonomie lui est promise.
1352–1359 — Première Guerre Septentrionale. L’Arthedain et le Cardolan affrontent le Rhudaur et l’Angmar.
1408–1410 — Deuxième Guerre Septentrionale. Le Roi Ostoher du Cardolan et ses fils meurent à la Bataille des Tym Gorthad ; Amon Sûl est ensuite assiégée et tombe mais son Palantír est sauvé.
1412 — La princesse Nirnadel et le Régent Nimhir sont tués au cours d’un enlèvement qui échoue. Guerre civile au Cardolan.
1414 — Annael des Tyrn Gorthad est reconnu comme Canotar (S. « Grand Commandeur ») du Cardolan, aux pouvoirs nominaux égaux à ceux des Rois.
1503 — Gordaigh, un aventurier Dunéen, crée le Royaume du Saralainn. La plupart des baronnies restantes et d’autres états successeurs font peu de temps après sécession du Royaume du Cardolan pour se proclamer indépendants. Les terres à l’est de la rivière Nen-i-Sûl sont abandonnées.
1601 — Des Hobbits s’installent dans la Comté.
1636–1637 — La Grande Peste frappe l’Eriador. Il y a moins de pertes dans le nord mais ses conséquences sont telles qu’elle annulera pendant deux siècles la récupération progressive du Cardolan.
env. 1700 — Les rares Dúnedain restant au Cardolan abandonnent leur patrie ; ils migrent en nombre égal vers l’Arthedain et le Gondor.
env. 1800 — Les hivers de plus en plus rigoureux forcent la plupart des paysans restants à débuter un lent exode vers le sud.
1973–1975 — Troisième Guerre Septentrionale. Le Roi-Sorcier détruit l’Arthedain mais l’Angmar tombe à son tour sous les coups vengeurs du Gondor et des Elfes.
2052 — Après avoir détruit la plupart des forts restants de la partie centrale du Cardolan, la garnison Gondorienne de Tharbad se retire. La plupart du bon peuple s’en va avec elle.
2116 — La capitale du Saralainn se déplace de Sudúri en Isenbouchure.
2720–2750 — Des Orques envahissent le Cardolan, tuant ou chassant les rares Eriadoriens restants. Une attaque de Tharbad échoue ; les Orques font retraite par manque de butin.
2912 — Des inondations sans précédent faisant suite au Cruel Hiver détruisent les Grands Ponts et dévastent Tharbad (qui est abandonnée).
3018 — Boromir du Gondor perd son cheval alors qu’il passe à gué le Gwathló dans les ruines de Tharbad.
3019 — Des survivants des forces de Saroumane s’établissent à Tharbad.
Quatrième Âge
3 — Des forces du Roi Elessar chassent les bandits de Tharbad et ouvrent à nouveau l’Ancienne Route Sud.
2.5 Les Rois des Royaumes Exilés
Voici la liste des Rois des Royaumes Exilés après la Division de l’Arnor, 3A 861.
Cardolan | Arthedain | Rhudaur | Gondor |
---|---|---|---|
Thorondur* 861–936 |
Amlaith 861–946 |
Aldarion 861–951 |
Tarannon Falastur 830–913 |
Turambar 936‑1001 |
Beleg 946‑1029 |
Orodreth 951–988 |
Eärnil* 913–936 |
Ciryon 1001–1079 |
Mallor 1029–1110 |
Eldathorn* 988‑1031 |
Ciryandil* 936‑1015 |
Tarandil 1079–1153 |
Celepharn 1110–11191 |
Eldarion 1031–1107 |
Hyarmendacil 1015–1149 |
Calimendil* 1153–1235 |
Celebrindor 1191–1272 |
Forodacil 1107–1176 |
Atanatar II 1149–1226 |
Tarcil 1235–1281 |
Malvesil 1212–1149 |
Rhugga (usurpateur) 1176–1231 |
Narmacil 1226–1294 |
Tarastor † 1287–1332 |
Argeleb* 1349–1356 |
Elewen 1231–1307 |
Calmacil 1294–1304 |
Minalcar 1332–1381 |
Arveles 1356–1469 |
Aldor † 1307–1347 |
Minalcar 1304–1366 |
Ostoher* 1381–1409 |
Araphor 1409–1589 |
Elagost* 1347–1355 |
Eldacar 1366–1437, 1447–1490 |
Nirnadel* 1409–1412 |
Argeleb II 1589–1670 |
divers prétendants | Castamir (usurpateur)* 1437–1447 |
divers prétendants | Arvegil 1670–1743 |
Aldamir* 1490–1540 |
|
Hyarmendacil II 1540–1621 |
|||
Minardil* 1621–1634 |
|||
Telemnar* 1634–1636 |
|||
Tarondar 1636–1798 |
Note : Tarcil III et Aldor furent les derniers Rois du Cardolan et du Rhudaur de la lignée immaculée d’Isildur. Argeleb d’Arthedain revendiqua ces royaumes en 1349 mais les dirigeants subséquents du Cardolan et du Rhudaur furent reconnus par le Gondor et les Elfes. Bien que certains dirigeants ayant accédé au trône par la suite aient été largement reconnus, aucun ne fut universellement accepté.
* mort non naturelle.
† mort sans enfant.
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