05 · Politique et pouvoir : Fangorn

La poli­tique et le pou­voir dans la forêt de Fan­gorn sont bien sur domi­nés par les Ents (décrits en 5.1). Pen­dant le Troi­sième Âge, le seul véri­table défi à cette pré­do­mi­nance furent les acti­vi­tés de Sarou­mane de 3A 2759 à 3A 3010. Les sec­tions 5.2 et 5.3 traitent des effets que cela eut sur la Forêt de Fan­gorn et sur les Ents.

5.1 Les habitants

La Forêt de Fan­gorn ren­ferme pro­ba­ble­ment la concen­tra­tion la plus puis­sante d’individus des Terres du Milieu. Les Ono­drim (Ents), à la dif­fé­rence des Aigles et des Dra­gons, ne se trouvent que dans cette région et font de cette éten­due boisée un élé­ment des plus impor­tants dans la struc­ture du pou­voir dans les Terres du Milieu. En raison de l’écrasante force qu’ils repré­sentent, toute inter­ven­tion des Ono­drim dans les affaires des Hommes et des Elfes est impor­tante. Du reste, ces inter­ven­tions ne sont guère fré­quentes car ils ne sont pas gran­de­ment concer­nés, en tant que groupe social, par les affaires indi­vi­duelles des autres. Le monde, pris dans sa glo­ba­lité, ne les concerne que s’il affecte leur forêt ; cepen­dant ils ont ten­dance à consi­dé­rer un rien comme impor­tant…

Leurs chefs (le terme d’Anciens serait plus appro­prié) observent en per­ma­nence les évé­ne­ments exté­rieurs pour déter­mi­ner si des chan­ge­ments peuvent les affec­ter. Cette col­lecte de ren­sei­gne­ments est plus pas­sive qu’active et les nou­velles voyagent len­te­ment de part et d’autre de la lisière, ainsi que dans la forêt en elle-même. Les Ents sont, de plus, très lents à déci­der quels chan­ge­ments sont impor­tants et sou­vent même fort lents à déci­der quoi que ce soit. Tous ces élé­ments doivent être pris en consi­dé­ra­tion avant que les Ono­drim ne jouent un rôle signi­fi­ca­tif. Toute inter­ven­tion des Ents dans la vie des Humains ou des Elfes, à une échelle supé­rieure à un contre un, peut dés­équi­li­brer la balance des pou­voirs et les placer au pre­mier plan pour les faire repé­rer par les forces malé­fiques, inter­ven­tion que la plu­part des Ents ne sont pas prêts à réa­li­ser à ce jour.

5.11 Sylvebarbe

Syl­ve­barbe (S. « Fan­gorn ») est l’être le plus âgé des Terres du Milieu, hormis les Maïar (les Istari, Sauron, Tom Bom­ba­dil et le Balrog). Il fut à l’origine de l’installation de la forêt (à pré­sent appe­lée de son nom Sinda) comme der­nier refuge du peuple Ent. Lorsque les forêts des Terres du Milieu com­men­cèrent à voir leur sur­face se réduire en raison des hommes et de leurs guerres avec Sauron au cours du Deuxième Âge, il décida de rési­der de manière per­ma­nente dans la forêt et com­mença à y amener le reste de son peuple.

Syl­ve­barbe est main­te­nant consi­déré par les autres Ents comme leur chef, bien qu’il n’y ait pas de titre offi­ciel, et que ses contem­po­rains, Peau­rude et Bou­cle­feuille, dirigent des groupes d’Ents de moindre impor­tance, en des points éloi­gnés de la forêt. Le groupe qui suit direc­te­ment Syl­ve­barbe est assez dis­pa­rate mais la plu­part appar­tiennent aux familles res­sem­blant aux chênes, aux hêtres, et aux ormes.

Syl­ve­barbe est en raison de son âge fort sage et reste en contact avec le monde exté­rieur, alors que nombre des Ents qui le suivent, s’en tiennent éloi­gnés. Il se sent gran­de­ment concerné par le fait de savoir si le monde se porte bien et reçoit avec joie toute infor­ma­tion venue d’une source ami­cale. Il est par­ti­cu­liè­re­ment inté­ressé par les affaires des Magi­ciens car il sait que ce qu’ils font affec­tera gran­de­ment son peuple. C’est un Ent au grand cœur, doté d’une com­pas­sion en géné­ral exces­sive, même envers ses enne­mis. Il a une aver­sion par­ti­cu­lière dans la vision de créa­tures vivantes pié­gées et fera un détour pour leur rendre la liberté.

Syl­ve­barbe res­semble dans sa struc­ture à un chêne ou à un hêtre. Sa taille est de 4,50 m, et il est bâti en lar­geur. Sa tête est cou­verte d’une che­ve­lure brous­sailleuse vert-gris, sem­blable à de la mousse, et sa longue barbe est faite d’une matière sem­blable, étant plus brous­sailleuse aux racines et deve­nant plus sem­blable à de la mousse à ses pointes. Comme tous les Ents, il pos­sède des yeux bruns pro­fon­dé­ment enfon­cés, tache­tés de vert, qui semblent reflé­ter la sagesse et l’âge de la terre. Lorsqu’il est énervé, ou en fureur, Syl­ve­barbe est un des Ents les plus forts et il peut causer des dom­mages phy­siques immenses. Ses carac­té­ris­tiques sont réper­to­riées ci-des­sous.

Caractéristiques

Role­mas­ter : FO 115 · RP 60 · PR 102 · IT 100 · EM 95 · CO 120 · AG 80 · AD 100 · ME 101 · RS 90

JRTM : FO 115 · AG 70 · CO 120 · PR 102 · IG 95 · IT 98

Pro­fes­sion : Gar­dien d’Arbres

Niveau : 55

Points de Coup : 556

BO Mêlée : +210 Gigan­tesque Enfon­ce­ment (2x) / +180 Gigan­tesque Agrip­per / +150 Gigan­tesque Écra­se­ment

BO Pro­jec­tiles : +140 Grand rocher (ou per­sonne)

Type d’Armure : Plates/​TA 19 (-50)

Bonus aux Sorts : Non appli­cable. La magie n’est jamais uti­li­sée en combat.

Race : Ono­drim (Ent)

Points de Pou­voir : 165

Liste de sorts

Syl­ve­barbe connaît les listes de sorts d’Animiste : Maî­trise des Plantes et Connais­sance de la Nature au niv. 50 ainsi que Maî­trise Ani­ma­lière et Maî­trise en Herbes au niv. 10. Il connaît les Listes Libres de Théur­gie au niv. 20 et les Listes Réser­vées au niv. 10, à l’exception de Lois du Temps, Puri­fi­ca­tions et Voies de la Nature qu’il connaît au niv. 50. Il peut aussi uti­li­ser les Listes Libres d’Essence : Main Essen­tielle, Lois de l’Ouverture et Bou­cliers Élé­men­taux au niv. 20, ainsi que les Listes Réser­vées d’Essence : Maî­trise des Esprits et Lois des Dis­si­pa­tions au niv. 10. Syl­ve­barbe n’utilise que rare­ment un sort au-dessus du niv. 10 et uni­que­ment dans les cas de besoin exprès. Il n’utilisera jamais la magie en situa­tion de combat lorsqu’il est en colère. S’il se trouve à la péri­phé­rie d’un combat, il peut uti­li­ser la magie pour aider et soi­gner.

5.12 Peaurude

Sem­blable à Syl­ve­barbe, Peau­rude (S. « Fla­drif ») est aussi un des Ents de la pre­mière ou de la deuxième géné­ra­tion des Terres du Milieu. Il a mené de nom­breux Ents avec lui jusqu’à la Forêt de Fan­gorn, après que Syl­ve­barbe la lui ait offerte comme lieu de rési­dence. Son peuple occupe les hau­teurs des crêtes des Monts Bru­meux sur leurs flancs orien­taux, méri­dio­naux et occi­den­taux. Cette région com­prend les hautes val­lées au-dessus d’Orthanc.

Comme Peau­rude vit haut dans les mon­tagnes, il ne par­ti­cipe en aucune mesure à la conduite des Ents, au-delà de son groupe. Cepen­dant, il est très res­pecté pour sa sagesse lorsqu’il assiste aux céré­mo­nies reli­gieuses et aux assem­blées.

Le groupe de Peau­rude est consti­tué d’Ents qui res­semblent aux arbres des hau­teurs où ils vivent. Il y a beau­coup d’Ents res­sem­blant à des frênes, à des sor­biers des oiseaux, des bou­leaux et des trembles dans cette région. Cer­tains des très grands Ents res­sem­blant à des sapins lui sont aussi asso­ciés.

Peau­rude lui-même mesure 5,10 m et res­semble beau­coup à un bou­leau blanc. Il est de cou­leur gris clair avec un feuillage presque blanc en guise de che­ve­lure et une barbe en har­mo­nie. De loin, et sans élé­ment pour sou­li­gner la pers­pec­tive, on pour­rait le prendre pour un vieil homme. Ses membres sont longs, tout comme ses doigts et ses orteils, les­quels sont au nombre de cinq à cha­cune de ses mains et à chacun de ses pieds. Ses carac­té­ris­tiques sont indi­quées ci-des­sous.

Caractéristiques

Role­mas­ter : FO 110 · RP 70 · PR 100 · IT 100 · EM 98 · CO 115 · AG 80 · AD 95 · ME 102 · RS 85

JRTM : FO 110 · AG 75 · CO 115 · PR 100 · IG 95 · IT 99

Pro­fes­sion : Gar­dien d’Arbres

Niveau : 45

Points de Coup : 490

BO Mêlée : +200 Gigan­tesque Enfon­ce­ment (2x) / +170 Gigan­tesque Agrip­per / +140 Gigan­tesque Écra­se­ment

BO Pro­jec­tiles : +150 Grand rocher (ou per­sonne)

Type d’Armure : Plates/​TA 19 (-55)

Bonus aux Sorts : Non appli­cable. La magie n’est jamais uti­li­sée en combat.

Race : Ono­drim (Ent)

Points de Pou­voir : 135

Liste de sorts

Peau­rude connaît les listes de sorts d’Animiste : Maî­trise des Plantes et Connais­sance de la Nature jusqu’au niv. 30, ainsi que Maî­trise Ani­ma­lière, Maî­trise en Herbes et Pro­tec­tion de la Nature jusqu’au niv. 10. Il connaît toutes les Listes Libres de Théur­gie jusqu’au niv. 20 et toutes les Listes Réser­vées jusqu’ au niv. 10, à l’exception des Lois du Temps, Puri­fi­ca­tions, Soins Super­fi­ciels et Voies de la Nature qu’il connaît jusqu’au niv. 30. Il peut aussi uti­li­ser les Listes Libres d’Essence : Main Essen­tielle, Lois de l’Ouverture et Bou­cliers Élé­men­taux jusqu’au niv. 10 ainsi que les Listes Réser­vées d’Essence : Maî­trise des Esprits et Lois des Dis­si­pa­tions jusqu” au niv. 5. Peau­rude, comme la plu­part des Ents, uti­lise rare­ment la magie.

5.13 Bouclefeuille

Bou­cle­feuille (S. « Fin­glas ») est le troi­sième des trois Ents du Pre­mier Âge res­tant en 1640. Il a, comme Peau­rude, emmené son peuple jusqu’ à la forêt de Fan­gorn au cours du milieu du Deuxième Âge. Ils vivaient aupa­ra­vant loin au Nord-Ouest, dans les forêts des contre­forts des Mon­tagnes Bleues. Lorsque Sauron enva­hit l’Eregion et com­bat­tit les Elfes au cours du Deuxième Âge, Bou­cle­feuille et son peuple se reti­rèrent dans les mon­tagnes. Lorsque la guerre fut ter­mi­née, et que Sauron eut été vaincu, ils déci­dèrent qu’ils étaient trop peu nom­breux pour rester seuls, si jamais ils devaient être mena­cés. Cela incita Bou­cle­feuille à quit­ter les Mon­tagnes Bleues pour cher­cher d’autres repré­sen­tants de sa race afin que son peuple vive avec eux. Il trouva peu de temps plus tard la Forêt de Fan­gorn et il renoua ses liens avec Syl­ve­barbe et Peau­rude.

Le peuple de Bou­cle­feuille l’a suivi jusqu’à Fan­gorn et occupe désor­mais prin­ci­pa­le­ment la région sep­ten­trio­nale de la forêt. En tant que chef, Bou­cle­feuille a, récem­ment, négligé sa posi­tion et la res­pon­sa­bi­lité de diri­ger, lorsque c’est néces­saire, est retom­bée sur cer­tains autres Ents de son groupe, tout autant que sur Syl­ve­barbe. Il semble qu’après avoir vécu pen­dant un moment dans Fan­gorn, Bou­cle­feuille fut assez satis­fait et, len­te­ment au cours des ans, com­mença à rester pen­dant des périodes de plus en plus longues sous le soleil esti­val des prai­ries, près de la lisière delà forêt. Main­te­nant, il y passe presque tout l’été et il est par­fois resté jusqu’à la moitié de l’automne avant de se réveiller. Bou­cle­feuille pour­rait être réveillé par son peuple, si néces­saire, mais il lui fau­drait du temps pour s’éveiller com­plè­te­ment et se rendre compte de ce qui se passe.

Le peuple de Bou­cle­feuille est de struc­ture diver­si­fiée ; il ne res­semble pas à un groupe ou à une famille d’arbres par­ti­cu­lier, bien qu’il y ait un pour­cen­tage plus élevé des grands Ents res­sem­blant à des pins et des sapins dans son groupe que dans celui de Peau­rude ou de Syl­ve­barbe. Bou­cle­feuille est plutôt petit, ne mesu­rant en fait que 3,30 m, et il res­semble à un saule. Il est tou­te­fois assez large et il a de grand bras se ter­mi­nant par des mains à huit doigts. Il pos­sède une che­ve­lure verte touf­fue qui des­cend aussi sur ses bras et son dos. Sa barbe est faite du même feuillage mais elle n’est pas aussi longue que celle de la plu­part des autres Ents. Les carac­té­ris­tiques de Bou­cle­feuille sont don­nées ci-des­sous.

Caractéristiques

Role­mas­ter : FO 112 · RP 50 · PR 98 · IT 101 · EM 100 · CO 120 · AG 65 · AD 80 · ME 90 · RS 80

JRTM : FO 112 · AG 65 · CO 120 · PR 98 · IG 80 · IT 101

Pro­fes­sion : Gar­dien d’Arbres

Niveau : 42

Points de Coup : 480

BO Mêlée : +190 Gigan­tesque Enfon­ce­ment (2x) / +180 Gigan­tesque Agrip­per / +130 Gigan­tesque Écra­se­ment

BO Pro­jec­tiles : +120 Grand rocher (ou per­sonne)

Type d’Armure : Plates/​TA 19 (-30)

Bonus aux Sorts : Non appli­cable. La magie n’est jamais uti­li­sée en combat.

Race : Ono­drim (Ent)

Points de Pou­voir : 84

Liste de sorts

Bou­cle­feuille connaît les listes de sorts d’Animiste : Maî­trise des Plantes et Connais­sance de la Nature jusqu’au niv. 30, Maî­trise en Herbes jusqu’au niv. 20, ainsi que Maî­trise Ani­ma­lière et Pro­tec­tion de la Nature jusqu’au niv. 5. Il connaît toutes les Listes Libres de Théur­gie jusqu’au niv. 10 et les Listes Réser­vées jusqu’au niv. 5, à l’exception des Lois du Temps, Puri­fi­ca­tions et Voies de la Nature qu’il connaît jusqu’au niv. 30. Il peut aussi uti­li­ser la Liste Libre d’Essence Bou­cliers Élé­men­taux jusqu’au niv. 10, ainsi que la Liste Réser­vée d’Essence Maî­trise des Esprits jusqu’au niv. 5. Bou­cle­feuille, comme la plu­part des Ents, uti­lise rare­ment la magie mais l’utilisera de manière offen­sive s’il se sent menacé.

5.14 Les Huorns

On ne connaît pas l’origine des Huorns, ou Arbres Esprits comme on les nomme par­fois. Plu­sieurs théo­ries ont été avan­cées pour expli­quer leur nais­sance. Cer­tains pré­tendent que ce sont des Ents ayant perdu la trace de leur héri­tage cultu­rel et s’étant endor­mis mais pas com­plè­te­ment. D’autres pré­tendent que ce sont des arbres deve­nus Entesques, pour ainsi dire. Une expli­ca­tion pos­sible de la façon dont un arbre pour­rait deve­nir sem­blable à un Ent fut donnée par Rada­gast le Brun dans une dis­cus­sion sur ce sujet avec un Elfe de Mirk­wood.

« Il est pos­sible, si on arrive à l’imaginer, que les Ents se repro­duisent de façon assez sem­blable aux plantes aux­quelles ils res­semblent. Si tel était le cas, alors il serait aussi pos­sible qu’un Ent puisse se croi­ser par pol­li­ni­sa­tion pas­sive avec un arbre auquel il est sem­blable dans sa struc­ture et pro­duise des Semi-Ents. Ces Semi-Ents, ou Huorns, pous­se­raient alors jusqu’à leur matu­rité et res­sem­ble­raient encore plus à des arbres que les Ents. À tel point qu’ ils n’apparaîtraient dif­fé­rents qu’à un Ent. Pour un œil inex­pé­ri­menté, ce ne seraient que des arbres. » 

Cette expli­ca­tion de Rada­gast est une pure conjec­ture fondée sur très peu de faits et ne peut tou­jours pas être prou­vée du fait que per­sonne, en dehors des Ents eux-mêmes, ne connaît les moyens exacts grâce aux­quels ils se repro­duisent. Les phrases qu’ils uti­lisent dans les conver­sa­tions pour parler d’eux-mêmes, ou comme inter­jec­tions, auraient ten­dance à sou­te­nir cette expli­ca­tion (sorti d’un gland, racine et brin­dille, etc.).

Cepen­dant, quelle que soit leur ori­gine, il y a beau­coup plus de Huorns que d’Ents dans Fan­gorn. Ils obéissent aux Ents lorsque ceux- ci les dirigent, un peu comme un trou­peau d’animaux, mais ils pos­sèdent une volonté qui leur est propre et les Ents ne cherchent, ni ne cher­che­ront, à leur impo­ser leur volonté.

Les Huorns de Fan­gorn mènent en l’année 3A 1640 des exis­tences assez pai­sibles, dis­sé­mi­nés à tra­vers la forêt, mais une grande pro­por­tion d’entre eux vit dans les zones les plus méri­dio­nales et dans plu­sieurs poches plus grandes situées près de la lisière sep­ten­trio­nale. Au cours de cette époque, ils sont assez dociles puisqu’ils n’ont pas été mis en colère comme ils le seront plus tard, au cours du Troi­sième Âge. Il y a, cepen­dant plu­sieurs poches de Huorns au cœur vrai­ment sombre, tour­nés vers la des­truc­tion. Ces zones sont sou­vent lais­sées dans l’isolement même par les Ents, du fait que par­fois même eux n’y sont pas les bien­ve­nus. Ces poches sont situées plus fré­quem­ment vers la lisière sep­ten­trio­nale et plus loin dans les mon­tagnes. La moindre offense faite à ces zones par des étran­gers entraîne une réponse immé­diate des Huorns, réponse dont la sévé­rité est direc­te­ment pro­por­tion­nelle à celle de l’offense. Les intrus seront habi­tuel­le­ment diri­gés hors de la zone par un réar­ran­ge­ment des che­mins, de sorte qu’ils soient tou­jours conduits dans la direc­tion que les Huorns veulent qu’ils empruntent. Si un dom­mage est causé à une de ces zones, une attaque sera lancée aus­si­tôt que pos­sible contre le groupe res­pon­sable. Les attaques des Huorns se pré­sentent sous la forme d’encerclements, puis d’assauts phy­siques effec­tués au moyen des membres, en étran­glant, matra­quant, aussi bien qu’en pié­ti­nant lorsque l’adversaire est à portée. Au fur et à mesure que les raids menés par les Orques dans ces zones de la forêt aug­mentent, la haine que res­sentent ces arbres envers les créa­tures bipèdes aug­mente aussi, de telle sorte qu’une intru­sion acci­den­telle d’humanoïdes dans ces zones entraî­nera une attaque par cer­tains Huorns, appa­rem­ment sans pro­vo­ca­tion. Les autres Huorns de Fan­gorn ne sont pas aussi hos­tiles mais ils le devien­dront au fur et à mesure que le temps s’écoulera et qu’ils seront de plus en plus mena­cés.

5.15 Tolwen

Pen­dant le Pre­mier Âge, au cours de la guerre des Sil­ma­rils, une jeune femme Sinda fut cap­tu­rée par les ser­vi­teurs de Mor­goth et lui fut amenée à Than­go­ro­drim. Son nom était Tolwen. Là, il vit qu’elle pou­vait être per­ver­tie et uti­li­sée pour l’aider contre son propre peuple ; par consé­quent il trans­forma son esprit et son corps jusqu’à ce qu’elle lui convint. Il ne la chan­gea que peu dans son appa­rence phy­sique mais les trans­for­ma­tions inté­rieures la firent deve­nir téné­breuse et emplie de haine envers ses frères de sang. Le pou­voir qu’il lui donna d’absoudre l’âme d’un être vivant était nour­rie par cette haine ; elle uti­lisa ce pou­voir avec une grande effi­ca­cité tout au long de la guerre en s’infiltrant dans la com­pa­gnie des Elfes et en tuant ceux qui n’y pre­naient garde.

Lorsque les Valar com­bat­tirent à nou­veau Mor­goth lors de la Grande Bataille, Tolwen fut cap­tu­rée et amenée devant Oromë par cer­tains Vanyar sous ses ordres. Oromë eut pitié d’elle ; bien qu’il ne put éra­di­quer le noir des­sein de Mor­goth implanté en elle, il put l’atténuer et la rame­ner dans sa véri­table tour­nure d’esprit. Après avoir réa­lisé ce qu’elle avait accom­pli, elle fut hor­ri­fiée et prêta ser­ment de ne pas prendre de repos tant qu’elle n’aurait pas sauvé autant de vies qu’elle en avait prises. Ce jour là, elle remer­cia Oromë pour son aide et quitta sa com­pa­gnie pour aller vers l’Est, par-delà les Mon­tagnes Bleues, assu­rant qu’elle se sou­vien­drait de sa bonté et de sa com­pas­sion en aidant son peuple toutes les fois où cela serait pos­sible.

Pen­dant des années, elle par­cou­rut les terres entre les Monts Bru­meux et les Mon­tagnes Bleues, soi­gnant ceux qu’elle pou­vait et en en appre­nant plus sur les arts de la gué­ri­son. Pen­dant un temps, elle resta au Lindon ; elle alla à l’Ouest avec la Der­nière Alliance, à la fin du Deuxième Âge, pour aider les bles­sés. Au début du Troi­sième Âge, tandis qu’elle tra­ver­sait la partie méri­dio­nale du Pays de Dun, elle ren­con­tra un Ent qui avait été envoyé par Syl­ve­barbe à la recherche des Ents-femmes per­dues. Tolwen accepta de l’aider dans sa recherche, en sou­ve­nir d’Oromë.

Après une fouille infruc­tueuse des régions côtières du Sud-Ouest, ils rega­gnèrent Fan­gorn, où elle et Syl­ve­barbe eurent une longue dis­cus­sion à propos de leur perte et du tra­vail de Tolwen. Il accepta de l’aider à se pré­pa­rer une demeure dans le Nord de Fan­gorn pour qu’elle l’utilise aussi long­temps qu’elle le vou­drait. Il le fit en partie à cause de l’aide qu’elle avait appor­tée à la recherche et en partie parce qu’il avait perçu qu’elle avait tou­jours une facette sou­mise au mal, qui pour­rait deve­nir domi­nante si les sti­muli adé­quats étaient appli­qués. Il crai­gnait aussi qu’elle puisse un jour, si elle errait, entrer en contact avec un de ces sti­muli. Tolwen éta­blit sa rési­dence dans un petit réseau de grottes près de l’endroit où la Clai­re­chaux sort de Fan­gorn et les amé­na­gea à son goût. Sans qu’elle le sache, Syl­ve­barbe demanda à Bou­cle­feuille de s’assurer que des Ents vivant dans la région la contrôlent pério­di­que­ment, prin­ci­pa­le­ment pour sa sau­ve­garde mais par­tiel­le­ment en guise de pré­cau­tion.

Au cours des années, elle apprit beau­coup des Ents et les deux par­ties béné­fi­cièrent de cette rela­tion. Elle est pro­ba­ble­ment le seul être autre qu’un Ent à connaître le secret de la fabri­ca­tion des bois­sons qu’ils uti­lisent comme nour­ri­ture mais elle ne le révé­lera pas. Elle l’a appris de Syl­ve­barbe afin qu’elle puisse aider les Ents qui seraient bles­sés ou ceux qui décli­ne­raient en raison des mala­dies tou­chant les végé­taux. Elle pos­sède main­te­nant suf­fi­sam­ment de connais­sances sur les arts de la gué­ri­son des Ents pour aider ceux qui en ont besoin mais il y a encore beau­coup de choses qu’elle ne connaît pas. Heu­reu­se­ment, les Ents ne tombent pas sou­vent malades.

En l’an 3A 1640, la seule rela­tion de Tolwen avec le monde exté­rieur est un Ranger Dúna­dan du nom de Dindal qui par­court le Cale­nard­hon. Ils se sont ren­con­trés après qu’il ait été atta­qué par des Orques et qu’il ait fuit dans la forêt pour s’échapper. Un Ent décou­vrit Dindal incons­cient et l’apporta à la demeure de Tolwen, où elle le veilla jusqu’à ce qu’il recouvre la santé. Il sait que des Ents vivent dans la forêt et il pense en avoir vu un de temps en temps mais il ne sait rien de leurs rap­ports avec Tolwen. Dindal rend en géné­ral visite à Tolwen 2–3 fois par an ; il lui apporte des nou­velles, des patients (si c’est néces­saire), ainsi que des objets qu’elle ne pour­rait obte­nir de la forêt.

Tolwen mesure 1,87 m et elle est mince. Elle a des che­veux châ­tain clair aux reflets rouges et dorés, ses yeux sont vert clair. En tant que Gué­ris­seuse, elle est capable de guérir pra­ti­que­ment n’importe quelle bles­sure phy­sique. Elle a aussi la capa­cité d’accomplir, une fois par mois, un Don de la Vie Suprême, rémi­nis­cence des jours où elle était dévo­reuse d’âmes. Pour être en mesure d’utiliser ce pou­voir, elle a besoin de l’énergie d’une âme vivante offerte volon­tai­re­ment pour ali­men­ter le Don de la Vie Suprême — sacri­fice qu’on ne vou­drait pas faire même pour sauver un ami. L’autre sou­ve­nir de sa pro­fes­sion pré­cé­dente est son épée Gur­thiant. Elle lui est liée de façon magique ; Tolwen ne peut pas se trou­ver à plus de 60 m d’elle sans res­sen­tir une intense dou­leur pour fina­le­ment mourir au bout de 24 h. Cette néces­sité phy­sique a aussi entraîné une dépen­dance psy­cho­lo­gique envers cette épée. Gur­thiant était le foyer des pou­voirs de Tolwen durant le Pre­mier Âge et elle ne peut être sépa­rée d’elle, à part dans les Terres Éter­nelles. Tolwen est impa­tiente de gagner l’Ouest mais son ser­ment de répa­ra­tion, et sa peur d’être sépa­rée de Gur­thiant, l’ont empê­chée jusqu’à pré­sent de quit­ter les Terres du Milieu. Un jour, lorsqu’elle ne pourra plus sup­por­ter la souf­france du monde, Tolwen par­tira.

5.2 Fangorn : 3A 2759–3019

De 1640 à 2759, Fan­gorn reste assez sem­blable à elle-même, sans tenir compte des chan­ge­ments du monde exté­rieur. En l’an 2759, tou­te­fois, Sarou­mane le Blanc éta­blit sa rési­dence dans la Cita­delle d’Orthanc et les choses com­mencent à chan­ger. Avant cela, Sarou­mane vivait en paix avec les Ents, venant sou­vent dans la forêt pour se pro­me­ner et, à l’occasion, parler avec Syl­ve­barbe. Syl­ve­barbe se rendit compte après un cer­tain temps que, lorsqu’il par­lait à Sarou­mane, il y en avait tou­jours un qui don­nait plus d’informations qu’il n’en rece­vait.

Comme Sarou­mane som­brait len­te­ment vers le mal, il visita Fan­gorn de moins en moins. Quand il le fai­sait, il se pro­me­nait sans s’arrêter pour parler ou sans en deman­der la per­mis­sion. Comme l’époque de la Guerre de l’Anneau appro­chait et que Sarou­mane ras­sem­blait ses forces d’Orques et de Semi-Orques, les raids sur les forêts effec­tués par ces créa­tures malé­fiques devinrent plus nom­breux ; beau­coup d’arbres furent perdus sur les lisières de Fan­gorn. Les par­ties de la forêt les plus proches d’Isengard furent les plus tou­chées ; le peuple de Peau­rude subit le gros des attaques et se retira fina­le­ment plus haut dans les mon­tagnes.

Une autre région d’attaques fré­quentes fut la lisière sep­ten­trio­nale de Fan­gorn où les Orques de la tribu des Barz Thru­grim effec­tuèrent des raids de plus en plus fré­quem­ment à l’époque où la guerre devint plus proche. Sur cette lisière sep­ten­trio­nale, cepen­dant, les pertes Orques furent plus nom­breuses du fait de la popu­la­tion plus impor­tante de Huorns. Â la dif­fé­rence des Ents, les Huorns étaient plus rapides à se mettre en colère et, dans cer­taines des zones atta­quées, il y avait des poches de Huorns au cour tou­jours téné­breux et qui n’avaient besoin que de peu de pro­vo­ca­tions pour tuer. Le but de ces attaques n’était pas bien sûr de vaincre les Ents mais plutôt de tester leur force et de voir la faci­lité avec laquelle ils se seraient mis en colère. En 3A 3015, Sarou­mane fut convaincu de façon évi­dente que les Ents ne pré­sen­te­raient aucune vraie résis­tance à ses plans ; en effet, ils seraient pro­ba­ble­ment restés som­no­lents si soit Sauron, soit Sarou­mane avait obtenu l’Anneau. Cepen­dant, Sarou­mane n’avait pas prévu la venue des Hob­bits dans les bois, ni la réac­tion de Syl­ve­barbe à leur égard ; une réac­tion qui joua une part impor­tante dans la défaite de Sarou­mane.

En l’an 2955, pen­dant l’un de ses nom­breux voyages, Gan­dalf avisa Tolwen qu’il serait pré­fé­rable, vue sa situa­tion, qu’elle quitte Fan­gorn et qu’elle cherche pro­tec­tion en Lórien, à Riven­dell ou au Lindon, si elle dési­rait rester dans les Terres du Milieu. Réa­li­sant que Gan­dalf avait raison, elle partit peu après, n’emportant que les choses qui lui étaient les plus pré­cieuses. Elle alla d’abord en Lórien mais Gala­driel lui demanda bien­tôt de partir, car la pré­sence malé­fique de son épée pour­rait pro­ba­ble­ment causer des com­pli­ca­tions dans les épreuves à venir. Lorsque le pas­sage à tra­vers les mon­tagnes fut libre, elle quitta la Lórien pour Riven­dell où elle resta jusqu’en 3014. Elle alla alors au Lindon où elle demeura pen­dant deux ans avant de défi­ni­ti­ve­ment prendre le droit chemin.

Au cours de la Guerre de l’Anneau, les Ents et les Huorns jouèrent un rôle impor­tant dans la bataille du Fort Cor et dans la prise d’Isengard, qu’ils gar­dèrent jusqu’à ce que le roi prenne ses fonc­tions après la Guerre. Ils furent aussi enga­gés dans les batailles qui prirent place dans le Wold en même temps que le siège de Minas Tirith. Aucun des vrais com­bats de ces batailles ne se déroula en Fan­gorn elle-même, en dehors de petites escar­mouches fron­ta­lières occa­sion­nelles avec des tribus Orques iso­lées.

5.3 Fangorn : Après 3A 3019

Après la Guerre, le Cercle d’Orthanc fut abattu par les Ents. Ensuite, des arbres furent replan­tés en ver­gers et en ran­gées par­tout dans l’enceinte. Un bassin fut creusé autour de la tour et un cours d’eau s’y déver­sait, et en rejaillis­sait, pour rejoindre l’Isen. Les clés d’Orthanc furent don­nées au Roi Eles­sar par Syl­ve­barbe. La Forêt de Fan­gorn sem­blait moins fermée au monde exté­rieur qu’elle l’avait été avant la guerre, bien que peu y péné­trèrent vrai­ment pour l’explorer, mis à part cer­tains Elfes Syl­vains et, bien sûr, Gimli et Lego­las. Il y eut plus de mai­sons construites auprès de ces bois après la Guerre qu’il n’y en avait jamais eu à portée de vue avant ; on pou­vait par­fois voir des Ents mar­cher à tra­vers les prai­ries jusqu” à des par­celles de forêt iso­lées à des kilo­mètres de là. Les raids qui étaient cou­rants au cours de la Guerre dis­pa­rurent presque com­plè­te­ment après cela et beau­coup de ceux du peuple de Peau­rude des­cen­dirent de leurs retraites éle­vées pour rejoindre leurs frères.


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