06 · Politique et pouvoir

Le Car­do­lan a été une colo­nie Númé­no­réenne, une pro­vince d’Arnor et une monar­chie indé­pen­dante. Les Princes du Car­do­lan, qu’ils s’appellent Pro­tec­teurs, Gou­ver­neurs, Barons ou Princes, ont presque tou­jours gardé une grande auto­no­mie. Dans toute son his­toire, seuls Elen­dil et les Rois Tho­ron­dur et Valan­dil ont réel­le­ment réussi à faire ren­trer les Princes dans le rang. Ainsi, la situa­tion actuelle, où uni­que­ment une mino­rité de Princes recon­naît un sou­ve­rain, n’est pas anor­male alors qu’elle pour­rait l’être de prime abord.

6.1 Le gouvernement

Alors que le Royaume Dúna­dan était aux ordres, la posi­tion du Roi était géné­ra­le­ment celle du pre­mier per­son­nage parmi les sei­gneurs féo­daux égaux. Le Roi seul détient l’autorité concer­nant les affaires exté­rieures et seul il peut pro­mul­guer les lois du pays. Néan­moins, le Roi a très peu de contrôle sur les affaires inté­rieures des Princes. En refu­sant de coopé­rer, les Princes peuvent effec­ti­ve­ment uti­li­ser leur droit de veto dans de nom­breux cas concer­nant la sphère d’influence du Roi, par­ti­cu­liè­re­ment dans le domaine mili­taire. Leurs seules obli­ga­tions expli­cites sont de payer annuel­le­ment leur tribut et de four­nir des troupes en cas de guerre ; des rai­sons valables sont géné­ra­le­ment invo­quées, si néces­saires, pour retar­der ces devoirs. C’est pour cette raison que Tarcil II ins­ti­tua le Conseil du Sceptre qui incluait tous les Princes. Le rôle du Conseil était de recueillir leurs avis et leurs conseils. Le Chan­ce­lier du Roi pou­vait gran­de­ment ren­for­cer les pré­ro­ga­tives du Roi car peu de Princes appré­ciaient les tâches cou­rantes de la bureau­cra­tie ser­vant à enté­ri­ner leurs déci­sions.

Après la chute du Royaume, la charge de Cano­tar (S. « Grand Com­man­deur », Q. « Kano­tar ») com­bi­nait les fonc­tions admi­nis­tra­tives du Chan­ce­lier et le rôle — ancien­ne­ment tenu par le Roi — de Capi­taine de l’armée réunie du Royaume. Comme on peut s’en douter, cette charge ne dura pas long­temps ; les Princes rendent hom­mage désor­mais au com­man­dant de la gar­ni­son du Gondor et au col­lec­teur des impôts de Thar­bad.

Les Princes Dúnedain

Cali­men­dil

Quatre des sept Princes Dúne­dain tra­di­tion­nels du Car­do­lan sont encore à la tête de leur ancien fief. Leur titre date de l’époque des Númé­no­réens, bien qu’il fut renou­velé par Elen­dil, Tho­ron­dur et Valan­dil. Les Princes de Girith­lin et de Calan­tir main­tiennent l’ancienne tra­di­tion qui veut que le titre passe à un héri­tier mâle ; les autres prin­ci­pau­tés ont eu des héri­tières diri­geantes. Les fonc­tions et la forme de gou­ver­ne­ment des prin­ci­pau­tés ont varié. En géné­ral, les Princes délèguent la majo­rité des fonc­tions locales judi­ciaires et admi­nis­tra­tives les plus mineures à la petite noblesse Dúna­dan. Main­te­nant, il est plus cou­rant de voir les com­man­dants mili­taires locaux ou les maires exer­cer ces fonc­tions.

La prin­ci­pauté d’En Ere­do­riath de la marche orien­tale, com­pre­nant toutes les terres à l’est de la Nen-i-Sûl, fai­sait réel­le­ment partie du Rhu­daur et fut un état mili­taire dirigé peu de temps par le Prince exilé d’Ethir Gwathló du Sara­lainn. Il fut un diri­geant régu­liè­re­ment absent, vivant dans le luxe au Gondor, et uni­que­ment concerné par la ren­trée de ses impôts. Les Prin­ci­pau­tés sur­vi­vantes devront être consi­dé­rées sépa­ré­ment.

L’Hirdor de Girithlin

La Baron­nie de Girith­lin com­pre­nait tra­di­tion­nel­le­ment la moitié nord-est du Min­hi­riath, depuis l’Ancienne Route Nord jusqu’à la mer. Actuel­le­ment, la partie appar­te­nant au Sara­lainn a été annexée par le nou­veau Royaume du même nom et une por­tion consé­quente des hautes terres du nord a été confis­quée par le Sei­gneur de Guerre. La Baron­nie est diri­gée depuis Balost (S. « Puis­sant Fort »), une for­te­resse dans les hautes terres vers le sud. Le Baron a sou­vent super­visé l’administration de son domaine depuis l’une de ses grandes demeures que la famille pos­sède dans Thar­bad et dans For­nost Erain.

L’Hir Girith­lin a tou­jours été l’un des Princes les plus riches, financé par les gise­ments d’ambre près de l’embouchure du Baran­duin — tout du moins jusqu’à récem­ment car les gise­ments ont com­mencé à s’appauvrir et aucun autre n’a été décou­vert. La famille Girith­lin a une tra­di­tion agres­sive d’ambition et d’indépendance. Même encore main­te­nant, lorsque le Baron joue le Ser­vi­teur Royal de l’Arthedain, cer­tains de ses fonds vont sub­ven­tion­ner ses frères plus indis­ci­pli­nés.

Girith­lin est gou­verné avec une main de fer et le Baron est le diri­geant absolu et incon­testé. La seule excep­tion concerne les Hommes des Rivières du Baran­duin qui s’occupent d’eux-mêmes. Cela a permis aux gise­ments d’ambre isolés de rester intacts et si les pay­sans se révoltent il y aura suf­fi­sam­ment d’argent pour louer les ser­vices des mer­ce­naires. Les Princes de Feotar avaient une atti­tude simi­laire mais leur lignée est désor­mais éteinte.

L’Hirdor des Tyrn Gorthad

L’Hirdor des Tym Gor­thad com­prend la bande de terres fai­sant quatre-vingt kilo­mètres de large située au sud de la Route Est entre le Baran­duin et la Nen-i-Sûl. Le Baron contrôle à ce jour uni­que­ment une frac­tion de ce ter­ri­toire dans la partie sud des Coteaux aux Tumu­lus. Il diri­geait jadis depuis la belle ville de Feagil au sud de Bree mais elle fut mise à sac lors de la Bataille des Tym Gor­thad en 1409 et n’a pas été recons­truite. Il tient sa cour désor­mais dans sa for­te­resse de Minas Mal­loth plus loin au nord-est.

Du fait de la signi­fi­ca­tion reli­gieuse de ces terres, l’Hirdor regrou­pait jadis une assez grande popu­la­tion de Dúne­dain. La prin­ci­pauté était presque aussi expo­sée que l’En Ere­do­riath lors des guerres entre Dúne­dain et contre l’Angmar et a souf­fert en consé­quence. Le plus grand péril fut l’invasion par les esprits morts-vivants connus sous le nom de Wights, qui dési­raient prendre pos­ses­sion des rois morts des tumu­lus sacrés.

Comme l’invasion débuta durant la Grande Peste, le Baron a été un vassal très loyal du Roi d’Arthedain. La sub­ven­tion venant de For­nost Erain servit à l’effort mili­taire de la Baron­nie, raison pour laquelle les rares sujets qui osent rési­der sur ces terres han­tées sont peu moles­tés. Une assez grande colo­nie de Hob­bits y demeure, la majo­rité d’entre eux vivant près de l’Ancienne Forêt.

Dol Tinarë

His­to­ri­que­ment, les terres du Emil de Tinarë com­prennent la plus grande partie des hautes terres à l’est de l’Ancienne Route Nord. Depuis la des­truc­tion de la Maison Feotar, le Prince a acquis une grande por­tion des terres du Roi dans la partie nord du Bassin du Gwathló, que Feotar s’était appro­prié. Malgré leur ancienne pré­ten­tion à récla­mer les Pin­nath Ceren, les Tinarë ont cessé depuis long­temps d’essayer de diri­ger les entê­tés Eria­do­riens qui y résident. Les Princes gou­ver­naient jadis depuis la petite cité d’Andrath à l’extrême sud des Coteaux aux Tumu­lus. Andrath est tombée en ruine et a été rebâ­tie de nom­breuses fois mais la recons­truc­tion n’a pas été recom­men­cée depuis sa cap­ture par le Roi Homme des Col­lines Brug­gha en 1639. Metraith (Tha­lion), la grouillante ville sur la Route Nord, est pra­ti­que­ment au centre du Car­do­lan et sert désor­mais de capi­tale comme de nom­breuses fois dans le passé.

Sans tenir compte des acqui­si­tions récentes, Tinarë n’est pas une pro­vince fer­tile et ses sei­gneurs ont pros­péré grâce à leur droit ances­tral d’instaurer un péage sur la Route Nord. Les Princes ont été excep­tion­nel­le­ment malins en inves­tis­sant ces reve­nus dans des entre­prises com­mer­ciales. Ce sont les seuls humains à avoir acquis d’une manière héré­di­taire le droit d’être appe­lés Ami-des-Nains. Tinarë est pro­ba­ble­ment la prin­ci­pauté qui a le moins souf­fert des troubles depuis la chute du Royaume. Le Prince suit une poli­tique vague­ment nos­tal­gique, faite prin­ci­pa­le­ment pour main­te­nir son auto­no­mie.

Dol Calantir

La prin­ci­pauté de Dol Calan­tir a tou­jours été le ter­ri­toire agri­cole le plus riche du Car­do­lan car il com­prend la plu­part du Bassin du Gwathló au Min­hi­riath. Les Princes gou­ver­naient depuis la magni­fique Argond (S. « Pierre Sei­gneu­riale »), une tour à une tren­taine de kilo­mètres au sud-ouest de Thar­bad.

La Maison Calan­tir est répu­tée pour son arro­gance, fait plutôt repro­ché aux Dúne­dain d’Umbar. Cela est peut-être dû à sa posi­tion qui est dépen­dante de la pro­duc­ti­vité de ses ser­vi­teurs, dépen­dance plus forte que celle de ses cou­sins. Les terres furent très gra­ve­ment endom­ma­gées lors de la rébel­lion des pay­sans en 1414 ; la saison des cultures dimi­nuant en durée, la pro­duc­ti­vité n’est plus la même. L’attitude du diri­geant est de plus en plus auto­ri­taire et peu de gens seraient sur­pris si une autre révolte écla­tait.

Les Cantons Libres de Feotar

La prin­ci­pauté de Feotar com­pre­nait les terres entre l’Anthiel (S. « Longue Source ») et la Nen-i-Sûl. Une impor­tante bande de ter­rain de la partie sud a été annexée par le Cano­tar de Thar­bad et par Tir Tinarë. Feotar dirige nomi­na­le­ment la plu­part des Coteaux Méri­dio­naux mais ils ont été déser­tés.

C’était une pro­vince assez pros­père mais les Princes d’antan s’enrichissaient de leurs pra­tiques com­mer­ciales dans l’affrètement. Les Princes consi­dé­raient rai­son­na­ble­ment leurs sujets mais ils sont passés à la pos­té­rité plus pour leur ambi­tion. Feotar « gagna » la guerre civile qui suivit la mort de la Reine Nir­na­del mais n’obtint pas la cou­ronne. Le troi­sième Cano­tar du Car­do­lan, Gaer­til le Mau­vais, était un psy­cho­pathe dont les pires méfaits furent réser­vés à son pays. Il fit exé­cu­ter ou exila pra­ti­que­ment toute la petite noblesse et sa propre famille avant que ses gardes du corps, dégoû­tés, ne les tuent, lui et son héri­tier.

Après la mort de Gaer­til, aucun sei­gneur ne régna et les gens du commun apprirent à détes­ter tout noble. Après une période de grande confu­sion, la popu­la­tion se réso­lut à se gou­ver­ner elle-même. Dans les villes le long du Gwathló, les déci­sions sont prises col­lec­ti­ve­ment par les adultes mâles des com­mu­nau­tés au cours de longues ses­sions agi­tées. Dans la cam­pagne, les com­bat­tants Hommes du Nord et les riches pay­sans dirigent effi­ca­ce­ment en tant que nou­velle petite noblesse qui fonc­tionne peu dif­fé­rem­ment par rap­port au sys­tème établi dans le reste du Car­do­lan.

Le Royaume du Saralainn

Le Roi du Sara­lainn reven­dique tout le Min­hi­riath mais il ne dirige en fait que la région du même nom, l’ancienne prin­ci­pauté d’Ethir Gwathló (S. « Embou­chure du Gwathló »). La capi­tale est le port de Sudúri, autre­fois appe­lée Lond Gwathló et rebap­ti­sée en hon­neur du père du pre­mier Roi. Le Roi et sa cour sont cepen­dant géné­ra­le­ment en visite dans les clans ou dans les tribus. L’honneur de diver­tir le Roi ne peut être refusé et les rui­neuses dépenses en décou­lant sont une dis­sua­sion effi­cace qui limite les rébel­lions endé­miques.

Les terres déso­lées du Sara­lainn atti­rèrent peu de gens lors de l’existence du Royaume. Le Prince d’Ethir Gwathló était prin­ci­pa­le­ment concerné par les reve­nus du péage du trafic flu­vial et permit à quelques tribus de Dun­len­dings de s’installer sur son ter­ri­toire en échange de vagues pro­messes, rare­ment tenues, de verser un tribut. La popu­la­tion aug­menta beau­coup, gon­flée par les réfu­giés du nord et de l’est. La culture émer­gente des clans du Sara­lainn ne servit pra­ti­que­ment pas à leur sei­gneur tou­jours absent et ils coopé­rèrent en géné­ral avec l’usurpateur Gor­daigh Tueur-de-Trolls et son royaume nou­vel­le­ment pro­clamé.

Le Roi du Sara­lainn a suf­fi­sam­ment de pro­blèmes à main­te­nir un sem­blant d’ordre dans son royaume agité. Les clans et les tribus doivent payer un tribut au Roi et lui four­nir des troupes mais, dans les deux cas, ce n’est pas facile à obte­nir. Si tous les clans et les tribus le recon­nais­saient comme tel, le Roi du Sara­lainn serait de très loin le plus puis­sant sei­gneur du Car­do­lan mais cela n’est jamais encore arrivé.

Le « Royaume » du Seigneur de Guerre

Au cours des Années Pes­ti­len­tielles, le Sei­gneur de Guerre mena une armée d’Orques, de Chauves-Souris, de Ouargues et de Trolls des Col­lines depuis le Rhu­daur. Ils éta­blirent une base dans un com­plexe de cavernes de gypse au sud de la partie cen­trale du Haut Pla­teau de Girith­lin et mal­heu­reu­se­ment s’installèrent pour rester. Plu­sieurs vil­lages proches paient un tribut au Sei­gneur de Guerre ; il détient aussi plu­sieurs esclaves qui cultivent les terres près de Loge­band (S. « Prison du Ser­pent »), le nou­veau nom des cavernes venant du ser­pent blanc arboré sur le bou­clier du Sei­gneur de Guerre. Plu­sieurs ten­ta­tives d’écraser son « Empire » ont été faites mais il s’est révélé être un géné­ral com­pé­tent et Loge­band est appro­vi­sion­née pour sou­te­nir un long siège.

Tharbad

Bien que Thar­bad ait perdu toute sa splen­deur et une grande partie de sa fierté, c’est encore une puis­sante cité, tout du moins selon les stan­dards du Nord. Le Roi du Car­do­lan jadis gou­ver­nait Thar­bad ; elle lui pro­cu­rait une base de pou­voir pour contrô­ler ses princes indis­ci­pli­nés. Peu de Rois aimaient vivre à Thar­bad, pré­fé­rant le com­plexe royal du Tha­lion de Metraith. Ils admi­nis­traient la cité par l’intermédiaire du Maire.

Il y a encore un Maire mais il ne sert que lors des céré­mo­nies. Après la chute du Royaume, le Gondor endossa un rôle de plus en plus pré­do­mi­nant à Thar­bad. L’administration de la cité est désor­mais entre les mains du Cano­tar Gon­do­rien. Même les pou­voirs réels de ce der­nier sont limi­tés. Le vrai pou­voir de la cité est détenu par une mul­ti­tude de guildes. Les guildes ont tou­jours repré­senté une puis­sante force dans la cité mais avec la désor­ga­ni­sa­tion du com­merce, des indus­tries et de l’approvisionnement en nour­ri­ture après 1409, leur influence a gran­de­ment aug­menté. Bien que les conflits entre guildes (et entre les guildes et les réfu­giés de la cité) aient favo­risé les agi­ta­tions dans Thar­bad, le Cano­tar pense qu’elles sont néces­saires en tant que seul pré­texte pour rame­ner un sem­blant d’ordre.

Poli­ti­que­ment par­lant, Thar­bad fonc­tionne comme une cité libre. Elle contrôle une bonne partie des terres alen­tours grâce aux sol­dats Gon­do­riens du Cano­tar. Le Cano­tar sauve ainsi la face mais tout le monde sait qu’il a peu de chances de rece­voir des ren­forts ou plus d’argent en pro­ve­nance du Sud. Par consé­quent, il a plutôt ten­dance à agir pru­dem­ment dans le pay­sage poli­tique bru­meux du Car­do­lan.

6.2 L’art de la Guerre

L’art de la guerre a bien décliné depuis l’époque de l’Armée Royale. La force de piquiers lourds du Car­do­lan, lar­ge­ment com­po­sée de Tergíl ayant embrassé la pro­fes­sion depuis des géné­ra­tions, était alors consi­dé­rée comme la plus fine force d’infanterie lourde de tous les Royaumes Exilés. À cette époque, il y avait aussi une Marine Royale, qui trou­vait bien peu d’opposants. La plu­part des navires furent reven­dus ; quelques- uns servent encore chez le Prince de Dol Amroth. Leur sort fut meilleur que celui des sol­dats du Car­do­lan. Pen­dant un temps, le Car­do­lan se plaça en pre­mière ligne pour résis­ter aux forces du Roi-Sor­cier, par­tant en cam­pagne et éli­mi­nant Orques et Eas­ter­lings. Désor­mais, le conflit est une com­po­sante constante de la vie au Car­do­lan mais c’est une guerre qui voit les vil­lages se faire piller, les champs se faire incen­dier et des sièges n’aboutissant pas ; la guerre sans gloire et pas vrai­ment hono­rable.

Organisation militaire du Royaume

En théo­rie, le Roi du Car­do­lan peut réunir et armer une milice de 5 000 à 8 000 per­sonnes, une infan­te­rie de métier forte de 2 000 à 3 000 sol­dats et envi­ron 2 000 mer­ce­naires. Une cava­le­rie de 200 à 400 sol­dats, formée de la noblesse montée des Dúne­dain qui géné­ra­le­ment combat à pied, domine cette force. Ces valeurs dépendent cepen­dant de la coopé­ra­tion des Princes. Les propres forces du Roi com­prennent 600 très bons Ragheurs connus sous le nom de Mal­thoth (S. « Casques d’Or »), les Par­ti­sans du Roi — ses gardes du corps forts d’une ving­taine de Requain (S. « Che­va­liers ») — et une milice de 2 000 per­sonnes recru­tées dans Thar­bad. Une force occa­sion­nelle de 800 mer­ce­naires peut être dis­po­nible ; elle est orga­ni­sée en une unité de cava­le­rie moyenne et une unité d’archers. En géné­ral, chaque Prince peut lever une force de 400 Ragheurs, de 300 mer­ce­naires, une milice de 2 000 per­sonnes et une cava­le­rie de 60 sol­dats chez ses vas­saux. La tac­tique stan­dard de l’Host du Car­do­lan était d’utiliser la milice comme gar­ni­son des for­te­resses du Car­do­lan et pour pro­té­ger l’approvisionnement de l’armée. Les piquiers étaient alors envoyés à la recherche de l’ennemi pour l’engager afin que les nobles puissent frap­per le coup déci­sif sur un flanc.

6.21 Les classes de combattants

Les dif­fé­rentes classes de com­bat­tants du Royaume existent encore mais cer­taines ne sont plus que le fan­tôme de ce qu’elles étaient lors des jours heu­reux.

Les Ragheurs

Les Ragheurs

Terme venant de Ragh Crann-Slea­gha (D. « Rangs de Piquiers »). Les des­cen­dants au sang moins pur des sol­dats des pre­mières gar­ni­sons númé­no­réennes et leurs femmes et maî­tresses Eria­do­riennes ne furent pas les bien­ve­nus à Númé­nor, c’est pour­quoi un grand nombre de ces Tergíl épou­sèrent la pro­fes­sion de leurs pères et res­tèrent au Car­do­lan. Avec les siècles, ils devinrent la prin­ci­pale classe mili­taire, le cœur des forces armées du Car­do­lan. Ils ado­ptèrent aussi l’invective cra­chée à leur visage par les marau­deurs Dunéens comme un titre hono­ri­fique.

La fierté pro­fes­sion­nelle des Ragheurs est légen­daire et, bien qu’en subis­sant seule­ment des exer­cices inten­sifs, ils devinrent la meilleure unité d’infanterie lourde de tout l’Endor. Du moins, il est peu sage de sug­gé­rer le contraire à portée de voix d’un Ragheur. Leurs faits d’armes les plus notables se pro­dui­sirent lors de la Bataille de Dagor­lad en 2A 3434 lorsqu’ils tinrent le flanc de l’armée contre une attaque des Mûma­kil après la déroute des Elfes Syl­vains et lors du Désastre de Cameth Brin en 3A 1217. Les Ragheurs, bien qu’épuisés par une jour­née de com­bats déses­pé­rés et pris au dépour­vus, se ral­lièrent et se frayèrent un pas­sage parmi les hordes de Gun­da­bad.

Les Ragheurs se sont len­te­ment éteints au cours des guerres intes­tines que se livrèrent les Royaumes Frères avant la venue du Roi-Sor­cier. La grande armée réunie au Car­do­lan fut taillée en pièces lors de la Bataille des Tym Gor­thad en 1409. Une petite cen­taine de com­bat­tants a sur­vécu, désor­mais orga­ni­sée en l’une des plus craintes et des plus res­pec­tées com­pa­gnies mer­ce­naires. Les Ragh Crann-Slea­gha sont célèbres pour n’avoir jamais dénoncé un contrat en cours.

Les Ragheurs sur­vi­vants se servent encore de l’équipement de leurs ancêtres. Ils portent un hau­bert de mailles et des bottes à la semelle en acier. Les hommes d’armes portent un armet à visière amo­vible. L’arme prin­ci­pale est une lourde pique longue de 3,60 m. Comme on peut s’en douter, les Ragheurs évo­luent en ordre très serré et se basent sur une charge irré­sis­tible comme attaque et sur leur impé­né­trable forêt de piques comme défense. En combat rap­pro­ché, ils uti­lisent une courte, lourde et dis­tinc­tive épée de secours qu’ils appellent d’une manière ori­gi­nale « cou­teau ».

La cavalerie et l’infanterie montée

Jadis, les sei­gneurs et hobe­reaux d’Arnor com­bat­taient à pied aux côtés de leurs sujets. L’entrée en scène de superbes che­vaux grâce aux Hommes du Nord fut accueillie avec enthou­siasme car la marche était quelque chose d’indigne. La noblesse Dúna­dan fut cepen­dant entraî­née à com­battre comme fan­tas­sin, les che­vaux étant hors de prix au début. C’est pour­quoi la ten­dance parmi la petite noblesse à pro­té­ger son cheval en s’en ser­vant uni­que­ment comme moyen de trans­port pour gagner le champ de bataille était cou­rante. Seule la haute noblesse pou­vait sup­por­ter les dépenses en écu­ries, en nouvel équi­pe­ment et l’entraînement néces­saires pour com­battre montés effi­ca­ce­ment.

Le Car­do­lan ne déve­loppa jamais une cava­le­rie lourde qui, en Arthe­dain et au Gondor, était pré­pon­dé­rante. La petite noblesse uti­li­sait une variété de titres, tels que Roquen (S. « Che­va­lier »), Ereter (S. « Noble »), Ohtar-Erain (S. « Guer­riers Royaux ») et Hir Nibin (S. « Baron­net »). Les Dúne­dain montés d’une armée ser­vaient géné­ra­le­ment de force de frappe. Leur équi­pe­ment variait tou­jours mais com­pre­nait géné­ra­le­ment un bou­clier, une épée large et un arc.

La petite noblesse des Dúne­dain subit de fortes pertes au moins aussi impor­tantes que les Ragheurs au cours de nom­breuses guerres au Car­do­lan. Ceux qui res­tèrent eurent ten­dance à mener leurs troupes à cheval. Il n’en existe plus suf­fi­sam­ment pour former une unité d’infanterie montée comme autre­fois. Ce qu’il reste seule­ment de ce sys­tème, c’est la com­pa­gnie mer­ce­naire connue sous le nom de Cruaidh Maraich (D. « Cava­liers d’Acier »). Ce sont en fait les héri­tiers des exilés Rhu­dau­riens qui entrèrent au Gondor au qua­tor­zième siècle et qui uti­lisent l’inhabituelle pra­tique Rhu­dau­rienne qui voit les ser­vi­teurs du che­va­lier l’accompagner au combat sus­pen­dus à ses étriers.

La milice

D’après la loi, tous les hommes de plus de qua­torze ans doivent effec­tuer leur ser­vice mili­taire lorsque leur Prince le demande. L’amendement à cette loi — tous les hommes doivent four­nir leurs propres armes — est obéi au pied de la lettre ; néan­moins, les Princes les plus popu­laires furent heu­reux de pou­voir lever un quart des troupes parmi les indi­vi­dua­listes gens du commun du Car­do­lan. Dans le Car­do­lan contem­po­rain, les Princes s’estiment heu­reux s’ils peuvent lever la moitié de ce pour­cen­tage.

Lorsque le Roi Tho­ron­dur orga­nisa son nou­veau royaume, il connais­sait per­ti­nem­ment bien la défi­cience prin­ci­pale de ses armées : ni les Ragheurs, ni les Requain n’avaient d’armes de jet. Il cher­cha à com­bler cette lacune en créant une force orga­ni­sée, la Milice, pour ren­for­cer les levées d’hommes en bonne santé. Chacun de ses membres était équipé d’un arc long, d’une armure en cuir et d’un casque. Les com­pa­gnies ainsi for­mées qui para­daient lors des Foires qui accom­pa­gnaient les trois Grands Fes­ti­vals étaient payées et elles furent plus tard récom­pen­sées comme gagnantes des com­pé­ti­tions de parades et de tir à l’arc. La Milice était sous les ordres de son Prince mais était payée par le Roi ; cela contri­bua gran­de­ment au succès de l’institution. Mal­heu­reu­se­ment, le Trésor Royal ne put sup­por­ter ces dépenses après la Période des Troubles. Cer­tains Princes conti­nuèrent à l’entretenir par leurs propres fonds mais la der­nière Milice — de Calan­tir — fut dis­soute durant les Années Pes­ti­len­tielles.

La milice actuelle, syno­nyme de la levée d’antan, est au mieux une popu­lace armée, ne ser­vant à rien en cas de combat. Elle est mieux uti­li­sée comme muscles dans les tra­vaux de siège et pour dévas­ter la cam­pagne. Même lors de graves conflits, les Princes cessent d’en recru­ter dès qu’elle atteint une force de mille hommes.

Les bandes en guerre des tribus et des clans

Les com­bat­tants des tribus Dunéennes, du Car­do­lan ou d’ailleurs font partie des quelques fac­teurs mili­taires ayant à peine changé avec le temps. La tribu moyenne peut mobi­li­ser envi­ron 200 com­bat­tants, le quart d’entre eux sont expé­ri­men­tés et portent donc une armure en cuir souple. Les com­bat­tants Dunéens se battent avec une lance de fan­tas­sin et un grand bou­clier en cuir. Ils se servent aussi d’un gour­din de jet, notoi­re­ment inef­fi­cace, appelé un Weeb. Les membres des tribus essaient nor­ma­le­ment de se servir de leur grand nombre pour encer­cler leurs enne­mis ; contre une force stable et plus avan­cée tech­ni­que­ment, c’est géné­ra­le­ment un sui­cide mais aucune idée meilleure ne les a encore frap­pés.

Les clans du Sara­lainn, lorsqu’ils sont suf­fi­sam­ment fous et/​ou saouls pour ne pas consi­dé­rer la guerre comme un jeu dan­ge­reux mais amu­sant, ne font pas dans la den­telle. Leur tac­tique stan­dard est de se ruer comme des fous direc­te­ment sur l’ennemi pour l’abattre de leurs redou­tables haches d’armes, dont ils se servent dans le plus grand aban­don. Les com­bat­tants les plus expé­ri­men­tés ont évolué vers l’épée à deux mains ; les plus grosses sont géné­ra­le­ment pré­fé­rées. Un clan moyen peut mobi­li­ser envi­ron 120 com­bat­tants.

Les mercenaires

Le Car­do­lan a l’ancienne et l’honorable tra­di­tion d’utiliser des sol­dats étran­gers, pra­tique datant des bandes de Dun­len­dings qui ser­vaient les Númé­no­réens au cours des guerres contre les Eria­do­riens. Les guerres per­pé­tuelles et la faible popu­la­tion ont conti­nué de créer une demande et les braves et les témé­raires consti­tuent une mine de volon­taires.

L’Âge d’Or des Mer­ce­naires dura de 1050, lorsque les Royaumes Frères four­birent leurs armes pour leur pre­mière guerre, à 1409, quand l’Armée du Car­do­lan se dés­in­té­gra au cours de la Bataille des Tym Gor­thad. Le Car­do­lan compte sur les Hommes du Nord du Rho­va­nion qui servent prin­ci­pa­le­ment de cava­le­rie moyenne et sur les tribus Dunéennes d’Enedwaith qui servent de « chair à canon ». Ils étaient la réponse à la cava­le­rie légère des Eas­ter­lings et à l’infanterie orque qui ser­vaient le Rhu­daur et qui ser­vi­ront l’Angmar peu de temps après. Les Hommes du Nord étaient par­ti­cu­liè­re­ment appré­ciés et nom­breux furent-ils à avoir été per­sua­dés de s’installer au Car­do­lan orien­tal. Leurs cinq Buhrs (R. « Fort/​Villes du Haut de la Col­line ») le long de la Nen-i-Sûl déli­mi­tèrent la fron­tière nord-est du Car­do­lan pen­dant de longues années. Depuis le déclin du Royaume, la plu­part des Hommes du Nord ont migré vers leurs ances­trales demeures, à l’exception d’un grand nombre resté au Feotar.

6.22 Les compagnies mercenaires

Brae­gil

L’Âge d’Argent des Mer­ce­naires a com­mencé, dit-on, en 1459 lorsque les Ragheurs res­tants ont assiégé Daeron Feotar, le pre­mier Cano­tar, afin d’obtenir leur paye. Le succès de cette rébel­lion condui­sit de nom­breux sol­dats de métier du Car­do­lan (il n’en res­tait qu’un peu moins d’un mil­lier) à remar­quer qu’un Prince se devait de cap­tu­rer des forts s’il vou­lait rem­por­ter des vic­toires. Comme ils étaient la seule force formée dans ce but, les Ragheurs et quelques nobles sans terre se regrou­pèrent en com­pa­gnies, vague­ment basées sur les guildes de Thar­bad et ven­dant leurs ser­vices au plus offrant. Ce pro­ces­sus a sou­vent été imité mais la réus­site des com­pa­gnies d’origine n’a jamais été égalée.

Quatre grandes com­pa­gnies mer­ce­naires sont actuel­le­ment en acti­vité au Car­do­lan ; le pou­voir et l’influence de leur Capi­taine riva­lisent presque avec ceux des Princes mineurs. Les Ragh Crann-Slea­gha, les sur­vi­vants de la classe mili­taire targil, consti­tuent la com­pa­gnie prin­ci­pale ; la deuxième, les Cruaidh Maraich, est à peine moins puis­sante ; ensuite, viennent les Troich-Arm­chlea­sah (D. « Com­bat­tants Nains »), une force d’armes com­bi­nées bâtie autour d’un noyau de robustes Nains ; enfin les Forak-Eiginn, les Vio­la­teurs de Forak. On a un petit aperçu des pro­fon­deurs dans les­quelles le Car­do­lan a sombré car Forak, un Semi-Orque, pré­sente un cer­tain inté­rêt dans la mesure où la plu­part des Princes sont inté­res­sés par ses ser­vices, qu’ils l’aiment ou non. Peu font confiance à Forak malgré ses succès. Il est un mal néces­saire dans ce pays et ses hommes sont des sapeurs très com­pé­tents.

6.3 La situation politique

Les Princes du Car­do­lan peuvent être gros­siè­re­ment regrou­pés en trois fac­tions plus ou moins per­ma­nentes, bien que les membres de chaque camp changent fré­quem­ment et sou­vent très rapi­de­ment. La fac­tion pro-Arthe­dain, les Arthe­dai­nen­dili, a ten­dance à consi­dé­rer le Grand Roi de For­nost Erain comme l’autorité tra­di­tion­nelle, dont la coopé­ra­tion est requise pour mener toute res­tau­ra­tion de l’ordre au Car­do­lan. Les Gon­do­ren­dili (S. « Amou­reux du Gondor ») pré­tendent que le Roi du Gondor est la seule per­sonne ayant suf­fi­sam­ment de pou­voir pour recons­truire le pays. Les Indé­pen­dants s’accordent à penser que la situa­tion actuelle est grave mais ne voient aucune raison d’y impli­quer des étran­gers. Ce sont les posi­tions tout le temps tenues en public. Chaque Prince, sauf peut-être Pelen­dur Hir Tym Gor­thad (lar­ge­ment occupé avec ses propres terres), consi­dère la réuni­fi­ca­tion du Car­do­lan comme un pro­ces­sus qu’il pourra gérer et qui lui rap­por­tera. Dans l’après-guerre des Années Pes­ti­len­tielles, l’intrigue est plutôt mon­naie cou­rante et la situa­tion poli­tique est explo­sive.

La politique au Minhiriath

La situa­tion poli­tique actuelle au Min­hi­riath fait état de la com­plexité consi­dé­rée comme nor­male au Car­do­lan. Echo­rion Hir Girith­lin est pro­ba­ble­ment le meilleur pré­ten­dant au trône vacant du Car­do­lan et le Girith­lin a tou­jours été tra­di­tion­nel­le­ment indé­pen­dant. Néan­moins, les reve­nus de l’ambre dimi­nuant ont convaincu Echo­rion, ou son régent et oncle Eärnil, qu’il est temps de jouer l’attente. Il n’arrête pas de clamer son sou­tien au Roi Arge­leb II d’Arthedain. Eärnil four­nit la plus grande partie des fonds néces­saires aux Ragh Crann-Slea­gha pour qu’ils servent le Roi Lanaigh du Sara­lainn dans une cam­pagne contre le Sei­gneur de Guerre.

Actuel­le­ment, les mer­ce­naires ne font rien contre le Sei­gneur de Guerre mais se pré­parent plutôt à subir une expé­di­tion atten­due des Arthe­dain. Ce secret est la seule raison de ces sub­sides. Lanaigh, héri­tier illé­gi­time d’un usur­pa­teur, a le moins à gagner dans une res­tau­ra­tion Dúna­dan. Il est très inquiet de l’agitation pro­vo­quée par les nom­breux réfu­giés res­tants encore dans sa capi­tale et a fait des avances franches au Gondor par l’intermédiaire du Cano­tar de Thar­bad. Le Sei­gneur de Guerre semble satis­fait de pou­voir conti­nuer ses pillages sans pro­blèmes mais il est en train de fomen­ter une machi­na­tion com­plexe pour piéger Forak. Aussi peu pro­bable que cela puisse être, le Roi-Sor­cier consi­dère vrai­ment Forak comme un rebelle et une forte récom­pense est sur sa tête, comme le pré­tend le Semi-Orque.

Le Mintyrnath

Situa­tion presque sans pré­cé­dent, Pelen­dur Hir Tym Gor­thad est abso­lu­ment loyal à l’Arthedain car ses Dúne­dain portent un inté­rêt suf­fi­sam­ment impor­tant pour mener un combat dans cette région infes­tée de Wights. Cepen­dant, Pelen­dur sou­hai­te­rait gran­de­ment voir l’expédition allant vers l’est se diri­ger plutôt vers le sud ; pour ce faire, il essaie de déclen­cher un affron­te­ment entre Calan­tir et Girith­lin en sou­doyant Khanli, le capi­taine des com­bat­tants nains actuel­le­ment à la solde de Fin­dui­las Calan­tir, sans sus­pec­ter la traî­trise d’Eärnil.

Fin­dui­las III, Emil de Dol Calan­tir, s’est retrou­vée à la tête des Indé­pen­dants, même si de cœur elle fait partie des Arthe­dai­nen­dili. La Prin­cesse est peu res­pec­tée par ses pairs du fait de son sexe et car c’est une mage. Actuel­le­ment, elle fait partie des plus com­pé­tentes dans ce grand jeu poli­tique. Elle sait que des négo­cia­tions sont en train entre Khanli et Pelen­dur et ces der­niers ne le savent pas. Elle a permis que cela se fasse car ses inté­rêts sont plus impor­tants et une telle petite guerre per­met­trait uti­le­ment de détour­ner les soup­çons. Ses meilleurs agents, après des décen­nies de pré­pa­ra­tions, sont sur le point de déclen­cher une impor­tante rébel­lion anti-gon­do­riens au sein des guildes de Thar­bad. Si cela réus­sit, tout irait pour le mieux car les rebelles seraient faci­le­ment matés.

Hallas, Emil de Dol Tinarë, s’est retrouvé à la tête des amis du Gondor. Cette posi­tion ne lui est pas entiè­re­ment étran­gère mais les années lui pèsent et il perd de l’intérêt qu’il porte dans cette partie. Son ambi­tion cou­rante est de res­tau­rer l’ancienne capi­tale d’Amach dans sa splen­deur de jadis et il se sert de Forak dans ce but. Il a aussi loué les ser­vices des Cava­liers d’Acier afin qu’ils mènent un raid contre le Sei­gneur de Guerre car Hallas pense que son âge l’empêche d’agir. Cele­dur, cin­quième et der­nier fils sur­vi­vant, et Fara­dil, petit-fils de son pre­mier fils, voient d’un très mau­vais œil les ten­ta­tives du vieil homme de dila­pi­der leur héri­tage. Fait sans pré­cé­dent, les autres Princes ne tombent pas à bras rac­cour­cis sur Tir Tinarë faible et peu inté­res­sante, un peu comme des loups le feraient sur une brebis ago­ni­sante.

Tharbad

Imlach Hara­drim­ris ne reçut la charge de Cano­tar qu’il y a sept mois, après la mort sus­pecte de son pré­dé­ces­seur. Cette nomi­na­tion ne semble pas avoir été la plus sage car Imlach est un soldat aguerri qui a servi le Gondor durant pra­ti­que­ment toute sa vie en Haron­dor. Bien que ce vaillant vété­ran se soit reconnu des affi­ni­tés pour la poli­tique du Car­do­lan, il a ins­tauré un impres­sion­nant pro­gramme de réformes dans Thar­bad, cité qui s’est agran­die en s’habituant à la cor­rup­tion et au manque d’intérêts de ses dif­fé­rents gou­ver­neurs. Mal­heu­reu­se­ment, ces réformes ont vu Imlach se créer de nom­breux enne­mis parmi les guildes les plus puis­santes, alors qu’il reste popu­laire parmi les moins puis­santes, telles que celles des marins et des manœuvres. Imlach est sur le point de décou­vrir le projet de rébel­lion mais seul l’avenir dira s’il le découvre à temps ou pas.

6.4 L’économie

Lorsque le voya­geur en pro­ve­nance du sud entre en Eria­dor par voie mari­time ou ter­restre, il doit passer par le Car­do­lan pour aller vers le Nord. Sa géo­gra­phie était jadis la base de la pros­pé­rité du Car­do­lan. Sa popu­la­tion dépen­dait du com­merce : les fer­tiles terres du Bassin du Gwathló ali­men­taient jadis l’Eriador et la laine des mou­tons tondue par les ber­gers et filée et teinte à Thar­bad était vendue sur les mar­chés depuis la Mer de Rhûn jusqu’en Harad. En ces temps trou­blés, seules les mois­sons les plus riches peuvent sub­ve­nir aux besoins de Thar­bad et les indus­tries basées sur les mou­tons se sont pra­ti­que­ment effon­drées.

La route maritime et le commerce de la laine

Le voyage mari­time depuis les côtes du Gondor, en contour­nant le Cap Andrast puis en remon­tant le Gwathló jusqu’à Thar­bad fut, jusqu’à l’époque de la Lutte Fra­tri­cide du Gondor (3A 1432–1447), le moyen de trans­port le plus sûr entre les Dúne­dain du sud et du nord. Il reste le plus rapide. Les navires de haute mer peuvent l’emprunter mais le Gwathló peut être dif­fi­cile à négo­cier. C’est pour cette raison que la pro­cé­dure nor­male veut que les vais­seaux soient déchar­gés à Sudúri puis les mar­chan­dises sont ache­mi­nées jusqu’à Thar­bad par des barges et inver­se­ment.

Le Gwathló fut à une époque si encom­bré que barges et navires devaient attendre à Sudúri pour obte­nir un lieu de mouillage. Ces jours sont passés depuis long­temps. La guerre constante entre l’Umbar et le Gondor a fait de la Baie de Bel­fa­las un lieu peu sûr pour les mar­chands. En retour, l’approvisionnement gran­de­ment réduit en laine brute reçue par Thar­bad a forcé les tis­se­rands et tein­tu­riers à aban­don­ner les forts ren­de­ments et les bas prix sans concur­rence au profit de pro­duits de meilleure qua­lité mais plus chers. La com­pé­ti­tion est donc plus âpre.

La plu­part des villes, et même des vil­lages, du Car­do­lan ont jadis par­ti­cipé au com­merce de la laine. Le marché et la popu­la­tion en déclin ont forcé à se recon­ver­tir vers une éco­no­mie prin­ci­pa­le­ment agri­cole se suf­fi­sant à elle-même. Avec ses terres en géné­ral pauvres et son manque d’autres res­sources natu­relles, le Car­do­lan exporte peu pour com­pen­ser le com­merce de la laine. La Grande Peste a pro­vo­qué une infla­tion qui a presque été la cause du rem­pla­ce­ment de l’utilisation de l’argent par le troc ; elle a aussi beau­coup réduit le prix des terres et a pro­vo­qué l’abandon de la plu­part des fermes les plus recu­lées.

Le proche effon­dre­ment de l’économie du Car­do­lan a eu cer­tains effets plutôt étranges. Les pro­duits de base, par­ti­cu­liè­re­ment la nour­ri­ture, sont très chers alors que les pro­duits finis sont com­pa­ra­ti­ve­ment bon marché. La main-d’œuvre est géné­ra­le­ment chère mais les prix consen­tis pour du tra­vail de qua­lité, sauf pour les soins, ont pro­por­tion­nel­le­ment baissé.

L’ancienne Route Sud

L’Ancienne Route Sud che­mine depuis Osgi­liath, passe par le Cale­nard­hon (Rohan), le Pays de Dun et l’Enedwaith jusqu’à Thar­bad ; elle fut construite à la fin du Deuxième Âge. Il fallut aux nou­veaux Royaumes Exilés de nom­breuses années pour construire une puis­sance mari­time suf­fi­sam­ment forte pour ren­ver­ser les Númé­no­réens Noirs et une alter­na­tive à la route mari­time était néces­saire. Même du temps de la splen­deur des Dúne­dain, ce voyage était long et pas com­plè­te­ment sûr à cause des tribus en raid. Désor­mais, la route mari­time est com­pro­mise, situa­tion simi­laire à celle d’il y a deux mil­lé­naires, mais le pou­voir des Dúne­dain a décliné.

L’Ancienne Route Sud est à nou­veau la route la plus sûre entre les Royaumes Sep­ten­trio­naux et le Gondor. Cela est par­ti­cu­liè­re­ment vrai en fin de prin­temps et d’hiver lorsque les tribus non civi­li­sées sont occu­pées par les récoltes. Il est devenu pra­tique cou­rante chez les mar­chands de se regrou­per en de grandes cara­vanes pour mieux se défendre ; une escorte Gon­do­rienne est sou­vent du voyage. En géné­ral, trois à quatre cara­vanes font le voyage au prin­temps depuis le Gondor et s’en retournent à l’automne.

Les monnaies

Dol Amroth Minas Anor For­nost Moria Tha­lion Thar­bad
Face Prince Roi du Gondor Roi d’Arthedain Roi Roi du Car­do­lan Emblème de la Guilde
Pile Bateau-Cygne Arbre Blanc Sept Étoiles Mar­teau et enclume Tête de Bélier Valeur de la pièce
Langue Sin­da­rin Sin­da­rin Sin­da­rin Sin­da­rin Sindarin/​Dunéen Sin­da­rin
Lettres Teng­war Teng­war Teng­war Anger­thas Anger­thas Tengwar/​Angerthas
Émis­sions C, B, A, O C, B, A, O, M E, C, B, A, O C, B, A, O, M C, B, A, O B, A, O

Codes des émis­sions : M = Mithril, O = Or, A = Argent, B = Bronze, C = Cuivre, E = Étain ; l’ordre indique les pro­por­tions de l’alliage consti­tuant la pièce.

Pièces stan­dard : les royaumes sep­ten­trio­naux des Dúne­dain ne déve­lop­pèrent jamais une éco­no­mie com­plè­te­ment basée sur la mon­naie ; ils eurent ten­dance à se fier aux pièces du Gondor pour par­ve­nir à leurs fins. L’économie du Car­do­lan était basée sur la pièce de bronze jusqu’à ce que l’ère de la guerre et de l’inflation qui débuta à la fin des années 1200 fit que la pièce en argent fut plus deman­dée. Malgré le dés­équi­libre et les vives trac­ta­tions occa­sion­nelles dus aux mar­chands méri­dio­naux, aucune autre option ne put rem­pla­cer l’adoption des taux d’échange du Gondor.

Taux d’échange : 2 étain = 1 cuivre ; 10 cuivre = 1 bronze ; 5 bronze = 1/2 argent ; 10 bronze = 1 argent ; 5 argent = 1/2 or ; 10 argent = 1 or ; 10 or = 1 mithril.

Note : l’Hôtel Royal de la Mon­naie du Car­do­lan fut en acti­vité entre 3A 862 et 1411. La pro­duc­tion était limi­tée, géné­ra­le­ment sous la forme de pièces d’or com­mé­mo­ra­tives pour célé­brer les cou­ron­ne­ments et les nais­sances royales. Les pièces de cuivre et de bronze étaient émises par le Roi pour qu’il puisse les offrir aux pauvres le jour de Yule. Néan­moins, au cours des années pros­pères du Car­do­lan, le haut niveau du com­merce voulut que plus d’espèces soient dis­po­nibles et l’Hôtel de la Mon­naie émit d impor­tantes quan­ti­tés de 1/2 pa et de 1/2 po (les deux en argent importé de la Moria). Après la des­truc­tion du Royaume, la Guilde des Mar­chands de Thar­bad pro­dui­sit à l’occasion ses propres mon­naies rudi­men­taires. La der­nière émis­sion fut celle d’une poi­gnée de pièces de bronze datée de 3A 2814.

6.5 Les institutions

On peut sup­po­ser que la popu­la­tion du Car­do­lan est dif­fi­cile à gou­ver­ner au vu du chaos de la situa­tion poli­tique cou­rante en Eria­dor. Actuel­le­ment, rien ne peut être aussi éloi­gné de la vérité. En règle géné­rale, la popu­la­tion est plutôt loyale ; le malaise vient de l’interprétation de la loi. Elle a un inté­rêt presque obses­sion­nel dans les tra­di­tions et les rituels. La plu­part du temps expri­més sous la forme de guildes et d’institutions, les exemples les plus frap­pants sont les puis­santes guildes de Thar­bad et les Foires bis­an­nuelles dans tout le pays. Cette ten­dance pour­rait être attri­buée aux diverses natures pluri-cultu­relles des peuples du Car­do­lan, qui aug­mentent le désir de conser­ver leurs racines. Ce pen­chant a récem­ment débou­ché vers une recherche de sécu­rité et de récon­fort à cause des évé­ne­ments incer­tains et incons­tants.

6.51 Les Guildes de Tharbad

Une his­toire récente des Guildes de Thar­bad cor­res­pond pra­ti­que­ment à une his­toire de la cité elle-même. Les guildes datent de l’arrivée d’une fac­tion dis­si­dente de souf­fleurs de verre venue de For­nost Erain peu de temps après la divi­sion de l’Arnor. Avant, Thar­bad n’était qu’une cité presque entiè­re­ment tour­née vers le com­merce dont les fabri­cants ne pou­vaient sub­ve­nir aux besoins de la cité. La jalou­sie envers le trai­te­ment pré­fé­ren­tiel des souf­fleurs de verre pro­vo­qua l’organisation de pra­ti­que­ment tous les autres arti­sans en guildes.

Les souf­fleurs de verre se divi­sèrent à nou­veau, peu de temps après, en guildes plus concer­nées par l’alchimie et la qua­lité artis­tique. Les guildes mineures, à leur tour, se lan­guirent comme les orga­ni­sa­tions fra­ter­nelles qui ne fai­saient que para­der aux Foires et lors des Grands Fes­ti­vals ; cela dura jusqu’à ce que le Roi Taran­dil réor­ga­nisa les struc­tures poli­tiques et éco­no­miques de son royaume en 3A 1079. Taran­dil dut résor­ber les dettes consé­quentes contrac­tées par son père pour la Guerre de Douze Ans et, au vu de l’économie se suf­fi­sant lar­ge­ment à elle-même et de l’indépendance de ses Princes, ces dettes auraient peu de chances d’être rem­bour­sées. Taran­dil réa­lisa que son auto­rité devait être bien assise et que quelque chose devait être fait en matière d’exportation. Il décida que les mou­tons (qui dépas­saient déjà le nombre de ses sujets) étaient sa seule option. Il restruc­tura la loi concer­nant l’aptitude des sei­gneurs et des pay­sans à pos­sé­der la terre ; il accorda des sub­ven­tions aux guildes qui s’occupaient de la laine et de la viande de mouton ainsi qu’aux mar­chands qui les expor­taient.

Les guildes devinrent rapi­de­ment les rivales du pou­voir des Hiri (S. « Sei­gneurs / Barons ») mais leur déclin débuta avec le Désastre de Cameth Brin et se pré­ci­pita jusqu’à la Chute du Royaume. Le déclin du com­merce détrui­sit les reve­nus à partir des­quels les guildes avaient été bâties et leur four­nit de nou­velles rai­sons d’exister.

La dévas­ta­tion du Car­do­lan occi­den­tal qui pré­céda et suivit la Bataille des Tyrn Gor­thad fit migrer des mil­liers de réfu­giés vers le bas­tion presque inex­pug­nable de Thar­bad. Ils se mas­sèrent dans Caras Gwa­noth, le bidon­ville à l’extérieur du mur d’enceinte de Thar­bad, malgré le fait qu’il n’y avait pas assez de tra­vail, de demeures ou de nour­ri­ture pour eux. En dépit de plu­sieurs efforts de colo­ni­sa­tion du Car­do­lan orien­tal qui contri­buèrent à la montée du Sara­lainn, la popu­la­tion réfu­giée conti­nua de croître et les ten­sions mon­tèrent entre les Anciens Thar­ba­diens et les nou­veaux arri­vants affa­més et impor­tuns. Les guildes four­nirent les pre­miers véhi­cules aux Anciens Thar­ba­diens afin qu’ils puissent s’armer contre leurs « invi­tés » tapa­geurs.

Au cours de la rébel­lion pay­sanne lar­ge­ment suivie menée par Lamril de 3A 1434, les milices des guildes four­nirent le gros des forces qui défirent l’armée des pay­sans. Les membres vic­to­rieux des guildes tom­bèrent sur la popu­la­tion de retour dans son bidon­ville, le rasa et mas­sa­cra la plus grande partie de ses mal­heu­reux habi­tants. Cela condui­sit le Cano­tar à dis­per­ser les milices mais la pro­tec­tion est restée l’une des fonc­tions prin­ci­pales des guildes.

Les guildes de Tharbad

Pro­fes­sion Cou­leurs de la Cocarde
Alchi­mistes Rouge, marron, blanc et bleu
Armu­riers Argent et noir au centre
Auber­gistes Vin et or au centre
Bate­liers Gris vert
Bras­seurs Noix
Bro­deurs Rose rouge sur fond blanc
Chan­teurs de charme Mauve
Char­pen­tiers Marron clair
Char­pen­tiers de marine Vert marin
Char­re­tiers Orange
Char­rons Noir et marron au centre
Fabri­cants de lampes Jaune et bleu au centre
Fer­blan­tiers Argent et or au centre
For­ge­rons Noir
Her­bo­ristes Vert clair
Maçons Blanc et gris au centre
Manœuvres Gris
Mar­chands Pourpre et or au centre
Marins Bleu foncé
Mer­ce­naires Rouge sang
Négo­ciants Or (rare­ment portée)
Négo­ciants en vins Vin
Pape­tiers Jaune clair
Pêcheurs Bleu clair
Potiers Brun rou­geâtre
Sauniers/​Emballeurs Rouge et blanc cou­leur os au centre
Tan­neurs Marron et blanc au centre
Tein­tu­riers Jaune
Tis­se­rands Neutre
Ton­ne­liers Marron clair et noir au centre

Note : il existe au moins une qua­ran­taine de Guildes Mineures qui sont recon­nues mais qui ont peu d’influence. En font partie : les Ber­gers, les Cor­don­niers, les Éru­dits, les Fer­miers, les Fos­soyeurs, les Guides, les Joueurs, les Scribes, les Ser­ru­riers, les Ver­riers, etc. Cha­cune de ces Guildes Mineures a ses propres cou­leurs, tou­jours un dessin à trois cou­leurs vague­ment en rap­port avec sa pro­fes­sion et entouré d’une bor­dure blanche. Aucun membre de Guilde ou apprenti ne sera vu en public sans porter la cocarde appro­priée car la plu­part des guildes infligent des amendes pour un tel manque de fierté.

Politique courante des guildes

Bate­lier de Thar­bad

Comme les ten­sions ont aug­menté dans Thar­bad depuis les Années Pes­ti­len­tielles, les guildes ont obtenu une « popu­la­rité » sans pré­cé­dent. Elles contrôlent effi­ca­ce­ment toute l’activité éco­no­mique de la cité et l’affiliation est qua­si­ment obli­ga­toire pour les gens du commun. Cela est constaté géné­ra­le­ment par le port de la cocarde aux cou­leurs de sa guilde, qui peut débou­cher sur des pro­blèmes sérieux si l’on entre dans le mau­vais quar­tier. Les Guildes des Mer­ce­naires et des Mar­chands louent leurs cou­leurs aux visi­teurs de la cité ; très peu de per­sonnes ennuie­ront qui­conque por­tant les cou­leurs pourpre et or, tout du moins en plein jour. Un bras armé dont les ser­vices sont à louer est tou­jours dis­po­nible.

L’ancien trium­vi­rat des Guildes des Tis­se­rands, des Tein­tu­riers et des Sauniers/​Emballeurs regroupe le plus grand nombre de membres à Thar­bad mais elles sont aussi de ce fait les plus pauvres et leur pou­voir s’est beau­coup ame­nuisé depuis l’époque où elles domi­naient la cité. Ces trois guildes sont divi­sées par des fac­tions rivales, ce qui les rend par­ti­cu­liè­re­ment vul­né­rables à une influence exté­rieure.

La guilde la plus récente, et la plus grande, est celle des Manœuvres. Elle est prin­ci­pa­le­ment consti­tuée de réfu­giés venus du sud lors des Années Pes­ti­len­tielles. Ils se sont orga­ni­sés selon la tra­di­tion dans Thar­bad et se virent accor­der un quar­tier où vivre, qui brûla lors du Grand Incen­die de 3A 1634. Bien que les Manœuvres soient nom­breux, rares sont-ils à être bien nour­ris ou bien armés, ce qui res­treint leur influence.

Les guildes les plus puis­santes sont celles des Mar­chands et des Négo­ciants ; bien que rela­ti­ve­ment petites, elles contrôlent une grande quan­tité d’argent. La Guilde des Mar­chands est gran­de­ment contrô­lée par des Nains de la Moria et par les pro­prié­taires Gon­do­riens des navires. Ils ont bien sûr grand inté­rêt à ce que la cité soit stable. La Guilde des Négo­ciants est deve­nue si impor­tante que ses membres peuvent défi­ler dans les cités lors des Grands Fes­ti­vals. Bien que plutôt riche, la Guilde des Négo­ciants n’est pas aussi effi­cace que l’on peut croire.

Elle en est arri­vée à se spé­cia­li­ser dans des acti­vi­tés délic­tueuses, com­pa­ra­ti­ve­ment fai­sant moins de vic­times, comme la contre­bande (par­ti­cu­liè­re­ment des drogues), le jeu et la pros­ti­tu­tion ; une cer­taine suf­fi­sance y règne.

Parmi les guildes mineures, la Libre Asso­cia­tion des Bate­liers et la Guilde des Pro­phètes sont pro­ba­ble­ment les plus inté­res­santes. Le nombre de barges dans la cité varie beau­coup de semaine en semaine et de saison en saison ; ils répugnent géné­ra­le­ment à s’immiscer dans la poli­tique locale. L’Association est cepen­dant cour­ti­sée et consul­tée car ses robustes membres bagar­reurs sont cer­tai­ne­ment un fac­teur déci­sif et non engagé dans l’équilibre du pou­voir en place. La Guilde des Pro­phètes fut offi­ciel­le­ment dis­soute en 1504 et les rares membres de la Guilde des Alchi­mistes s’y connais­sant en magie ont pris leur retraite. Cette course d’actions fut recom­man­dée par le puis­sant Magi­cien Thar­kûn (S. « L’Homme au Bâton »), plus connu sous le nom de « Gan­dalf le Gris », qui résida peu de temps dans la cité. Cer­tains diri­geants de Thar­bad savent qu’une Guilde des Pro­phètes clan­des­tine existe encore mais même le Cano­tar ou le Maître de la Guilde des Négo­ciants ne connaissent pas ses membres, ni son impor­tance.

6.52 Foires et festivals

Le Car­do­lan ayant une popu­la­tion lar­ge­ment dis­per­sée, ses habi­tants se sont regrou­pés pour hono­rer leurs déités et pour faire des affaires. Avec les ans, ces pra­tiques se sont régu­la­ri­sées et for­ma­li­sées. Les situa­tions hono­raires, tels que les offi­ciels et com­mis­saires des Foires et Fes­ti­vals et les chantres du savoir-vivre, se font obéir même des voyous les plus endur­cis. Néan­moins, malgré les rituels et les échanges com­mer­ciaux vitaux, les foires et les fes­ti­vals sont l’occasion de se réunir, de se recueillir et de faire la fête, même si les den­rées se font rares depuis quelques années.

La Foire Autom­nale est le plus impor­tant de ces évé­ne­ments. Les récoltes doivent être ven­dues sur les mar­chés et, petit à petit, cette foire a gagné en noto­riété pour deve­nir la prin­ci­pale mani­fes­ta­tion au cours de laquelle les pro­duits changent de main. Les négo­ciants de tout l’Ouest viennent à la Foire Autom­nale du Car­do­lan. Il existe plu­sieurs foires régio­nales mais la plus impor­tante est celle qui se tient au Tha­lion. Même sans Roi, la Foire Autom­nale coïn­cide avec l’Eruhantalë, l’un des trois Jours Sacrés des Dúne­dain. Le Cano­tar pré­side désor­mais lors des prières et des défi­lés de la popu­la­tion.

Le fes­ti­val des Mois­sons Fami­liales se tient peu de temps après lorsque les par­ti­ci­pants à la foire ont rega­gné leur domi­cile ; ce fes­ti­val est un évé­ne­ment entiè­re­ment local, tout comme l’est la célé­bra­tion de Yule qui égaie le long hiver. La vie est plutôt mono­tone jusqu’à l’arrivée du prin­temps, annoncé par la Foire Prin­ta­nière. Cela coïn­cide avec l’Erukyermë, le Grand Fes­ti­val de prin­temps. Peu d’échanges com­mer­ciaux sont à réa­li­ser durant le prin­temps, c’est pour­quoi cette Foire a une impor­tance éco­no­mique moindre. L’intérêt réside dans les parades et défi­lés et plus par­ti­cu­liè­re­ment dans le combat simulé et les tour­nois entre com­bat­tants du Car­do­lan. Seuls les Dúne­dain et les Tergíl ont ten­dance à obser­ver le fes­ti­val de fin d’été d’Erulaitalë.


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