04 · Le pays
4.1 Fangorn
La forêt du nom de Fangorn est bordée au Nord par une grande plaine qui s’étend de la lisière de la forêt jusqu’au Celebrant, à l’Ouest par les hautes cimes des Monts Brumeux, à l’Est par le Wold et au Sud par les vastes étendues dégagées du Calenardhon. Deux rivières principales coulent à travers la forêt : le Bain-des-Ents (S. « Onodló ») et la Clairechaux, dont le nom a un dérivé chez les Sindar : Clairechaux. Ces deux cours d’eau prennent leur source dans des combes situées dans les Monts Brumeux et reçoivent les eaux de nombreux affluents similaires avant leur sortie de la forêt.

La région à l’ombre des arbres commence, d’Est en Ouest, par des collines inclinées et rocheuses et avance rapidement jusqu’aux versants de la haute montagne après avoir rencontré le bord des Monts Brumeux. Les collines initiales à l’Est étaient faites de calcaire un peu comme le Wold mais avec une assise de roche plus dure comme les coteaux et le Wold. Cela à tendance à créer de petites falaises lorsque ces collines de roc sont érodées par les éléments et les cours d’eau. Le poste de guet de Sylvebarbe, là où les Hobbits Merry et Pippin le rencontrent pour la première fois dans « Les Deux Tours » (SdA II, livre III, chapitre IV), pourrait être un exemple de cet état de fait. Le sol de la forêt est très riche et il est maintenu dans cet état par les Ents bien que, sans leur aide, il serait encore plutôt fertile. On pourrait penser que, grâce à ce sol, de nombreuses plantes pousseraient ici, y compris un sous-bois abondant, mais, à cause de la couverture massive de la forêt, on ne le voit guère.
4.11 Climat
Le climat de Fangorn est aussi doux que celui des régions qui l’entourent mais pas aussi variable. L’hiver est froid et humide ; les chutes de neige sont normales la plupart du temps. Les légères chutes de neige n’atteindront pas le sol de la forêt, n’étendant leur manteau que sur les cimes des arbres. Des chutes de neige plus importantes peuvent provoquer à Fangorn un effet d’igloo, rendant la température à l’intérieur de la forêt plus élevée que de l’autre côté de sa lisière. C’est une des raisons qui explique que nombre des animaux sauvages des plaines viennent trouver refuge sous les frondaisons de la forêt lors des rudes tempêtes de neige. Le printemps est la plus belle des saisons de Fangorn en raison de l’abondance et de la diversité des fleurs sur les arbres mais c’est aussi la plus variable avec ses orages accompagnés de tonnerre descendants des montagnes en quelques minutes. Encore une fois, la plupart du temps, les effets ne sont guère ressentis à l’abri des arbres mais un violent orage, accompagné de coups de tonnerre, sous un ciel noir, avec des vents furieux et de la foudre, peut paraître des plus effrayants à côté de ces arbres toujours menaçants.
Les mois d’été sont les moins confortables pour les humains dans la forêt. Ces mois sont chauds mais, à cause de la couverture des arbres, la forêt devient humide jusqu’à en être oppressante, un peu comme un grand vivarium. Cependant, les Ents aiment cette saison, car ces conditions sont parfaites pour faire pousser de nouveaux arbres dans les pépinières. L’automne est frais avec des conditions météorologiques assez régulières (voir Table 10.5). De temps en temps, une ramification d’un orage côtier s’engouffrera dans la trouée entre les lignes de crête apportant avec elle de grandes quantités d’eau et de vent dans la région mais c’est rare. Certains considèrent l’automne comme la plus belle saison de Fangorn, en raison du vaste déploiement de teintes d’or, de rouge, de violet et de brun qui couvrent complètement la forêt au cours de cette période.
4.12 Flore
La Forêt de Fangorn est unique au monde. Non du fait qu’elle contienne des arbres, des Ents et des Huorns actifs, bien que cela soit très spécial et rare, mais du fait que cette seule forêt ait été entretenue pendant des milliers d’années. Le Bois des Ents est en réalité un jardin géant. Dans d’autres forêts, telles que Mirkwood, la répartition des essences change au fur et à mesure des années par suite des maladies qui n’affectent que telle ou telle essence et par suite de la domination naturelle de certaines essences sur d’autres. Dans la Forêt de Fangorn, ce processus est altéré par la présence des Ents. Grâce à cette altération, la Forêt de Fangorn recèle une plus grande variété d’arbres que n’importe quelle autre forêt des Terres du Milieu ; de ces différents types d’arbres, les représentants les plus imposants des Terres du Milieu sont rencontrés dans la Forêt de Fangorn.
La Forêt de Fangorn est très compartimentée ; cela est dû aux espèces dominantes d’arbres dans les très vieilles forêts partiellement naturelles. L’autre facteur de ce développement est encore une fois la présence des Ents. Ils ont sectorisé la forêt à dessein en plusieurs zones pour permettre à des arbres qui auraient naturellement été étouffés ou rejetés dans l’ombre par les espèces plus fortes de prospérer en leurs propres bosquets.
Une autre influence Ent sur la forêt est l’habitude des Ents d’entourer leurs demeures de leurs arbres préférés. Cet usage produit d’étranges répartitions d’essences autour d’une demeure Ent, puisqu’on peut y voir des arbres de n’importe quelle origine, même s’ils semblent ne pas être à leur place ; par exemple, un petit bosquet de sorbiers ou de trembles à côté de la lisière orientale qui se trouve à peine à 300 m au-dessus du niveau de la mer. Bien évidemment, seuls ceux ayant une quelconque compétence dans ce genre de connaissances pourront remarquer ces différences.
 peu près toutes les espèces d’arbres vivant dans les Terres du Milieu se trouvent à un endroit ou à un autre de Fangorn, à l’exception du Mallorn, de l’Arbre Blanc du Gondor et de certaines espèces tropicales spécifiques aux régions méridionales des Terres du Milieu. Les zones Centre et Sud de la forêt sont les principales implantations d’arbres à feuilles caduques : les essences prédominantes sont le Chêne, le Hêtre, le Noyer Blanc, l’Orme, etc. Les lisières de la forêt, quant à elles, comportent essentiellement des arbustes fruitiers ou portant des fleurs, tels que le Tulipier, le Prunier, le Pommier, le Poirier, le Cerisier, le Cornouiller et quelques Magnolias. Ces arbres poussent ici non seulement parce que leur croissance y est meilleure que naturellement mais aussi parce que les Ents les connaissent et plantent un certain nombre d’entre eux pour avoir un joli cadre au printemps et des fruits disponibles pour ceux qui en ont besoin en automne.
Les régions Nord et Nord-Ouest de la forêt voient la densité en conifères augmenter au fur et à mesure que l’on approche, et que l’on monte, les pentes des montagnes. Il y a là de grandes zones de Pins, de Sapins, de Cèdres, ainsi que quelques bosquets de Séquoias géants plus haut dans la montagne. A l’Est, dans les hautes vallées des montagnes, les essences prédominantes sont le Frêne, le Bouleau, le Tremble, le Peuplier, le Sorbier des Oiseaux, etc. La variété des essences est stupéfiante et ajoute à la beauté de la forêt quand vient le printemps.

Si l’un des aspects uniques de Fangorn consiste en sa variété, un des autres propres à la forêt réside dans les tailles qu’atteignent sans exception tous ses arbres. En raison des soins excellents reçus et de l’attention spéciale qui leur est portée, la taille moyenne de n’importe quel arbre de Fangorn est supérieure de 50% à celle d’un même arbre situé à l’extérieur de la forêt. Ainsi, un chêne, qui atteindrait normalement une taille de 10 m et un diamètre de 2 m, aura ici une hauteur de 20 m et un diamètre de 3 m. Ce chêne serait par ailleurs considéré comme petit à Fangorn car nombre d’arbres atteignent à la vérité des mensurations bien plus importantes. Certains Séquoias ont une hauteur de 120 m pour un diamètre de 10 m.
Des quelques plantes qui peuvent pousser sous les arbres, il y en a quelques-unes d’importance, principalement des herbes. Le Reuk et le Thurl se trouvent ici dans de nombreux endroits de la forêt et y sont plus abondants que nulle part ailleurs sur les Terres du Milieu. La Belrama peut aussi y être trouvée en massifs isolés, en particulier vers la lisière orientale, en direction du Wold, au pied de petits bosquets de Pins ou de Cèdres. On peut aussi trouver de l’Athelas à proximité des lisières de la forêt mais il se fait rare au fur et à mesure que l’on se dirige vers les montagnes. Il y aussi quelques plantes qu’on ne peut trouver qu’à Fangorn et qui sont donc importantes à noter.
Cicino
Cette petite plante feuillue est utilisée par les Ents pour soigner les maladies des plantes. Elle augmente la résistance naturelle des Ents, Huorns et Arbres de telle sorte qu’ils ajoutent 75 à leurs jets de résistance contre la maladie. Pour les humains, l’effet n’est que de +40. Pour profiter du bienfait de cette herbe, il faut la tremper dans l’eau d’une source minérale pendant une période de 10 jours avant qu’elle soit prête à l’usage. Les Ents boivent cette substance lorsqu’ils en ont besoin et la versent au pied des arbres et des Huorns qui nécessitent un traitement.
Eredena
On trouve ce petit arbre semblable à un buisson comme constituant des haies qui bordent les lieux de rassemblement des Ents, tels que les vallons. Ces arbres à feuillage persistant se ramifient presque aussitôt après être sortis de terre et arborent de nombreuses branches couvertes de feuilles luisantes d’un vert sombre et plutôt grandes. Les fruits de ces arbres poussent, tels des bourgeons à partir des grosses branches basses, sur de longues épines qui éclosent en une grande fleur blanche à la période de fin d’hiver ou début de printemps. Les bourgeons de ces arbres sont l’ingrédient actif des breuvages de types 1 et 2 faits par les Ents (voir section 3.2). Ce bourgeon, s’il est mâché ou avalé par un être humain normal, produira une soudaine (au bout de quelques secondes) augmentation du rythme cardiaque, de la respiration, du tonus musculaire, de la finesse et de la vivacité de pensée. L’effet est si puissant sous sa forme pure qu’il faut faire un jet de résistance contre un poison de niveau 20 pour en déterminer les conséquences. Si le jet de résistance est réussi, alors la personne ayant ingéré de cette plante souffrira d’un vertige pendant 5 minutes après lesquelles elle sera capable d’accomplir des exploits stupéfiants dans les domaines de la coordination, de la force et de la déduction pendant 1 heure, après quoi elle devra dormir pendant 48 heures. Si elle a raté son JR de moins de 20, elle perdra connaissance et restera inconsciente pendant 72 heures. Si elle échoue de 20 à 40, alors elle subira une attaque cardiaque de gravité moyenne, dont elle mettra 6 mois à se remettre. Si elle échoue de plus de 40, alors elle mourra instantanément d’une hémorragie cérébrale massive. Les Ents n’utilisent pas cette plante sous cette forme et n’en connaissent pas les effets sur les humains, bien qu’ils aient parfois vu un animal ingérer un bourgeon et ne pas s’en trouver bien.
Harwite
Ce composant médicinal se trouve sous la forme d’une mousse qui forme la couverture du sol de la quasi-totalité du cœur de la forêt mais qui disparaît dans ses avancées. Elle est utilisée par les Ents dans la fabrication de leurs breuvages ainsi que pour les pansements. Elle possède des propriétés curatives seule ou en association qui, lorsqu’on la mâche, soigneront 1–50 Points de Coup. Elle a un goût acide mais néanmoins agréable, contredisant la théorie qui veut que les médicaments doivent avoir mauvais goût pour être efficaces. Elle est utilisée par les Ents en tant que bandage, du fait de son abondance et qu’elle se maintient bien. De plus, les Ents ne font pas de bandages en tissus. La Harwite augmentera aussi la valeur curative de la pâte que fabriquent les Ents (voir section 3.2). La Harwite est utilisée comme ingrédient et comme filtre dans la procédure de fabrication des breuvages Ents. La mixture bouillante est versée à travers plusieurs couches de cette mousse qui la purifie et lui ajoute certaines des propriétés curatives de la plante.
4.13 Faune
La population animale de Fangorn est limitée, principalement du fait de son manque de broussailles. Il y a de petits nombres d’écureuils, de tamias rayés, de lapins et d’autres petites créatures qui sont les proies de renards, de furets, de visons et de ratons-laveurs, aussi bien que de quelques espèces de hiboux et de faucons aux larges ailes. Il y a aussi une petite population de cervidés mais les chances d’en voir sont faibles du fait de leur faible nombre. Plus loin dans les montagnes, il y a quelques ours et des félins plus grands mais ils sont aussi rares et sont en général descendus des régions plus élevées ou de plus loin au Nord à la recherche de nourriture au cours des hivers (ceux qui n’hibernent pas). Certains des animaux des plaines s’aventurent aussi dans la forêt durant l’hiver à la recherche d’un abri et de gibier. Parmi ces animaux, il y a les chats des prairies et les loups des plaines et des montagnes septentrionales. C’est le long des rivières dans la Forêt de Fangorn qu’on trouvera la plus grande partie de la population de reptiles de Fangorn, population qui comprend plusieurs serpents venimeux mais ceux-ci attaquent rarement sans provocation. Les autres reptiles qui vivent aussi auprès de ces sources d’eau sont plusieurs espèces de petits lézards et de tortues. Les poissons de rivière abondent à travers presque toute la forêt mais deviennent plus rares lorsqu’on est plus près des sources des rivières. Parmi les animaux de la forêt, il est important d’en noter certains.
Madratine
On trouve habituellement cet hybride de chat et de renard dans les régions densément boisées comme Fangorn ; il s’aventure rarement en dehors de celles-ci. Il a un petit corps ressemblant à celui d’un renard, de teinte brun-rouge avec un masque et des oreilles blanches. Il chasse les différents gibiers, oiseaux et rongeurs de petite taille. Récemment, ils ont été recherchés comme animaux familiers, parce qu’ils sont très intelligents et facilement dressés. Parce qu’ils sont rusés et très astucieux, ils sont aussi très difficiles à attraper ou piéger. Cependant, les gens essaient toujours du fait que les prix offerts pour des adultes vivants sont très élevés et le prix pour les petits est encore plus élevé.
Terrapin Bleu
Cette cousine venimeuse de la tortue commune est unique du fait qu’elle est de nature agressive. Son cou, qu’elle peut rentrer intégralement dans sa carapace, atteint jusqu’à 30 centimètres de long chez les plus grands spécimens et peut frapper en jaillissant aussi vite qu’un serpent. Cette comparaison avec un serpent ne s’arrête pas là, puisqu’il est aussi venimeux. Lorsqu’il mord sa proie (ou son ennemi), le poison est injecté dans l’animal par la pointe creuse de sa mâchoire supérieure. Ce poison ne tue pas mais peut paralyser complètement un animal pesant jusqu’à 20 kg. Le poison disparaîtra en 3 heures ; ainsi, si le Terrapin Bleu ne veut pas manger sa victime, celle-ci pourra au moins s’enfuir. Chez un être humain, le poison du Terrapin Bleu produira une paralysie complète du membre qui aura été mordu et une paralysie partielle de la partie adjacente du corps.
4.2 Les lisières de Fangorn
Les terres bordant Fangorn dont il est question dans cette partie sont les terres situées entre la Clairechaux et le Celebrant (ci-dessous nommées les Champs Septentrionaux), les Coteaux Septentrionaux, le Wold, les Coteaux Méridionaux et les champs de l’Emnet Est et Ouest, au Sud. Comme pour la Forêt de Fangorn, les principales sources d’eau de ces régions sont la Clairechaux, l’Onodló et, sur les frontières orientales, l’Anduin. Ces rivières et leurs affluents secondaires fournissent l’eau en abondance à toutes ces régions, à part le Wold qui est relativement sec et ne possède que de rares cours d’eau, à cause de la nature de la morphologie rocheuse de cette zone.
La structure rocheuse du Wold et des Coteaux Septentrionaux et Méridionaux est liée au fait que toutes ces régions sont en grande partie constituées de calcaire poreux qui permet à la majeure partie de l’humidité qui tombe sur ces terrains d’être rapidement canalisée à travers le sol jusqu’à la nappe phréatique. Cette piètre capacité de rétention d’eau fait que ces régions sont pauvres pour l’agriculture et ne conviennent qu’à l’élevage de bétail, en particulier celui des chèvres et des moutons, qui sont plus capables de brouter la courte herbe spongieuse. Parmi ces régions, les Coteaux sont plus aptes à cette activité que le Wold et, du fait que d’autres sources d’eau les irriguent, ils peuvent être utilisés comme terres de cultures si l’on prend les précautions appropriées. Cependant, à cause de l’abondance de bonnes terres agricoles dans l’Emnet Ouest, les Coteaux Méridionaux sont rarement utilisés pour quoi que ce soit d’autre que l’élevage des moutons. Au Nord, les meilleures terres agricoles sont au-delà de la Clairechaux dans les Champs Septentrionaux mais la terre des Coteaux Septentrionaux est utilisée comme terre agricole près de la Clairechaux par souci de commodité. De toutes les terres qui bordent Fangorn, l’Emnet Ouest au Sud, possède la meilleure terre pour tous les types d’activité. La terre superficielle est riche et la région n’est jamais à court d’eau.
4.21 Climat
Ces régions, de façon assez semblable à Fangorn, bénéficient d’un climat doux tout au long de l’année. Les hivers sont froids et humides avec des tempêtes de neige régulières, qui entraînent rarement des accumulations supérieures à 30 cm et disparaissent rapidement. Sur le Wold et sur les Coteaux où il y a généralement moins de précipitations, l’hiver est en fait plus froid du fait de la nature générale plus venteuse de ces régions. Au printemps, le climat est admirablement frais et venteux. Les orages fréquents et imprévisibles qui peuvent survenir en été martèlent le sol, s’arrêtant aussi brutalement qu’ils ont commencé ; cela entraîne des crues périodiques dans les régions à collines telles que le Wold et les Coteaux. Dans les plaines, l’été est chaud mais pas suffisamment pour provoquer une fatigue physique supplémentaire, sauf peut-être dans les terres les plus désolées telles que le Wold. Au sommet d’une haute colline et par une journée de début d’été, le ciel paraît plus immense que n’importe où dans les Terres du Milieu. L’automne fait brunir les hautes herbes des Plaines Septentrionales et des Emnets et fait mûrir les cultures des terres agricoles, donnant une teinte rouge doré à toute cette région. Le climat à cette époque est frais et agréable. Les pluies sont en général modérées et prolongées mais bien moins violentes que celles du printemps et de l’été (voir Table 10.5). L’Emnet Ouest ne subit qu’occasionnellement les violents remous des ouragans qui viennent de la mer par le Sud-Ouest.
4.22 Flore
Les terres autour de Fangorn sont en contraste absolu avec Fangorn elle-même dans le fait que leur population d’arbres s’amenuise rapidement une fois qu’ont été dépassées les lisières de la forêt. Les Champs Septentrionaux sont couverts presque exclusivement d’herbe haute jusqu’aux pieds des montagnes et jusqu’aux lisières de la Lórien avec seulement quelques arbres éparpillés. Les Coteaux et le Wold sont aussi pratiquement sans arbre et ceux qui s’y trouvent sont rabougris et torturés à cause du manque d’eau. L’exception se trouvant auprès de la Clairechaux, au Nord, où la population d’arbres est plus dense et plus saine qu’au long des berges. On trouve en général ces arbres solitaires mais il y a un très petit nombre d’endroits où on peut trouver un petit bosquet d’arbres, d’ordinaire dans une vallée, qui fourniront une certaine couverture à cette région aride. Les terres des Emnets Est et Ouest sont semblables aux Plaines Septentrionales, avec de hautes herbes qui recouvrent les zones non cultivées. Cependant, le nombre d’arbres dans cette région est plus important, du fait que des arbres ont été plantés dans ou autour de la plupart des villages. On peut aussi trouver de petites parcelles de forêt à travers toute cette région ; elles sont composées d’un mélange de diverses essences : principalement des Peupliers, des Chênes et des Hêtres. Les Conifères ne sont pas courants dans cette région ; on peut les trouver plus près des Montagnes Blanches.
Les herbes utiles qu’on trouve dans cette région sont très limitées. On obtient la plupart de ces herbes dans les jardins des herboristes de la région. Cependant, certaines herbes médicinales utiles poussent dans les parties sauvages de ces terres. L’Athelas pousse légèrement à l’écart des routes principales et dans les parcelles de forêt éparses auprès des villages. Elle a souvent été plantée par les premiers Dúnedain, qui erraient dans ces régions, afin de pouvoir s’approvisionner en cours de voyage. On peut trouver, dans les plaines, des bosquets de Bursthelas et de Kelventari et, occasionnellement dans les zones plus humides, de l’Arunya.
4.23 Faune
Les animaux de cette région sont divers et nombreux mais la taille de la région dans laquelle ils vivent les rend rares lorsqu’il s’agit de les repérer. Les groupes de ces animaux les plus représentés sont, bien sûr, ceux qui sont domestiques. Ces animaux domestiques sont les moutons, les chèvres, un peu de bovins et plusieurs troupeaux de Kines Sauvages qui ont été apprivoisés. Dans les plaines nues du Nord, et celles du Sud dans une moindre mesure, des troupeaux d’animaux de plusieurs types errent en liberté. La majorité d’entre eux est constituée de Kines Sauvages — grands bovins à la peau épaisse et aux cornes noires ressemblant à celle d’un buffle d’eau — qui voyageaient autrefois en troupeaux atteignant 1 000 individus mais qui ont désormais commencé à décliner dans cette région du fait de l’irruption des hommes sur leurs terres de pâturage. Les Kines de cette région furent aussi sujets à la peste et plusieurs centaines d’entre eux en moururent une fois que certains des plus grands troupeaux eurent commencé à être infectés. Les antilopes parcourent aussi ces Plaines en troupeaux mais elles ne sont pas aussi nombreuses que celles que l’on trouve au Rhovanion. Les autres animaux vivant en troupeaux dans ces Plaines à cette époque sont les chevaux. Cependant, ces troupeaux sont petits (plusieurs troupeaux de chevaux sauvages ont été vus dans les plaines septentrionales), si petits que personne n’a tenté de tirer profit de leur capture. Ces régions sont aussi la demeure de nombreux petits animaux et oiseaux, dont certains font une bonne nourriture. Ils peuvent aussi être dangereux du fait que les terriers de ces petits animaux ne sont souvent pas visibles du cavalier avant qu’il soit trop tard et que son cheval ait buté dans un terrier — se cassant la jambe. On devrait prêter attention à certains animaux de cette région.
Aspic Vert
On trouve à peu près n’importe où dans ces régions ces serpents corpulents et au déplacement lent mais ils sont en général plus fréquents en terrain dégagé. Ils vivent en terriers communs, évacués sous la contrainte par des lapins ou des chiens de prairie, en général parce qu’ils ont été mangés par les serpents. Les Aspics Verts se trouvent en général en groupe important à proximité de leur terrier, se chauffant au soleil. Quelquefois, on peut en compter jusqu’à 50 sur le versant d’une colline. Ces serpents peuvent atteindre 90 cm de long et peuvent devenir aussi gros, à mi-corps, qu’un avant-bras humain mais en s’effilant vers la tête et la queue. On sent ces serpents avant de les voir, étant donné qu’ils dégagent une terrible odeur qui ressemble à celle de fraises pourries, ce qui permet leur détection à une trentaine de mètres maximum de distance. La plupart des animaux n’approcheront pas d’une zone où cette odeur persiste et les chevaux seront particulièrement circonspects à cet égard. La réaction typique de ces derniers sera de se détourner et de s’enfuir lorsqu’ils capteront une bouffée de l’odeur de ces serpents. Les sources principales de nourriture de ces serpents ne semblent pas incommodées par cette odeur. La morsure d’un Aspic Vert est très douloureuse, pratiquement handicapante mais rarement fatale. La partie affectée se noircira ; non soignée, elle se nécrosera, laissant l’os exposé. Dans certains cas, l’intégralité du membre sous la morsure tombera ou, plus souvent, devra être amputée pour empêcher que l’infection par la gangrène se propage et tue la victime.
Les Aspics Verts sont aussi remarquables de par la valeur de leurs glandes à poison, qui peuvent être vendues à certains individus contre de grosses sommes d’argent. Les gens du Lointain Harad, et par suite d’autres qui ont été en relation avec eux, croient que ces glandes prises en petite quantité sont un puissant aphrodisiaque. Si elle est prise en doses plus importantes (2 à 3 glandes), cette substance peut être un puissant régénérateur d’organe. Un effet secondaire de ces doses plus fortes, toutefois, réside dans des accès indisciplinés de folie qui peuvent survenir brutalement jusque trois jours après l’ingestion de la dose. La première de ces crises passe rapidement (d’ordinaire en moins d’une heure). Des attaques récurrentes peuvent survenir à n’importe quel moment pendant les quelques jours suivants mais avec des durées et des intensités décroissantes. Récemment, ces propriétés stimulantes ont été utilisées par plusieurs herboristes pour traiter les états de catatonie de certains patients. Les glandes en question sont situées derrière les yeux du serpent et enflent à saillir lorsqu’elles sont pleines. Une fois séchées elles ressemblent à des pois et elles rapporteront chacune 50 pièces d’or, pourvu qu’on puisse montrer une preuve de la mort du serpent, en général sous la forme d’une peau, en guise de marque d’authenticité.
Chat des Prairies

Le Chat des Prairies est le prédateur naturel des Kines Sauvages mais, comme la population de Kines Sauvages a décliné, celle des Chats des Prairies a fait de même. Leur nombre dans les régions méridionales est plutôt bas et ceux qui restent ont commencé à s’attaquer de plus en plus souvent aux animaux domestiques ou même aux êtres humains si l’opportunité se présente. Ces chats sont un peu plus petits qu’un puma et sont normalement de couleur chamois. En été, cependant, ils deviennent vert clair à cause de la masse de pollen d’herbe qui est absorbée par leur fourrure. Ils attaquent leurs proies en leur tendant des embuscades sautant sur le dos de la créature, plantant leurs griffes en elle et la laissant courir jusqu’à ce qu’elle meure d’épuisement. On sait qu’ils ont utilisé la même tactique sur des hommes. Leurs cris peuvent être assez désagréables, spécialement si celui qui les entend est seul la nuit dans les Plaines.
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