09 · Structure de la Moria

La Moria com­prend une Cité vir­tuel­le­ment auto-suf­fi­sante et un com­plexe minier, les deux ayant été façon­nés sur une période tem­po­relle consi­dé­rable et sur une échelle sans pré­cé­dent. Créée par des archi­tectes ins­pi­rés, des ingé­nieurs astu­cieux, des mineurs spé­cia­li­sés, et des maçons talen­tueux, c’est la plus grande for­te­resse jamais construite par un Peuple Libre. C’est aussi l’un des ensembles les plus impo­sants des Terres du Milieu, car la Moria est un mariage entre une mer­veille natu­relle remar­quable et celle du savoir-faire des Nains.

Les cadeaux de la nature

Les cavernes gros­sières que Durin l’Immortel décou­vrit au dessus de l’Etang-Miroir condui­saient pro­fon­dé­ment dans le cœur des Monts Bru­meux. Ici gisent les débris de l’influence érigée par Mor­goth, et s’y trou­vait la jonc­tion entre Endor et son Monde Sou­ter­rain. Dans des cavernes sans souillure, au plus haut des som­mets perdus dans les nuages, et à cheval sur des gouffres, Durin trouva la puis­sance de la terre dans toute sa gloire. La des­ti­née parla et, dans l’enceinte de ces chambres dis­per­sées et de ces tun­nels tor­tu­rés, il fonda Khazad-dûm. La Moria ins­pira le res­pect bien avant que le pre­mier coup de pioche lui fut porté. Les Nains s’y dépla­çaient et taillaient leurs propres joyaux pré­cieux du don brut mais fan­tas­tique de la Nature. Mineurs et bâtis­seurs, les Nau­grim consi­dé­rèrent Khazad-dûm comme un legs d’Aulë, un défi tou­jours riche avec tout ce dont ils avaient besoin. Ils tra­vaillèrent infa­ti­ga­ble­ment pen­dant les cinq mil­lé­naires et demi sui­vants pour amé­lio­rer et agran­dir les gouffres natu­rels, les conduits de lave, les lits assé­chés des rivières sou­ter­raines, les cavernes de cal­caire, les failles dans les voûtes et les anciennes chambres d’expansion des gaz. Les mineurs Nains tirèrent des richesses des plus loin­taines régions au cœur des mon­tagnes. Les ingé­nieurs Nains éta­blirent la lumière et l’eau.

Lumière et eau

Les Khazad sont des maîtres dans la construc­tion, capables de percer vir­tuel­le­ment toute roche dans tous pays. Où qu’ils soient, peu d’obstacles ralen­tissent leur course. Cepen­dant, les Nains recon­naissent la valeur de la Terre et de ses pro­fon­deurs, et savent com­ment pré­ser­ver et culti­ver sa bonté. Les struc­tures des Nains uti­lisent la force du pays.

Bien qu’enfouie sous de grandes mon­tagnes, la Moria est atteinte par quelques rayons de lumière et par la bonne eau fraiche en abon­dance. Des rayons de Soleil et de la Lune piquent à tra­vers des cre­vasses étroites, dif­fu­sant une lumière natu­relle dans les chambres situées près de la sur­face. De l’eau de source se niche dans des grottes reti­rées, et des tor­rents bruyants se déversent à tra­vers de sau­vages endroits. Amé­na­gés par des Nau­grim, les puits à lumière four­nissent une ven­ti­la­tion et une ambiance, pen­dant que les sources d’eau pro­curent de la puis­sance et ras­sa­sient la soif des Nains.

Les fenêtres

Les « fenêtres » de la Moria sont des ouver­tures rec­tan­gu­laires sculp­tées dans des fis­sures natu­relles. De 6,3 m de long et de 0,9 m de large, elles apportent la lumière et l’air de la sur­face aux chambres les plus au nord, les plus à l’ouest, les plus à l’est de chacun des Sept Etages. Cha­cune consiste en un puits en pierre polie, qui est équipé d’au moins sept grilles en acier et de un à trois pièges. En période de tem­pête ou de guerre, les défen­seurs peuvent glis­ser trois volets en acier ren­forcé en tra­vers des ouver­tures, fer­mant her­mé­ti­que­ment la Cité. De telles crises sont rares, de toute façon, car la lon­gueur en à-pic des parois des fenêtres les gardent contre nombre de dan­gers (cer­tains tra­versent les flancs de la mon­tagne sur des cen­taines de mètres). Actuel­le­ment, la fer­me­ture pério­dique des volets des fenêtres est requise afin de pré­ser­ver les rouages du givre ou d’autres dété­rio­ra­tions dues à la non-uti­li­sa­tion.

Les occu­pants de la Moria s’occupent des parois des fenêtres par l’intermédiaire de conduits de tra­vail inté­rieurs de 4,2 m sur 4,2 m qui s’ouvrent au dessus de chaque grille et en des­sous de tout piège avoi­si­nant. Ces ouver­tures inté­rieures relient les puits de lumière à des cou­loirs long de 2,10 m qui mènent aux pas­sages d’accès incli­nés de 2,1 m sur 0,9 m. Des éche­lons en fer fixés dans la pierre brute per­mettent aux Nains de des­cendre aux halls de l’étage voisin.

Les eaux

Comme les puits à lumière, la plu­part des plans d’eau natu­rels et voies d’eau de la Moria ont été modi­fiées confor­mé­ment aux besoins des Nains. Ceux qui ont échappé aux mains des tra­vailleurs ont été appré­cié pour leurs charmes enchan­teurs ou spec­ta­cu­laires. Les autres eaux ont été cana­li­sées à tra­vers des conduits en cuivre ou en terres ali­gnées, ces der­nières ayant une sur­face lisse d’obsidienne ou de sciure de marbre.

Spring Hall

Chacun des Étages et des Pro­fon­deurs pos­sède trois aque­ducs prin­ci­paux que les Nau­grim appellent « Pas­sages à eau » (Kh. « Zirim-ligil »). De 2,1 m de dia­mètre, ces conduits gaînés de pierre s’inclinent tou­jours à partir de la ligne de par­tage des eaux. La plu­part vont soit vers le nord-est, soit vers le nord-ouest, por­tant leurs flots aux citernes d’évacuation qui nour­rissent res­pec­ti­ve­ment le cours d’argent et le Siran­non. Quelle que soit leur direc­tion, ils débutent à l’une des trois sources, les énormes halls des Sources (Kh. « Zurim-Dim ») qui se trouvent haut dans le ventre du pic d’argent.

Les halls des Sources sont de grandes chambres cir­cu­laires en marbre avec des pla­fonds voûtés et des gout­tières insé­rées dans les murs. Chacun exhibe un grand réser­voir qui rem­plit un vaste puits, pro­fond de plu­sieurs cen­taines de mètres. Appro­vi­sion­nés par des dou­zaines de petites chutes qui cas­cadent des gout­tières comme des rubans d’argent, ces puits de source réunissent la plus grande partie de l’humidité récu­pé­rable de la Moria. L’eau col­lec­tée de cen­taines de petits ruis­seaux et sources est réunie ici avant d’être diri­gée dans les Pas­sages à eau de la Cité.

A l’intérieur de chaque Puits des Sources, se trouvent sept Portes d’écoulement. Celles-ci sont reliées à des chaînes qui vont, à tra­vers des tubes, vers le haut des Halls des Sources. En uti­li­sant des treuils à pou­lies, les Gar­diens des eaux Nains peuvent contrô­ler les portes et libé­rer l’eau dans les aque­ducs selon les besoins. Ceci permet aussi au Puits des Sources de drai­ner, équi­li­brant ainsi le flux. Nor­ma­le­ment les Portes sont entre­bâillées en posi­tions stan­dard, mais le chan­ge­ment de saison modi­fie les pré­ci­pi­ta­tions qui tombent et force inva­ria­ble­ment les Nains à les ajus­ter.

Spring Hall

Une fois que l’eau est entrée dans l’un des Pas­sages à eau, elle des­cend gra­duel­le­ment vers l’une des vingt et une citernes d’évacuation. Le long du trajet, qui peut être de 56 km, elle est ponc­tion­née par les Nau­grim qui en ont besoin. Des robi­nets dis­po­sés sur le côté de l’aqueduc ou situés à l’extrémité des conduits en cuivre annexes per­mettent aux Nains d’accéder aux res­sources en eau par­tout dans la Moria. Des plans d’eau et des bas­sins de rete­nue locaux sont presque tou­jours pleins.

La perte est récu­pé­rée, néan­moins, quand le Pas­sage à eau capte les flots de ruis­seaux plus petits qui sont cana­li­sés depuis les zones exté­rieures des mon­tagnes. Des rigoles en Cuivre trans­portent ces frais cours d’eau vers les bas par des tun­nels et à tra­vers beau­coup de halls secon­daires de la Moria. Par ce biais, les ingé­nieurs Nains amé­nagent à peu près tous les ruis­se­lets d’écoulement, et ils ne les aban­donnent que lorsqu’ils ont servis la Maison de Durin.

Les minéraux

La Moria est le dépo­si­taire d’autres formes de richesses natu­relles comme, bien sûr, les gemmes et les métaux. Le don le plus fabu­leux est la veine de Mithril qui court vers le nord sous le Rubi­corne, mais d’autres élé­ments per­mettent une auto­suf­fi­sance et une force durable. L’Argent et le Fer apportent du mine­rai en abon­dance, comme le font les dépôts mas­sifs de quartz qui contiennent de l’Agate, de l’Améthyste, de la Chal­cé­doine, de la Cor­na­line, du Silex, du Jaspe et de l’Opale. Des filons de Cuivre, d’Etain et de Bauxite sont dis­per­sés un peu par­tout dans les mines. L’Or abonde en quan­tité, et un bou­chon de Dia­mant rem­plit une fis­sure vol­ca­nique pro­fon­dé­ment en des­sous de l’aile sud-ouest du Pic d’Argent. Cette col­lec­tion de richesses est sans pareil en Endor et prouve la pré­voyance de Durin l’Immortel : Khazad-dûm est vrai­ment le cœur de la terre. De tous les lieux des Terres du Milieu, il a reçu la plus grande béné­dic­tion d’Aulë.

Les métaux

Les mineurs de la Moria exploitent toute source de métal exploi­table uti­lisé par les Nau­grim. Nombre des réserves, comme l’Etain et le Cuivre, sont adé­quates pour les besoins locaux. D’autres comme l’Argent ou le Fer, s’ajoutent au com­merce de base. L’Or pré­cieux et l’ultra pré­cieux Mithril forment le noyau du trésor de Khazad-dûm et de ses réserves. Les alliages enchan­tés — Adar­cer, Eog, Ithil­din, Ithil­naur, Ogamur et Tasa­rang — per­mettent aux Nains de créer des ouvrages spé­cia­li­sés d’une superbe qua­lité et d’une incroyable uti­lité.

Les des­crip­tions de la mul­ti­tude des métaux de la Moria sont connues, bien qu’une dépeinte par Elda­cil Cam­tha­lion d’Andrath est pro­ba­ble­ment la plus pré­cise. Prince réfu­gié de la guerre du Roi-Sor­cier contre Car­do­lan, il arriva à Khazad-dûm aux envi­rons de 3A 1410. C’était un guer­rier pas­sionné qui avait un bon œil pour l’armement et qui recon­nais­sait un acier fin au tou­cher de ses doigts. Le jour­nal d’Eldacil, main­te­nant à Imla­dris (Riven­dell), rap­porte son expé­rience dans la visite des mines et des armu­re­ries de la Moria. L’extrait le plus enflammé en est sans doute un de ceux de la der­nière semaine de Cer­veth, 1410.

« L’arsenal du Sei­gneur Fulin me stu­pé­fie. Non, il excite mon esprit mar­tial. Les armu­re­ries d’Arthedain et de Car­do­lan sont de pâles assem­blages. Celles de la Moria brillent. Leurs armes luisent comme des joyaux. J’ai vu toute sorte d’armes, toutes gra­vées ou incrus­tées d’argent, d’or ou de magique Ogamur. Le feu se répand de ces lames et, même vis-à-vis d’un cou­teau long, mon ancienne épée à deux mains parait pauvre.

« J’avais vu des armes fines en For­nost. Le bon acier n’est pas inconnu, ni l’Ithilnaur. Mais ils sont cou­rants parmi les Sei­gneurs de la Moria. Ils ont des armes en des matières encore plus dures, notam­ment l’Eog, et une foule d’alliages à base de Mithril. J’ai vu aussi nombre de métaux extrê­me­ment flexibles, mais très résis­tants, que les Nains uti­lisent pour leurs occu­pa­tions par­ti­cu­lières. Mon pin­ceau ne peut en révé­ler toutes les pro­prié­tés, mais en voici quelques-unes :

Adar­cer : C’est un alliage blanc, une fusion d’Ang (Fer), de Glôin (vrai char­bon) et de Durang (« sombre fer » ou titane). C’est extrê­me­ment solide, mais quelque peu rigide et dif­fi­cile à tra­vailler une fois déjà forgé. Je l’ai vu fendre du fer sans s’émousser.

Alcam (S. « Etain ») : Ce doux métal argenté est nor­ma­le­ment uti­lisé pour faire l’alliage Evyth, bien que les Nains s’en servent pour garnir les bas­sins à eau, ou pour nombre de leurs fili­granes déco­ra­tifs. Il est clair qu’il y a moins d’Alcam dans la Moria qu’il y en avait chez les Nains des Mon­tagnes Bleues, mais cela doit être dû à une richesse en métal de meilleure qua­lité. Le seul gise­ment d’Alcam de Khazad-dûm se trouve dans les mines sud-est de la deuxième Pro­fon­deur.

Durin l’Immortel

Ang (S. « Fer ») : L’ang pur est blanc argent et aussi bien mal­léable que duc­tile, Même dans la Moria, il est cepen­dant rare. Une règle des Nains, et je l’approuve, dit que tout ce qui est vir­tuel­le­ment de l’Ang pur est de l’Ang. L’Ang commun est gris sombre et dur, bien que pliable. L’Ang se trouve par­tout dans les mines du Nord des Pro­fon­deurs, à chaque niveau et jusqu’au centre de Rubi­corne.

Borang (S. « Fer ferme » ou « acier ») : Cet alliage argenté est le pré­féré des Nau­grim. Résul­tat de la fusion d’Ang, de Mora­sarn (car­bone) et de petites quan­ti­tés d’un ou de plu­sieurs métaux dif­fé­rents, il est résis­tant et durable. Le Borang résiste mieux que l’Ang, et il est meilleur marché et plus flexible que l’Adarcer.

Celeb (S. « Argent ») : Les Nains accu­mulent sou­vent leur celeb, mais il y en a assez dans la Moria pour en faire d’autres usages. Ici, ils l’utilisent pour des incrus­ta­tions déco­ra­tives, des calices, des plats, des coupes, des tim­bales, des cornes, et vir­tuel­le­ment par­tout où ils peuvent se servir du Mal (Or), mais cela donne un résul­tat moyen d’apparence. De plus, en dépit de sa mal­léa­bi­lité, le Celeb est plus résis­tant que le mal. D’abondantes veines de Celeb se trouvent dans les éten­dues occi­den­tales des mines, de la pre­mière à la troi­sième Pro­fon­deur.

Eog (du « Fer d’Eöl »; S. « Ang Eöl ») : L’Eog est sans nul doute le plus rare des métaux de la Moria. Il pro­vient de la fusion du Mithril, du Durang et de quelques maté­riaux incon­nus, venant appa­rem­ment des mains d’une recette Elfique de la Maison d’al, Fulin me dit que les forges aussi bien les plus chaudes que les plus froides de Khazad-dûm étaient néces­saires à sa fabri­ca­tion, et je le crois. La matière est fameu­se­ment résis­tante cer­tai­ne­ment plus que l’Ardaner, et parait même plus résis­tante que l’lthilnaur. Elle a aussi une étrange appa­rence. J’ai vu des varié­tés blanches et rouges et aucun n’avait d’éclat.

Evyth (S. « Bronze ») : L’Evyth est un métal doré formé d’Alcam et de Paer. Les Nains l’utilisent pour la déco­ra­tion, ou en font le com­merce avec les Hommes de Rho­va­nion.

Galnin (S. « Blanc Brillant » ou « Alu­mi­nium ») : Je n’ai qu’entendu parler du Galnin ; je ne pense pas en avoir vu. Il est blanc argenté, appa­rem­ment comme l’Alcam ou le Celeb, mais il est plus léger et ne se ternit, ni se cor­rode. J’ai entendu dire que le Galnin ne se trou­vait que mélangé à un mine­rai trouvé en hau­teur de la partie sud-ouest des mines de la Sep­tième Pro­fon­deur, Seuls d’intenses feux peuvent sépa­rer le métal de son mine­rai, et cela doit être la raison de sa rareté. Il n’est pas aussi résis­tant que l’Ang et, les Nains aimant le maté­riel robuste, je sus­pecte qu’ils n’en ont pas grand usage.

Ithil­din (S. « Lune- étoile ») : C’est un métal elfique mou et argenté, pro­duit de la fusion du Mithril et d’autres sub­stances. J’y étais habi­tué en raison de mes visites à la cour d’Aveleg I en For­nost et d’une aven­ture dans les glo­rieuses ruines d’Annùminas. Rare et étrange, l’Ithildin est uti­lisé pour les ins­crip­tions secrètes et autres buts magiques. Comme il ne peut être visible qu’à la lumière de la Lune ou des étoiles, les Nains l’emploient à l’extérieur ou en des­sous des fenêtres.

Ithil­naur (S. « Feu Lunaire ») : L’lthilnaur est éton­nam­ment cou­rant dans la Moria, pour son uti­li­sa­tion en pièces de valeur et dans les grands arme­ments. Comme l’Ithildin, il est fait à partir du Mithril et appa­raît aussi magni­fique que le pur Celeb. A l’inverse de l’Ithildin, il est dur et four­nit de superbes armes ou armures.

Mal (S. « Or ») : La Moria est pleine de Mal, que les Nains estiment au-dessus de tous les autres métaux, sauf le Mithril. Sa cou­leur dorée séduit le Peuple trapu et sou­vent lui ins­pire des pas­sions peu cor­diales. Il est trop mou pour de dures tâches, mais il a ses mérites. Le Mal ne se ternit pas et il est reconnu comme ayant de la valeur par tous les Peuples. Quand ils n’accumulent pas le noble métal, ils s’en servent pour frap­per de la mon­naie et pour toutes sortes de tra­vaux du métal des­tiné à la déco­ra­tion au pro­to­cole. Le Mal est exploité dans les sec­tions ouest et nord des mines de la Moria, par­ti­cu­liè­re­ment de la Pre­mière à la Qua­trième Pro­fon­deur. Les veines y sont riches et le Mal y est pur.

Mithril — Vrai Argent

Mithril (S. « Brillance Grise » ou « Vrai Argent ») : J’ai grandi avec les contes sur le Mithril de Numé­nor, mais cette lie n’est plus, et la Moria doit être main­te­nant la seule source de Vrai Argent. Il ne fait aucun doute que cela contri­bue à la grande richesse déte­nue par le Peuple de Durin. Quel que soit le pays que je tra­verse, où il est connu, il est consi­déré comme le plus pré­cieux des métaux. Argenté, le Mithril res­semble au Celeb, quoiqu’il ne ter­nisse jamais et appa­raisse tou­jours poli, 11 est aussi résis­tant et mal­léable, et il four­nit des métaux enchan­tés d’une qua­lité incom­pa­rable. Le fameux gise­ment de Mithril n’est consti­tué que d’une seule veine. Par­tant vers le nord depuis la Sep­tième Pro­fon­deur, elle s’étend pro­fon­dé­ment sous le puis­sant Rubi­corne.

Ogamur (S. « De Gamur ») : Les Nains emploient l’Ogamur pour les choses deman­dant une flexi­bi­lité et élas­ti­Cité extrêmes. Je n’ai jamais vu une struc­ture, qui est beau­coup moins qu’un métal, qui peut s’étirer autant que cette noire sub­stance. Ses pro­prié­tés le rendent idéal pour des pro­duits élas­tiques et des ouvrages des­ti­nés à absor­ber des chocs. Il est éga­le­ment dif­fi­cile à obte­nir, ce qui explique la raison de son emploi res­treint. Fulin m’a dit que c’était un mélange enchanté, hérité d’une maison orien­tale des Nains du loin­tain Deuxième Age. Je ne sais rien de plus sur sa fabri­ca­tion.

Paer (S. « Cuivre ») : La plu­part du Paer de la Moria pro­vient des mines de la sec­tion nord-ouest, de la Troi­sième à la Sixième Pro­fon­deur. J’ai entendu parler d’une grande décou­verte dans la Pre­mière Pro­fon­deur, au cœur du Rubi­corne, mais cette rumeur ne fut jamais confir­mée. Bien sûr, ce métal rouge-doré se trouve par­tout en Eria­dor, spé­cia­le­ment dans les pla­teaux de Rhu­daur, donc il n’a pas autant de valeur, et il n’est qu’une petite part du com­merce global. Avant la Guerre avec le Roi-sor­cier, les Nains en envoyaient occa­sion­nel­le­ment à Thar­bad pour faire des pièces, mais la pro­duc­tion de la Moria n’a jamais été d’une impor­tance inha­bi­tuelle. La plus grande part du Paer de la Moria est employée dans les conduits d’eau et dans les bas­sins, ou dans la pro­duc­tion du plus durable Evyth. Il est trop mou et mal­léable pour le goût des Nains. Tous les Nains que j’ai ren­con­trés voient peu de beauté ou d’usages dans ce métal.

Tasa­rang (S. « Fer souple »; W. « Kraie ») : Au début, je pen­sais que le Tasa­rang était de l’Ogamur blanc, mais j’ai très vite réa­lisé mon erreur quand je pris pour la pre­mière fois cette matière dans mes mains. Bien qu’il se plie faci­le­ment et qu’il soit extra­or­di­nai­re­ment élas­tique, il ne peut être tra­vaillé. Le Tasa­rang est éga­le­ment extrê­me­ment léger, plus même que le Galnin, comme du bois ou de la pierre ponce. Comme son mine­rai est blanc comme la craie, pèse peu et est trouvé der­rière des intru­sions de cal­caire, il est appelé « Kraie » dans le Lan­gage Commun. J’ai vu de ce mine­rai dans les mines les plus à l’ouest de la Cin­quième Pro­fon­deur et j’ai com­pris la com­pa­rai­son. Les chauds et froids puis­sants uti­li­sés pour fabri­quer le métal change sa tex­ture, quoique cela ren­force sa teinte blanche. Actuel­le­ment, plus d’un de mes com­pa­gnons, avec qui j’en parle, pense à son incan­des­cence.

Table : Minerais spéciaux

Table : Miné­raux spé­ciaux

Bonus : C’est le bonus normal d’une arme de mêlée faite en ce maté­riau.

Valeur : C’est le prix de 28 g de ce maté­riau en pièces d’Or stan­dard d’Arthedain. Les prix marques avec un * sont des valeurs approxi­ma­tives car les Nains ne vendent pas nor­ma­le­ment ces maté­riaux.

Coût : Ouvrage (En pièces d’Or stan­dard d’Arthedain). La Table des Prix et Changes donne les coûts pour les objets et équi­pe­ments nor­ma­le­ment dis­po­nibles à l’achat dans la Moria. Le coût de ces objets est usuel­le­ment plus bas que la nor­male car ils sont pro­duits en nombre loca­le­ment et faits habi­tuel­le­ment en acier infé­rieur. Les objets seraient à un prix plus élevés dans les royaumes humains. Pour les objets qui ne sont pas sur la liste, un ouvrage est requis. Pour obte­nir une esti­ma­tion du coût de l’objet demandé (en sus du coût des maté­riaux), il faut juste déter­mi­ner la quan­tité (en grammes) des maté­riaux néces­saires et mul­ti­plier par le fac­teur donné sur la Table. Pour les maté­riaux usuels dont les prix sont mar­qués d’un *, la mon­naie n’est jamais suf­fi­sante ; les Nains doivent nor­ma­le­ment avoir d’autres rai­sons pour effec­tuer le tra­vail.

Temps : Une esti­ma­tion du temps requis pour faire un objet est donné en heures par 28 g (basé sur une jour­née de tra­vail de 8 heures).

Note : Les coûts et les temps sont bien sûr plus élevés pour un tra­vail inha­bi­tuel, de fan­tai­sie ou déco­ra­tif.

Les pierres

Les mémoires du prince Elda­cil com­mencent seule­ment à détailler les nom­breux métaux de la Moria. L’étalage com­plet est au-delà du rai­son­nable, et seul un chro­ni­queur pour­rait le faire.

La tâche de donner un aperçu de la variété de la richesse en pierre de la Moria est même encore plus lourde. Le cal­caire, le quartz et le granit sont les plus impor­tantes ; cepen­dant, il y a une quan­tité consi­dé­rable d’autres roches. La Moria est aussi le domaine de sédi­ments vieux de plu­sieurs mil­liers d’années, com­pre­nant du schiste argi­leux et du grès com­pres­sés, du marbre et des schistes puri­fiés, et du basalte vol­ca­nique. Le jour­nal d’Eldacil en parle de nom­breuses, mais le peu qu’il a sélec­tionné dans ses notes du mi-Lothron de 1410 domine l’artisanat des Nains.

Nau­rond (S. « Pierre de feu ») : « Nulle part ailleurs il y a autant de roches vol­ca­niques. Nau­rond est la pierre qui sup­porte la Moria ». Der­rière chaque façade, sous chaque sol se trouve des Pierres de Feu de dif­fé­rentes espèces. Du granit encadre les chambres proches de la sur­face, dans les loin­taines éten­dues est, ouest, nord et sud. Des gra­nu­la­tions lumi­neuses couvrent cette pierre grise, tout comme le granit que j’ai trouvé à tra­vers toutes les Landes d’Etten de Rhu­daur et sur les Coteaux Sep­ten­trio­naux d’Arthedain.

Plus à l’intérieur de la mon­tagne, un lisse basalte noir rem­place le granit comme pierre de base. Là, les Nains uti­lisent des blocs de basalte poli pour des murs non expo­sés et des colonnes struc­tu­relles, ainsi que tout le long des sols. Cela rend les pièces et les halls remar­qua­ble­ment solides car le basalte est plus dur et plus lourd que le granit.

J’ai aiguisé mes armes avec une Pierre de Feu du sol, d’une variété légère et déli­cate. C’est une sorte de pierre ponce qui vient des fameux « Dômes » de la Cin­quième Pro­fon­deur. Là, le Peuple Trapu extrait de légères Pierres de Feu des parois de gigan­tesques chambres, sem­blables à un dôme, qui sont reliées par des cen­taines de petits tun­nels, conduits des gaz, creu­sés et refroi­dis avant les Jours Anciens. Les Nains extraient ces pierres ponces abra­sives pour les uti­li­ser comme maté­riaux de polis­sage ou de fin broyage.

Mirond (S. « Pierre-Joyau ») : En Car­do­lan, nous sommes tou­jours impres­sion­nés par les gemmes des Pin­nath Ceren (S. « Col­lines Rouges »), mais nous n’avons jamais vu la véri­table richesse. La Moria pro­duit un nombre incal­cu­lable d’assortiments infi­nis de gemmes et de verres fins, com­pre­nant beau­coup de varié­tés rare­ment vues à l’extérieur des Halls des Nains. Les Nains les appellent Pierres-Joyaux et les clas­si­fient selon un sys­tème com­plexe fondé sur la résis­tance, la dureté et la cou­leur. J’ai déjà appris que les Pierres-Joyaux se pla­çaient dans une des deux prin­ci­pales caté­go­ries : Fenen (S. « Voiles »), cris­taux cachés » ou ce que je nomme « Verres »; ou Mae­ge­le­hath (S. « Étoiles Acé­rées »), « Cris­taux vigou­reux » ou les com­munes « Pierres-Gemmes »,

De tous les verres, le Laen est sans doute le plus intri­gant. Il est aussi dur que le dia­mant, mais il est lisse et sans point de cli­vage, ni cra­paud. Mieux encore, il peut être façonné lorsqu’il est soumis à l’effet du froid, car il est enchanté, comme le Mithril. Le Laen natu­rel est noir, comme la Tour d’Angrenost (Isen­gard); cepen­dant, lorsqu’il a été tra­vaillé, il peut être coloré, ou rendu trans­pa­rent.

Les quartz et les obsi­diennes four­nissent la plus grande partie des Verres de la Moria, tou­te­fois il existe un nombre consi­dé­rable de topazes et de verres trans­pa­rents. D’autre part, per­sonne n’a jamais entendu dire qu’une quel­conque des pierres pré­cieuses des Nains était pré­do­mi­nante. J’ai vu un nombre égal de dia­mants, éme­raudes, rubis, aigues-marines et autres encore. Puisque les Nains paraissent les tirer toutes de la Moria, j’ai été stu­pé­fait. Cela m’a convaincu que Khazad-dûm est soit le centre d’Endor, soit spé­cia­le­ment béni par les Valar,

Dirie­lond (S. « Roche Fas­ci­nante ») : Le peuple Trapu uti­lise la Pierre Fas­ci­nante pour des usages déco­ra­tifs, ou dans des endroits où la Pierre de Feu est dif­fi­cile à employer. Elles four­nissent des colonnes céré­mo­nielles, des revê­te­ments de murs et de sols, des esca­liers et un grand nombre de déco­ra­tions éla­bo­rées des chambres de pierre.

Les Nains placent au-dessus de toutes les autres pierres, les Pierres fas­ci­nantes qui sont de deux sortes : les formes dures et fra­giles « Pierres Humides », ou pierre à chaux. Les marbres com­pacts sont coupés en tranche sur les parois des Pre­mière et Deuxième Pro­fon­deurs, tandis que les pierres à chaux froides et humides recouvrent la plu­part des cavernes natu­relles. Quelques uns pensent que le marbre est plus spec­ta­cu­laire, mais je trouve que la mul­ti­tude de « pics-de-pla­fond » (sta­lac­tites) et « pics-de-sol » (sta­lag­mites) en cal­caire de la Moria contiennent une grâce et un charme uniques. Les Nains paraissent par­ta­ger cet avis, car ils gardent les meilleures de ces for­ma­tions lorsqu’ils creusent. Beau­coup sont sculp­tées et un nombre sub­stan­tiel se voit accor­der un res­pect solen­nel. Les Légendes des Nains leur confèrent le titre de « Larmes d’Aulë ».

Les « Pierres Feuille­tées » consti­tuent le reste des Pierres Fas­ci­nantes de la Moria. Les Schistes, silex et ardoises sont les plus connus et les plus employés. Lorsqu’ils sont taillés et polis, ils consti­tuent des revê­te­ments de sol, d’escalier et de grandes sur­faces planes idéaux. Mais mes exemples favo­ris demeurent dans un état ancien. A tra­vers tout Khazad-dûm, il y a des chutes d’eau creu­sant des esca­liers en ardoise natu­rels, leurs eaux se rejoi­gnant dans de simples bas­sins sou­li­gnés do mica scin­tillant et de couches alter­nées de schistes aux teintes mul­tiples.

Table : Classification des pierres

Sin­da­rin Nom Nain Usage Variété
Nau­rond Pierre de Feu Struc­tu­rel granit, basalte, pierre ponce, etc.
Mirond Pierre-Joyau
Fenen Verres Décors Laen, quartz, obsi­diennes, topazes, etc.
Mae­ge­le­nath Pierres-Gemmes Joaille­rie Dia­mants, éme­raudes, niais, etc.
Dirie­lond Pierres-Fas­ci­nantes
Pierres Com­pactes Façades Marbre
Pierres Humides Sculp­tures Cal­caire
Pierres Feuille­tées Sols Schiste, silex, ardoise, mica, etc.

Méthodes de construction

Un mar­chand de Thar­bad a écrit une fois : « Où que les Nains aillent, ils gravent des légendes dans la pierre. » Beau­coup de ceux qui ont vu une route Naine ou un tunnel Nain ou même un mur Nain parlent du « lan­gage dans la pierre » des Nains, car les Nau­grim construisent des ouvrages qui défient le vision­naire et stu­pé­fient l’ingénieur. Même la plus modeste de leurs voûtes ou le plus simple de leurs esca­liers sug­gère quelque confi­gu­ra­tion épique à sa fon­da­tion.

Les maçons de la Moria sont les tra­vailleurs de la pierre les plus accom­plis d’Endor. Sup­por­tant une tra­di­tion vieille de cinq mille ans, ils ren­ferment une fierté spé­ciale et font appel à une réserve incroyable d’exemples et de connais­sances lorsqu’ils pra­tiquent leur art. Ils aiment éga­le­ment la roche. Leur maî­trise s’étend à chaque saillie, tex­ture, grain ou imper­fec­tion ; car avec chaque mor­ceau de pierre, ils trouvent un sens d’être unique, un esprit au repos. Les maçons Nains sculptent, polissent et com­posent des motifs en y accor­dant autant de sen­ti­ments et d’intuition qu’ils en mettent à conser­ver l’héritage de leurs ancêtres.

Extraction et transport de la pierre

Chaque ouvrage Nain débute par un plan adapté à la fois au besoin pra­tique et esthé­tique. Les ingé­nieurs, les maçons et les sculp­teurs se ren­contrent pour consi­dé­rer le tout, de la loca­li­sa­tion à la cou­leur. Une fois que le plan est arrêté, les tailleurs de pierre extraient la roche choi­sie. Ceci, ils le font sui­vant son type et les cir­cons­tances, mais la plu­part des coupes suit tou­jours une pro­cé­dure stan­dard. Nor­ma­le­ment, l’ingénieur ins­crit la face d’origine, gar­dant à l’esprit les failles ou le grain. Alors, un scribe contrôle le compte de pierre et des ouvriers marquent au ciseau les lignes de coupe et les trous pour les coins cor­res­pon­dants. Des coins d’acier sont enfon­cés dans les trous, écla­tant la pierre sui­vant les lignes de coupe. Dans tous les cas, la pre­mière coupe est effec­tuée le long de la base d’une rangée de pierres. La coupe des bords vient ensuite libé­rant la pièce brute.

Exit Cis­tern

Là où la face ne permet pas d’accès immé­diat, ni de côté, ni à l’arrière de la roche, les maçons Nains créent une approche. Des coupes rabattent la rangée supé­rieure et découpent une mince voie d’accès rec­tan­gu­laire dans le côté jusqu’à la pro­fon­deur voulue. Avec des coins et des barres à mine, ils pour­suivent en fen­dant la face arrière des blocs. Cela pré­cède toute découpe au coin, hori­zon­tale ou ver­ti­cale, qui libère les blocs indi­vi­duels.

Des ouvriers font glis­ser les blocs bruts libé­rés sur des char­rettes à pierre en acier, au moyen d’une rampe mobile et d’un treuil de frei­nage. Les longues et solides roues, sem­blables à des rou­leaux, des char­rettes lourdes s’encastrent, et pro­gressent le long des rai­nures dans le sol, et sont calées à chaque fois qu’une cer­taine sta­bi­lité est néces­saire. En charge, une char­rette porte jusqu’à sept tonnes. Quatre Nains pro­pulsent cha­cune d’elles en uti­li­sant des mani­velles à main, tandis qu’un autre dirige la char­rette au moyen d’un levier qui main­tient les roues sur la voie. Comme les cou­loirs des car­rières sont larges et qu’ils pos­sèdent des Chambres de Manœuvre cir­cu­laires à chaque inter­sec­tion, les Nau­grim ren­contrent peu de dif­fi­cul­tés en gui­dant les blocs jusqu’aux grands élé­va­teurs qui les apportent au niveau appro­prié. Les cou­loirs hors des mines et des car­rières conservent sou­vent des rai­nures du sol dans des buts de drai­nage, mais les char­rettes lourdes, dans ces zones, se déplacent libre­ment ou atta­chés dans des rai­nures des murs pour être contrô­lées. Ces char­rettes portent les grandes charges mais néces­sitent un guide Nain pour chacun des rou­leaux tour­nants. De cette façon, la char­rette négo­cie des manœuvres déli­cates et les jonc­tions dif­fi­ciles sur son chemin jusqu’à sa des­ti­na­tion finale.

Philosophie de construction

Dans la Moria, le simple pro­ces­sus d’assurer une pierre et de la trans­por­ter devient une mer­veille à voir, une suite mer­veilleuse d’évènements, sans égale dans ce monde de construc­tion. Pour­tant, ce n’est que le com­men­ce­ment. Avec l’arrivée des blocs bruts, les arti­sans com­mencent le tra­vail déli­cat de pré­pa­rer la pierre pour le posi­tion­ne­ment.

Ter­rasses dans la mon­tagne

Les Nau­grim construisent pour l’éternité. Cha­cune de leurs étapes est soi­gneu­se­ment pré­cise et des­ti­née à pro­duire le plus grand effet, sans souci de ce qui suit. Un mur des­tiné à rester caché der­rière une façade dégage une beauté riva­li­sant avec celle du mur des­tiné à être exposé pour tou­jours ; une colonne pure­ment déco­ra­tive peut sup­por­ter un poids tout aussi bien que n’importe quelle autre. C’est la façon des Nains.

Cette situa­tion affecte la découpe et la sculp­ture des blocs secon­daires. Les maçons Nains tracent les contours de chaque pierre mise en posi­tion, de telle sorte que la sui­vante peut être décou­pée pour s’y adap­ter par­fai­te­ment. Chaque pierre adja­cente d’une paire serre les sur­faces de l’autre comme si elles avaient été bri­sées du même bloc. Il n’y a aucune liai­son de ciment ou de mor­tier, quoi qui puisse se passer ensuite.

Techniques de construction

Tandis que le talent, la déter­mi­na­tion, les outils et la bra­voure font des Nau­grim de superbes construc­teurs, de même font les méthodes du bon sens. Ils uti­lisent des objets simples pour effec­tuer des tra­vaux cru­ciaux. Avec un bon œil et une flasque de verre scel­lée conte­nant de l’eau, ils apla­nissent. Des char­rettes aux hauts côtés four­nissent le sable noir et fin uti­lisé pour sup­por­ter tem­po­rai­re­ment les immenses pierres. Des fils à plomb déter­minent les lignes ver­ti­cales exactes. Des pots conte­nant des « Mousses Direc­trices » spé­ciales éta­blis­sant les direc­tions de la rose des vents dans l’obscurité presque com­plète. Les construc­teurs de la Moria ont lit­té­ra­le­ment recours à des cen­taines de tech­niques pour réduire l’effort et accroître leurs capa­ci­tés déjà consi­dé­rables. Et, en cela. Khazad-dûm est lar­ge­ment un témoi­gnage de l’intuition et de la dex­té­rité.

Motifs du travail de la pierre

Des méthodes adroites per­mettent aux Nau­grim de concen­trer plus d’efforts sur leur but ultime. Cela les auto­rise à prendre un soin extrême dans l’arrangement et la fini­tion du pro­duit final. Ainsi, ils conservent leurs éner­gies pour des entre­prises plus artis­tiques.

Le tra­vail de la pierre chez les Nains est tel un art. Les Maçons pré­parent les pierres pour former de grands motifs qui semblent uni­formes, cachant le tra­vail de pré­ci­sion essen­tiel à la pro­duc­tion tra­di­tion­nelle des pierres indi­vi­duelles. Peu per­çoivent les jonc­tions sub­tiles et uniques de leur soli­dité stu­pé­fiante. Au lieu de cela, les yeux se fixent sur les brillantes sur­faces polies, les teintes du cœur de la pierre et les motifs ingé­nieux.

La Moria est la demeure d’innombrables motifs du tra­vail de la pierre, le pro­duit de cin­quante-cinq siècles de mar­te­lage. Des écoles et des tra­di­tions spé­cia­li­sées en ont conçu quelques-uns, tandis que d’autres sont des étapes de l’évolution de motifs stan­dard. Parmi ceux-ci, quatre motifs sont remar­quables.

Motif Tête-de-hache

Tête-de-hache : Les formes en têtes-de-hache ont des ori­gines anciennes et datent des jours où la hache était un sym­bole estimé du pou­voir et de l’esprit. Les frises et reliefs en lames de hache décorent les murs qui datent du Pre­mier Age. Avec le temps, cepen­dant, des pièces d’art ori­gi­nel­le­ment ins­pi­rées des haches furent rem­pla­cées par une uti­li­sa­tion plus inten­sive de formes plus abs­traites. Cette ten­dance culmina avec la réa­li­sa­tion de murs entiers faits de blocs en « tête-de-hache ».

Nombre des chambres de céré­mo­nies de la Moria ont leurs murs ornés du motif en Tête-de-hache, grâce à l’emploi d’une dis­po­si­tion des blocs ainsi formée à 45°. Chaque dia­go­nale est com­po­sée de pierres alter­nées, s’emboîtant, dont les extré­mi­tés sont convexes et les faces concaves, exac­te­ment comme les lames d’une hache. Les courbes exté­rieures d’un bloc se met­tant dans les cour­bures inté­rieures de l’autre face. Le résul­tat est une série de bri­sures se croi­sant à l’image des vagues. Les joints sont sans mor­tier, puisque la construc­tion est solide elle-même. Des baguettes de ren­fort en acier passent occa­sion­nel­le­ment par des trous internes qui joignent les blocs, mais ces der­nières sont nor­ma­le­ment réser­vées aux pierres de rac­cord aux formes étranges qui entourent l’ouverture des portes.

Bande : Le motif de pierre en Bande, ou « Humain », est une dévia­tion faite par les Nains d’un tra­vail de la pierre com­mu­né­ment trouvé en Eria­dor pour les monu­ments. Uti­lisé le plus fré­quem­ment dans les murs des cou­loirs, il est simple et sou­vent non-décoré. Les des­sins des prin­ci­pales Bandes de la Moria sont sous forme de ran­gées hori­zon­tales dis­po­sées en motifs de quatre lignes. Trois lignes de blocs cubiques de gra­nite sont sur­mon­tées d’une rangée de longues dalles, fines et soi­gneu­se­ment polies, en marbre rouge. Ensuite, trois autres ran­gées de cubes de pierre s’étagent, et ainsi de suite. Du mor­tier blanc est uti­lisé pour ajou­ter soli­dité et déco­ra­tion, et des frises de runes sont fré­quem­ment ins­crites dans les Bandes de marbre

Dia­mant : Les motifs en Dia­mant sont com­mu­né­ment trou­vés dans les Halls rési­den­tiels, les Halls des Sources et moins régu­liè­re­ment dans les Halls de Réunion. Comme le motif en Bande, il est sous forme de ran­gées à l’horizontale et avec deux types de pierre, mais cela sans mor­tier. De fait, chaque bloc pos­sède un pro­fond sillon en son sommet et une saillie pro­tu­bé­rante, com­plé­men­taire, à sa base. Ceci permet aux ran­gées de pierres de s’encastrer lorsqu’elles sont dis­po­sées ensemble.

Des blocs de basalte lisse, ou de cal­caire vert, com­posent les ran­gées du motif, Au lieu d’avoir une « langue » et un « sillon », ils sont taillés en octo­gones allon­gés, comme des rec­tangles aux coins coupés. Quand ils sont dres­sés en colonnes ou dis­po­sés en ran­gées, ils laissent des espaces d’une forme sem­blable aux dia­mants, où les coins, s’ils n’avaient été coupés, devraient se rejoindre. Les Nau­grim placent du quartz ou du Laen dans ces vides de jonc­tion pour conso­li­der la struc­ture. La facette arrière du Dia­mant étant plus grande, ils s’encastrent étroi­te­ment dans les cavi­tés s’évasant vers l’intérieur et irra­dient de mille feux trans­lu­cides. Les tailleurs de pierre les uti­lisent pour les bas-reliefs raf­fi­nés et, en de rares occa­sions, la pierre est fondue et refa­çon­née autour de gisants ou de Pierres-Lumière.

Pierre Ailée : Les cryptes funé­raires et les chambres spi­ri­tuelles ont des murs faits avec des Pierres Ailées. C’est le motif de taille de pierre le plus com­plexe de la Moria mais, en grande partie, il res­semble à la forme en « Dia­mant ». Les Pierres Ailées sont des blocs de basalte avec des saillies et des sillons et sont creu­sés d’entailles qui accueillent de petits mor­ceaux de Pierre-Joyau vitreuse. A la dif­fé­rence du motif en Dia­mant, cepen­dant, les Pierres Ailées se dis­posent en lignes alter­nées, plutôt qu’empilées. Les trous des coins sont des hep­ta­gones, au lieu de dia­mants à quatre côtés et chaque bloc pos­sède lieu de dia­mants à quatre côtés et chaque bloc pos­sède une encoche sup­plé­men­taire au centre de ses par­ties supé­rieure et infé­rieure. Ces encoches sup­plé­men­taires s’emboîtent dans les coins coupés des pierres de la rangée en vis-à-vis, auto­ri­sant par là même aux plus petites pierres « tampon » vitreuses de s’adapter malgré le dessin alterné.


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