04 · Le pays

4.1 Fangorn

La forêt du nom de Fan­gorn est bordée au Nord par une grande plaine qui s’étend de la lisière de la forêt jusqu’au Cele­brant, à l’Ouest par les hautes cimes des Monts Bru­meux, à l’Est par le Wold et au Sud par les vastes éten­dues déga­gées du Cale­nard­hon. Deux rivières prin­ci­pales coulent à tra­vers la forêt : le Bain-des-Ents (S. « Onodló ») et la Clai­re­chaux, dont le nom a un dérivé chez les Sindar : Clai­re­chaux. Ces deux cours d’eau prennent leur source dans des combes situées dans les Monts Bru­meux et reçoivent les eaux de nom­breux affluents simi­laires avant leur sortie de la forêt.

La région à l’ombre des arbres com­mence, d’Est en Ouest, par des col­lines incli­nées et rocheuses et avance rapi­de­ment jusqu’aux ver­sants de la haute mon­tagne après avoir ren­con­tré le bord des Monts Bru­meux. Les col­lines ini­tiales à l’Est étaient faites de cal­caire un peu comme le Wold mais avec une assise de roche plus dure comme les coteaux et le Wold. Cela à ten­dance à créer de petites falaises lorsque ces col­lines de roc sont éro­dées par les élé­ments et les cours d’eau. Le poste de guet de Syl­ve­barbe, là où les Hob­bits Merry et Pippin le ren­contrent pour la pre­mière fois dans « Les Deux Tours » (SdA II, livre III, cha­pitre IV), pour­rait être un exemple de cet état de fait. Le sol de la forêt est très riche et il est main­tenu dans cet état par les Ents bien que, sans leur aide, il serait encore plutôt fer­tile. On pour­rait penser que, grâce à ce sol, de nom­breuses plantes pous­se­raient ici, y com­pris un sous-bois abon­dant, mais, à cause de la cou­ver­ture mas­sive de la forêt, on ne le voit guère.

4.11 Climat

Le climat de Fan­gorn est aussi doux que celui des régions qui l’entourent mais pas aussi variable. L’hiver est froid et humide ; les chutes de neige sont nor­males la plu­part du temps. Les légères chutes de neige n’atteindront pas le sol de la forêt, n’étendant leur man­teau que sur les cimes des arbres. Des chutes de neige plus impor­tantes peuvent pro­vo­quer à Fan­gorn un effet d’igloo, ren­dant la tem­pé­ra­ture à l’intérieur de la forêt plus élevée que de l’autre côté de sa lisière. C’est une des rai­sons qui explique que nombre des ani­maux sau­vages des plaines viennent trou­ver refuge sous les fron­dai­sons de la forêt lors des rudes tem­pêtes de neige. Le prin­temps est la plus belle des sai­sons de Fan­gorn en raison de l’abondance et de la diver­sité des fleurs sur les arbres mais c’est aussi la plus variable avec ses orages accom­pa­gnés de ton­nerre des­cen­dants des mon­tagnes en quelques minutes. Encore une fois, la plu­part du temps, les effets ne sont guère res­sen­tis à l’abri des arbres mais un violent orage, accom­pa­gné de coups de ton­nerre, sous un ciel noir, avec des vents furieux et de la foudre, peut paraître des plus effrayants à côté de ces arbres tou­jours mena­çants.

Les mois d’été sont les moins confor­tables pour les humains dans la forêt. Ces mois sont chauds mais, à cause de la cou­ver­ture des arbres, la forêt devient humide jusqu’à en être oppres­sante, un peu comme un grand viva­rium. Cepen­dant, les Ents aiment cette saison, car ces condi­tions sont par­faites pour faire pous­ser de nou­veaux arbres dans les pépi­nières. L’automne est frais avec des condi­tions météo­ro­lo­giques assez régu­lières (voir Table 10.5). De temps en temps, une rami­fi­ca­tion d’un orage côtier s’engouffrera dans la trouée entre les lignes de crête appor­tant avec elle de grandes quan­ti­tés d’eau et de vent dans la région mais c’est rare. Cer­tains consi­dèrent l’automne comme la plus belle saison de Fan­gorn, en raison du vaste déploie­ment de teintes d’or, de rouge, de violet et de brun qui couvrent com­plè­te­ment la forêt au cours de cette période.

4.12 Flore

La Forêt de Fan­gorn est unique au monde. Non du fait qu’elle contienne des arbres, des Ents et des Huorns actifs, bien que cela soit très spé­cial et rare, mais du fait que cette seule forêt ait été entre­te­nue pen­dant des mil­liers d’années. Le Bois des Ents est en réa­lité un jardin géant. Dans d’autres forêts, telles que Mirk­wood, la répar­ti­tion des essences change au fur et à mesure des années par suite des mala­dies qui n’affectent que telle ou telle essence et par suite de la domi­na­tion natu­relle de cer­taines essences sur d’autres. Dans la Forêt de Fan­gorn, ce pro­ces­sus est altéré par la pré­sence des Ents. Grâce à cette alté­ra­tion, la Forêt de Fan­gorn recèle une plus grande variété d’arbres que n’importe quelle autre forêt des Terres du Milieu ; de ces dif­fé­rents types d’arbres, les repré­sen­tants les plus impo­sants des Terres du Milieu sont ren­con­trés dans la Forêt de Fan­gorn.

La Forêt de Fan­gorn est très com­par­ti­men­tée ; cela est dû aux espèces domi­nantes d’arbres dans les très vieilles forêts par­tiel­le­ment natu­relles. L’autre fac­teur de ce déve­lop­pe­ment est encore une fois la pré­sence des Ents. Ils ont sec­to­risé la forêt à des­sein en plu­sieurs zones pour per­mettre à des arbres qui auraient natu­rel­le­ment été étouf­fés ou reje­tés dans l’ombre par les espèces plus fortes de pros­pé­rer en leurs propres bos­quets.

Une autre influence Ent sur la forêt est l’habitude des Ents d’entourer leurs demeures de leurs arbres pré­fé­rés. Cet usage pro­duit d’étranges répar­ti­tions d’essences autour d’une demeure Ent, puisqu’on peut y voir des arbres de n’importe quelle ori­gine, même s’ils semblent ne pas être à leur place ; par exemple, un petit bos­quet de sor­biers ou de trembles à côté de la lisière orien­tale qui se trouve à peine à 300 m au-dessus du niveau de la mer. Bien évi­dem­ment, seuls ceux ayant une quel­conque com­pé­tence dans ce genre de connais­sances pour­ront remar­quer ces dif­fé­rences.

 peu près toutes les espèces d’arbres vivant dans les Terres du Milieu se trouvent à un endroit ou à un autre de Fan­gorn, à l’exception du Mal­lorn, de l’Arbre Blanc du Gondor et de cer­taines espèces tro­pi­cales spé­ci­fiques aux régions méri­dio­nales des Terres du Milieu. Les zones Centre et Sud de la forêt sont les prin­ci­pales implan­ta­tions d’arbres à feuilles caduques : les essences pré­do­mi­nantes sont le Chêne, le Hêtre, le Noyer Blanc, l’Orme, etc. Les lisières de la forêt, quant à elles, com­portent essen­tiel­le­ment des arbustes frui­tiers ou por­tant des fleurs, tels que le Tuli­pier, le Pru­nier, le Pom­mier, le Poi­rier, le Ceri­sier, le Cor­nouiller et quelques Magno­lias. Ces arbres poussent ici non seule­ment parce que leur crois­sance y est meilleure que natu­rel­le­ment mais aussi parce que les Ents les connaissent et plantent un cer­tain nombre d’entre eux pour avoir un joli cadre au prin­temps et des fruits dis­po­nibles pour ceux qui en ont besoin en automne.

Les régions Nord et Nord-Ouest de la forêt voient la den­sité en coni­fères aug­men­ter au fur et à mesure que l’on approche, et que l’on monte, les pentes des mon­tagnes. Il y a là de grandes zones de Pins, de Sapins, de Cèdres, ainsi que quelques bos­quets de Séquoias géants plus haut dans la mon­tagne. A l’Est, dans les hautes val­lées des mon­tagnes, les essences pré­do­mi­nantes sont le Frêne, le Bou­leau, le Tremble, le Peu­plier, le Sor­bier des Oiseaux, etc. La variété des essences est stu­pé­fiante et ajoute à la beauté de la forêt quand vient le prin­temps.

Si l’un des aspects uniques de Fan­gorn consiste en sa variété, un des autres propres à la forêt réside dans les tailles qu’atteignent sans excep­tion tous ses arbres. En raison des soins excel­lents reçus et de l’attention spé­ciale qui leur est portée, la taille moyenne de n’importe quel arbre de Fan­gorn est supé­rieure de 50% à celle d’un même arbre situé à l’extérieur de la forêt. Ainsi, un chêne, qui attein­drait nor­ma­le­ment une taille de 10 m et un dia­mètre de 2 m, aura ici une hau­teur de 20 m et un dia­mètre de 3 m. Ce chêne serait par ailleurs consi­déré comme petit à Fan­gorn car nombre d’arbres atteignent à la vérité des men­su­ra­tions bien plus impor­tantes. Cer­tains Séquoias ont une hau­teur de 120 m pour un dia­mètre de 10 m.

Des quelques plantes qui peuvent pous­ser sous les arbres, il y en a quelques-unes d’importance, prin­ci­pa­le­ment des herbes. Le Reuk et le Thurl se trouvent ici dans de nom­breux endroits de la forêt et y sont plus abon­dants que nulle part ailleurs sur les Terres du Milieu. La Bel­rama peut aussi y être trou­vée en mas­sifs isolés, en par­ti­cu­lier vers la lisière orien­tale, en direc­tion du Wold, au pied de petits bos­quets de Pins ou de Cèdres. On peut aussi trou­ver de l’Athelas à proxi­mité des lisières de la forêt mais il se fait rare au fur et à mesure que l’on se dirige vers les mon­tagnes. Il y aussi quelques plantes qu’on ne peut trou­ver qu’à Fan­gorn et qui sont donc impor­tantes à noter.

Cicino

Cette petite plante feuillue est uti­li­sée par les Ents pour soi­gner les mala­dies des plantes. Elle aug­mente la résis­tance natu­relle des Ents, Huorns et Arbres de telle sorte qu’ils ajoutent 75 à leurs jets de résis­tance contre la mala­die. Pour les humains, l’effet n’est que de +40. Pour pro­fi­ter du bien­fait de cette herbe, il faut la trem­per dans l’eau d’une source miné­rale pen­dant une période de 10 jours avant qu’elle soit prête à l’usage. Les Ents boivent cette sub­stance lorsqu’ils en ont besoin et la versent au pied des arbres et des Huorns qui néces­sitent un trai­te­ment.

Eredena

On trouve ce petit arbre sem­blable à un buis­son comme consti­tuant des haies qui bordent les lieux de ras­sem­ble­ment des Ents, tels que les val­lons. Ces arbres à feuillage per­sis­tant se rami­fient presque aus­si­tôt après être sortis de terre et arborent de nom­breuses branches cou­vertes de feuilles lui­santes d’un vert sombre et plutôt grandes. Les fruits de ces arbres poussent, tels des bour­geons à partir des grosses branches basses, sur de longues épines qui éclosent en une grande fleur blanche à la période de fin d’hiver ou début de prin­temps. Les bour­geons de ces arbres sont l’ingrédient actif des breu­vages de types 1 et 2 faits par les Ents (voir sec­tion 3.2). Ce bour­geon, s’il est mâché ou avalé par un être humain normal, pro­duira une sou­daine (au bout de quelques secondes) aug­men­ta­tion du rythme car­diaque, de la res­pi­ra­tion, du tonus mus­cu­laire, de la finesse et de la viva­cité de pensée. L’effet est si puis­sant sous sa forme pure qu’il faut faire un jet de résis­tance contre un poison de niveau 20 pour en déter­mi­ner les consé­quences. Si le jet de résis­tance est réussi, alors la per­sonne ayant ingéré de cette plante souf­frira d’un ver­tige pen­dant 5 minutes après les­quelles elle sera capable d’accomplir des exploits stu­pé­fiants dans les domaines de la coor­di­na­tion, de la force et de la déduc­tion pen­dant 1 heure, après quoi elle devra dormir pen­dant 48 heures. Si elle a raté son JR de moins de 20, elle perdra connais­sance et res­tera incons­ciente pen­dant 72 heures. Si elle échoue de 20 à 40, alors elle subira une attaque car­diaque de gra­vité moyenne, dont elle mettra 6 mois à se remettre. Si elle échoue de plus de 40, alors elle mourra ins­tan­ta­né­ment d’une hémor­ra­gie céré­brale mas­sive. Les Ents n’utilisent pas cette plante sous cette forme et n’en connaissent pas les effets sur les humains, bien qu’ils aient par­fois vu un animal ingé­rer un bour­geon et ne pas s’en trou­ver bien.

Harwite

Ce com­po­sant médi­ci­nal se trouve sous la forme d’une mousse qui forme la cou­ver­ture du sol de la quasi-tota­lité du cœur de la forêt mais qui dis­pa­raît dans ses avan­cées. Elle est uti­li­sée par les Ents dans la fabri­ca­tion de leurs breu­vages ainsi que pour les pan­se­ments. Elle pos­sède des pro­prié­tés cura­tives seule ou en asso­cia­tion qui, lorsqu’on la mâche, soi­gne­ront 1–50 Points de Coup. Elle a un goût acide mais néan­moins agréable, contre­di­sant la théo­rie qui veut que les médi­ca­ments doivent avoir mau­vais goût pour être effi­caces. Elle est uti­li­sée par les Ents en tant que ban­dage, du fait de son abon­dance et qu’elle se main­tient bien. De plus, les Ents ne font pas de ban­dages en tissus. La Har­wite aug­men­tera aussi la valeur cura­tive de la pâte que fabriquent les Ents (voir sec­tion 3.2). La Har­wite est uti­li­sée comme ingré­dient et comme filtre dans la pro­cé­dure de fabri­ca­tion des breu­vages Ents. La mix­ture bouillante est versée à tra­vers plu­sieurs couches de cette mousse qui la puri­fie et lui ajoute cer­taines des pro­prié­tés cura­tives de la plante.

4.13 Faune

La popu­la­tion ani­male de Fan­gorn est limi­tée, prin­ci­pa­le­ment du fait de son manque de brous­sailles. Il y a de petits nombres d’écureuils, de tamias rayés, de lapins et d’autres petites créa­tures qui sont les proies de renards, de furets, de visons et de ratons-laveurs, aussi bien que de quelques espèces de hiboux et de fau­cons aux larges ailes. Il y a aussi une petite popu­la­tion de cer­vi­dés mais les chances d’en voir sont faibles du fait de leur faible nombre. Plus loin dans les mon­tagnes, il y a quelques ours et des félins plus grands mais ils sont aussi rares et sont en géné­ral des­cen­dus des régions plus éle­vées ou de plus loin au Nord à la recherche de nour­ri­ture au cours des hivers (ceux qui n’hibernent pas). Cer­tains des ani­maux des plaines s’aventurent aussi dans la forêt durant l’hiver à la recherche d’un abri et de gibier. Parmi ces ani­maux, il y a les chats des prai­ries et les loups des plaines et des mon­tagnes sep­ten­trio­nales. C’est le long des rivières dans la Forêt de Fan­gorn qu’on trou­vera la plus grande partie de la popu­la­tion de rep­tiles de Fan­gorn, popu­la­tion qui com­prend plu­sieurs ser­pents veni­meux mais ceux-ci attaquent rare­ment sans pro­vo­ca­tion. Les autres rep­tiles qui vivent aussi auprès de ces sources d’eau sont plu­sieurs espèces de petits lézards et de tor­tues. Les pois­sons de rivière abondent à tra­vers presque toute la forêt mais deviennent plus rares lorsqu’on est plus près des sources des rivières. Parmi les ani­maux de la forêt, il est impor­tant d’en noter cer­tains.

Madratine

On trouve habi­tuel­le­ment cet hybride de chat et de renard dans les régions den­sé­ment boi­sées comme Fan­gorn ; il s’aventure rare­ment en dehors de celles-ci. Il a un petit corps res­sem­blant à celui d’un renard, de teinte brun-rouge avec un masque et des oreilles blanches. Il chasse les dif­fé­rents gibiers, oiseaux et ron­geurs de petite taille. Récem­ment, ils ont été recher­chés comme ani­maux fami­liers, parce qu’ils sont très intel­li­gents et faci­le­ment dres­sés. Parce qu’ils sont rusés et très astu­cieux, ils sont aussi très dif­fi­ciles à attra­per ou piéger. Cepen­dant, les gens essaient tou­jours du fait que les prix offerts pour des adultes vivants sont très élevés et le prix pour les petits est encore plus élevé.

Terrapin Bleu

Cette cou­sine veni­meuse de la tortue com­mune est unique du fait qu’elle est de nature agres­sive. Son cou, qu’elle peut ren­trer inté­gra­le­ment dans sa cara­pace, atteint jusqu’à 30 cen­ti­mètres de long chez les plus grands spé­ci­mens et peut frap­per en jaillis­sant aussi vite qu’un ser­pent. Cette com­pa­rai­son avec un ser­pent ne s’arrête pas là, puisqu’il est aussi veni­meux. Lorsqu’il mord sa proie (ou son ennemi), le poison est injecté dans l’animal par la pointe creuse de sa mâchoire supé­rieure. Ce poison ne tue pas mais peut para­ly­ser com­plè­te­ment un animal pesant jusqu’à 20 kg. Le poison dis­pa­raî­tra en 3 heures ; ainsi, si le Ter­ra­pin Bleu ne veut pas manger sa vic­time, celle-ci pourra au moins s’enfuir. Chez un être humain, le poison du Ter­ra­pin Bleu pro­duira une para­ly­sie com­plète du membre qui aura été mordu et une para­ly­sie par­tielle de la partie adja­cente du corps.

4.2 Les lisières de Fangorn

Les terres bor­dant Fan­gorn dont il est ques­tion dans cette partie sont les terres situées entre la Clai­re­chaux et le Cele­brant (ci-des­sous nom­mées les Champs Sep­ten­trio­naux), les Coteaux Sep­ten­trio­naux, le Wold, les Coteaux Méri­dio­naux et les champs de l’Emnet Est et Ouest, au Sud. Comme pour la Forêt de Fan­gorn, les prin­ci­pales sources d’eau de ces régions sont la Clai­re­chaux, l’Onodló et, sur les fron­tières orien­tales, l’Anduin. Ces rivières et leurs affluents secon­daires four­nissent l’eau en abon­dance à toutes ces régions, à part le Wold qui est rela­ti­ve­ment sec et ne pos­sède que de rares cours d’eau, à cause de la nature de la mor­pho­lo­gie rocheuse de cette zone.

La struc­ture rocheuse du Wold et des Coteaux Sep­ten­trio­naux et Méri­dio­naux est liée au fait que toutes ces régions sont en grande partie consti­tuées de cal­caire poreux qui permet à la majeure partie de l’humidité qui tombe sur ces ter­rains d’être rapi­de­ment cana­li­sée à tra­vers le sol jusqu’à la nappe phréa­tique. Cette piètre capa­cité de réten­tion d’eau fait que ces régions sont pauvres pour l’agriculture et ne conviennent qu’à l’élevage de bétail, en par­ti­cu­lier celui des chèvres et des mou­tons, qui sont plus capables de brou­ter la courte herbe spon­gieuse. Parmi ces régions, les Coteaux sont plus aptes à cette acti­vité que le Wold et, du fait que d’autres sources d’eau les irriguent, ils peuvent être uti­li­sés comme terres de cultures si l’on prend les pré­cau­tions appro­priées. Cepen­dant, à cause de l’abondance de bonnes terres agri­coles dans l’Emnet Ouest, les Coteaux Méri­dio­naux sont rare­ment uti­li­sés pour quoi que ce soit d’autre que l’élevage des mou­tons. Au Nord, les meilleures terres agri­coles sont au-delà de la Clai­re­chaux dans les Champs Sep­ten­trio­naux mais la terre des Coteaux Sep­ten­trio­naux est uti­li­sée comme terre agri­cole près de la Clai­re­chaux par souci de com­mo­dité. De toutes les terres qui bordent Fan­gorn, l’Emnet Ouest au Sud, pos­sède la meilleure terre pour tous les types d’activité. La terre super­fi­cielle est riche et la région n’est jamais à court d’eau.

4.21 Climat

Ces régions, de façon assez sem­blable à Fan­gorn, béné­fi­cient d’un climat doux tout au long de l’année. Les hivers sont froids et humides avec des tem­pêtes de neige régu­lières, qui entraînent rare­ment des accu­mu­la­tions supé­rieures à 30 cm et dis­pa­raissent rapi­de­ment. Sur le Wold et sur les Coteaux où il y a géné­ra­le­ment moins de pré­ci­pi­ta­tions, l’hiver est en fait plus froid du fait de la nature géné­rale plus ven­teuse de ces régions. Au prin­temps, le climat est admi­ra­ble­ment frais et ven­teux. Les orages fré­quents et impré­vi­sibles qui peuvent sur­ve­nir en été mar­tèlent le sol, s’arrêtant aussi bru­ta­le­ment qu’ils ont com­mencé ; cela entraîne des crues pério­diques dans les régions à col­lines telles que le Wold et les Coteaux. Dans les plaines, l’été est chaud mais pas suf­fi­sam­ment pour pro­vo­quer une fatigue phy­sique sup­plé­men­taire, sauf peut-être dans les terres les plus déso­lées telles que le Wold. Au sommet d’une haute col­line et par une jour­née de début d’été, le ciel paraît plus immense que n’importe où dans les Terres du Milieu. L’automne fait brunir les hautes herbes des Plaines Sep­ten­trio­nales et des Emnets et fait mûrir les cultures des terres agri­coles, don­nant une teinte rouge doré à toute cette région. Le climat à cette époque est frais et agréable. Les pluies sont en géné­ral modé­rées et pro­lon­gées mais bien moins vio­lentes que celles du prin­temps et de l’été (voir Table 10.5). L’Emnet Ouest ne subit qu’occasionnellement les vio­lents remous des oura­gans qui viennent de la mer par le Sud-Ouest.

4.22 Flore

Les terres autour de Fan­gorn sont en contraste absolu avec Fan­gorn elle-même dans le fait que leur popu­la­tion d’arbres s’amenuise rapi­de­ment une fois qu’ont été dépas­sées les lisières de la forêt. Les Champs Sep­ten­trio­naux sont cou­verts presque exclu­si­ve­ment d’herbe haute jusqu’aux pieds des mon­tagnes et jusqu’aux lisières de la Lórien avec seule­ment quelques arbres épar­pillés. Les Coteaux et le Wold sont aussi pra­ti­que­ment sans arbre et ceux qui s’y trouvent sont rabou­gris et tor­tu­rés à cause du manque d’eau. L’exception se trou­vant auprès de la Clai­re­chaux, au Nord, où la popu­la­tion d’arbres est plus dense et plus saine qu’au long des berges. On trouve en géné­ral ces arbres soli­taires mais il y a un très petit nombre d’endroits où on peut trou­ver un petit bos­quet d’arbres, d’ordinaire dans une vallée, qui four­ni­ront une cer­taine cou­ver­ture à cette région aride. Les terres des Emnets Est et Ouest sont sem­blables aux Plaines Sep­ten­trio­nales, avec de hautes herbes qui recouvrent les zones non culti­vées. Cepen­dant, le nombre d’arbres dans cette région est plus impor­tant, du fait que des arbres ont été plan­tés dans ou autour de la plu­part des vil­lages. On peut aussi trou­ver de petites par­celles de forêt à tra­vers toute cette région ; elles sont com­po­sées d’un mélange de diverses essences : prin­ci­pa­le­ment des Peu­pliers, des Chênes et des Hêtres. Les Coni­fères ne sont pas cou­rants dans cette région ; on peut les trou­ver plus près des Mon­tagnes Blanches.

Les herbes utiles qu’on trouve dans cette région sont très limi­tées. On obtient la plu­part de ces herbes dans les jar­dins des her­bo­ristes de la région. Cepen­dant, cer­taines herbes médi­ci­nales utiles poussent dans les par­ties sau­vages de ces terres. L’Athelas pousse légè­re­ment à l’écart des routes prin­ci­pales et dans les par­celles de forêt éparses auprès des vil­lages. Elle a sou­vent été plan­tée par les pre­miers Dúne­dain, qui erraient dans ces régions, afin de pou­voir s’approvisionner en cours de voyage. On peut trou­ver, dans les plaines, des bos­quets de Burs­the­las et de Kel­ven­tari et, occa­sion­nel­le­ment dans les zones plus humides, de l’Arunya.

4.23 Faune

Les ani­maux de cette région sont divers et nom­breux mais la taille de la région dans laquelle ils vivent les rend rares lorsqu’il s’agit de les repé­rer. Les groupes de ces ani­maux les plus repré­sen­tés sont, bien sûr, ceux qui sont domes­tiques. Ces ani­maux domes­tiques sont les mou­tons, les chèvres, un peu de bovins et plu­sieurs trou­peaux de Kines Sau­vages qui ont été appri­voi­sés. Dans les plaines nues du Nord, et celles du Sud dans une moindre mesure, des trou­peaux d’animaux de plu­sieurs types errent en liberté. La majo­rité d’entre eux est consti­tuée de Kines Sau­vages — grands bovins à la peau épaisse et aux cornes noires res­sem­blant à celle d’un buffle d’eau — qui voya­geaient autre­fois en trou­peaux attei­gnant 1 000 indi­vi­dus mais qui ont désor­mais com­mencé à décli­ner dans cette région du fait de l’irruption des hommes sur leurs terres de pâtu­rage. Les Kines de cette région furent aussi sujets à la peste et plu­sieurs cen­taines d’entre eux en mou­rurent une fois que cer­tains des plus grands trou­peaux eurent com­mencé à être infec­tés. Les anti­lopes par­courent aussi ces Plaines en trou­peaux mais elles ne sont pas aussi nom­breuses que celles que l’on trouve au Rho­va­nion. Les autres ani­maux vivant en trou­peaux dans ces Plaines à cette époque sont les che­vaux. Cepen­dant, ces trou­peaux sont petits (plu­sieurs trou­peaux de che­vaux sau­vages ont été vus dans les plaines sep­ten­trio­nales), si petits que per­sonne n’a tenté de tirer profit de leur cap­ture. Ces régions sont aussi la demeure de nom­breux petits ani­maux et oiseaux, dont cer­tains font une bonne nour­ri­ture. Ils peuvent aussi être dan­ge­reux du fait que les ter­riers de ces petits ani­maux ne sont sou­vent pas visibles du cava­lier avant qu’il soit trop tard et que son cheval ait buté dans un ter­rier — se cas­sant la jambe. On devrait prêter atten­tion à cer­tains ani­maux de cette région.

Aspic Vert

On trouve à peu près n’importe où dans ces régions ces ser­pents cor­pu­lents et au dépla­ce­ment lent mais ils sont en géné­ral plus fré­quents en ter­rain dégagé. Ils vivent en ter­riers com­muns, éva­cués sous la contrainte par des lapins ou des chiens de prai­rie, en géné­ral parce qu’ils ont été mangés par les ser­pents. Les Aspics Verts se trouvent en géné­ral en groupe impor­tant à proxi­mité de leur ter­rier, se chauf­fant au soleil. Quel­que­fois, on peut en comp­ter jusqu’à 50 sur le ver­sant d’une col­line. Ces ser­pents peuvent atteindre 90 cm de long et peuvent deve­nir aussi gros, à mi-corps, qu’un avant-bras humain mais en s’effilant vers la tête et la queue. On sent ces ser­pents avant de les voir, étant donné qu’ils dégagent une ter­rible odeur qui res­semble à celle de fraises pour­ries, ce qui permet leur détec­tion à une tren­taine de mètres maxi­mum de dis­tance. La plu­part des ani­maux n’approcheront pas d’une zone où cette odeur per­siste et les che­vaux seront par­ti­cu­liè­re­ment cir­cons­pects à cet égard. La réac­tion typique de ces der­niers sera de se détour­ner et de s’enfuir lorsqu’ils cap­te­ront une bouf­fée de l’odeur de ces ser­pents. Les sources prin­ci­pales de nour­ri­ture de ces ser­pents ne semblent pas incom­mo­dées par cette odeur. La mor­sure d’un Aspic Vert est très dou­lou­reuse, pra­ti­que­ment han­di­ca­pante mais rare­ment fatale. La partie affec­tée se noir­cira ; non soi­gnée, elle se nécro­sera, lais­sant l’os exposé. Dans cer­tains cas, l’intégralité du membre sous la mor­sure tom­bera ou, plus sou­vent, devra être ampu­tée pour empê­cher que l’infection par la gan­grène se pro­page et tue la vic­time.

Les Aspics Verts sont aussi remar­quables de par la valeur de leurs glandes à poison, qui peuvent être ven­dues à cer­tains indi­vi­dus contre de grosses sommes d’argent. Les gens du Loin­tain Harad, et par suite d’autres qui ont été en rela­tion avec eux, croient que ces glandes prises en petite quan­tité sont un puis­sant aphro­di­siaque. Si elle est prise en doses plus impor­tantes (2 à 3 glandes), cette sub­stance peut être un puis­sant régé­né­ra­teur d’organe. Un effet secon­daire de ces doses plus fortes, tou­te­fois, réside dans des accès indis­ci­pli­nés de folie qui peuvent sur­ve­nir bru­ta­le­ment jusque trois jours après l’ingestion de la dose. La pre­mière de ces crises passe rapi­de­ment (d’ordinaire en moins d’une heure). Des attaques récur­rentes peuvent sur­ve­nir à n’importe quel moment pen­dant les quelques jours sui­vants mais avec des durées et des inten­si­tés décrois­santes. Récem­ment, ces pro­prié­tés sti­mu­lantes ont été uti­li­sées par plu­sieurs her­bo­ristes pour trai­ter les états de cata­to­nie de cer­tains patients. Les glandes en ques­tion sont situées der­rière les yeux du ser­pent et enflent à saillir lorsqu’elles sont pleines. Une fois séchées elles res­semblent à des pois et elles rap­por­te­ront cha­cune 50 pièces d’or, pourvu qu’on puisse mon­trer une preuve de la mort du ser­pent, en géné­ral sous la forme d’une peau, en guise de marque d’authenticité.

Chat des Prairies

Le Chat des Prai­ries est le pré­da­teur natu­rel des Kines Sau­vages mais, comme la popu­la­tion de Kines Sau­vages a décliné, celle des Chats des Prai­ries a fait de même. Leur nombre dans les régions méri­dio­nales est plutôt bas et ceux qui res­tent ont com­mencé à s’attaquer de plus en plus sou­vent aux ani­maux domes­tiques ou même aux êtres humains si l’opportunité se pré­sente. Ces chats sont un peu plus petits qu’un puma et sont nor­ma­le­ment de cou­leur cha­mois. En été, cepen­dant, ils deviennent vert clair à cause de la masse de pollen d’herbe qui est absor­bée par leur four­rure. Ils attaquent leurs proies en leur ten­dant des embus­cades sau­tant sur le dos de la créa­ture, plan­tant leurs griffes en elle et la lais­sant courir jusqu’à ce qu’elle meure d’épuisement. On sait qu’ils ont uti­lisé la même tac­tique sur des hommes. Leurs cris peuvent être assez désa­gréables, spé­cia­le­ment si celui qui les entend est seul la nuit dans les Plaines.


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