03 · Les Onodrim

La région dont il est ques­tion dans cet ouvrage est prin­ci­pa­le­ment peu­plée par un groupe unique, les Ono­drim (ou Ents). Les Ents pos­sèdent une his­toire et des struc­tures poli­tique et sociale très indi­vi­dua­li­sées qui doivent être détaillées afin que le lec­teur puisse avoir une meilleure com­pré­hen­sion du contenu de ce livret.

Les Ono­drim (ou Ents) sont les gar­diens des arbres des Terres du Milieu et, soit du fait de leur concep­tion, soit à la suite d’une lente trans­for­ma­tion au long des années, ils res­semblent gran­de­ment à ceux dont ils ont la charge. Les Ono­drim sont l’ainée des races douées de paroles mais ils étaient endor­mis jusqu’à l’arrivée des Elfes qui leur apprirent à parler. Les Ents dif­fèrent les uns des autres un peu à la façon dont les arbres dif­fèrent entre eux, non seule­ment entre espèces mais aussi en ce qui concerne les marques et motifs de crois­sance. Un Ent (S. « Onod ») res­sem­blant à un hêtre peut être dis­tin­gué d’un autre Ent à l’aspect de hêtre aussi faci­le­ment qu’on peut dis­tin­guer un hêtre d’un autre. Â cause de ces dif­fé­rences, il existe une grande diver­sité d’apparences entre les Ents. Ils peuvent avoir n’importe quelle taille com­prise entre 3 m et 7,50 m et n’importe quel dia­mètre entre 0,90 m et 1,80 m dans leur plus grande sec­tion. Ils peuvent avoir de 2 à 8 doigts à chaque main ou orteils à chaque pied. Leurs peaux sont aussi diver­si­fiées que les écorces des arbres. Les lon­gueurs des jambes et des bras dif­fèrent éga­le­ment beau­coup au sein de ce groupe. Il est un élé­ment phy­sique pour lequel les Ents sont sem­blables, il s’agit de leurs yeux. Ils ont tous des yeux bruns pro­fon­dé­ment enfon­cés et rayon­nants d’une lumière verte, qui a ten­dance à donner l’impression, à qui­conque les voit, de regar­der par une fenêtre don­nant au cour de la terre elle-même et de voir son âge.

Les Ents sont très intel­li­gents et obser­va­teurs mais ne donnent pas cette sen­sa­tion au pre­mier abord ; cette fausse idée que l’on peut se faire d’eux vient de leurs prises de posi­tion qui leur demandent beau­coup de temps. Ils peuvent réflé­chir sur une déci­sion à prendre pen­dant des jours et des jours. Ils n’aiment pas prendre posi­tion rapi­de­ment, ni émettre une opi­nion trop hâtive ; ils pré­fèrent de très loin que ceux qu’ils ren­contrent ne les y poussent pas. Il n’existe rien de sem­blable au fait de pous­ser un Ent à une déci­sion rapide car il igno­rera pure­ment et sim­ple­ment l’auteur de cette pres­sion tant qu’il réflé­chira. Un Ent n’agit de façon pré­ci­pi­tée que lorsqu’il est incroya­ble­ment furieux ou blessé. Il ne fau­drait pas confondre ces états avec de l’agitation ou de la vexa­tion. Les Ents sont de nature douce et se mettent rare­ment en colère ; ils sont encore plus rare­ment furieux. Sou­ve­nez-vous que, même lorsque Sarou­mane était en train de mena­cer leur forêt au cours de la Guerre et avait déjà atta­qué plu­sieurs fois, il leur fallut presque trois jours pour déci­der ce qu’ils devaient faire.

Lorsqu’ils sont furieux, les Ents sont parmi les créa­tures les plus effrayantes des Terres du Milieu. Ils sont extrê­me­ment forts phy­si­que­ment et peuvent briser la pierre ou l’acier avec leurs mains nues, pierre ou acier dont ils uti­lisent sou­vent plus tard des débris comme armes de jet. Au combat, ils uti­lisent leurs gros poings pour écra­ser leurs adver­saires et leurs pieds sem­blables à des racines pour les frap­per, pié­ti­ner, agrip­per et écra­ser. S’ils le peuvent, ils empoi­gne­ront éga­le­ment un adver­saire et le lan­ce­ront, tel un pro­jec­tile.

Leur peau est éga­le­ment très épaisse et rude, ce qui la rend résis­tante à toutes les lames, sauf les plus acé­rées (trai­tez-les comme des Très Grandes Créa­tures en ce qui concerne les Coups Cri­tiques). Les armes conton­dantes et les flèches n’infligent que la moitié des Points de Coup indi­qués. Les armes conton­dantes doivent occa­sion­ner un Coup Cri­tique « E » avant d’être auto­ri­sées à effec­tuer un jet de dé sur la table des Coups Cri­tiques aux Grandes Créa­tures avec un malus de 10 (JRTM) ou sur la Table des Coups Cri­tiques aux Très Grandes Créa­tures (RM). Les armes de feu les affectent nor­ma­le­ment tout comme le font les sorts de feu. Beau­coup ne les uti­li­se­raient cepen­dant jamais en combat face à l’un de ces géants car la vue d’un Ent furieux est suf­fi­sante pour forcer une per­sonne à résis­ter à un sort de Frayeur du niv. 10. Ceux y échouant de 1 à 50 s’enfuient, ceux y échouant de plus de 50 sont para­ly­sés par la ter­reur pen­dant 1–100 rounds.

3.1 Une brève histoire

L’histoire des Ents est presque aussi longue que l’histoire des Terres du Milieu. Elle com­mence d’une manière incer­taine. La véri­table his­toire de l’origine des Ono­drim se perd dans la nuit des temps pour les peuples doués de parole. Seuls les Valar la connaissent. D’après ce qui a été réuni par les his­to­riens Elfes auprès des Istari et des Elfes, Syl­ve­barbe et les autres Ents sont vivants depuis au moins aussi long­temps que les Elfes et cer­tains pré­tendent même depuis plus long­temps. Les Grands Elfes disent que les Valar n ’ ont pas fait men­tion des Ono­drim dans la musique de la créa­tion. Cela impli­que­rait qu’ils sont le pro­duit d’un seul des Valar et qu’ils auraient été créés après la musique lorsque les Valar met­taient le monde en ordre, un peu comme les Nains furent une créa­tion d’Aulë. Cette théo­rie était aussi sou­te­nue par Gala­driel qui nota que lorsque Yavanna décou­vrit la faveur qu’avait faite Eru à Aulë en accor­dant la vie à ses Nains faits de pierre, elle demanda à Eru (par l’intermédiaire de Manwë, bien sûr) de donner une vie indé­pen­dante ou des « âmes » à cer­taines de ses créa­tions favo­rites qui vivaient déjà dans un état infé­rieur. Il semble qu’Oromë eut aussi une part dans cette requête, du fait que les Ono­drim mâles lui vouent une allé­geance plus proche, tandis que les femelles sont ali­gnées envers Yavanna. Il reste un point obscur, cepen­dant, c’est celui de savoir s’ils étaient à l’origine des arbres ayant reçu une âme ou s’ils étaient des créa­tures dis­tinctes qui en vinrent à res­sem­bler à des arbres à cause de leur amour et de leur asso­cia­tion étroite avec ceux-ci.

Cepen­dant, cette vision d’une créa­tion après coup est une erreur parce que tout ce qui est actuel­le­ment pré­sent sur les Terres du Milieu était dans la Musique mais peut ne pas avoir été reconnu par les Valar pour ce qu’il était avant long­temps. Eru a tou­jours su que les Ents, comme les géants et les aigles, vien­draient à la vie à tra­vers le Chant. Ce concept fut expli­qué plus tard à Manwë par Eru, en réponse aux requêtes de Yavanna et Oromë. Les Valar chan­tèrent ce que leur apprit Eru. Ce der­nier leur ensei­gna les par­ties du Chant qui seraient incons­ciem­ment alté­rées par leur per­son­na­lité propre pour créer ce qui devrait durer.

Au com­men­ce­ment, les Ono­drim ne par­laient pas, com­mu­niant silen­cieu­se­ment avec les arbres ; les Elfes vinrent et leur apprirent com­ment s’exprimer avec la voix, une dette dont ils se sou­vien­dront tou­jours. Bien que les Ono­drim fussent à jamais ami­caux envers les Elfes, ils res­tèrent à l’écart de ceux-ci, s’occupant plus de la nature et de leur res­pon­sa­bi­lité envers elle que des agis­se­ments des Elfes. Au cours de cette période, les Ents errèrent sur de longues dis­tances, sur des kilo­mètres et des kilo­mètres de forêt qui recou­vraient presque l’intégralité du conti­nent.

Au cours de la guerre pour les Sil­ma­rils pen­dant le Pre­mier Âge, ils prirent une cer­taine part dans les affaires des Hommes et des Elfes. Après le sac de Doriath par les Nains de Nogrod, les Elfes d’Ossiriand conduits par Beren allèrent au Nord jusqu’à Sam Athrad où ils ten­dirent une embus­cade aux Nains reve­nant de Doriath, lour­de­ment char­gés de tré­sors et aussi en pos­ses­sion du Sil­ma­ril serti sur le Nau­gla­mir. L’attaque des Elfes fut cou­ron­née de succès et ils récla­mèrent le Nau­gla­mir. Les Nains qui avaient échappé au pre­mier assaut s’enfuirent vers l’Est en direc­tion de leur demeure dans les mon­tagnes mais ils furent inter­cep­tés par les Ono­drim tandis qu’ils gra­vis­saient le Mont Dolmed. Aucun n’en réchappa. Les motifs de cette attaque sont obs­curs. Il se peut que Beren les ait per­sua­dés de l’aider ou il se pour­rait qu’ils aient déjà nourri une cer­taine ran­cune envers les Nains due aux abat­tages d’arbres qu’ils entre­pre­naient dans la région. Depuis cette époque, les Ono­drim se méfient des Nains et vice-versa, enfin quand les Nains se sou­viennent des légendes. La dis­pa­rité entre les natures de ces deux races avait été pré­dite par Yavanna avant même qu’elles aient foulé la terre et cette bataille ne semble qu’avoir ren­forcé l’animosité entre le peuple d’Aulë et les Ber­gers des Arbres.

Après la chute de Bele­riand, les Ono­drim pleu­rèrent la perte des arbres de ce pays mais s’en remirent rapi­de­ment et s’éparpillèrent dans les forêts res­tantes. Au cours du Deuxième Âge, ils errèrent libre­ment à tra­vers les forêts des Terres du Milieu et vinrent rare­ment en contact avec les Elfes, les Hommes ou les Nains. L’extension de l’abattage des arbres qui se dérou­lait dans les forêts au Sud et à l’Est des Monts Bru­meux à cause de l’industrie de construc­tion de navires des Rois des Vais­seaux Númé­no­réens était cepen­dant impor­tante pour eux. Depuis les côtes jusqu’à la région appe­lée Ere­gion, la contrée resta très boisée jusqu’à ce que les Númé­no­réens vinssent construire leurs navires. Cela ne plut pas aux Ono­drim mais peu d’entre eux réagirent, pré­fé­rant se reti­rer dans les denses forêts de l’Ouest et dans ce qui devien­drait Fan­gorn à l’Est. Cer­tains des Ono­drim exer­cèrent des repré­sailles en écra­sant des machines tandis qu’elles n’étaient pas sur­veillées et en tuant des grou­pies de tra­vailleurs à l’occasion. La plu­part du temps, ces actes furent impu­tés aux indi­gènes car les Númé­no­réens n’étaient pas au cou­rant de l’existence des Ono­drim. L’extinction ultime de cette vaste éten­due de forêt et de cer­tains des Ono­drim qui y vivaient sur­vint tou­te­fois plus tard au cours du Deuxième Âge (1695) lorsque les armées de Sauron tra­ver­sèrent la région sur leur par­cours des­truc­teur vers l’Eregion et Ost-in-Edhil. En cette occa­sion, les Ono­drim res­tèrent silen­cieux en voyant que la force qui les pas­sait était trop puis­sante pour qu’ils la com­battent. Ils se reti­rèrent len­te­ment durant le reste du Deuxième Âge dans des régions de plus en plus petites jusqu’à ce qu’ils ne soient plus qu’exclusivement ins­tal­lés dans la région située à l’intérieur et autour de Fan­gorn vers l’achèvement de cet âge.

Les Ents-Femmes

Un autre fac­teur impor­tant au cours du Deuxième Âge fut la sépa­ra­tion qui s’était len­te­ment pré­pa­rée entre les mâles et les femelles Ono­drim, sépa­ra­tion qui avait com­men­cée à leur créa­tion, en raison de leurs dif­fé­rences d’esprit. Ces deux grou­pies trou­vaient beau­coup de plai­sir et de fierté dans leur tra­vail, les mâles étant plus inté­res­sés par les arbres et ayant ten­dance à s’occuper des besoins de ceux-ci, tandis que les femelles étaient plus inté­res­sées par le fait d’utiliser la terre afin de faire pous­ser les choses qu’elles vou­laient voir pous­ser. Syl­ve­barbe dit, en par­lant à Merry et Pippin : 

« …nos cœurs ne conti­nuèrent pas à se déve­lop­per de même façon : Les Ents vouaient leur amour aux choses qu’ils ren­con­traient dans le monde et les Ents-femmes consa­craient leurs pen­sées aux autres choses, car les Ents aimaient les grands arbres, les forêts sau­vages et les pentes des hautes col­lines ; et ils buvaient aux ruis­seaux des mon­tagnes et ils man­geaient seule­ment les fruits que les arbres lais­saient tomber sur leur chemin ; et ils reçurent les ensei­gne­ments des Elfes et par­lèrent avec les Arbres. Mais les Ents-femmes s’intéressaient aux autres arbres et aux prai­ries enso­leillées au-delà des forêts ; et elles voyaient la pru­nelle dans le hal­lier et la flo­rai­son du pom­mier sau­vage et du ceri­sier au prin­temps et les herbes vertes dans les tour­bières en été et les herbes gênantes dans les champs d’automne. Elles n’avaient aucun désir de parler avec ces choses, mais elles vou­laient qu’elles entendent ce qu’on leur disait et y obéissent. Les Ents-femmes leur ordon­naient de pous­ser selon leurs vœux et de porter des feuilles et des fruits à leur goût car les Ents-femmes vou­laient l’ordre, l’abondance et la paix (par quoi elles enten­daient que les choses devaient rester là où elles les avaient éta­blies). »
SdA II, livre HT, cha­pitre IV.

Fina­le­ment, les femelles créèrent des jar­dins dans les­quels elles vécurent. Les mâles vien­draient jusqu’à elles, à l’occasion, pour leur rendre visite. Les femelles dépla­cèrent leurs jar­dins plu­sieurs fois, allant à chaque fois plus loin des forêts et des mâles. Tout cela fut fait sur le laps de nom­breuses années et ne fut pas visible, même pour ceux qui étaient impli­qués. Au cours de leur der­nier dépla­ce­ment, elles tra­ver­sèrent l’Anduin et firent leurs jar­dins dans ce qui est main­te­nant appelé les Terres Brunes. Tant qu’elles y vivaient, c’était un bel endroit à voir qui était sub­mergé sous toutes sortes de plantes et de fruits pous­sant sur ces plantes. Au cours de cette époque les Ents-femmes ensei­gnèrent aux hommes de nom­breuses choses à propos de l’agriculture, choses qu’ils ont tou­jours uti­li­sées depuis lors. Â la fin du Deuxième Âge, la bataille entre les forces de Sauron et la Der­nière Alliance des Hommes et des Elfes fit rage à tra­vers cette région, détrui­sant les jar­dins des Ents-femmes et, avec leurs jar­dins, elles aussi dis­pa­rurent. Ce qui leur advint a long­temps été un sujet de débat parmi ceux qui étaient au cou­rant de ce fait. Com­plè­te­ment détruites disaient cer­tains, d’autres disent qu’elles se dis­per­sèrent pour se cacher, trop effrayées pour vivre sous le joug de Sauron. D’autres encore disent qu’elles s’enfuirent vers l’Est et que celles qui sur­vé­curent furent cap­tu­rées par Sauron pour pro­cu­rer de la nour­ri­ture à ses armées. Sans savoir ce qu’il s’est réel­le­ment passé, on ne sait où les ren­con­trer et aucun jeune Ent n’existe.

Pen­dant la plus grande partie du début du Troi­sième Âge, les Ents errèrent dans les régions libé­rées des Terres du Milieu à la recherche de leurs com­pagnes. La quête fut infruc­tueuse et, bien qu’ils reçurent de l’aide de gens qui n’étaient pas des Ono­drim, ils ne trou­vèrent rien et retour­nèrent à leur vie de gar­diens des arbres. Quelques-uns conti­nuèrent leurs recherches de manière occa­sion­nelle mais la plu­part ont perdu tout espoir de jamais revoir leurs bien-aimées. Pour ceux qui y croient encore, et pour ceux qui demeurent scep­tiques, la pire des choses est de ne pas savoir.

Pen­dant le reste du Troi­sième Âge, et ce jusqu’en 1640, les Ono­drim vécurent prin­ci­pa­le­ment à l’intérieur et autour de la Forêt de Fan­gorn, quit­tant rare­ment cet abri et vivant leur vie aussi pai­si­ble­ment que pos­sible.

3.2 Culture et structure sociale

 partir de 1640, les Ents de Fan­gorn se sont éta­blis dans une struc­ture sociale qui ne dif­fère du passé que par l’absence des Ents-femmes, bien que leur sou­ve­nir soit tou­jours pré­sent. Un des autres chan­ge­ments majeurs de leur façon de vivre concerne la zone qu’ils occupent à cet ins­tant.  partir de 1640, ils ne se pro­mènent plus au-delà des fron­tières de la Forêt de Fan­gorn, du moins à des dis­tances signi­fi­ca­tives. Fan­gorn à pro­pre­ment parler, et aussi loin que cela concerne les Ents, s’étend sur 32 kilo­mètres au Nord de la Clai­re­chaux, à l’Est jusqu’au com­men­ce­ment du Wold, au Sud passé le Bain-des-Ents jusqu’au bout des Monts Bru­meux et à l’Ouest au sein des mon­tagnes jusqu’aux élé­va­tions de la lisière des arbres, incluant les hautes val­lées emplies d’arbres plus haut au Nord et à l’Ouest d’Isengard, où vit un grand nombre de ceux du peuple de Peau­rude. Les Ents voyagent rare­ment au-delà de cette fron­tière. L’un d’eux mar­chera occa­sion­nel­le­ment jusqu’aux forêts des Mon­tagnes Blanches ou à tra­vers les mon­tagnes jusqu’à l’une des rares éten­dues de forêt épar­pillées dans le Pays de Dun. Cette grande région (approxi­ma­ti­ve­ment 190 km sur 320 km) permet aux Ents d’avoir beau­coup de place, en consi­dé­rant leur faible nombre à cette époque. Approxi­ma­ti­ve­ment 150 Ents vivent dans la Forêt de Fan­gorn en 1640, y com­pris ceux qui sont deve­nus « Arbresques ». Cela offre une région d’environ 410 kilo­mètres carrés pour chaque Ent et, bien que la forêt ne soit pas ainsi sec­tion­née, cette vaste sur­face dis­po­nible pour la vie per­son­nelle et le tra­vail permet l’existence d’une struc­ture sociale très lâche.

Comme les Ents sont désor­mais une com­mu­nauté adulte, l’esprit de rébel­lion qui coha­bite avec la jeu­nesse a vir­tuel­le­ment dis­paru de leurs rangs, s’il n’a même jamais été pré­sent. En raison de cette vérité, la base de la struc­ture sociale et poli­tique des Ents est le res­pect. Aucun chef n’est élu et per­sonne n’y pré­tend. Il n’existe pas de code écrit des lois ou sur l’éthique. Toute rela­tion d’Ent à Ent est fondée sur une confiance mutuelle et la conscience de leur res­pon­sa­bi­lité pour le bien être des arbres dont ils ont la charge et de leurs frères Ents. Même s’il n’y a ni rangs, ni titres offi­ciels, les fon­de­ments de cette société placent les aînés d’entre les Ents, en raison de leur grande sagesse, aux posi­tions pré­émi­nentes lorsqu’un avis ou une ligne d’action sont recher­chés. En ayant cela à l’esprit, les trois Ents les plus âgés, et par consé­quent leurs chefs offi­cieux, sont Syl­ve­barbe, Peau­rude et Bou­cle­feuille. Ils sont les chefs « ex offi­cio » de 3 familles d’Ents qui habitent Fan­gorn. Ces groupes ne sont pas des familles dans le sens où il exis­te­rait un lien de parenté et une res­sem­blance entre les uns et les autres, quoique ce der­nier fait se pro­duise dans une cer­taine mesure. Les groupes se sont accrus pour com­prendre des amis et des asso­ciés qui se sont rap­pro­chés au cours des années et qui sont restés sous la conduite du ou des chefs de ce groupe. Les lignes de démar­ca­tion entre ces familles sont très vagues mais sont recon­nues par la plu­part des Ents et sont uti­li­sées en tant qu’identifiants ; par exemple : « …il fait partie du peuple de Bou­cle­feuille, » etc. Ces liens sont plus évi­dents lorsque des assem­blées (réunions d’Ents) sont convo­quées, du fait qu’on peut voir un même groupe sup­por­ter les vues d’un chef donné à de nom­breuses reprises. En 1640, seuls deux des trois chefs men­tion­nés plus haut assument encore ce rôle de façon active. Bou­cle­feuille est entré dans une longue som­no­lence dans l’herbe haute au Nord, juste après la lisière de la forêt, et il ne montre désor­mais que rare­ment une incli­na­tion à assu­mer une direc­tion.

N’importe quand, tout Ent peut convo­quer une assem­blée pour débattre de n’importe quel sujet ayant une impor­tance pour la race entière, ou pour une quel­conque frac­tion de celle-ci. Habi­tuel­le­ment, l’Ent qui désire réunir l’assemblée dis­cu­tera du sujet, briè­ve­ment, avec quelques-uns de ses frères pour déter­mi­ner s’il est vrai­ment néces­saire de la convo­quer. Si elle est convo­quée, le mot en sera répandu de vive voix à tous les Ents dis­po­nibles. Sou­vent le fait de répandre le mes­sage de vive voix entraîne des appels sonores sur de longues dis­tances et une grande somme de dépla­ce­ments. A moins qu’il y ait des rai­sons pour faire autre­ment, toutes les assem­blées sont tenues au Val­se­cret méri­dio­nal. Val- secret est le seul mot non-Ent uti­lisé pour décrire ces endroits qui sont au nombre de deux. Val­se­cret est un abrégé de « petite vallée boisée secrète ». On parle habi­tuel­le­ment du plus au Sud et du plus grand de ceux-ci sous le nom de « Le Val­se­cret », parce que le vallon sep­ten­trio­nal est près des Chutes de la Brume et en fait partie lorsqu’on parle des chutes. Tous les Ents qui seront pré­sents à l’assemblée arrivent à l’heure fixée et la dis­cus­sion com­mence. Du fait que l’Ent est une langue traî­nant en lon­gueur et que les Ents sont très lents à prendre des déci­sions lorsqu’ils ne sont pas éner­vés, ces assem­blées peuvent durer pen­dant des jours, n’étant sou­vent inter­rom­pues que par de courts arrêts pour boire et manger. Il y a aussi des réunions régu­lières. Ces réunions sont les céré­mo­nies cultuelles des Ents.

3.3 Culte

Le culte des Ents est indi­vi­duel et quo­ti­dien. Il est centré autour de la nature et de la véné­ra­tion envers Eru et les Valar qui la créèrent. Ils tiennent deux céré­mo­nies par an, au milieu de deux sai­sons oppo­sées, en alter­nant chaque année. Par exemple, ils tien­dront une année une céré­mo­nie le Jour du Milieu de l’Hiver et le Jour du Milieu de l’Été. L’année sui­vante, ces céré­mo­nies auront lieu aux sol­stices de prin­temps et d’automne. Il y a dif­fé­rents sites de céré­mo­nies à tra­vers la forêt, réser­vés aux dif­fé­rentes sai­sons. Les Ents ne sont en aucune façon contraints de les tenir et elles sont très infor­melles ; la plu­part des Ents éveillés y par­ti­cipent quand même le plus pos­sible.

Au prin­temps, la céré­mo­nie a lieu dans l’une des nom­breuses pépi­nières épar­pillées dans la forêt ; en géné­ral, elle se tient dans la plus grande pépi­nière qui se trouve près du centre de la forêt. Cette céré­mo­nie est appe­lée la Célé­bra­tion de la Vie. En été, la céré­mo­nie se déroule au Val­se­cret du Sud. La célé­bra­tion esti­vale dure en géné­ral plu­sieurs semaines et les Ents vont et viennent, la fin de cette célé­bra­tion inter­ve­nant le jour de l’équinoxe.

La céré­mo­nie d’automne est tenue haut dans les mon­tagnes à côté d’un des plus grands « cime­tières » d’arbres, où les arbres, et les Ents, morts sont emme­nés pour être à nou­veau joints dans la chaîne de la vie.

C’est la Célé­bra­tion de la Mort. Les Ents pensent que, sans mort, il n’y a pas de vie nou­velle. Par consé­quent, cette célé­bra­tion est aussi impor­tante pour les Ents que la célé­bra­tion du prin­temps. La célé­bra­tion hiver­nale se déroule aux Chutes de la Brume et dans le vallon proche, fai­sant par ailleurs partie d’une célé­bra­tion plus longue qui s’achève avec l’équinoxe d’hiver. Les Ents sont par­ti­cu­liè­re­ment heu­reux lorsque les Chutes sont gelées à l’occasion de cette célé­bra­tion. On ne sait pas quelle peut être la joie qu’ils y trouvent mais cela semble élever leur esprit.

Toutes ces céré­mo­nies se déroulent d’une façon qui semble être inor­ga­ni­sée, avec des Ents isolés qui se balancent et chantent à des moments dif­fé­rents. Len­te­ment, les Ents s’unissent en une seule voix de telle façon qu’à la fin de la céré­mo­nie ils soient tous en train de se balan­cer et de chan­ter à l’unisson. Â ce moment, le son de ces céré­mo­nies peut être entendu sur des kilo­mètres. Nombre des légendes que les hommes rap­portent à propos de Fan­gorn viennent de quelqu’un ayant entendu ces sons puis­sants tandis qu’il était près des lisières. Les Huorns par­ti­cipent aussi à ces célé­bra­tions mais d’ordinaire d’une façon mar­gi­nale. Ils forment sou­vent un bos­quet dense entou­rant le site de la céré­mo­nie de telle façon qu’aucun humain puisse y entrer ou en sortir. Si le son pro­duit par les Ents pou­vait être filtré par l’auditeur, il pour­rait aussi remar­quer les douces har­mo­nies des Huorns et, encore plus douces, les douces voix des arbres.

3.4 Vie quotidienne

Dans la vie de tous les jours, les Ents tra­vaillent et vivent assez indé­pen­dam­ment les uns des autres. Ils tra­vaillent à tra­vers la forêt, pre­nant soin des arbres abîmés et malades, éli­mi­nant les arbres morts pour faire de la place aux nou­velles pousses, plan­tant de nou­veaux arbres là où cela est néces­saire. Tous les arbres de la forêt sont trai­tés par les Ents en tant qu’individus ; ils prennent soin d’eux comme des parents le feraient de leurs enfants. Ils pleurent leurs morts et ils sont fiers de leurs vic­toires sur les épreuves. Tous les arbres qui meurent sont déra­ci­nés et emme­nés jusqu’à l’un des cime­tières situés dans la forêt. Ces endroits sont réser­vés de façon à ce que l’arbre décom­posé puisse être uti­lisé comme engrais pour ceux qui sont vivants. L’idée d’enterrer un corps dans la pierre, là où il ne pour­rait pas nour­rir le sol, serait tota­le­ment étran­gère aux Ents. Si les Ents savaient que les humains le font régu­liè­re­ment, ils n’approuveraient pas et les trou­ve­raient stu­pides.

Des pépi­nières sont aussi main­te­nues en plu­sieurs lieux dans la forêt pour faire pous­ser les jeunes arbres jusqu’à une taille où ils pour­ront sur­vivre. Les Ents aiment à pré­ser­ver le cours natu­rel des choses mais ils ont aussi leurs arbres favo­ris ; ils font en sorte que de grands bos­quets d’arbres domi­nants ne causent pas une extinc­tion locale d’arbres moins puis­sants. Ces pépi­nières sont des mer­veilles à voir ; un Ent n’amènera jamais un étran­ger dans l’un de ces endroits à moins qu’il n’y ait à cela une quel­conque raison spé­ciale et inévi­table.

Grâce à leur force, leur taille et leurs capa­ci­tés magiques, les Ents sont capables de dépla­cer des arbres hauts de 9 mètres sans craindre que l’arbre meure des suites du choc. Ils sont aussi capables de répa­rer à peu près n’importe quelle bles­sure qu’un arbre puisse subir, à l’exception d’un abat­tage achevé, si l’arbre le désire (par­fois les Ents savent que l’arbre pré­fé­re­rait ne pas sur­vivre). Ils sont aussi capables de soi­gner la plu­part d’entre les mala­dies que peuvent contrac­ter les Ents ou les arbres, bien que cer­taines mala­dies soient plus dif­fi­ciles à soi­gner et s’étendent plus vite.

3.5 Magie

Les Ents n’utilisent la magie que modé­ré­ment dans leur vie quo­ti­dienne mais, d’après ceux qui sont proches d’eux ou qui ont dis­cuté de ce sujet avec eux, ils voient la magie d’une manière dif­fé­rente de celle des gens du monde exté­rieur. Tolwen, qui resta pro­ba­ble­ment parmi les Ents plus long­temps que n’importe qui d’autre (voir sous-sec­tion 5.15), sug­géra ce qui suit dans une conver­sa­tion avec un Elfe de la Lórien à propos de la vision qu’ont les Ents de la magie : 

L’utilisation de la magie par les Ents (autant que je puisse en parler) est fondée sur le royaume de la Théur­gie mais ils n’apprécient pas l’idée d’utiliser l’énergie d’un des Valar, par­ti­cu­liè­re­ment Oromë, qu’ils tiennent en haute estime. Ils res­sentent cela comme une atti­tude quelque peu para­site et, par consé­quent, ils trouvent que c’est mal. Syl­ve­barbe me l’a dit lui-même de cette façon. Il dit qu’il demande à la nature défaire cer­taines choses pour lui et qu’elle les fait. Il réfute avec véhé­mence qu’il la force ou la contraigne à faire de choses comme le ferait un magi­cien de l’Essence. D’après ce que j’ai ras­sem­blé, il consi­dère la nature comme une entité évi­dente et à part entière qui lui donne libre­ment l’énergie pour accom­plir ces choses. Dans notre ter­mi­no­lo­gie, la seule expli­ca­tion qu’il puisse pro­po­ser est que la nature lui trans­met l’énergie : l’Essence, comme nous la nom­me­rions. Par consé­quent, de ce point de vue, Syl­ve­barbe consi­dère que les Ents sont des Théur­gistes de l’Essence, si cela est pos­sible.

Quels que soient les termes employés, les Ents uti­lisent la magie nor­ma­le­ment pour des petites choses comme les lumières et la fabri­ca­tion de breu­vages et bouillons. Lorsque c’est néces­saire, ils uti­li­se­ront la magie pour trai­ter les arbres mais ils pré­fèrent arran­ger ce genre de pro­blèmes avec des moyens nor­maux, qui sont très avan­cés com­pa­rés à la syl­vi­cul­ture pra­ti­quée chez les humains.

Les Ents pré­parent trois types de breu­vages et bouillons qu’ils uti­lisent comme nour­ri­ture. Ils sont spé­ci­fi­que­ment conçus pour leurs besoins mais peuvent être uti­li­sés par d’autres races pen­dant de courtes périodes avec d’étranges effets secon­daires. Ces bois­sons ne sont pas leurs seules sources de nour­ri­ture ; ils mangent aussi des noix, des baies, des racines et des fruits, chacun de ces élé­ments étant libre­ment donné par les plantes de la région. Les trois breu­vages cités ci-après portent un nom Ent et n’ont pas d’équivalent dans les autres lan­gages. Chaque nom est assez long et détaille les ingré­dients et la recette uti­li­sés pour le concoc­ter, pour les Humains, ce ne sont donc que des breu­vages Ents. De ce fait, ils doivent en trou­ver le secret par eux-mêmes.

Breuvage aux Fruits

Ce type de breu­vage est une bois­son très claire, faite des jus de plu­sieurs fruits et de l’eau d’une des rivières ou d’un de ses affluents. Ajou­tez à cela un soup­çon de magie et le résul­tat est une bois­son qui étan­chera la soif de n’importe quel Ent après une dure jour­née de tra­vail, ou un long voyage. Pour un Ent, 2 litres de cette bois­son sont équi­va­lents à 20 litres d’eau. Si jamais un être autre qu’un Ent absorbe cette bois­son, il sera ins­tan­ta­né­ment rafraî­chi, dési­reux et capable d’entreprendre un nou­veau voyage de plu­sieurs jours. L’effet ini­tial sera une sen­sa­tion de pico­te­ment, cou­plée au sen­ti­ment que les che­veux du buveur se hérissent.

Ce type de rafraî­chis­se­ment, s’il est régu­liè­re­ment uti­lisé par quelqu’un d’autre qu’un Ent, peut causer de graves effets secon­daires. Les effets secon­daires à court terme sont une pousse rapide des che­veux et des poils asso­ciée à une envie irré­sis­tible de racines de Goyan fraî­che­ment déter­rées, qui ne peuvent se trou­ver que dans la partie sep­ten­trio­nale de Fan­gorn et qui sont légè­re­ment nocives pour les autres races que les Ents mais qui, en dehors de cela, ont très bon goût. Les effets secon­daires à long terme com­prennent une perte de poids et de muscles dues au méta­bo­lisme accru, bien que la per­sonne soit affa­mée en per­ma­nence. Les yeux de la per­sonne auront aussi ten­dance à saillir hors des orbites. Si l’absorption de la bois­son est inter­rom­pue, la per­sonne retour­nera len­te­ment à la nor­male sur une période d’un an. Si la per­sonne conti­nue à boire ce breu­vage régu­liè­re­ment, elle mourra d’inanition en 1 à 3 mois selon sa taille et son poids ori­gi­nels, car elle ne pourra consom­mer assez de nour­ri­ture pour répondre à la demande de son méta­bo­lisme cor­po­rel accru. Cette bois­son a ten­dance à faire dormir les Ents s’ils res­tent debout après l’avoir absor­bée ; par consé­quent, ils s’allongent, d’ordinaire, s’ils veulent rester éveillés.

Breuvage aux Noix

Ce breu­vage dif­fère du pré­cé­dent du fait qu’il est plus épais et contient en fait une mix­ture de mor­ceaux de dif­fé­rentes noix, racines et équi­valent. Cette bois­son est la base de la nour­ri­ture des Ents. Ce breu­vage est de nature magique, tout comme le Breu­vage aux Fruits ; une bolée de cette mix­ture nour­rira un Ent pour une longue durée. Un peu comme un Breu­vage aux Fruits, ce breu­vage peut être pris comme nour­ri­ture par des êtres autres que des Ents mais il pos­sède aussi cer­tains effets secon­daires.

Même après n’avoir bu qu’une ou deux petites bolées (la limite nor­male pour plu­sieurs jours) de ce breu­vage, on peut remar­quer un effet chez la plu­part des indi­vi­dus et, même s’il s’est passé un cer­tain temps, cette petite dose peut en être la cause. Pour les Hob­bits et les Nains, on pourra com­men­cer à noter envi­ron 7 semaines après la pre­mière inges­tion une crois­sance de 1,25 cm à 2,5 cm de hau­teur par bolée, accom­pa­gnée d’un gain com­pa­rable en masse mus­cu­laire, dont le résul­tat final se mon­trera de 5 mois à un an après la der­nière inges­tion. Pour les Hob­bits, ce der­nier effet se tra­duit par une aug­men­ta­tion en force et en consti­tu­tion de 1 point pour deux bolées jusqu’à une aug­men­ta­tion maxi­male de 5 points de cha­cune de ces carac­té­ris­tiques. Les Nains, qui sont natu­rel­le­ment plus forts au départ, gagnent 1 point pour 4 bolées (jusqu’à un maxi­mum de 3 points). Les Humains qui absorbent ce breu­vage gagnent aussi en force et en consti­tu­tion, comme les Nains, mais ils ne gagnent que de 0,6 cm à 1,25 cm, en taille, par bolée. Les Elfes semblent ne pas être affec­tés par ce breu­vage, en dehors du fait qu’ils soient ras­sa­siés et rafraî­chis.

Il existe un incon­vé­nient à ce qui pour­rait sem­bler être, pour cer­tains, un miracle ; c’est la pos­si­bi­lité d’effets secon­daires aug­men­tant avec la quan­tité totale absor­bée au cours de la vie. Cela dépend, bien sûr, de la résis­tance indi­vi­duelle de la per­sonne en absor­bant. Nor­ma­le­ment, une telle per­sonne doit faire un JR modi­fié par +25, son bonus de Consti­tu­tion et son bonus racial contre les poi­sons tous les six mois. Le niveau de l’attaque est le nombre total de bolées absor­bées.

Les effets secon­daires de cette bois­son sont tels que la per­sonne affec­tée tom­bera sou­dai­ne­ment dans un coma pur­ga­tif une fois que le niveau toxique sera atteint à l’intérieur du corps. Du fait que l’effet du breu­vage est constant et non tem­po­raire, l’accumulation jusqu’au niveau toxique est aussi constante de telle façon que le temps écoulé entre deux doses n’affecte pas la pos­si­bi­lité d’effets secon­daires. Seul la quan­tité absor­bée durant toute la durée de vie déter­mine l’effet secon­daire. Ce coma durera jusqu’à ce que l’agent toxique soit ôté du corps par magie, ce qui aura pour effet de rame­ner la per­sonne en un état normal comme si elle n’avait jamais absorbé la sub­stance, c’est-à-dire au niveau de la taille, de la force et de la consti­tu­tion ou jusqu’à ce que le coma purge le total de ce mon­tant du corps. Si la per­sonne est purgée par l’intermédiaire du pro­ces­sus natu­rel, la CO et la FO chu­te­ront d’un demi-point par jour jusqu’à ce qu’elles atteignent un état infé­rieur de 5 points à leur valeur ori­gi­nelle. Lorsque la per­sonne sor­tira du coma, elle sera de taille nor­male, 20% plus légère et inca­pable de sortir du lit pen­dant 2 mois.

Breuvage aux Herbes

Ce breu­vage est uti­lisé par les Ents comme sub­stance de gué­ri­son. Il est fait d’un mélange d’herbes et d’eau des Chutes de la Brume. Cette solu­tion a un aspect peu appé­tis­sant : un peu comme de la mélasse gru­me­leuse. Il a aussi un goût hor­rible pour tout palais autre que celui d ’ un Ent. Il permet aux Ents de soi­gner les Points de Coups dix fois plus vite que le taux normal ; il agit comme le sort « Réten­tion Vitale » pen­dant 10 jours s’il est admi­nis­tré (à un Ent mou­rant) en asso­cia­tion avec du Breu­vage aux Fruits. Bien sûr, cette mix­ture peut être uti­li­sée par des non-Ents avec des effets simi­laires, bien que la Réten­tion Vitale ne fonc­tionne pas sur des non-Ents. S’il est mélangé à de la boue, uti­lisé comme onguent et main­tenu par un ban­dage de mousse venant de la forêt, il stop­pera ins­tan­ta­né­ment une hémor­ra­gie, même due à des Coups Cri­tiques, et il soi­gnera la bles­sure sans lais­ser la moindre cica­trice.

Le secret de la fabri­ca­tion de ces breu­vages n’est connu que des Ents et de Tolwen ; ils ne peuvent être pré­pa­rés que dans Fan­gorn où les ingré­dients sont frais et où les Ents peuvent accom­plir toutes les opé­ra­tions magiques appro­priées. Notez aussi que les Ents ne réa­lisent pas que leur nour­ri­ture peut avoir des effets secon­daires ; puisque la plu­part des gens n’en ont jamais pris plus de 2 ou 3 fois, ces effets secon­daires n’ont jamais été consta­tés par les Ents et n’entrent pas dans le domaine des choses connues. Si un Ent devient l’ami d’un étran­ger, il par­ta­gera avec plai­sir sa nour­ri­ture car il ne sait pas que ce qu’il offre est dan­ge­reux. Néan­moins, il ne lui appren­dra pas à concoc­ter lui-même ces breu­vages.

3.6 Habitat

Les Ents vivent dans la forêt dans les demeures qu’ils ont eux-mêmes construits, les­quelles ne peuvent pas être dif­fé­ren­ciées par un étran­ger de la forêt nor­male. Il y a trois choses essen­tielles qui entrent dans la construc­tion d’une maison ou d’une salle d’Ent. La pre­mière c’est l’eau, qui vient soit d’une chute, soit d’un ruis­seau ou d’un puits. La seconde est la zone de cou­vert, qui se pré­sente en géné­ral sous la forme d’une falaise, d’un sur­plomb ou d’une grotte, mais n’est par­fois rien d’autre qu’une cou­ver­ture d’arbres dense. Le troi­sième élé­ment est un lieu pour entre­po­ser la vais­selle et les usten­siles.

Bien que les Ents n’utilisent que peu d’outils, puisque leurs mains peuvent faire la plu­part des choses dont ils ont besoin, il leur faut quand même un mini­mum d’objets pour conte­nir leurs bois­sons et autres choses de ce genre. La zone d’entrepôt dans une demeure Ent est uti­li­sée pour mettre ces objets et aussi servir de caches à nour­ri­ture. Ces zones peuvent être n’importe quoi, depuis une zone creu­sée cou­verte de bran­chages, jusqu’à une petite caverne fermée par un rocher. Ces zones d’entrepôt Ents abri­te­ront en géné­ral un assor­ti­ment de jarres conte­nant des breu­vages Ents des trois sortes et un assor­ti­ment frais et séché de fruits, de noix et de baies. Il y a bien sûr aussi des bols pour boire.

Les Ents ne sont pas une race pos­ses­sive et sont, dans l’ensemble, pré­ve­nants. De ce fait, lorsqu’un Ent est affamé et qu’il se trouve auprès de la demeure d’un autre Ent, il sem­ble­rait que ce soit une pra­tique cou­rante, aussi bien du point de vue du pro­prié­taire que de l’emprunteur, que l’Ent affamé prenne ce dont il a besoin et le rem­place aus­si­tôt qu’il le peut. La seule raison pour laquelle les Ents pos­sèdent des zones d’entrepôt dis­si­mu­lées dans leur demeure est d’empêcher les ani­maux curieux d’abîmer ce qui y est entre­posé. Indi­vi­duel­le­ment, les Ents pos­sèdent en géné­ral plus d’une de ces demeures ou bien ils les par­tagent avec d’autres Ents de la même zone par com­mo­dité. La « Salle du Jaillis­se­ment », la demeure de Syl­ve­barbe, est inha­bi­tuelle du fait que Syl­ve­barbe y a fabri­qué une table et un lit. Ce ne sont pas des amé­na­ge­ments nor­maux ; ils n’existent que parce que Syl­ve­barbe reçoit plus de visi­teurs que les autres Ents et qu’il lui faut un endroit confor­table pour eux, s’il entre­prend de leur parler. Il y a d’autres demeures d’Ent sem­blables à la Salle du Jaillis­se­ment quant à leur mobi­lier mais les plus cou­rantes ont un rocher en guise de table et un lit fait de feuilles et de mousse. Sou­vent, les Ents plan­te­ront un bos­quet d’arbres ou replan­te­ront quelques-uns de leurs arbres pré­fé­rés autour de leur demeure.


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